mardi, décembre 30, 2008

La buée (ou les médiums éphémères)

Je crois que la buée possède des propriétés suggestives d'expression.

Chez moi, par exemple, je griffonne peu sur le papier mais immanquablement lorsque je suis dans la douche, je profite de la buée qui se forme autour de moi pour adresser à mes disparus des mots qui se dissiperont une fois ma douche terminée.

Ces mots d'amour secrets sont strictement réservés aux médiums éphémères ou invisibles (j'écris aussi parfois dans le vide avec mes doigts).

En roulant en voiture avec Fils Aîné, je lui demandais s'il écrivait dans sa buée de douche. Ne sachant pas où je voulais en venir, il sourit timidement avant d'admettre que lui aussi écrivait dans la buée.

Vous me confirmez qu'on le fait tous et pour des thèmes spécifiques qu'on ne livrerait pas nécessairement au papier?

lundi, décembre 29, 2008

Apprivoiser la fin

Je vous ai parlé d'elle il y a quelques temps. Sa pensée me quitte peu alors je n'ose imaginer le calvaire de sa famille en ce moment.

Elle ne s'en sortira pas, prévoit-on. Elle est dans un profond coma depuis plus d'un mois. Les plaques au cerveau se multiplient et son corps collectionne les infections. Le corps médical a donc proposé de la débrancher et laisse le temps à la famille de prendre sa décision sur le quand.

Cela m'attriste profondément car mon ex belle-soeur est une personne de grande qualité. Ses deux ados se préparent à dire adieu à leur mère. Cela me brise toujours le coeur quand des enfants sont séparés de leur mère (cette mère-là est/était particulièrement exceptionnelle). Un ado, ça a encore besoin de sa mère. Deux, doublement. Son aîné vient de mettre son sceau sur l'autorisation au départ. Reste maintenant son cadet et son amoureux.

J'espère n'avoir jamais à prendre une décision pareille pour un proche un jour.

samedi, décembre 27, 2008

À mes chers lecteurs...

...mes meilleurs voeux en cette période festive qui ne l'est pas toujours, la vie étant ce qu'elle est.

Je vous souhaite des moments merveilleux avec ceux qui vous sont chers et qui vous apprécient à leur tour, des moments de réjouissance, de réconciliation, de pardon, de mots du coeur et du plaisir réel et partagé.

Merci de passer me lire, de me gratifier de vos commentaires et opinions et cela même si vous n'êtes pas toujours d'accord avec tous mes propos.

Une amie bloggueuse me disait il y a quelques temps alors que je me plaignais de la lenteur de la révision de mon livre que les écrits sur le blog possédaient la faculté stimulante de susciter la rétroaction contrairement aux écrits du livre qui doivent macérer longuement et dans un certain isolement vis-à-vis un lectorat qui ne l'est pas encore (le blog est un gobe-temps majeur mais nécessaire pour moi).

Cette absence de feed-back d'un lectorat latent peut être lourde à assumer mais l'alimentation d'un blog compense pour ce besoin de bidirectionnalité.

Au plaisir de continuer de vous lire!

mardi, décembre 23, 2008

En attendant les pattes de cochon... (édité*)

Au menu toute la semaine: soleil, baignade folle dans les vagues, échecs (surtout pour les enfants. Mon Coco de 7 ans m'impressionne par son esprit hautement stratégique. Mes gars sont des pros à ce jeu et je ne fais vraiment pas le poids contre eux!), danse pour les enfants (Coco a dansé toute la semaine avec à la main un pina colada dont il est devenu le fidèle ami), nuits complètes de Béatrice, rires (ma belle-soeur avec un verre dans le nez est pissante!), châteaux de sable et tentative de repos.


Première journée à la plage pour mon petit homme.


La création de sable de Fils Aîné qui a beaucoup amusé les passantes. Plusieurs se sont même arrêtées pour se faire prendre en photo avec LE monstre. Grand-Charme tient à ce que je spécifie que lui aussi en avait fait une très réussie juste avant.


Tous les jours, de nouveaux châteaux de sable s'érigent sur les plages cubaines.


Retour de la chasse aux bestioles de mer au soleil couchant. Les enfants ont trouvé crabes, oursins, étoiles de mer, cadavres de méduses et bernards l'ermite.


L'écharpe fut pratique et parfaitement ergonomique pour trimbaler Bébé Fille partout avec moi.


Coco Jérôme, Béatrice et son double menton.


Ma belle petite fille et sa succulente menotte.


Mon club des fesses blanches chéri.

*C'est agréable de relaxer avec la gang mais quelle logistique que de voyager avec six enfants (et nous étions chanceux, nous avions plusieurs grands-parents et une tante pour nous donner un coup de pouce). Nous voyagions pourtant léger; la préposée de la compagnie aérienne fut étonnée de voir que nous avions si peu de bagages pour la grandeur de notre famille.

Je sais maintenant que le voyage en Europe espéré de l'été dernier aurait été suicidaire avec tant de déplacements et deux très jeunes enfants. L'idéal serait d'attendre que la petite dernière ait au moins quatre ans.

Le bagage de Grand-Charme fut perdu et récupéré seulement quatre jours plus tard. Heureusement, mon grand garçon est de nature très conciliante et ne fit pas de cas de ce désagrément.

Et un retour de nuit avec des enfants agités et/ou fatigués qu'il faut réveiller à destination pour retourner dans notre froid coin de pays où les bancs de neige doivent être bravés pour atteindre la pelle, ouch! Mais je ne vais pas certainement m'en plaindre après cette belle semaine, hm?

Le stress

Suis-je une fille stressée? En temps normal, un vingt-trois décembre, je dirais oui.

Pas cette année. Je reviens d'une belle semaine de repos au soleil avec ma gang et suis de bonne humeur en écoutant Elvis et son Blue Christmas.

Oh, il y a bien la tonne de vêtements à plier, le ragoût de pattes de cochons à préparer, la voiture qui ne démarre pas (donc pas de rendez-vous chez la coiffeuse aujourd'hui), le suivi de l'installation de nos fenêtres à faire, le bordel des valises à ramasser, plein de bouffe à préparer, des potions-cadeaux à préparer, des savons à étiqueter, des paquets-cadeaux à assembler, quelques vêtements chics à acheter, des téléphones à faire pour la logistique des prochains jours mais pas une once de malsain stress ne m'habite.

Je n'achète aucun cadeau cette année. Le voyage au bord de la mer constituait le cadeau de ma gang et pour les autres, ils sentiront bon pour les prochains mois. Tous mes cadeaux seront faits main.

Je suis loin d'avoir tout terminé et ne serai peut-être pas prête à temps mais pourquoi stresser puisque je suis heureuse?

vendredi, décembre 12, 2008

Qui pourrait le croire?

Qu'est-ce qui me manquera le plus en voyage outre la diversité de légumes et les bons produits laitiers québécois?

La neige?

Le froid?

Le chaos de la maison?

La folie du magasinage?

La préparation des repas?

La supervision des devoirs?

La musique de Noël?

Eh bien non.

Quoi donc, alors?

Mes couches lavables. Je pars avec des couches jetables dans mes bagages et ça me fait un pincement au coeur. Je les aime les grosses fesses de ma Béatrice dans ses couches! Les entretenir? C'est un plaisir réel et pas seulement pour ma conscience. J'ai déjà hâte de les retrouver.

jeudi, décembre 11, 2008

Journée savonnesque

Il fallait bien satisfaire mon envie d'essayer mes nouvelles huiles pour la réalisation de quelques savons. Cela m'a permis d'utiliser les cartons de lait (mes moules préférés) qui trainaient sur le comptoir. Je suis satisfaite de ma journée de savonnage intensif. Voici mes réalisations (excessive, la fille, vous dites?).



Lavande et romarin (à gauche), un de mes préférés et cire d'abeille et lait de chèvre (à droite! Brillants lecteurs, vous y aviez pensé!).




Lavande et avocats (j'ai essayé le pigment de couleur, ça détonne! J'ai peut-être abusé un brin...). N'empêche, c'est toujours agréable à l'oeil un savon marbré.




Mes p'tits derniers à la menthe et au chocolat. J'ai encore amélioré ma recette (la troisième batch), il est p-a-r-f-a-i-t-e-m-e-n-t équilibré (mousse, pouvoir nettoyant, dureté, etc.) ! Je craque chaque fois pour l'odeur.



Thé vert et jasmin. Il semble pâle sur la photo mais il est particulièrement foncé et contraste avec mes autres savons. Très joli!



À gauche, savon à la crème de gardenia et à droite, savon à la myrrhe du pharaon (non mais c'est-y assez concept! Attendez de voir les super étiquettes que mon homme va me faire pour la myrrhe égyptienne! Mes étiquettes sont mieux d'être belles pour compenser pour l'odeur car ça ne m'allume pas du tout. C'est la curiosité qui m'a poussée. Ben quoi, c'est pas de la myrrhe qu'un des rois mages a apportée à Marie et Joseph? Fallait bien que je sente ça pour me cultiver l'odorat!)




Ici, ce sont mes savons miel et romarin de deuxième génération. Le premier savon n'étant pas assez ferme à mon goût, j'ai amélioré la recette. C'est celui que nous utilisons dans la douche en ce moment et malgré sa tendreté de fromage mozzarella, il est doux, moussant, tonifiant et sent vraiment bon!



Voici ensuite mon savon karité et amandes. L'odeur me fait chavirer. Il est au séchage depuis plusieurs jours et je fais souvent un détour dans la maison pour le plaisir de le respirer. J'ai tenté de reproduire l'odeur du Petit Marseillais au lait d'amandes que j'adore. Je n'y suis pas encore. Il manque le je-ne-sais-quoi de crémeux de l'odeur du Petit Marseillais. Je trouverai bien! En attendant, celui-là ne me déçoit vraiment pas!



Il y a ensuite le savon doux aux poires. Odeur subtile et sucrée à la fois.



Celui-là vous donne un aperçu des belles étiquettes que m'a fait mon amoureux. Avec un raffia, mes savons ont vraiment un beau petit look champêtre. Un savon champêtre, ça se peut, dites? Alors voilà les emballages du menthe et chocolat, de l'hydratant au lait de chèvre et à l'argile rose et du café et vanille.



Une recette empruntée cette fois ici. Ça sent bon la cerise (quoique Fils Aîné trouve qu'il pue...il a l'odorat dérangé je crois...). J'aime bien mon nouveau couteau aussi qui fait de jolis savons ondulés!



(Patience, j'ai presque terminé!) Il y a ici le savon de soleil à la noix de coco. J'ai rajouté de la fragrance soleil et ma foi, il sent vraiment la plage (crème solaire?).



Enfin le dernier, un savon exfoliant à l'avocat et au noyau d'avocat. J'ai été inspirée par une recette de Thomaelle, qui broie ses noyaux pour en faire des exfoliants. J'ai tenté l'expérience et au démoulage, les noyaux d'avocats rougissent (la gêne de voir le jour, peut-être?) et colorent la pâte autour. Après plusieurs jours, ils deviennent plus foncés. Ça donne une texture curieuse, j'ai bien hâte (pas tant que ça, pour être honnête) d'essayer ça.

Il y a le savon camomille, palmarosa et fleurs de calendula qui n'est pas encore démoulé (il est encore en phase de gel). À suivre...

Vous savez quoi? Je ne fabrique plus de savons d'ici Noël! J'ai un tas d'autres trucs à faire...

Narcissisme ou insolence?

Devant un refus de ma part, l'ado demande des explications.

-Tu es baveux et insolent ce soir Fils Aîné et je suis tannée que tu te permettes de faire ce que tu reproches aux autres de faire.

Avec désinvolture, en épluchant sa clémentine: "Sache que je sais très bien reconnaître ce dont je suis responsable. Par exemple, je sais reconnaître tout le bonheur que les gens éprouvent en ma présence."

Avec pareille prétention, on s'enligne pour trouver preneur pour l'URL www.grandfilsaine.blogspot.com !

mercredi, décembre 10, 2008

Aurore et le pain doré

Il y a un an, la femme de mon père regardait Aurore l'enfant martyr qui jouait à la télé. À la pause, elle alla voir mon père qui tentait de dormir dans la chambre malgré l'insoutenable douleur.

Elle revint ensuite se poster devant sa télé. À la pause suivante, elle prépara la morphine de mon père et se rendit à la chambre pour lui injecter son cocktail de médicaments. Elle n'eut pas le temps de le lui injecter; il était déjà mort.

Mon père est mort entre deux pauses publicitaires durant Aurore l'enfant martyr.

Le matin de la mort de mon fils, après lui avoir caressé le dos et les pieds sans savoir qu'il était décédé, j'allai préparer du pain doré pour ma gang. Lorsque tout le monde fut servi, je retournai dans sa chambre (tenter de) réveiller mon beau Thomas de vingt-trois mois.

Comme il ne réagissait pas, je l'ai retourné pour découvrir son corps raide et son visage cyanosé. Et j'ai hurlé. Et j'ai pleuré. Et j'ai hurlé. Et j'ai figé. Je suis devenue glaciale à l'extérieur mais décapitée, démollie, déshumanisée, désâmée, dématernisée à l'intérieur. J'ai figé et j'ai géré le chaos comme je pouvais.

Je pensai au pain doré qui cuisait. J'ai sommé mon Grand-Charme en état de choc d'aller éteindre le rond du poêle.

Après le chaos de l'ambulance, de l'hôpital, des au revoirs et de l'enquête policière, nous sommes rentrés dans notre maison vide.

Dans notre insipide cuisine, une poêle. Dans la poêle, une tranche de pain doré calcinée d'un côté et intacte de l'autre.

Le pain doré est à moi ce qu'Aurore est probablement à la femme de mon père.

On n'oublie pas ces choses-là.

Les enfants et le froid

Vous avez sans doute remarqué qu'une journée à 5, 0 ou -10 degrés ne fait aucune différence chez les enfants dans leur façon de s'habiller.

Fils Aîné a porté un simple polar jusqu'à -5 degrés me répondant chaque fois que je soupirais qu'il n'avait pas froid. Il ne porte ni tuque ni mitaines. Chaque matin, Grand-Charme quitte pour l'école sans son cache-cou, l'air froid me glaçant la gorge pour lui.

Ils partent à l'école sans mitaines et quand ils me voient ouvrir la porte pour leur demander où sont leurs mitaines, ils soupirent en me disant de ne pas m'inquiéter, qu'elles sont dans leurs poches ou encore dans leur casier.

Ado, je faisais pareil. À partir de 16 ans, mes hivers étaient passés avec un froc de jeans par-dessus lequel j'enfilais un veston en corduroy de mon père ainsi qu'un gros foulard.

Nos enfants n'ont pas froid. Mon homme prétend qu'à l'adolescence, le sang de leurs veines est remplacé par de l'antigel. Et nous, les parents, nous capotons pour rien.

Sur ce, je vais m'acheter des bottes d'hiver. Si ma mère me voyait sur la glace avec mes souliers à talons et les bras chargés de sacs et du siège de bébé dans 20 cm de neige, elle ne le prendrait pas, c'est sûr et certain.

lundi, décembre 08, 2008

Baume pour les lèvres menthe et chocolat

Un essai gourmand fort bien réussi que ce baume pour les lèvres menthe et chocolat. Tout-Doux se porte toujours volontaire pour me prêter main forte dans mes expériences, d'autant plus lorsque les arômes ont autant de nose-appeal!

Calamité

Quelle calamité que d'installer des décorations de Noël! Est-il incohérent d'être mère de famille nombreuse et de ne pas prendre le temps de faire des bricolages de Noël, d'installer décorations, lumières et guirlandes pour créer un esprit des Fêtes en la demeure?

Détrompez-vous à mon sujet: si la dignité d'une mère réside dans la création de cet esprit pour le bonheur de sa marmaille, je suis une mère indigne. J'ai horreur de la surcharge de travail occasionnée par le temps des Fêtes!

Les épines de sapin partout, les glaçons de Noël qui collent aux pieds et que l'on éparpille dans la maison, les décorations de sapin qui se brisent et explorent l'ailleurs, le calvaire de tout installer et tout ranger quelques semaines (ou jours, dans notre cas) plus tard...non merci pour moi.

Pour le plaisir des enfants, je fais l'effort de le faire mais cela représente un réel fardeau. L'an dernier, nous avons passé notre tour sur toute la ligne. Nous avons plutôt décoré le sapin de mon père et comme nous célébrions le réveillon ailleurs, je ne me suis pas donné la peine de m'imposer ce fardeau à la maison.

À défaut d'avoir une mère gaga des cossins de Noël, mes enfants ont une grand-mère tellement thématique lors de chaque fête de l'année que la maison au grand complet est décorée pour souligner l'événement. Et quand je dis décorée, même la salle de bain n'y échappe pas!

Le résultat est épatant et je l'admets, je préfère apprécier l'ambiance créee par quelqu'un d'autre pour qui la création représente un plaisir.

Si jamais un de mes lecteurs cherche un créneau pour se lancer en affaires, je suggère la prise en charge complète des décorations thématiques de l'année pour les blasés comme moi. Sans doute quelques clients potentiels ayant un rapport semblable au mien avec la charge de travail que représente la création d'une ambiance magique pourrait assurer les revenus de l'entreprise durant les périodes de festivités.

Inattendu...

...mais pas moins réjouissant ce paquet reçu aujourd'hui.

Alors que je rentrais de quelques centaines de mètres de jogging pour me rajouter une épaisseur (c'est que le froid sibérien voulait ma peau ce matin!), voilà-t-y pas le camion du facteur repartant après avoir glissé dans ma boîte aux lettres un mystérieux emballage.

N'attendant pas de nouveau matériel à savon, je m'empressai de vérifier l'expéditeur et découpai l'emballage pour découvrir...

...une lettre de mon université m'offrant gracieusement un cadeau de Noël auquel je ne m'attendais pas: une bourse d'études pour l'utilisation de mon image et de mon profil d'étudiante pour leur campagne de publicité.

Ce fut suffisant pour assurer mon humeur et ma légèreté de la journée. Mon ego s'en trouve velouté, et pas que pour la valeur de la bourse. Je suis flattée de posséder suffisamment de valeur aux yeux de cette institution d'enseignement pour laquelle j'éprouve fierté et estime pour qu'on souhaite associer nos images respectives.

samedi, décembre 06, 2008

Le jeune homme et la friandise

Le jeune homme ayant jeûné toute la nuit
Se trouva fort peu repu
Quand le matin fut venu
Pas un seul petit morceau
De pain ou de confiture d'abricot

Dans un coin sombre de la chambre de ses parents
Un emballage intriguant il trouva

Vers son père et sa mère s'approcha
Les priant de l'aider à libérer
Ces chocolats trop bien emballés
Pour calmer sa faim jusqu'au déjeuner
"Je vais partager" leur dit-il.

-Inutile lui répondit sa mère.
Nul prêteur vous ne trouverez en votre père.
C'est là son moindre défaut.
Ses chocolats jamais il ne prête.
Cessez de les tâter, rendez-lui ses provisions.
Non, vous ne les mangerez point.
Cessez de résister.
Allez déjeuner maintenant...


mardi, décembre 02, 2008

Le plaisir

Le plaisir de maman



Le plaisir des enfants

La coopération

La coopération qui me rend fébrile par rapport à ce que l’homme peut accomplir dans l’adversité, c’est celle de trois chefs de partis en train de s’organiser pour renverser un gouvernement (sournois, étroit de vision, aux valeurs morales rétrogrades, centralisateur, …) au plan économique déficient.

La situation me réjouit car jamais je n’aurais pu envisager une coopération semblable. C’est splendide quand on y pense : trois adversaires idéologiques de longue date en Chambre s’allient, travaillent de pair, s’organisent naturellement pour mettre à contribution les forces de chacun afin de pallier aux lacunes de celui qui déçoit et ne correspond définitivement pas aux convictions de la majorité.

Je réfléchis depuis plusieurs jours à la démocratie de la chose. Un auditeur scandait hier à la radio que la formation de ce gouvernement de coalition était le geste le plus anti-démocratique qui soit puisque Harper fut élu « majoritairement ». Nous savons que même la « majorité » peut être relative.

Je souris intérieurement. Je trouve cette coalition merveilleusement démocratique. Elle l’est. Je suis délicieusement, machiavéliquement fière. À eux trois, ils possèdent plus de poids politique que leur flegmatique, glacial et peu transparent adversaire.

Comment un gouvernement pourrait-il être plus démocratique? À regarder trois chefs de partis aux visions différentes oeuvrer ensemble, faire des compromis, mettre de côté certaines revendications secondaires de leurs formations respectives pour l’harmonie de l’ensemble, se préparer à se partager les rênes politiques, je suis fière. J’aime l’image d’un pays gouverné de la sorte.

Quant à celui qui verra la gouvernance d’un des plus grands pays du monde lui filer entre les doigts, je dirai que ce qui lui aura été fatal n’aura pas tant été la fabuleuse coopération de ses adversaires de l'opposition réunis que sa propre et égoïste gourmandise politique.

Le temps

Je n'en ai plus.

Pire encore depuis le délire des savons, une folie qui m'avale. Il faut que je me raisonne, que je décroche un peu de cette obsession créative qui me fait tant de bien. Tous ces petits flacons qui me font de l'oeil...

La révision? On peut presque dire que je l'ai mise de côté. Un recul. Qui sait s'il me sera bénéfique? Je l'espère car la motivation n'y est plus. C'est ainsi quand on traîne un projet sur une trop longue période.

Pour avoir le temps de (faire semblant de) tout faire, j'empiète sur mes heures de sommeil. Je suis un chaos mobile. Dormiiir! Aaah!

Pas eu le temps de penser à apprendre à jouer de mon tout nouvel accordéon. Snif.

Notre petite gang sera bientôt sous les cocotiers, le moment idéal pour m'en tenir à l'essentiel et passer du bon temps avec ma marmaille.

samedi, novembre 29, 2008

Élan savonnesque



Après un peu de savonnage intensif la semaine dernière, voici les résultats: savons camomille et bergamote, savons à fragrance de gomme balloune (celui-là n'a pas échappé au flair de Tout-Doux qui revenait de l'école) et savons lavande et romarin dont je trouve le mélange particulièrement réussi. Par contre, le démoulage de ces derniers fut ardu et le passage au congélateur n'a que peu aidé. J'en ai abîmé quelques uns au démoulage.



Il y a ensuite karité et palmarosa. L'odeur est très subtile, le savon très dur (et très nourrissant avec la quantité de beurre de karité que j'y ai mis!). Celui que je me suis réservé pour la fin, c'est un savon karité vanillé. Odeur aussi discrète, savon très dur (je dois abuser de cet ingrédient luxueux). C'est un calvaire de démouler autant de relief! Plusieurs de mes si beaux dragons en ont perdu la tête! Je huilerai mes moules la prochaine fois.

Mon homme m'a préparé de superbes étiquettes pour les identifier. Ils sont encore plus alléchants emballés. Comme on m'a proposé d'en vendre, ils seront bien plus présentables ainsi!

vendredi, novembre 28, 2008

Esprit de sacrifice

Petit incident ce soir. Frédéric a voulu escalader son bureau qui a basculé sur lui.
Sur sa (dure!) tête: bang! Dégringolade du coffre de souvenirs de Thomas. Pleurs du petit garçon, papa a replacé le bureau, maman a consolé la vilaine frousse.

Ramasser ensuite avec soin et nostalgie le contenu du coffre épars sur le plancher.

Serrement de gorge devant la mèche de cheveux, la tuque rouge, la suce, le dernier bricolage, le bracelet de sa naissance, les souvenirs, la déchirure quotidiennement tue.

Puis, sur un bout de papier, un mot de Grand-Charme oublié faisant décupler mon amour pour lui comme un antidote contre le vide: "J'aurais donné ma vie à Thomas en me jetant devant lui s'il avait été tué par balle".

Un si grand esprit de sacrifice et de loyauté me touche.

Comment affirmer son futur engagement domestique en cinq étapes faciles

Facile!

1- Fourrez tout le linge sale qui traîne sur le plancher de la salle de lavage dans la laveuse.

2- Grimpez sur une chaise pour atteindre l'objet de votre convoitise.

3- Versez cinq litres de savon à lessive dans la laveuse.

4- Pour l'odeur agréable, rajoutez quatre litres d'assouplisseur liquide par-dessus.

5- Attendez quelques heures (question de bien imbiber le tout) avant que votre mère ne découvre ses deux cruches de détergents (pleines) maintenant complètement vides.

(Échappé bel, la bouteille d'eau de javel trônait, débouchée mais intouchée à côté de ses deux copines à sec)

La confidence

Avant-midi dans un café avec une amie.

J'allaite ma fille. Une dame entre alors que je souris à mon amie. Croyant que mon sourire s'adresse à elle, elle me sourit. Je lui souris alors d'un sourire qui lui est cette fois destiné.

La dame ne peut s'empêcher de me confier sa fierté d'être une nouvelle grand-mère: sa bru a accouché il y a quelques jours.

Le dialogue s'installe entre nous. J'aime bien ces discussions spontanées et sympathiques. La fière grand-mère m'offre la confiance de quelques confidences sur le deuil de son homme avec qui elle aurait souhaité partager cette toute nouvelle grand-parentude.

Au fil de la discussion, elle me regarde tendrement puis me demande si j'ai allaité longtemps mes enfants.

-Deux ans mon plus long allaitement et 14-15 mois mon plus court.

"Aaah! C'est bien!" me répond la dame. "Éprouvez-vous du plaisir physique à allaiter?"

-Oui, que je lui réponds sincèrement.

-Je me demande ce que ça fait d'allaiter un enfant plus vieux, me confie-t-elle en attendant une réponse.

Je lui explique ma perception de la chose: allaiter un nouveau-né, c'est un allaitement-fusion. Le bébé vieillit, le lien change, le bébé finit par vouloir se servir lui-même en plongeant la main sous le chandail, c'est mignon. Puis allaiter un bambin, c'est étirer encore un peu l'élastique du lien et c'est tout aussi précieux.

Poursuivant sur un ton de confidence, la joviale dame m'explique que l'allaitement a changé pour elle sa relation avec ses seins au fil de ses allaitements.

Elle me regarde, cherche à valider avec moi: "Sexuellement, je veux dire. "

Mon regard change un brin, incertaine de ce qu'elle est en train de me dire ou de vouloir me faire dire.

"J'éprouvais plus de plaisir sexuel avec mes seins après l'allaitement qu'avant" précise-t-elle.

(Oh, d'accord, on vient de changer de niveau de discussion!).

Son regard insiste poliment pour quémander mon appréciation de la chose.

-Euh...je...(vite, je réfléchis, évalue, pèse et soupèse cet aspect de ma vie intime, tente de savoir jusqu'à quel point je tiens à me lancer dans la confidence)...je n'ai pas encore vraiment fait de lien entre le "avant l'allaitement" et "après"...(on ne me rapprochera pas de ne pas lui livrer ma pensée profonde à cet égard)

Respectueuse du niveau de pudeur qui vient de s'établir, elle conclut: "Remarque, c'était peut-être l'homme qui faisait la différence..."

-Oui, oui, je confirme. Peut-être avait-il des aptitudes particulières à ce niveau...

(Bien que j'apprécie la spontanéité de ce genre de conversation, je ne peux m'empêcher de sourire intérieurement du changement de cap naturel qui survient parfois au gré des rencontres...)

Le bagage de la fille

Le 10 décembre, il y aura un an que mon père est décédé. Il me manque terriblement et, j'ose dire, de plus en plus.

En ce qui me concerne, il est entièrement vrai que ma relation avec les hommes (le mien, particulièrement) est teintée par celle que j'avais développée avec mon père.

J'ai aimé mon père d'un amour immensément inconditionnel (qui n'est pas mort avec lui). Même si je lui ai pardonné manquements et lacunes, j'aurais aimé que nous puissions discuter franchement de cela. Mettre les choses au clair. Nommer. Expliquer. Sans reproches. Juste besoin de comprendre et enfin cesser de spéculer. Peut-être cela aurait-il pu panser ma perception de l'amour et des relations avec le sexe opposé. Peut-être aurais-je pu me défaire aussi de l'héritage indésirable de ses lourds tourments.

Ah, papa! Si seulement il pouvait revenir l'espace de quelques franches et tendres discussions père-fille au bord du feu, peut-être pourrais-je me sentir plus légère, affranchie de mes questionnements et de mes douloureuses désillusions, peut-être pourrions-nous avoir cette discussion profonde sur l'amour que nous n'avons jamais réellement eue...

mercredi, novembre 26, 2008

Le syndrome de la performance

Le syndrome de la performance: une de mes afflictions. Ado, j'étais l'élève qui angoissait épouvantablement et qui se trouvait irrécupérable si elle obtenait moins de 90% lors d'un examen. Je n'ai pas vraiment changé même si j'ai maintenant l'avantage de connaître ma faiblesse et d'être (un brin) plus indulgente envers moi-même.

Comme je n'aime pas les renoncements, cela me complique souvent la vie et est un des obstacles au lâcher-prise que je convoite tant.

J'ai recommencé à courir il y a près de trois semaines. Ça me fait grand bien. J'ai perdu moins de cardio que je ne l'appréhendais, marcher rapidement/courir m'aère l'esprit, j'espère me défaire de mes vestiges de grossesse et c'est un plaisir de rentrer essoufflée physiquement à la maison. Je me sens accomplie et ai la succulente impression d'être vivante.

La semaine dernière, mon homme s'est inscrit à un gym et y va à coups d'un peu plus d'une heure. Ça y est. Réaction de mon syndrome de la performance: mon vingt minutes par jour de course est ridicule, je ne pourrai me dépasser si je ne mets pas les bouchées doubles, il va me surpasser et mes efforts seront annihilés, etc.

Les gyms ne m'ont jamais intéressée. Pour moi, le plaisir réside davantage dans l'action réelle (judo, course, hiking, badminton, natation, vélo) que dans l'interaction avec une machine. Je ne voulais pas céder à la (dispendieuse) tentation du gym uniquement par esprit de compétition (malsain) avec lui.

J'ai rencontré il y a quelques années dans les formations offertes par le CLD (centre local de développement) de mon secteur une jeune entraineure qui démarrait son entreprise en entraînement privé.

Comme l'entraînement physique post-partum est l'une de ses spécialités et que j'aime son approche, nous nous sommes rencontrées ce matin. Résultat: elle me préparera un programme personnel que je suivrai en complémentarité avec la course.

Une bonne formule pour moi. Je sais que j'aurai la rigueur pour le faire. J'ai même un mantra secret (ne le dites pas!): ne compétitionner qu'avec moi-même, ne compétionner qu'avec moi-même, ne...

mardi, novembre 25, 2008

Le café

On va régler la question tout de suite: je ne sais pas préparer de café. Je n'en bois qu'exceptionnellement chez moi. Exceptionnellement, ça veut dire lorsque je reçois de la visite qui sait en faire (et qui ne s'offusque pas de devoir se servir elle-même) et que je peux rajouter quelque chose de cochon dedans.

Autrement, tous mes cafés sont bus à l'extérieur de la maison et débordent du luxe de la crème fouettée, de la mousse de lait, du Bailey's ou du chocolat.

Chacun a bien tenté de m'expliquer la simplicité de la préparation d'un café mais rien n'y fait, ça ne fonctionne jamais. Il est toujours trop pâle, trop foncé ou plein de marc.

J'ai invité une fois une voisine à prendre un café et les fois suivantes elle n'a pas pris de chance, elle s'est pointée avec sa tasse pleine en main en me réexpliquant les proportions de café à mettre par rapport à l'eau. Échecs les fois suivantes et soyons honnête, je ne rêve même plus de m'améliorer.

Là, j'ai grande envie d'un café. Le café coule dans la cafetière. Il ne sera certainement pas buvable mais je vais diluer sa médiocrité avec un peu de Bailey's et rien n'y paraîtra.

lundi, novembre 24, 2008

Des p'tits nouveaux...

Si un de mes plaisirs savonnesques jusqu'ici était de jouer avec les odeurs, j'ai décidé cette fois d'essayer un savon inodore. Voici mon savon miel, karité et avoine. La texture est parfaite!



Curieusement, il sent très sucré pour un savon sans HE ou fragrance ajoutée! Son odeur rappelle celle de la cassonade.

Pour le deuxième, j'ai porté attention aux propriétés des ingrédients utilisés C'est un savon pour...euh...les peaux capricieuses d'adolescents. Mélange d'huiles: olive, pépin de raisins, coconut, maïs, ricin et jojoba et à la trace: argile bleue, HE de tea tree et très peu de glycérine végétale (que j'aurais dû éviter!).

Je ne suis pas convaincue du résultat, il me semble encore un brin trop tendre (pour ne pas dire gluant).

Comme je prends plaisir à mouler dans tout ce que je trouve, voici:



J'ai moulé un gros savon (celui qui ressemble à un tournesol) dans le contenant d'un gâteau de St-Hubert et des contenants de compote qui ont la taille parfaite. Dans la boîte à recyclage, mes moules préférés demeurent les contenants de carton des 1 litre de lait. Ceux-là ont l'avantage de me laisser le plaisir de trancher mes merveilles!

vendredi, novembre 21, 2008

La marraine

Fils Aîné a une marraine en or. Une perle de femme. La soeur aînée de son père. Cette femme (si belle!), c'est une inspiration pour quiconque cherche sa voie vers la zénitude. Rarement connu une personne sachant lâcher prise et accepter naturellement les événements comme ils viennent.

Là où je me suis toujours énervée, elle savait lâcher prise et accepter sagement ses limites. Elle sait faire ce que j'ignore: ne pas s'acharner sur ce qu'elle ne peut changer.

Fils Aîné voue une affection privilégiée à sa marraine. C'est une femme généreuse, sincère, humaine, attachante, empathique, respectueuse. Une femme qui ne porte pas de jugements. Dans ses yeux, aucune malice. Bonté et authenticité. Aux yeux de son filleul: une femme digne de confiance. Âgée de 42 ans, elle est aussi mère de deux ados de 17 et 19 ans.

Cette marraine en or est atteinte de sclérose en plaques, une maladie que je connais peu et qui lui a été diagnostiquée il y a environ huit ans. Depuis quelques années, son état se dégrade et depuis quelques semaines, elle va de mal en pis.

Il y a deux semaines, hospitalisée et à moitié paralysée, elle a annoncé qu'elle ne voulait plus retourner chez elle là où elle se sentait un fardeau pour sa famille.
À présent, c'est son corps en entier qui ne répond plus. Elle est paralysée en entier et inconsciente aux soins intensifs.

Cette femme que j'ai toujours appréciée pour sa capacité à lâcher prise, je m'inquiète de savoir jusqu'à quel point elle m'impressionnera cette fois.

jeudi, novembre 20, 2008

Choupinette

Quand on utilise l'expression "dormir à poings fermés", j'ai toujours pensé qu'on se référait au sommeil imperturbable des bébés. Cela pouvait s'appliquer à tous mes garçons. Un bébé, ça dort en principe les doigts repliés sur les petites menottes.

Ma Choupinette fait exception à la règle. Elle est gracieuse jusque dans son sommeil, ses grandes mains presque toujours ouvertes et tendues. Si le réflexe des bébés est de serrer notre doigt lorsqu'on leur effleure la paume, elle ne réagit que très peu. C'est ainsi depuis sa naissance; une particularité bien à elle (même les septièmes de famille ont droit à leur différence!).



En soupirant hier matin devant le manque de vêtements à sa taille (c'est qu'elle grandit notre Choupinette!), j'ai décrété que nous irions magasiner pour rectifier la situation. Que ce soit pour moi ou pour les autres, je déteste magasiner (je commande tout ce que je peux sur le net, c'est tout dire). Contraints par la nécessité, nous sommes donc arrêtés lui acheter quelques morceaux. Notre premier magasinage de coquetteries pour une petite fille. Vous savez quoi? Nous avons aimé!

Je la trouve chaque jour de plus en plus ravissante. Et quand elle sourit comme ça...



...je fonds!!

Négligence! (édité)*

Depuis que je suis tombée dans la folie des savons, mes chers rejetons ont perdu leur privilège d'avoir une maman qui leur cuisine chaque semaine biscuits et muffins. J'ai troqué le comestible pour l'olfactif et je ne m'en sens même pas coupable!

Enfin...pas tout à fait. Cela dit, je cours tout de même immédiatement à la cuisine pour que les muffins soient prêts juste à temps pour leur retour de l'école!

*Il n'y a plus d'oeufs!!! PFff!! Et tant pis pour ma bonne intention!!

mercredi, novembre 19, 2008

Expériences du jour

Moi qui suis une adepte (par défaut) de l'essai-erreur avec les huiles, après découverte de ce site, je sais maintenant comment bien choisir mes huiles pour m'assurer que mes savons seront suffisamment durs (fini l'aveuglette!).

Voici mes expérimentations du jour: savons au café et karité marbrés à la vanille et savons bergamote et pavot. J'ai un petit faible pour l'odeur à la fois prononcée et douce du deuxième.



Je sais maintenant optimiser mon temps: tant qu'à fabriquer du savon, autant en préparer deux ou trois sortes différentes du même coup. Comme le plus chiant dans l'exercice est de préparer la surface de travail et surtout de ramasser le matériel, aussi bien ne le faire qu'une seule fois!

À celles qui s'intéressaient à la fabrication dans les commentaires du billet précédent, voici un pas à pas explicite d'une blogueuse-savonneuse: le pas à pas de Thomaelle.

mardi, novembre 18, 2008

La savonnerie

Je suis dans la fabrication de savons depuis quelques jours et suis fière de mes réussites. Quant à mes fiascos, espérons que je saurai en tirer des leçons!

Le premier savon de la batch était un savon de castille à l'orange tout ce qu'il y a de plus médiocre. Après presque deux semaines, on dirait toujours des poudings! J'essaie de me convaincre de le réchapper avec une refonte pour éviter le gaspillage mais en toute honnêteté, j'ai envie de tout balancer à la poubelle et de retenter l'expérience de zéro.

Ce dernier est beaucoup mieux réussi. Voici mon savon menthe poivrée et chocolat.



Je pensais l'avoir complètement raté puisque la pâte s'est mise à épaissir d'une façon désastreuse lorsque j'ai ajouté la fragrance au chocolat. Le moulage fût difficile mais je suis très satisfaite de la dureté du savon! Et puis, avouez, ils ont de la gueule! En fait, ils ont tellement de gueule que j'ai pensé en concevoir des marbrés noir et blanc que je pourrais aromatiser au rôti de boeuf et au lait!

Il sent terriblement bon. À l'odeur, on dirait vraiment des chocolats After Eight ou encore les divins Laura Secord menthe et chocolat. C'est peut-être ma description, S@hée n'a pu se retenir de m'en quêter un samedi dernier lors de notre souper de filles (soit-dit en passant, Madame, ne cherchez pas votre veste, elle a été abandonnée sur un dossier de chaise!).

Il y a ensuite mon savon lavande et avocat. Les pigments sur la photo, ce sont des fleurs de lavande que j'ai malheureusement broyées dans le mixage. La prochaine fois, je les mixerai à la main pour éviter de les abîmer. Ils sentent bon la lavande et déménageront probablement chez mon frère à Noël.



Sur ma dernière photo, les plus foncés: jasmin et chèvrefeuille. Je voudrais toujours faire des savons aussi faciles. Texture parfaite, moulage et démoulage parfaits, odeur de jasmin sublime, découpage parfait et sans gâchis.



Les plus pâles sont au miel et romarin. L'huile essentielle de romarin donne une teinte légèrement orangée à la pâte. Je pense les avoir démoulés trop tôt. Ils sont un peu trop pâteux et des goutelettes d'huile suintent du milieu. Je leur donne encore du temps, ils ont tout juste 24h! On verra ensuite...

J'ai encore plein d'idées en tête, ai commandé un tas d'essences, de produits et de flacons pour m'amuser encore. J'ai passé les derniers jours à lire des tonnes d'infos sur le net et dans les livres sur l'alchimie des savons. Plus j'en fais, plus j'adore.

Les cocotiers et la dépense

Notre proposition cette année: tout le monde sous les cocotiers mais pas de cadeaux sous le sapin. Il y eut des récalcitrants parmi les enfants mais ils sont maintenant tous vendus à l'idée.

La dépense suscite de grandes réflexions encore. Cela implique une considérable somme pour une seule semaine et nous avons d'autres projets. Cela implique de devoir faire des choix et établir des priorités, choses que je déteste.

Je jongle (je jongle toujours de toute façon) avec les chiffres, les investissements en l'esprit, le bonheur des moments en famille, en amoureux, le court terme, le long terme, le germe que j'espère semer dans l'esprit de mes enfants. Les renoncements, aussi, parce qu'inévitablement il y en aura.

Je ne suis pas une personne rationnelle. La plupart des importantes décisions de ma vie ont toutes été des décisions de coeur et jamais je ne l'ai regretté. Je suis rarement arrivée à faire la paix avec les décisions de tête si le coeur n'y avait pas apposé son sceau.

Tout de même, que je me disais ce matin, faire une dépense considérable pour une semaine de voyage avec les enfants équivaut au coût de plusieurs dépenses qui pourraient être amorties sur plusieurs années et dont nous pourrions profiter plus longtemps aussi. C'est chatouillant un brin.

Puis, j'ai pensé au mariage. Les services ou bien acquis par une importante somme devraient-ils nécessairement toujours être étalés sur une longue période pour en valoir la peine?

Beaucoup de gens dépensent des milliers de dollars pour se marier. Une importante somme, donc, pour une journée unique pour ensuite (une fois sur deux) dépenser le même montant pour divorcer. Pourtant, cette unique journée demeure pour ceux qui y croient d'une importance capitale et souvent un des plus beaux souvenirs de leur vie.

Je trouve cette pensée réconfortante. Je ne suis pas mariée. J'essaie de considérer cette dépense qui me tente beaucoup comme un voyage de noces familial (vous avez compris, j'essaie de faire la paix avec ma décision)...

Raisonnablement

J'utilise parfois ce mot lorsque mes enfants me demandent quelque chose à manger.

"Combien je peux prendre de biscuits?"

Si je réponds parfois: "Raisonnablement" plutôt qu'un nombre de biscuits fixe, c'est pour leur faire confiance, évaluer leur sens du "raisonnable".

"Je peux prendre un morceau de gâteau?"

-Oui, un morceau raisonnable.

C'est probablement le mot le plus arbitraire que je connaisse. Surtout lorsqu'il est question de la panse de Fils Aîné et maintenant de celles (grandissantes) de ses frères qui vont doucement vers l'adolescence.

dimanche, novembre 16, 2008

Amusante découverte

Découverts chez Hortensia.

Les Zrofs: des profs musiciens qui font sourire en chantant des réalités d'enseignants avec rythme et humour.

samedi, novembre 15, 2008

Mignonneté

Mignonneté notée et retrouvée en faisant du classement: "Des fois, j'oublie de manger et de boire tellement je suis concentré sur ce que je suis." (Tout-Doux, à huit ans, de son profond monde intérieur). Cute.

jeudi, novembre 13, 2008

Crédits de conscience ?

Concernant les couches lavables, je me demandais si elles résultaient au sein du couple d'une décision essentiellement féminine (c'est le cas ici) et si par conséquent l'entretien des couches leur revenait de "droit" (comme tant d'autres responsabilités infantiles et domestiques)?

Est-ce que les hommes soucieux de l'environnement s'impliquent aussi dans ce choix environnemental ou si par le biais des actions de leur dulcinée, ils obtiennent leur crédit de conscience de la même manière que les entreprises polluantes achètent des crédits de carbone des entreprises plus vertes? Une volonté verte commune saurait-elle outrepasser les stéréotypes habituels?

Les utilisatrices/teurs sauront-elles/ils m'éclairer?

dimanche, novembre 09, 2008

Lapsus d'évocation

Avons été conviés ce matin à un brunch à ce très chic endroit.

À ce majestueux club, le brunch du dimanche consiste en un choix entre trois plats aux noms tellement longs et complexes qu'ils n'évoquent pas d'idée précise quant à ce que nous ingurgiterons réellement.

Tout ce que l'on peut imaginer c'est que la composante principale du repas sera minuscule dans une assiette immense dont la seule carotte sera nappée d'une sauce et que la présentation sera raffinée. Le plat sera dégusté pendant qu'une harpiste alimente de sa musique l'ambiance très noble de l'endroit.

Dans un immense salon d'une exceptionnelle beauté, un brunch qui surpasse en chic celui du Château Montebello est servi pour accompagner l'assiette principale. Un homme vêtu avec élégance aide les gens à se servir certains mets.

Voilà pour la mise en contexte.

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Fin du repas. Nous attendons notre heure pour visiter la splendide maison de cet ancien Lord.

Derrière nous, un jeune garçon d'une douzaine d'années revient à sa table avec une assiette de desserts alléchants. Aux exclamations qui fusent, je comprends qu'il n'en est pas à sa première assiette.

-C'est pas ma faute! se justifie le jeune garçon. Je n'en voulais plus mais il y a un monsieur qui a pris une assiette et qui a mis des desserts dedans. (haussement d'épaules, le pauvre enfant est pris avec ça!)

Les taquineries continuent à l'endroit du jeune. De toute évidence, on ne le croit pas.

-C'est vrai! tente de poursuivre le garçon devant sa famille amusée par sa gourmandise camouflée.

-Oui, oui, bien sûr, on t'a forcé! de dire un parent.

Tout sourire, je me retourne vers eux et observe la scène. L'attention est tournée vers le petit.

-C'est l'homme qui a mis les desserts dans mon assiette! Je l'ai pris...(haussement d'épaules)

Le garçon sait visiblement qu'il ne viendra pas à bout des soupçons qui pèsent sur lui. C'est là qu'héroïquement je tente de venir à son secours.

-Il a raison! Moi (emphase sur le non-sens de la situation), il [l'homme] m'a rentré ça de force dans le fond de la gorge (je mime avec ridicule) pis il m'a dit: "Envoye, AVALE!"

Hilarité collective. C'est agréable de rigoler spontanément avec des gens sympathiques que l'on ne connait pas.

On nous attend pour la visite du château. Je quitte la salle le sourire encore aux lèvres et soudainement...

...j'allume sur l'énormité que je viens de prononcer.

Pff. Rien à rajouter (trop occupée à crouler sous ma honte).

samedi, novembre 08, 2008

Le langage de l'inanimé

Depuis les débuts de ma maternité, j'ai beaucoup joué avec mes enfants. Les plus vieux, surtout. M'asseoir par terre durant de longues périodes de jeux pour faire parler des bonhommes, des animaux, des voitures, des ustensiles de cuisine et toutes sortes d'autres objets inanimés, mille fois et sur toutes les intonations imaginables, je l'ai fait.

Depuis quelques temps, mon fils Frédéric accorde beaucoup d'importance aux rituels. Le plus en vogue ces temps-ci est celui du brossage de dents. Toute une scénarisation est organisée autour de l'événement. Le tube de dentifrice doit appeler ses amies brosses à dents, celles-ci doivent décider entre elles laquelle va obtenir le privilège de brosser les dents de Frédéric et une fois la décision prise, la brosse à dents rejetée retourne se coucher en saluant la vaillante amie qui a hérité du boulot.

Une conversation aux répliques précises débute alors entre le tube de dentifrice, le verre d'eau et le robinet. Cependant, mes compétences pour personnifier le tube de dentifrice et ses amis étant limitées, Frédéric exige que ce soit papa qui le fasse avec lui (que voulez-vous, j'ai fait le malheur un soir de faire erreur dans mon texte).

Devant l'entêtement spectaculaire du jeune garçon, un truc demeure infaillible pour le faire bouger lorsque nécessaire: faire parler l'inanimé. Par exemple, s'il lambine pour enfiler son pantalon le matin, le pantalon n'a qu'à s'exclamer gaiement: "Jambe de Frédéric, viiiiens dans ta maiiison!". Aussitôt appelée, la jambe accourt (le corps de Frédéric répond toujours mieux en pièces détachées) et il s'habille en moins de deux.

Bref, vous aurez compris que le jeune homme adore les jeux de rôles.

Je vous ai parlé l'été dernier du début de l'apprentissage de la propreté. Ce fut long mais nous sommes en train d'y arriver.

Depuis quelques jours, il porte des culottes presque continuellement et va sur la toilette par lui-même. Chaque fois qu'il réussit, c'est la fête dans la salle de bain. Il est tellement fier qu'il appelle tout le monde pour venir admirer son oeuvre. Il insiste même pour que Béatrice vienne voir elle aussi (c'est qu'à six semaines, les exploits intestinaux de son grand frère sont l'une de ses principales préoccupations).

Une fois le contenu de la toilette contemplé par le plus grand nombre possible de spectateurs, Frédéric insiste pour que papa et maman lui fassent ses adieux avant qu'il ne tire la chasse. Où que nous soyions dans la maison, il vient nous retrouver pour nous entendre dire un "Bye bye caca!" en bonne et due forme.

Ce qui me laisse perplexe toutefois c'est que si depuis une dizaine d'années j'ai salué avec enthousiasme de nombreux fèces avant leur long périple dans la tuyauterie de la maison, jamais aucun ne m'avait jusqu'alors répondu.

C'est tout autre chose à présent: pour mieux personnifier le fruit inanimé de ses entrailles, Frédéric emprunte une voix grave (tout le monde sait que les cacas ont une voix grave) qui nous salue chaleureusement depuis les tuyaux chaque fois lors du flush final.

Jamais le langage de l'inanimé n'aura été aussi loin chez nous.

jeudi, novembre 06, 2008

La bitch

Je commence à en avoir royalement marre d'elle. Je m'efforce de préserver sa réputation mais la négligente ne se pointe jamais le moment venu.

Qui doit, dites-moi, assurer ses arrières devant la déception des enfants au petit matin et parfois deux ou même TROIS matins de suite?

Si elle était assidue il y a quelques années, elle en reperd ces derniers temps. Trop vieille, peut-être. Trop occupée (elle devrait sous-traiter). Exit l'efficacité, exit la crédibilité. Elle me déçoit. Je ne compte plus les fois où j'ai dû mentir pour elle.

Cette bitch de Fée des Dents ferait mieux de passer cette nuit. Sa réputation ne tient qu'à un fil ici...

Histoire de fille

J'ai enfilé pour la première fois de ma vie ce matin une robe et des collants. Un constat: c'est adooorable un Bébé Fille en collants!!! D'autant plus si les cuisses de ladite demoiselle sont potelées à souhait, ce qui est le cas ici.

Un sourire avec ça, voilà un fort joli tableau ('suis gaga, je sais...).

Les couches lavables...encore...

J'ai fait le saut. Après cinq semaines passées aux couches jetables, me voilà en transition vers les lavables. Me suis tapé ces derniers jours des heures d'épluchette de sites à comparer les modèles, tissus, avantages, prix, accessoires, boutiques/mères travailleures autonomes, savons, etc.

Aux couches plates depuis le début de la semaine, j'ai magasiné différents types de couches à poche et couvre-couches pour compléter le kit de ma demoiselle.

Les conseils et recommandations de la Mère Michèle m'ont bien aidée (elle a raison, on devient rapidement vendue).

Me suis donc arrêtée ici pour acheter quelques Bumgenius et AMP après avoir commandé sur le net des couches et accessoires de mamanature.

J'aime déjà tellement ces couches si douces et si jolies que je suis vraiment mais vraiment déçue de ne les avoir achetées que maintenant. Dire que j'aurais pu les rentabiliser (parce que l'investissement de départ...Ouch!...Les conséquences sur l'environnement...Ouch! L'économie à long terme, Ouch!) sur SEPT bébés!!!!

mercredi, novembre 05, 2008

Perception

Enceinte de Thomas, j'ai dû être hospitalisée durant une semaine dont j'ai partagé quelques jours avec une jeune femme enceinte alitée pour stopper son travail prématuré.

Il nous arrivait quelquefois d'échanger sur différents aspects de la maternité. Bien que cela remonte à plusieurs années, je pense à elle parfois en allaitant ma fille -moment privilégié empreint de tendresse fusionnelle pour moi.

C'est que j'entends encore son ton horrifié lorsque je lui avais demandé si elle avait allaité ses enfants: "OUARK! Me faire sucer l'boutt' par mon bébé, jamais d'la vie!!"

J'ai toujours du mal à comprendre qu'une femme puisse percevoir dans l'allaitement un geste sexuel dégoûtant entre une mère et son enfant. À la limite, un homme qui n'a jamais vécu cette symbiose pourrait mal la comprendre mais une femme?

Les femmes ne sont certes pas obligées d'allaiter mais j'avoue avoir du mal à concevoir que le geste puisse être dégoûtant à cause d'une connotation sexuelle imaginaire pour certaines.

Un grand pas

Nous sommes nombreux à mettre notre espoir en celui qui a été élu hier soir à la tête des États-Unis.

Nous expliquions aux plus vieux ce qu'impliquait le geste démocratique de toute une nation qui venait d'élire un président Noir à la tête de leur pays. Symboliquement, mondialement, c'est tellement énorme! Si un jeune Noir talentueux, ambitieux, charismatique et plein d'idéaux de qui émane toute la sincérité du monde s'apprête à devenir le président de la nation la plus puissante du monde, toutes les possibilités s'ouvrent désormais aux résignés à leur souvent lamentable sort par la couleur de leur peau ou tout autre handicap social.

Devant l'actualisation du tableau électoral de CNN par Fils Aîné en soirée, je l'ai senti ce vent de possibilités et j'ai été émue à l'os.

Le nouveau président aura une pression inouïe sur les épaules. Les attentes à son endroit sont immenses. Même s'il en décevra certainement plusieurs, nous auront au moins surmonté des barrières longtemps insurmontables par le statut que "nous" venons de lui octroyer.

En dépit des bons mots sûrement empreints d'un peu de sincérité de Bush à l'égard de son successeur, je me demande si derrière son arrogance, sa suffisance, son impitoyabilité et sa dureté de belligérant il est suffisamment sensible pour envisager que si son peuple a majoritairement élu un candidat d'allégeance à son parti rival issu de surcroît d'un groupe ethnique longtemps (et encore) ostracisé, c'est peut-être qu'il avait tellement déçu les siens au cours de ses deux mandats qu'ils les avaient fait remettre en question leurs valeurs et convictions les plus profondes.

Je suis trop sensible à l'opinion des autres pour faire de la politique mais je n'aimerais pas être celui qui passera à l'histoire comme étant le pire président que les États-Unis aient connu.

J'ai trop besoin d'amour pour être une des personnes sinon la personne la plus détestée au monde.

Je suis heureuse d'avoir pu partager ce jour mémorable avec mes enfants.

mardi, novembre 04, 2008

Le souffle suspendu

Comme toute l'Amérique. Comme la Terre entière, aujourd'hui.

Je ferme les yeux et espère.

dimanche, novembre 02, 2008

Dans leur petit bagage...

Superbe journée que celle d'hier. Avons décidé d'aller marcher au mont St-Hilaire. Finalement, avec le départ qui s'est éternisé, il était trop tard. Avons donc été marcher sur les sentiers du Centre d'interprétation de la nature du Lac Boivin avec dans notre petit bagage quatre enfants survoltés sur six.

La dernière banquette de la voiture étant souvent l'épicentre de nos séismes infantils, elle est d'autant plus incontrôlable qu'elle est la plus éloignée de l'autorité parentale. C'est à croire que les effets des avertissements et ultimatums sont neutralisés par la banquette du milieu.

En plein traffic pour emprunter le pont Champlain, lorsque le bébé affamé se met de la partie en réclamant son dû sur-le-champs (merci à la jointure volontaire et usée de Fils Aîné), que le petit boss de trois ans en rajoute en catalysant à l'endroit de ses frères les réprimandes de ses parents qui lui volent par-dessus la tête pour atteindre la dernière banquette et que l'écho reçu de l'arrière se résume à: "C'pas moiiii! / C'est lui qui arrête pas! / Il joue avec sa gomme! / Il veut mettre ses crottes de nez dans mes cheveux! / Il met ses pieds de mon côté! / Il arrête pas de répéter le même mot dans mes oreilles!", on se désole de ne pas avoir de bouton "eject".

Si l'aller fut un des pires connus jusqu'ici, le retour en fin de soirée fut des plus...surprenants (allez comprendre pourquoi ils n'y avaient pas pensé plus tôt).

Mon raisonnable ado entraîna ses dociles (!) frères dans un jeu de mémoire dont la tournure loufoque détendit le trajet. C'est que dans leur petit bagage, ils s'apprêtaient à emporter...

Une tuque, un livre de grammaire à colorier, du Ritalin, une culotte rose, de l'argent, un cd d'Abba, de la racine d'alca (?), des flatulences (bien sûr!), une prothèse mammaire, une prothèse vaginale (euh...), une toilette (mes enfants sont bien des enfants!), du caca de vache, Linda Kalinowski, un Ouagadougien, un sorcier africain, une serviette sanitaire (c'est à peu près ici qu'on a perdu les plus jeunes), un nécrocacazoophile et un pyromasonécrocacazoophile.

C'est fou ce que le potentiel des préfixes a apporté comme plaisir au choix des dernières composantes des bagages de mes grands. C'est qu'ils se sont amusés en plus à définir de façon assez lucide les nouveaux types de déviances inventées...

Ces enfants et leurs petits bagages m'étonneront toujours.

Les départs

J'ai horreur des départs en voiture avec la gang complète. La préparation s'éternise toujours pour une raison imprévue, je cours d'un bord et de l'autre pour motiver les troupes et solliciter la coopération de chacun. Tout le monde a hâte de partir mais chacun végète de son côté. Peu songent naturellement à m'aider (c'est rarement le cas de mon vaillant Coco de sept ans), je finis par m'énerver et avoir envie de partir seule uniquement avec ceux qui le méritent.

En voiture, lorsque tout le monde est enfin installé, il y a les leitmotivs de départ où je réitère quelques questions posées aléatoirement à l'un et l'autre dans le chaos des préparatifs: "Tout le monde a fait pipi? Tout le monde a son maillot et sa serviette? Tout le monde a son sac? Les animaux ont-ils de l'eau? Tout le monde a une veste? L'habit de karaté est-il dans le sac? Est-ce qu'on a des couches pour les deux petits? Tout le monde est bien attaché?" avec les variantes intrinsèques à chacunes des sorties.

Malgré ma vigilante habitude de cocher sur ma liste mentale les points où je risque de me faire avoir, c'est immanquable, il y a presque toujours un oubli.

Halloween: le prix à payer







Un coup à donner. Ils sont déjà plusieurs à avoir terminé leur butin. Bon débarras.
En attendant, les vestiges d'Halloween traînent sur le plancher (plus souvent qu'autrement l'oeuvre de "pas moiii!"). Une benne trimballe bonbons et chocolats du sous-sol à l'étage et d'une pièce à l'autre. Si au moins elle ramassait aussi les ordures...

mardi, octobre 28, 2008

Hybridité

Je suis plutôt touchée depuis l'arrivée de Béatrice de l'empathie de Frédéric à son égard. Au moindre pleur, il se montre réconfortant: "Ça va Béatisss, ça vaaa.", "Qu'est-ce qu'il y a petite chouette, tu veux du bon lait?", les bons mots étant souvent accompagnés de gestes tendres.

En voiture, si Bébé Fille annonce un cri imminent par ses grimaces de nouveau-né, il étire le bras, lui caresse la joue: "Qu'est-ce tu racontes là, Béatisss, hein? Ça va petite toupinette, ça vaaaa" et il conclut en s'adressant à moi: "Elle est beeeelle Béatisss, elle est beeeelle ma petite soeur!"

Si sa gentillesse de grand frère arrive presque à compenser pour sa réaction de petit frère mesquin, entêté et provocateur, j'avoue avoir été pour le moins étonnée ce matin de l'hybridité de son attitude.

Alors que Béatrice se tortillait de malaise avant son appel de détresse, c'est tout aimant qu'il s'exclama: "Ca-po-te pas Béatisss!".

L'art de ne pas conjuguer verbal et le non-verbal ou d'opposer le contenu au contenant.

lundi, octobre 27, 2008

Trop-plein

Frédéric, devant sa petite soeur qui régurgite: "Oh maman! Elle a débordé!"

dimanche, octobre 26, 2008

Les adverbes

J'en abuse. Cela demande une réflexion plus approfondie et des métaphores plus fortes, plus auto-suffisantes d'écrire sans adverbes. C'est si facile de donner le bon ton et la bonne image avec un adverbe.

Je révise et me creuse la tête pour en éliminer le plus possible.

Peaufiner. Encore.

La déco

Les pièces de ma maison n'ont rien à voir avec les pages des revues de décoration. Je n'ai pas de talent particulier en design et même si j'en possédais, le bordel ici a tellement de longues tentacules que l'harmonie d'ensemble ne ferait pas long feu. Et puis nous avons une petite maison, donc pas d'espace pour les acessoires décoratifs jolis mais superflus.

Je vous mets donc une photo du mur de briques sur lequel nous travaillons depuis plusieurs jours avant que le chaos ne s'installe dans notre nouveau salon (les rénos achèvent, nous en sommes à la finition).



C'est mon deuxième mur de briques en faux-fini et je le trouve très réussi malgré toutes les misères que nous avons rencontrées. Alors dites-moi, vous le confondriez avec un vrai au premier coup d'oeil?

vendredi, octobre 24, 2008

La courbe d'étonnement

J'ai accouché il y a un mois et ma courbe d'émotion et de surprise devant l'anatomie féminine dévoilée par le lange n'a toujours pas diminué.

Je finirai sans doute par en revenir un jour.

mercredi, octobre 22, 2008

Addicted



Je l'aiiiime!!!!

Mnémoniques

Je ne pourrais fonctionner sans listes. Trop de choses à penser.

Il y a les Post-it électroniques sur mon écran d'ordi pour noter les obligations du moyen terme et les numéros de téléphones que je n'ai pas le temps de copier dans mon carnet ou mon cellulaire, les notes (genre recettes) que je colle dans des brouillons de courriers électroniques (par paresse, parce que c'est plus rapide que de classifier dans Word), les listes de tâches de la journée sur une feuille de papier sur mon bureau de travail, les listes de courriels à répondre, de téléphones à faire, de rendez-vous à prendre, la liste des billets que je veux prendre le temps de rédiger, la pile de courrier à remplir et poster, les feuilles à remplir, signer et retourner à l'école (celles-là dispersées entre mon bureau de travail, celui de Grand-Homme, le comptoir de cuisine, la table, le bureau de la cuisine et le fond des sacs d'école).

Il y a aussi le calendrier non-permanent sur le frigo pour les rendez-vous, les cours des enfants, les sorties et le tableau sur le mur de l'entrée pour noter les remarques que je ne veux pas oublier de faire aux enfants, le babillard de mon bureau pour afficher les horaires de chacun, la liste de livres que j'ai lus dans l'année et celle de ceux que je souhaite lire.

Sur le frigo également, de nombreuses feuilles de pointage pour le système d'émulation des enfants. Plusieurs fois par jour, penser rajouter ou enlever des points pour les tâches et l'attitude de ma marmaille. En tout temps, mon cerveau observe, emmagasine, pense, analyse et sélectionne ce qui mérite de se retrouver sur cette liste ou pas. Nombre de fois par jour depuis trois ans et demi, les garçons vont y surveiller leur pointage et s'assurer que je n'ai rien oublié de leurs bons coups (et bien sûr s'assurer que j'ai pensé retirer des points pour les mauvais coups de leurs frères).

J'aime les listes. J'ai besoin de listes. C'est toujours un plaisir de rayer quelque chose d'accompli sur une liste. Il m'arrive même de rajouter sur la feuille une tâche que je viens d'accomplir et qui n'y figurait pas pour le simple plaisir de faire subsister une trace papier de mon accomplissement.

Malgré tous mes mnémoniques cependant, j'ai trouvé le moyen d'oublier deux rendez-vous la semaine dernière. Une faille dans mon système (dommage, il était charmant ce dermato).

mardi, octobre 21, 2008

L'absurde de l'homme

Pataugeant encore dans l'idée de faire un voyage avec les enfants, je mentionne à mon homme qu'il faudrait bien faire une demande de passeport pour Béatrice afin d'être prêts le jour où ma volonté de partir aura le dessus sur mes hésitations.

Mon homme ne manque pas de me souligner le ridicule de faire une demande de passeport pour un nouveau-né qui ne se ressemblera déjà plus sur sa photo quelques semaines après l'émission du document officiel.

Voilà que je m'indigne en évoquant la nécessité de protéger du traffic d'enfants ces petits êtres vulnérables puis lui demande quel autre moyen nous aurions pour identifer aux douanes ces victimes potentielles: "À la place d'une photo, tu préférerais leurs empreintes digitales, peut-être?"

"Pourquoi pas leurs empreintes dentaires?" de répondre le grand comique.

lundi, octobre 20, 2008

200$

J'estime à minimalement 200$ l'argent perdu chaque année pour tous ces trucs/vêtements/bricoles achetés qui auraient mérité être retournés au magasin parce que trop petit, trop grand, pas la bonne pièce, etc.

Pourtant, faute de négligence et/ou facture égarée et/ou pas le temps et/ou horreur des magasins, on finit par se départir de l'achat inutile en ne se faisant jamais rembourser.

Quel gaspillage! Dire qu'avec cet argent, on pourrait se payer un repas de rois dans un excellent resto!

vendredi, octobre 17, 2008

Les attentes

J'aime réussir à m'affranchir de mes attentes. Sans attentes, je suis libre. Sans attentes, je suis zen, équilibrée, dégagée.

Il faut un long travail sur soi pour cesser d'attendre.

Une personne que j'aime énormément m'a rayée de ses affections privilégiées il y a quelques années. Sans raison apparente. Notre sincère affection mutuelle avait toujours transpiré de nous deux. Dans la lueur de nos yeux, dans nos étreintes, dans nos sourires, dans nos mots, dans nos joyeuses polkas et même dans nos silences: la parfaite complicité. Cette personne de trente-cinq ans mon aînée représentait pour moi un pilier de sagesse, une référence affective, la gentillesse incarnée.

Je n'ai jamais reçu d'explication sur cette nouvelle amertume plus si nouvelle que ça depuis maintenant six ans. Comme ont été pénibles mes questionnements pour tenter d'identifier ma faute!

Ma longue lettre implorant des mots pour comprendre n'y a rien changé. Les circonstances familiales dans lesquelles nous nous voyons non plus. Sa courtoisie à mon égard ne réussit pas à bien camoufler la distance qu'elle impose entre nous. La froideur et l'indifférence qui se dégagent de nos échanges me blessent au plus au point, doublement parce que je ne comprends pas. Je suis punie mais ignore mon tort. Je ne peux trouver comme explication à cette attitude qu'un mensonge raconté à mon égard.

Il y a quelques mois, j'ai cru que ça y était, que j'étais enfin libérée de mes attentes. Que je pouvais faire mon deuil d'une relation précieuse même sans avoir obtenu d'explication. Que j'avais assez attendu, que d'espérer davantage ne faisait que me torturer inutilement.

J'ai fait erreur. J'ai réussi mon deuil rationnel mais pas mon deuil émotif. Merde. J'attends toujours.

jeudi, octobre 16, 2008

Tadam!!!

J'en possède un "piano" mais ne sais utiliser que la clé de sol. Pour pouvoir suivre des cours à l'École des arts de la veillée, il en faut absolument un diatonique.

Au début de l'été, j'en ai cherché un, ai visité plusieurs magasins d'instruments de musique, consulté des spécialistes en accordéons, zieuté les petites annonces. Puis, j'ai mis tout ça de côté. Je ne pouvais prendre de cours dans l'immédiat de toute façon. Et puis nous avons défoncé notre budget avec les rénovations et un accordéon, ça coûte cher! J'ai donc décidé de patienter un peu.

Puis...puis...puis...Il y a quelques jours, il y eut mon anniversaire... Et la femme de mon père qui ne se pouvait tellement plus d'attendre que je déballe son cadeau qu'elle me l'a offert à l'avance...

Et...



Eeeh oui! Elle l'a déniché usagé et il fonctionne parfaitement. Ne me reste qu'à apprendre à en jouer maintenant (si seulement j'avais hérité de l'oreille de mon père!)!

mercredi, octobre 15, 2008

La bise passive

Je me questionne depuis longtemps sur les motivations des adeptes de la bise passive.

Par la bise passive, j'entends le pseudo-baiser de certains lorsque spontanément on les embrasse.

Je ne comprends pas pourquoi certaines personnes ne font que tendre la joue lorsqu'elles sont embrassées. Est-ce du dédain? Du désintérêt? De la crainte d'attraper une quelconque maladie? Du malaise? Un sentiment d'envahissement physique? Pourquoi cette non-réciprocité? Préfèreraient-elles une simple poignée de main?

Les bises passives me rendent mal à l'aise parce que je ne les comprends pas. Lorsque j'embrasse en tendant la joue du même coup et constate que la bise est unidirectionnelle, je fais de mon mieux pour ne pas offrir le baiser sur l'autre joue de façon à créer la bise la plus ridicule qui soit: celle d'un artificiel et insensé frottement de joue.

L'avenir

Eh non, pas l'intention de vous étaler ma déception de voir cet énergumène conservateur réélu pour plusieurs années à la tête du Canada.

Je veux plutôt vous parler de mon bonheur de voir mes enfants s'enligner tranquillement pour leur avenir.

Un de mes plaisirs de mère est de m'étonner devant la diversité des personnalités de mes enfants et de leurs mille possibilités. Évidemment, plus ils vieillissent, plus leurs goûts et leurs talents s'affinent, plus ils me surprennent, plus ils deviennent exceptionnels par leur unicité à mes yeux.

J'ignore ce que deviendront mes enfants mais s'ils sont heureux dans la vie, je serai une mère comblée de les voir rayonner même dans le plus tranquille des bonheurs.

Fils Aîné a pensé devenir graphiste, bédéiste, architecte, enseignant, policier. La semaine dernière, il est revenu enthousiaste de l'école. C'est que dans son cours de PPO (projet personnel d'orientation), un métier semblait tout indiqué pour lui: il aimerait aller étudier à Rimouski en génie du bois. Bien sûr, il peut encore changer d'idée mais de le voir dans le concret évaluer ses forces et ses intérêts d'une façon suffisamment précise pour pouvoir envisager une ville et un cégep en particulier, ça m'a fait tout drôle, comme si cela me faisait réaliser la proximité de l'envolée. C'est tellement émouvant!

Grand-Charme rêve de devenir comédien ou humoriste. Il vient de débuter sa quatrième année de théâtre, possède beaucoup de talent et d'aisance mais aussi beaucoup de timidité. Il réclame depuis plusieurs années que je l'inscrive dans une agence pour jouer dans des publicités.

Depuis deux jours, nous lui donnons la réplique pour une audition qui avait lieu ce soir. Nous saurons d'ici peu s'il est accepté dans le programme de comédie musicale au secondaire l'an prochain. Je l'écoutais pratiquer avec coeur et conviction Le blues du businessman sous le coaching de Grand-Homme et j'en avais les larmes aux yeux d'émotion (bon d'accord, c'est pas difficile avec moi, je braille aux spectacles de musique de fin d'année à l'école au milieu de tous ces parents qui sourient plutôt de fierté). Il chante si juste, est tellement débordant de passion et de potentiel mon Grand-Charme! J'espère que sa timidité ne lui aura pas trop nui: sur 70 candidatures, ils en conservent moins de la moitié...

Quant à Tout-Doux, il a déjà parlé de se trouver un travail facile qui n'exige pas beaucoup d'études. Puis il s'est ravisé: policier, peut-être. On verra. Avec la vie devant soi...

Pour mon Coco, un emploi rafraîchissant en vue: il rêve de devenir vendeur de crème glacée...