samedi, novembre 29, 2008

Élan savonnesque



Après un peu de savonnage intensif la semaine dernière, voici les résultats: savons camomille et bergamote, savons à fragrance de gomme balloune (celui-là n'a pas échappé au flair de Tout-Doux qui revenait de l'école) et savons lavande et romarin dont je trouve le mélange particulièrement réussi. Par contre, le démoulage de ces derniers fut ardu et le passage au congélateur n'a que peu aidé. J'en ai abîmé quelques uns au démoulage.



Il y a ensuite karité et palmarosa. L'odeur est très subtile, le savon très dur (et très nourrissant avec la quantité de beurre de karité que j'y ai mis!). Celui que je me suis réservé pour la fin, c'est un savon karité vanillé. Odeur aussi discrète, savon très dur (je dois abuser de cet ingrédient luxueux). C'est un calvaire de démouler autant de relief! Plusieurs de mes si beaux dragons en ont perdu la tête! Je huilerai mes moules la prochaine fois.

Mon homme m'a préparé de superbes étiquettes pour les identifier. Ils sont encore plus alléchants emballés. Comme on m'a proposé d'en vendre, ils seront bien plus présentables ainsi!

vendredi, novembre 28, 2008

Esprit de sacrifice

Petit incident ce soir. Frédéric a voulu escalader son bureau qui a basculé sur lui.
Sur sa (dure!) tête: bang! Dégringolade du coffre de souvenirs de Thomas. Pleurs du petit garçon, papa a replacé le bureau, maman a consolé la vilaine frousse.

Ramasser ensuite avec soin et nostalgie le contenu du coffre épars sur le plancher.

Serrement de gorge devant la mèche de cheveux, la tuque rouge, la suce, le dernier bricolage, le bracelet de sa naissance, les souvenirs, la déchirure quotidiennement tue.

Puis, sur un bout de papier, un mot de Grand-Charme oublié faisant décupler mon amour pour lui comme un antidote contre le vide: "J'aurais donné ma vie à Thomas en me jetant devant lui s'il avait été tué par balle".

Un si grand esprit de sacrifice et de loyauté me touche.

Comment affirmer son futur engagement domestique en cinq étapes faciles

Facile!

1- Fourrez tout le linge sale qui traîne sur le plancher de la salle de lavage dans la laveuse.

2- Grimpez sur une chaise pour atteindre l'objet de votre convoitise.

3- Versez cinq litres de savon à lessive dans la laveuse.

4- Pour l'odeur agréable, rajoutez quatre litres d'assouplisseur liquide par-dessus.

5- Attendez quelques heures (question de bien imbiber le tout) avant que votre mère ne découvre ses deux cruches de détergents (pleines) maintenant complètement vides.

(Échappé bel, la bouteille d'eau de javel trônait, débouchée mais intouchée à côté de ses deux copines à sec)

La confidence

Avant-midi dans un café avec une amie.

J'allaite ma fille. Une dame entre alors que je souris à mon amie. Croyant que mon sourire s'adresse à elle, elle me sourit. Je lui souris alors d'un sourire qui lui est cette fois destiné.

La dame ne peut s'empêcher de me confier sa fierté d'être une nouvelle grand-mère: sa bru a accouché il y a quelques jours.

Le dialogue s'installe entre nous. J'aime bien ces discussions spontanées et sympathiques. La fière grand-mère m'offre la confiance de quelques confidences sur le deuil de son homme avec qui elle aurait souhaité partager cette toute nouvelle grand-parentude.

Au fil de la discussion, elle me regarde tendrement puis me demande si j'ai allaité longtemps mes enfants.

-Deux ans mon plus long allaitement et 14-15 mois mon plus court.

"Aaah! C'est bien!" me répond la dame. "Éprouvez-vous du plaisir physique à allaiter?"

-Oui, que je lui réponds sincèrement.

-Je me demande ce que ça fait d'allaiter un enfant plus vieux, me confie-t-elle en attendant une réponse.

Je lui explique ma perception de la chose: allaiter un nouveau-né, c'est un allaitement-fusion. Le bébé vieillit, le lien change, le bébé finit par vouloir se servir lui-même en plongeant la main sous le chandail, c'est mignon. Puis allaiter un bambin, c'est étirer encore un peu l'élastique du lien et c'est tout aussi précieux.

Poursuivant sur un ton de confidence, la joviale dame m'explique que l'allaitement a changé pour elle sa relation avec ses seins au fil de ses allaitements.

Elle me regarde, cherche à valider avec moi: "Sexuellement, je veux dire. "

Mon regard change un brin, incertaine de ce qu'elle est en train de me dire ou de vouloir me faire dire.

"J'éprouvais plus de plaisir sexuel avec mes seins après l'allaitement qu'avant" précise-t-elle.

(Oh, d'accord, on vient de changer de niveau de discussion!).

Son regard insiste poliment pour quémander mon appréciation de la chose.

-Euh...je...(vite, je réfléchis, évalue, pèse et soupèse cet aspect de ma vie intime, tente de savoir jusqu'à quel point je tiens à me lancer dans la confidence)...je n'ai pas encore vraiment fait de lien entre le "avant l'allaitement" et "après"...(on ne me rapprochera pas de ne pas lui livrer ma pensée profonde à cet égard)

Respectueuse du niveau de pudeur qui vient de s'établir, elle conclut: "Remarque, c'était peut-être l'homme qui faisait la différence..."

-Oui, oui, je confirme. Peut-être avait-il des aptitudes particulières à ce niveau...

(Bien que j'apprécie la spontanéité de ce genre de conversation, je ne peux m'empêcher de sourire intérieurement du changement de cap naturel qui survient parfois au gré des rencontres...)

Le bagage de la fille

Le 10 décembre, il y aura un an que mon père est décédé. Il me manque terriblement et, j'ose dire, de plus en plus.

En ce qui me concerne, il est entièrement vrai que ma relation avec les hommes (le mien, particulièrement) est teintée par celle que j'avais développée avec mon père.

J'ai aimé mon père d'un amour immensément inconditionnel (qui n'est pas mort avec lui). Même si je lui ai pardonné manquements et lacunes, j'aurais aimé que nous puissions discuter franchement de cela. Mettre les choses au clair. Nommer. Expliquer. Sans reproches. Juste besoin de comprendre et enfin cesser de spéculer. Peut-être cela aurait-il pu panser ma perception de l'amour et des relations avec le sexe opposé. Peut-être aurais-je pu me défaire aussi de l'héritage indésirable de ses lourds tourments.

Ah, papa! Si seulement il pouvait revenir l'espace de quelques franches et tendres discussions père-fille au bord du feu, peut-être pourrais-je me sentir plus légère, affranchie de mes questionnements et de mes douloureuses désillusions, peut-être pourrions-nous avoir cette discussion profonde sur l'amour que nous n'avons jamais réellement eue...

mercredi, novembre 26, 2008

Le syndrome de la performance

Le syndrome de la performance: une de mes afflictions. Ado, j'étais l'élève qui angoissait épouvantablement et qui se trouvait irrécupérable si elle obtenait moins de 90% lors d'un examen. Je n'ai pas vraiment changé même si j'ai maintenant l'avantage de connaître ma faiblesse et d'être (un brin) plus indulgente envers moi-même.

Comme je n'aime pas les renoncements, cela me complique souvent la vie et est un des obstacles au lâcher-prise que je convoite tant.

J'ai recommencé à courir il y a près de trois semaines. Ça me fait grand bien. J'ai perdu moins de cardio que je ne l'appréhendais, marcher rapidement/courir m'aère l'esprit, j'espère me défaire de mes vestiges de grossesse et c'est un plaisir de rentrer essoufflée physiquement à la maison. Je me sens accomplie et ai la succulente impression d'être vivante.

La semaine dernière, mon homme s'est inscrit à un gym et y va à coups d'un peu plus d'une heure. Ça y est. Réaction de mon syndrome de la performance: mon vingt minutes par jour de course est ridicule, je ne pourrai me dépasser si je ne mets pas les bouchées doubles, il va me surpasser et mes efforts seront annihilés, etc.

Les gyms ne m'ont jamais intéressée. Pour moi, le plaisir réside davantage dans l'action réelle (judo, course, hiking, badminton, natation, vélo) que dans l'interaction avec une machine. Je ne voulais pas céder à la (dispendieuse) tentation du gym uniquement par esprit de compétition (malsain) avec lui.

J'ai rencontré il y a quelques années dans les formations offertes par le CLD (centre local de développement) de mon secteur une jeune entraineure qui démarrait son entreprise en entraînement privé.

Comme l'entraînement physique post-partum est l'une de ses spécialités et que j'aime son approche, nous nous sommes rencontrées ce matin. Résultat: elle me préparera un programme personnel que je suivrai en complémentarité avec la course.

Une bonne formule pour moi. Je sais que j'aurai la rigueur pour le faire. J'ai même un mantra secret (ne le dites pas!): ne compétitionner qu'avec moi-même, ne compétionner qu'avec moi-même, ne...

mardi, novembre 25, 2008

Le café

On va régler la question tout de suite: je ne sais pas préparer de café. Je n'en bois qu'exceptionnellement chez moi. Exceptionnellement, ça veut dire lorsque je reçois de la visite qui sait en faire (et qui ne s'offusque pas de devoir se servir elle-même) et que je peux rajouter quelque chose de cochon dedans.

Autrement, tous mes cafés sont bus à l'extérieur de la maison et débordent du luxe de la crème fouettée, de la mousse de lait, du Bailey's ou du chocolat.

Chacun a bien tenté de m'expliquer la simplicité de la préparation d'un café mais rien n'y fait, ça ne fonctionne jamais. Il est toujours trop pâle, trop foncé ou plein de marc.

J'ai invité une fois une voisine à prendre un café et les fois suivantes elle n'a pas pris de chance, elle s'est pointée avec sa tasse pleine en main en me réexpliquant les proportions de café à mettre par rapport à l'eau. Échecs les fois suivantes et soyons honnête, je ne rêve même plus de m'améliorer.

Là, j'ai grande envie d'un café. Le café coule dans la cafetière. Il ne sera certainement pas buvable mais je vais diluer sa médiocrité avec un peu de Bailey's et rien n'y paraîtra.

lundi, novembre 24, 2008

Des p'tits nouveaux...

Si un de mes plaisirs savonnesques jusqu'ici était de jouer avec les odeurs, j'ai décidé cette fois d'essayer un savon inodore. Voici mon savon miel, karité et avoine. La texture est parfaite!



Curieusement, il sent très sucré pour un savon sans HE ou fragrance ajoutée! Son odeur rappelle celle de la cassonade.

Pour le deuxième, j'ai porté attention aux propriétés des ingrédients utilisés C'est un savon pour...euh...les peaux capricieuses d'adolescents. Mélange d'huiles: olive, pépin de raisins, coconut, maïs, ricin et jojoba et à la trace: argile bleue, HE de tea tree et très peu de glycérine végétale (que j'aurais dû éviter!).

Je ne suis pas convaincue du résultat, il me semble encore un brin trop tendre (pour ne pas dire gluant).

Comme je prends plaisir à mouler dans tout ce que je trouve, voici:



J'ai moulé un gros savon (celui qui ressemble à un tournesol) dans le contenant d'un gâteau de St-Hubert et des contenants de compote qui ont la taille parfaite. Dans la boîte à recyclage, mes moules préférés demeurent les contenants de carton des 1 litre de lait. Ceux-là ont l'avantage de me laisser le plaisir de trancher mes merveilles!

vendredi, novembre 21, 2008

La marraine

Fils Aîné a une marraine en or. Une perle de femme. La soeur aînée de son père. Cette femme (si belle!), c'est une inspiration pour quiconque cherche sa voie vers la zénitude. Rarement connu une personne sachant lâcher prise et accepter naturellement les événements comme ils viennent.

Là où je me suis toujours énervée, elle savait lâcher prise et accepter sagement ses limites. Elle sait faire ce que j'ignore: ne pas s'acharner sur ce qu'elle ne peut changer.

Fils Aîné voue une affection privilégiée à sa marraine. C'est une femme généreuse, sincère, humaine, attachante, empathique, respectueuse. Une femme qui ne porte pas de jugements. Dans ses yeux, aucune malice. Bonté et authenticité. Aux yeux de son filleul: une femme digne de confiance. Âgée de 42 ans, elle est aussi mère de deux ados de 17 et 19 ans.

Cette marraine en or est atteinte de sclérose en plaques, une maladie que je connais peu et qui lui a été diagnostiquée il y a environ huit ans. Depuis quelques années, son état se dégrade et depuis quelques semaines, elle va de mal en pis.

Il y a deux semaines, hospitalisée et à moitié paralysée, elle a annoncé qu'elle ne voulait plus retourner chez elle là où elle se sentait un fardeau pour sa famille.
À présent, c'est son corps en entier qui ne répond plus. Elle est paralysée en entier et inconsciente aux soins intensifs.

Cette femme que j'ai toujours appréciée pour sa capacité à lâcher prise, je m'inquiète de savoir jusqu'à quel point elle m'impressionnera cette fois.

jeudi, novembre 20, 2008

Choupinette

Quand on utilise l'expression "dormir à poings fermés", j'ai toujours pensé qu'on se référait au sommeil imperturbable des bébés. Cela pouvait s'appliquer à tous mes garçons. Un bébé, ça dort en principe les doigts repliés sur les petites menottes.

Ma Choupinette fait exception à la règle. Elle est gracieuse jusque dans son sommeil, ses grandes mains presque toujours ouvertes et tendues. Si le réflexe des bébés est de serrer notre doigt lorsqu'on leur effleure la paume, elle ne réagit que très peu. C'est ainsi depuis sa naissance; une particularité bien à elle (même les septièmes de famille ont droit à leur différence!).



En soupirant hier matin devant le manque de vêtements à sa taille (c'est qu'elle grandit notre Choupinette!), j'ai décrété que nous irions magasiner pour rectifier la situation. Que ce soit pour moi ou pour les autres, je déteste magasiner (je commande tout ce que je peux sur le net, c'est tout dire). Contraints par la nécessité, nous sommes donc arrêtés lui acheter quelques morceaux. Notre premier magasinage de coquetteries pour une petite fille. Vous savez quoi? Nous avons aimé!

Je la trouve chaque jour de plus en plus ravissante. Et quand elle sourit comme ça...



...je fonds!!

Négligence! (édité)*

Depuis que je suis tombée dans la folie des savons, mes chers rejetons ont perdu leur privilège d'avoir une maman qui leur cuisine chaque semaine biscuits et muffins. J'ai troqué le comestible pour l'olfactif et je ne m'en sens même pas coupable!

Enfin...pas tout à fait. Cela dit, je cours tout de même immédiatement à la cuisine pour que les muffins soient prêts juste à temps pour leur retour de l'école!

*Il n'y a plus d'oeufs!!! PFff!! Et tant pis pour ma bonne intention!!

mercredi, novembre 19, 2008

Expériences du jour

Moi qui suis une adepte (par défaut) de l'essai-erreur avec les huiles, après découverte de ce site, je sais maintenant comment bien choisir mes huiles pour m'assurer que mes savons seront suffisamment durs (fini l'aveuglette!).

Voici mes expérimentations du jour: savons au café et karité marbrés à la vanille et savons bergamote et pavot. J'ai un petit faible pour l'odeur à la fois prononcée et douce du deuxième.



Je sais maintenant optimiser mon temps: tant qu'à fabriquer du savon, autant en préparer deux ou trois sortes différentes du même coup. Comme le plus chiant dans l'exercice est de préparer la surface de travail et surtout de ramasser le matériel, aussi bien ne le faire qu'une seule fois!

À celles qui s'intéressaient à la fabrication dans les commentaires du billet précédent, voici un pas à pas explicite d'une blogueuse-savonneuse: le pas à pas de Thomaelle.

mardi, novembre 18, 2008

La savonnerie

Je suis dans la fabrication de savons depuis quelques jours et suis fière de mes réussites. Quant à mes fiascos, espérons que je saurai en tirer des leçons!

Le premier savon de la batch était un savon de castille à l'orange tout ce qu'il y a de plus médiocre. Après presque deux semaines, on dirait toujours des poudings! J'essaie de me convaincre de le réchapper avec une refonte pour éviter le gaspillage mais en toute honnêteté, j'ai envie de tout balancer à la poubelle et de retenter l'expérience de zéro.

Ce dernier est beaucoup mieux réussi. Voici mon savon menthe poivrée et chocolat.



Je pensais l'avoir complètement raté puisque la pâte s'est mise à épaissir d'une façon désastreuse lorsque j'ai ajouté la fragrance au chocolat. Le moulage fût difficile mais je suis très satisfaite de la dureté du savon! Et puis, avouez, ils ont de la gueule! En fait, ils ont tellement de gueule que j'ai pensé en concevoir des marbrés noir et blanc que je pourrais aromatiser au rôti de boeuf et au lait!

Il sent terriblement bon. À l'odeur, on dirait vraiment des chocolats After Eight ou encore les divins Laura Secord menthe et chocolat. C'est peut-être ma description, S@hée n'a pu se retenir de m'en quêter un samedi dernier lors de notre souper de filles (soit-dit en passant, Madame, ne cherchez pas votre veste, elle a été abandonnée sur un dossier de chaise!).

Il y a ensuite mon savon lavande et avocat. Les pigments sur la photo, ce sont des fleurs de lavande que j'ai malheureusement broyées dans le mixage. La prochaine fois, je les mixerai à la main pour éviter de les abîmer. Ils sentent bon la lavande et déménageront probablement chez mon frère à Noël.



Sur ma dernière photo, les plus foncés: jasmin et chèvrefeuille. Je voudrais toujours faire des savons aussi faciles. Texture parfaite, moulage et démoulage parfaits, odeur de jasmin sublime, découpage parfait et sans gâchis.



Les plus pâles sont au miel et romarin. L'huile essentielle de romarin donne une teinte légèrement orangée à la pâte. Je pense les avoir démoulés trop tôt. Ils sont un peu trop pâteux et des goutelettes d'huile suintent du milieu. Je leur donne encore du temps, ils ont tout juste 24h! On verra ensuite...

J'ai encore plein d'idées en tête, ai commandé un tas d'essences, de produits et de flacons pour m'amuser encore. J'ai passé les derniers jours à lire des tonnes d'infos sur le net et dans les livres sur l'alchimie des savons. Plus j'en fais, plus j'adore.

Les cocotiers et la dépense

Notre proposition cette année: tout le monde sous les cocotiers mais pas de cadeaux sous le sapin. Il y eut des récalcitrants parmi les enfants mais ils sont maintenant tous vendus à l'idée.

La dépense suscite de grandes réflexions encore. Cela implique une considérable somme pour une seule semaine et nous avons d'autres projets. Cela implique de devoir faire des choix et établir des priorités, choses que je déteste.

Je jongle (je jongle toujours de toute façon) avec les chiffres, les investissements en l'esprit, le bonheur des moments en famille, en amoureux, le court terme, le long terme, le germe que j'espère semer dans l'esprit de mes enfants. Les renoncements, aussi, parce qu'inévitablement il y en aura.

Je ne suis pas une personne rationnelle. La plupart des importantes décisions de ma vie ont toutes été des décisions de coeur et jamais je ne l'ai regretté. Je suis rarement arrivée à faire la paix avec les décisions de tête si le coeur n'y avait pas apposé son sceau.

Tout de même, que je me disais ce matin, faire une dépense considérable pour une semaine de voyage avec les enfants équivaut au coût de plusieurs dépenses qui pourraient être amorties sur plusieurs années et dont nous pourrions profiter plus longtemps aussi. C'est chatouillant un brin.

Puis, j'ai pensé au mariage. Les services ou bien acquis par une importante somme devraient-ils nécessairement toujours être étalés sur une longue période pour en valoir la peine?

Beaucoup de gens dépensent des milliers de dollars pour se marier. Une importante somme, donc, pour une journée unique pour ensuite (une fois sur deux) dépenser le même montant pour divorcer. Pourtant, cette unique journée demeure pour ceux qui y croient d'une importance capitale et souvent un des plus beaux souvenirs de leur vie.

Je trouve cette pensée réconfortante. Je ne suis pas mariée. J'essaie de considérer cette dépense qui me tente beaucoup comme un voyage de noces familial (vous avez compris, j'essaie de faire la paix avec ma décision)...

Raisonnablement

J'utilise parfois ce mot lorsque mes enfants me demandent quelque chose à manger.

"Combien je peux prendre de biscuits?"

Si je réponds parfois: "Raisonnablement" plutôt qu'un nombre de biscuits fixe, c'est pour leur faire confiance, évaluer leur sens du "raisonnable".

"Je peux prendre un morceau de gâteau?"

-Oui, un morceau raisonnable.

C'est probablement le mot le plus arbitraire que je connaisse. Surtout lorsqu'il est question de la panse de Fils Aîné et maintenant de celles (grandissantes) de ses frères qui vont doucement vers l'adolescence.

dimanche, novembre 16, 2008

Amusante découverte

Découverts chez Hortensia.

Les Zrofs: des profs musiciens qui font sourire en chantant des réalités d'enseignants avec rythme et humour.

samedi, novembre 15, 2008

Mignonneté

Mignonneté notée et retrouvée en faisant du classement: "Des fois, j'oublie de manger et de boire tellement je suis concentré sur ce que je suis." (Tout-Doux, à huit ans, de son profond monde intérieur). Cute.

jeudi, novembre 13, 2008

Crédits de conscience ?

Concernant les couches lavables, je me demandais si elles résultaient au sein du couple d'une décision essentiellement féminine (c'est le cas ici) et si par conséquent l'entretien des couches leur revenait de "droit" (comme tant d'autres responsabilités infantiles et domestiques)?

Est-ce que les hommes soucieux de l'environnement s'impliquent aussi dans ce choix environnemental ou si par le biais des actions de leur dulcinée, ils obtiennent leur crédit de conscience de la même manière que les entreprises polluantes achètent des crédits de carbone des entreprises plus vertes? Une volonté verte commune saurait-elle outrepasser les stéréotypes habituels?

Les utilisatrices/teurs sauront-elles/ils m'éclairer?

dimanche, novembre 09, 2008

Lapsus d'évocation

Avons été conviés ce matin à un brunch à ce très chic endroit.

À ce majestueux club, le brunch du dimanche consiste en un choix entre trois plats aux noms tellement longs et complexes qu'ils n'évoquent pas d'idée précise quant à ce que nous ingurgiterons réellement.

Tout ce que l'on peut imaginer c'est que la composante principale du repas sera minuscule dans une assiette immense dont la seule carotte sera nappée d'une sauce et que la présentation sera raffinée. Le plat sera dégusté pendant qu'une harpiste alimente de sa musique l'ambiance très noble de l'endroit.

Dans un immense salon d'une exceptionnelle beauté, un brunch qui surpasse en chic celui du Château Montebello est servi pour accompagner l'assiette principale. Un homme vêtu avec élégance aide les gens à se servir certains mets.

Voilà pour la mise en contexte.

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Fin du repas. Nous attendons notre heure pour visiter la splendide maison de cet ancien Lord.

Derrière nous, un jeune garçon d'une douzaine d'années revient à sa table avec une assiette de desserts alléchants. Aux exclamations qui fusent, je comprends qu'il n'en est pas à sa première assiette.

-C'est pas ma faute! se justifie le jeune garçon. Je n'en voulais plus mais il y a un monsieur qui a pris une assiette et qui a mis des desserts dedans. (haussement d'épaules, le pauvre enfant est pris avec ça!)

Les taquineries continuent à l'endroit du jeune. De toute évidence, on ne le croit pas.

-C'est vrai! tente de poursuivre le garçon devant sa famille amusée par sa gourmandise camouflée.

-Oui, oui, bien sûr, on t'a forcé! de dire un parent.

Tout sourire, je me retourne vers eux et observe la scène. L'attention est tournée vers le petit.

-C'est l'homme qui a mis les desserts dans mon assiette! Je l'ai pris...(haussement d'épaules)

Le garçon sait visiblement qu'il ne viendra pas à bout des soupçons qui pèsent sur lui. C'est là qu'héroïquement je tente de venir à son secours.

-Il a raison! Moi (emphase sur le non-sens de la situation), il [l'homme] m'a rentré ça de force dans le fond de la gorge (je mime avec ridicule) pis il m'a dit: "Envoye, AVALE!"

Hilarité collective. C'est agréable de rigoler spontanément avec des gens sympathiques que l'on ne connait pas.

On nous attend pour la visite du château. Je quitte la salle le sourire encore aux lèvres et soudainement...

...j'allume sur l'énormité que je viens de prononcer.

Pff. Rien à rajouter (trop occupée à crouler sous ma honte).

samedi, novembre 08, 2008

Le langage de l'inanimé

Depuis les débuts de ma maternité, j'ai beaucoup joué avec mes enfants. Les plus vieux, surtout. M'asseoir par terre durant de longues périodes de jeux pour faire parler des bonhommes, des animaux, des voitures, des ustensiles de cuisine et toutes sortes d'autres objets inanimés, mille fois et sur toutes les intonations imaginables, je l'ai fait.

Depuis quelques temps, mon fils Frédéric accorde beaucoup d'importance aux rituels. Le plus en vogue ces temps-ci est celui du brossage de dents. Toute une scénarisation est organisée autour de l'événement. Le tube de dentifrice doit appeler ses amies brosses à dents, celles-ci doivent décider entre elles laquelle va obtenir le privilège de brosser les dents de Frédéric et une fois la décision prise, la brosse à dents rejetée retourne se coucher en saluant la vaillante amie qui a hérité du boulot.

Une conversation aux répliques précises débute alors entre le tube de dentifrice, le verre d'eau et le robinet. Cependant, mes compétences pour personnifier le tube de dentifrice et ses amis étant limitées, Frédéric exige que ce soit papa qui le fasse avec lui (que voulez-vous, j'ai fait le malheur un soir de faire erreur dans mon texte).

Devant l'entêtement spectaculaire du jeune garçon, un truc demeure infaillible pour le faire bouger lorsque nécessaire: faire parler l'inanimé. Par exemple, s'il lambine pour enfiler son pantalon le matin, le pantalon n'a qu'à s'exclamer gaiement: "Jambe de Frédéric, viiiiens dans ta maiiison!". Aussitôt appelée, la jambe accourt (le corps de Frédéric répond toujours mieux en pièces détachées) et il s'habille en moins de deux.

Bref, vous aurez compris que le jeune homme adore les jeux de rôles.

Je vous ai parlé l'été dernier du début de l'apprentissage de la propreté. Ce fut long mais nous sommes en train d'y arriver.

Depuis quelques jours, il porte des culottes presque continuellement et va sur la toilette par lui-même. Chaque fois qu'il réussit, c'est la fête dans la salle de bain. Il est tellement fier qu'il appelle tout le monde pour venir admirer son oeuvre. Il insiste même pour que Béatrice vienne voir elle aussi (c'est qu'à six semaines, les exploits intestinaux de son grand frère sont l'une de ses principales préoccupations).

Une fois le contenu de la toilette contemplé par le plus grand nombre possible de spectateurs, Frédéric insiste pour que papa et maman lui fassent ses adieux avant qu'il ne tire la chasse. Où que nous soyions dans la maison, il vient nous retrouver pour nous entendre dire un "Bye bye caca!" en bonne et due forme.

Ce qui me laisse perplexe toutefois c'est que si depuis une dizaine d'années j'ai salué avec enthousiasme de nombreux fèces avant leur long périple dans la tuyauterie de la maison, jamais aucun ne m'avait jusqu'alors répondu.

C'est tout autre chose à présent: pour mieux personnifier le fruit inanimé de ses entrailles, Frédéric emprunte une voix grave (tout le monde sait que les cacas ont une voix grave) qui nous salue chaleureusement depuis les tuyaux chaque fois lors du flush final.

Jamais le langage de l'inanimé n'aura été aussi loin chez nous.

jeudi, novembre 06, 2008

La bitch

Je commence à en avoir royalement marre d'elle. Je m'efforce de préserver sa réputation mais la négligente ne se pointe jamais le moment venu.

Qui doit, dites-moi, assurer ses arrières devant la déception des enfants au petit matin et parfois deux ou même TROIS matins de suite?

Si elle était assidue il y a quelques années, elle en reperd ces derniers temps. Trop vieille, peut-être. Trop occupée (elle devrait sous-traiter). Exit l'efficacité, exit la crédibilité. Elle me déçoit. Je ne compte plus les fois où j'ai dû mentir pour elle.

Cette bitch de Fée des Dents ferait mieux de passer cette nuit. Sa réputation ne tient qu'à un fil ici...

Histoire de fille

J'ai enfilé pour la première fois de ma vie ce matin une robe et des collants. Un constat: c'est adooorable un Bébé Fille en collants!!! D'autant plus si les cuisses de ladite demoiselle sont potelées à souhait, ce qui est le cas ici.

Un sourire avec ça, voilà un fort joli tableau ('suis gaga, je sais...).

Les couches lavables...encore...

J'ai fait le saut. Après cinq semaines passées aux couches jetables, me voilà en transition vers les lavables. Me suis tapé ces derniers jours des heures d'épluchette de sites à comparer les modèles, tissus, avantages, prix, accessoires, boutiques/mères travailleures autonomes, savons, etc.

Aux couches plates depuis le début de la semaine, j'ai magasiné différents types de couches à poche et couvre-couches pour compléter le kit de ma demoiselle.

Les conseils et recommandations de la Mère Michèle m'ont bien aidée (elle a raison, on devient rapidement vendue).

Me suis donc arrêtée ici pour acheter quelques Bumgenius et AMP après avoir commandé sur le net des couches et accessoires de mamanature.

J'aime déjà tellement ces couches si douces et si jolies que je suis vraiment mais vraiment déçue de ne les avoir achetées que maintenant. Dire que j'aurais pu les rentabiliser (parce que l'investissement de départ...Ouch!...Les conséquences sur l'environnement...Ouch! L'économie à long terme, Ouch!) sur SEPT bébés!!!!

mercredi, novembre 05, 2008

Perception

Enceinte de Thomas, j'ai dû être hospitalisée durant une semaine dont j'ai partagé quelques jours avec une jeune femme enceinte alitée pour stopper son travail prématuré.

Il nous arrivait quelquefois d'échanger sur différents aspects de la maternité. Bien que cela remonte à plusieurs années, je pense à elle parfois en allaitant ma fille -moment privilégié empreint de tendresse fusionnelle pour moi.

C'est que j'entends encore son ton horrifié lorsque je lui avais demandé si elle avait allaité ses enfants: "OUARK! Me faire sucer l'boutt' par mon bébé, jamais d'la vie!!"

J'ai toujours du mal à comprendre qu'une femme puisse percevoir dans l'allaitement un geste sexuel dégoûtant entre une mère et son enfant. À la limite, un homme qui n'a jamais vécu cette symbiose pourrait mal la comprendre mais une femme?

Les femmes ne sont certes pas obligées d'allaiter mais j'avoue avoir du mal à concevoir que le geste puisse être dégoûtant à cause d'une connotation sexuelle imaginaire pour certaines.

Un grand pas

Nous sommes nombreux à mettre notre espoir en celui qui a été élu hier soir à la tête des États-Unis.

Nous expliquions aux plus vieux ce qu'impliquait le geste démocratique de toute une nation qui venait d'élire un président Noir à la tête de leur pays. Symboliquement, mondialement, c'est tellement énorme! Si un jeune Noir talentueux, ambitieux, charismatique et plein d'idéaux de qui émane toute la sincérité du monde s'apprête à devenir le président de la nation la plus puissante du monde, toutes les possibilités s'ouvrent désormais aux résignés à leur souvent lamentable sort par la couleur de leur peau ou tout autre handicap social.

Devant l'actualisation du tableau électoral de CNN par Fils Aîné en soirée, je l'ai senti ce vent de possibilités et j'ai été émue à l'os.

Le nouveau président aura une pression inouïe sur les épaules. Les attentes à son endroit sont immenses. Même s'il en décevra certainement plusieurs, nous auront au moins surmonté des barrières longtemps insurmontables par le statut que "nous" venons de lui octroyer.

En dépit des bons mots sûrement empreints d'un peu de sincérité de Bush à l'égard de son successeur, je me demande si derrière son arrogance, sa suffisance, son impitoyabilité et sa dureté de belligérant il est suffisamment sensible pour envisager que si son peuple a majoritairement élu un candidat d'allégeance à son parti rival issu de surcroît d'un groupe ethnique longtemps (et encore) ostracisé, c'est peut-être qu'il avait tellement déçu les siens au cours de ses deux mandats qu'ils les avaient fait remettre en question leurs valeurs et convictions les plus profondes.

Je suis trop sensible à l'opinion des autres pour faire de la politique mais je n'aimerais pas être celui qui passera à l'histoire comme étant le pire président que les États-Unis aient connu.

J'ai trop besoin d'amour pour être une des personnes sinon la personne la plus détestée au monde.

Je suis heureuse d'avoir pu partager ce jour mémorable avec mes enfants.

mardi, novembre 04, 2008

Le souffle suspendu

Comme toute l'Amérique. Comme la Terre entière, aujourd'hui.

Je ferme les yeux et espère.

dimanche, novembre 02, 2008

Dans leur petit bagage...

Superbe journée que celle d'hier. Avons décidé d'aller marcher au mont St-Hilaire. Finalement, avec le départ qui s'est éternisé, il était trop tard. Avons donc été marcher sur les sentiers du Centre d'interprétation de la nature du Lac Boivin avec dans notre petit bagage quatre enfants survoltés sur six.

La dernière banquette de la voiture étant souvent l'épicentre de nos séismes infantils, elle est d'autant plus incontrôlable qu'elle est la plus éloignée de l'autorité parentale. C'est à croire que les effets des avertissements et ultimatums sont neutralisés par la banquette du milieu.

En plein traffic pour emprunter le pont Champlain, lorsque le bébé affamé se met de la partie en réclamant son dû sur-le-champs (merci à la jointure volontaire et usée de Fils Aîné), que le petit boss de trois ans en rajoute en catalysant à l'endroit de ses frères les réprimandes de ses parents qui lui volent par-dessus la tête pour atteindre la dernière banquette et que l'écho reçu de l'arrière se résume à: "C'pas moiiii! / C'est lui qui arrête pas! / Il joue avec sa gomme! / Il veut mettre ses crottes de nez dans mes cheveux! / Il met ses pieds de mon côté! / Il arrête pas de répéter le même mot dans mes oreilles!", on se désole de ne pas avoir de bouton "eject".

Si l'aller fut un des pires connus jusqu'ici, le retour en fin de soirée fut des plus...surprenants (allez comprendre pourquoi ils n'y avaient pas pensé plus tôt).

Mon raisonnable ado entraîna ses dociles (!) frères dans un jeu de mémoire dont la tournure loufoque détendit le trajet. C'est que dans leur petit bagage, ils s'apprêtaient à emporter...

Une tuque, un livre de grammaire à colorier, du Ritalin, une culotte rose, de l'argent, un cd d'Abba, de la racine d'alca (?), des flatulences (bien sûr!), une prothèse mammaire, une prothèse vaginale (euh...), une toilette (mes enfants sont bien des enfants!), du caca de vache, Linda Kalinowski, un Ouagadougien, un sorcier africain, une serviette sanitaire (c'est à peu près ici qu'on a perdu les plus jeunes), un nécrocacazoophile et un pyromasonécrocacazoophile.

C'est fou ce que le potentiel des préfixes a apporté comme plaisir au choix des dernières composantes des bagages de mes grands. C'est qu'ils se sont amusés en plus à définir de façon assez lucide les nouveaux types de déviances inventées...

Ces enfants et leurs petits bagages m'étonneront toujours.

Les départs

J'ai horreur des départs en voiture avec la gang complète. La préparation s'éternise toujours pour une raison imprévue, je cours d'un bord et de l'autre pour motiver les troupes et solliciter la coopération de chacun. Tout le monde a hâte de partir mais chacun végète de son côté. Peu songent naturellement à m'aider (c'est rarement le cas de mon vaillant Coco de sept ans), je finis par m'énerver et avoir envie de partir seule uniquement avec ceux qui le méritent.

En voiture, lorsque tout le monde est enfin installé, il y a les leitmotivs de départ où je réitère quelques questions posées aléatoirement à l'un et l'autre dans le chaos des préparatifs: "Tout le monde a fait pipi? Tout le monde a son maillot et sa serviette? Tout le monde a son sac? Les animaux ont-ils de l'eau? Tout le monde a une veste? L'habit de karaté est-il dans le sac? Est-ce qu'on a des couches pour les deux petits? Tout le monde est bien attaché?" avec les variantes intrinsèques à chacunes des sorties.

Malgré ma vigilante habitude de cocher sur ma liste mentale les points où je risque de me faire avoir, c'est immanquable, il y a presque toujours un oubli.

Halloween: le prix à payer







Un coup à donner. Ils sont déjà plusieurs à avoir terminé leur butin. Bon débarras.
En attendant, les vestiges d'Halloween traînent sur le plancher (plus souvent qu'autrement l'oeuvre de "pas moiii!"). Une benne trimballe bonbons et chocolats du sous-sol à l'étage et d'une pièce à l'autre. Si au moins elle ramassait aussi les ordures...