vendredi, février 17, 2012

C'est ça.

Ta manière d'établir une vérité pas toujours nuancée, de l'imposer comme universelle.

Ta manière de te manifester pour une chose: contester et discréditer.

Ta manière habile d'alterner ton ton entre mépris enjoué et indifférence avant de t'esclaffer comme si au fond tu étais totalement imperméable à tes propres opinions.

Ton incapacité à manifester de la simplicité, de l'attendrissement pour tes semblables.

Ton extraordinaire incapacité à faire preuve d'humilité.

Ton orgueil solide qui protège ta vulnérabilité que je connais bien et qu'empathique et respectueuse je n'ai jamais attaquée ni même soulignée.

Ta manière de camoufler sous une désinvolture théâtrale la pression que tu vis. Tu es fissurée de l'intérieur, je le sais, tu sais que je le sais, tu dupes pourtant beaucoup de gens qui ont confiance gratuitement en ce qu'ils voient. Tu mets tellement d'efforts à ne pas éclater.

Ta manière d'abuser de ce détachement faux auquel on ne croit pas quand on te déchiffre.

Ta manière de t'élever aux dépens des autres, de sourire quand tu n'y crois pas, de discréditer avant d'y jeter un cynisme laissant derrière un sillon de mépris.

C'est ça.

mercredi, février 08, 2012

La lecture

J'aime que mes fils soient de bons lecteurs. Chez nous, le livre est sacré, pas tant dans le soin du papier que dans l'importance du rituel puis du contenu. Sauf pour Fils Aîné dont le soin extrême voué à ses bijoux de bibliothèque a longtemps frôlé l'obsession.

Récemment, il a mis à la disposition de ses frères une grande partie de son impeccable collection de livres. Tout y est classé par ordre d'importance: les tablettes du bas pour les livres pour lesquels il sera plus clément si bris il y a. Il a même instauré un système d'emprunt pour assurer la saine gestion de ses possessions. S'il a durant nombre d'années été maladivement compulsif quand il s'agissait de ses livres, je trouve son ouverture actuelle charmante. Un bon compromis entre le soin des livres et le partage de la passion.

Mes autres fils ont aussi leurs goûts: BD, mangas, suspenses, fantastique.

Récemment, Tout-Doux (12 ans) a débuté la lecture de la série de L'Épouvanteur (après les Eragon, Amos d'Aragon et cie). Il est boulimique et j'aime le voir si captivé. J'ai souri devant un dommage collatéral de sa rage de lecture: il prête ses livres à un de ses amis pour lequel les livres sont moins accessibles. Ce qui me fait plaisir c'est que le langue maternelle de l'ami en question est l'arabe et que depuis qu'il est plongé aussi dans cette série, il a la piqûre de la lecture. Tout-Doux est heureux de partager cela avec son bon ami. En attendant les tomes suivants, ils lisent et relisent les mêmes livres, avides.

Je les trouve charmants dans leur complicité. Je suis heureuse et fière que le plaisir de la lecture serve aussi à la promotion du français chez un ami dont j'ignore le degré de connaissance de la langue par ses parents allophones.

Mon Coco de 10 ans lit aussi tous les soirs de petits romans de suspense. C'est un plaisir que de les voir évoluer à travers leurs intérêts, leurs choix de lecture. Il vient d'hériter de plusieurs livres de Fils Aîné et se délecte. Le plaisir vient non seulement de la lecture elle-même mais de la confiance que son aîné lui porte en lui confiant ses précieux livres.

Quand à mon Grand-Charme de presque 15 ans, son grand plaisir est de nous sortir ses grands mots dénichés dans ses lectures pour nous faire sourire puis d'aller faire la conversation à son prof de français tous les jours juste pour le plaisir narcissique de l'impressionner par son large vocabulaire. Il eût fait des bassesses récemment pour nous devancer dans la lecture de Paul au parc sous prétexte que c'était le seul Paul que la bibliothèque de son école n'avait pas encore acheté !

La lecture offre véritablement tout un univers à qui veut bien s'y laisser porter. L'accès aux livres est un grand privilège et je suis fière que mes fils se partagent ce privilège entre eux, puis avec leurs amis.