vendredi, novembre 28, 2008

Le bagage de la fille

Le 10 décembre, il y aura un an que mon père est décédé. Il me manque terriblement et, j'ose dire, de plus en plus.

En ce qui me concerne, il est entièrement vrai que ma relation avec les hommes (le mien, particulièrement) est teintée par celle que j'avais développée avec mon père.

J'ai aimé mon père d'un amour immensément inconditionnel (qui n'est pas mort avec lui). Même si je lui ai pardonné manquements et lacunes, j'aurais aimé que nous puissions discuter franchement de cela. Mettre les choses au clair. Nommer. Expliquer. Sans reproches. Juste besoin de comprendre et enfin cesser de spéculer. Peut-être cela aurait-il pu panser ma perception de l'amour et des relations avec le sexe opposé. Peut-être aurais-je pu me défaire aussi de l'héritage indésirable de ses lourds tourments.

Ah, papa! Si seulement il pouvait revenir l'espace de quelques franches et tendres discussions père-fille au bord du feu, peut-être pourrais-je me sentir plus légère, affranchie de mes questionnements et de mes douloureuses désillusions, peut-être pourrions-nous avoir cette discussion profonde sur l'amour que nous n'avons jamais réellement eue...

7 commentaires:

Anonyme a dit...

Ah Grande Dame... qu'il est difficile le premier anniversaire... (le plus difficile à mon goût). Et non je ne crois pas que l'on puisse un jour avoir, mort ou vif, les discusssions dont tu parles avec notre parent. De son vivant, il y a toujours une réserve à aborder vraiment les problèmes de fond, après sa mort il ne reste que les regrets... Mais c'est ainsi et je te rejoins, cela n'enlève rien à l'amour ! Qui reste, parfois un peu bancal, un peu frustré, un peu assoiffé de réponses que nous n'aurons pas. Mais qui demeure.

Grande-Dame a dit...

Quel touchant et véridique commentaire! Je partage entièrement votre opinion à ce sujet!

La Mère Michèle a dit...

J'ajouterais: tu es faite de ce que ton père a été pour toi, tant par ses travers que tous ses gestes de bonne foi et d'amour. Aime-toi telle que tu es, et tu l'aimeras à travers toi.

La lucidité et la profondeur abyssale de tes écrits révèlent le rare joyau que tu es devenue. Te lisant, j'aurais aimé pouvoir m'approcher de cet homme si grand sous ta plume.

Je suis certaine que tes réponses sont en toi. Je crois que, l'interrogeant, c'est finalement toi qui les auraient formulé.

La Mère Michèle a dit...

formulées...

j'ai horreur de faire des phôtes ;o)

Nanou La Terre a dit...

Grande Dame,

Mère Michèle a formulé des paroles remplies d'une grande sagesse.
Et j'ajouterais que ce qui est bien c'est d'essayer de garder en soi ce qu'il y a de meilleur en chaque personne qu'on a aimé et, dans la mesure du possible de se débarasser du moins bon en prenant conscience de se qui nous fait souffrir et nous nuit carrément dans notre vie.

Il faut bien garder en tête qu'il y dans ce que nous sommes au présent, un mélange de ce que nous sommes en naissant, notre expérience de vie et l'influence que nous ont léguées nos parents...

Ce qui fera de nous une personne heureuse et complète réside dans la capacité à faire revenir à la conscience les éléments du passé, les trier, faire le ménage pour ensuite et enfin les dépasser.

La vie est une suite de renoncement...

Nanou La Terre a dit...

Désolée pour les fautes,

j'ai écrit trop vite. Je me mords les doigts....Vilaine fille....

christine a dit...

cette reflexion , me fait penser au livre de Marc Levis "toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites" je vous le conseille.