vendredi, octobre 17, 2008

Les attentes

J'aime réussir à m'affranchir de mes attentes. Sans attentes, je suis libre. Sans attentes, je suis zen, équilibrée, dégagée.

Il faut un long travail sur soi pour cesser d'attendre.

Une personne que j'aime énormément m'a rayée de ses affections privilégiées il y a quelques années. Sans raison apparente. Notre sincère affection mutuelle avait toujours transpiré de nous deux. Dans la lueur de nos yeux, dans nos étreintes, dans nos sourires, dans nos mots, dans nos joyeuses polkas et même dans nos silences: la parfaite complicité. Cette personne de trente-cinq ans mon aînée représentait pour moi un pilier de sagesse, une référence affective, la gentillesse incarnée.

Je n'ai jamais reçu d'explication sur cette nouvelle amertume plus si nouvelle que ça depuis maintenant six ans. Comme ont été pénibles mes questionnements pour tenter d'identifier ma faute!

Ma longue lettre implorant des mots pour comprendre n'y a rien changé. Les circonstances familiales dans lesquelles nous nous voyons non plus. Sa courtoisie à mon égard ne réussit pas à bien camoufler la distance qu'elle impose entre nous. La froideur et l'indifférence qui se dégagent de nos échanges me blessent au plus au point, doublement parce que je ne comprends pas. Je suis punie mais ignore mon tort. Je ne peux trouver comme explication à cette attitude qu'un mensonge raconté à mon égard.

Il y a quelques mois, j'ai cru que ça y était, que j'étais enfin libérée de mes attentes. Que je pouvais faire mon deuil d'une relation précieuse même sans avoir obtenu d'explication. Que j'avais assez attendu, que d'espérer davantage ne faisait que me torturer inutilement.

J'ai fait erreur. J'ai réussi mon deuil rationnel mais pas mon deuil émotif. Merde. J'attends toujours.

14 commentaires:

Caro et cie a dit...

On s'en est déjà parlé.. J'ai une amitié qui s'est terminée de façon abrupte...

Je crois qu'on ne s'en remet jamais car reste toujours les souvenirs des bons moments passés ensemble...

Sarajélu a dit...

Oh que je te comprend...ce n'est pas d'une amie dont je parle, mais d'un membre de la famille qui a rompu tout lien après une dispute. Je croyais les liens assez forts pour surmonter tout ça mais non...plus un mot plus rien. J'ai fait aussi mon deuil rationnel, mais le deuil émotif est si difficile à faire que je dois consulter pour apprendre à gérer les angoisses que cela me cause.
Bonne chance dans ta démarche.

Monsieur Émilien a dit...

J'ai vécu la même chose... 2 fois plutôt qu'une! Je trouves ça plus difficile a vivre qu'une rupture amoureuse. Il y a trop d'incompréhension et de rapidité quand c'est une rupture amicale...

La maman du bébé

Taïga a dit...

D'accord avec les autres.
Ça laisse un goût amer et trop de questions.

Anonyme a dit...

Lourde perte s'il en est une. Surtout quand l'incompréhension se met de la partie.

J'ai vécu la même chose il y a quelques années avec une amitié vieille de 25 ans... Une déchirure dont je ne connais absolument pas l'origine. La dernière fois que j'ai vu mon amie, c'est à mes noces en 2001. Quel sourire, quelle complicité. Elle était parmi les privilégiées qui m'accompagnaient à la maison pendant les derniers préparatifs et sabrer le champagne entre filles avant la cérémonie pendant que les hommes faisaient de même ailleurs, de leur côté. Entre cette date et aujourd'hui, il s'est passé quelque chose mais j'en ignore l'origine. J'ai tenté d'en savoir davantage par l'entremise de sa soeur. Rien, sa soeur n'en sait pas davantage (et je la crois).

Elle a célébré son 50e anniversaire l'an passé. J'ai envoyé une ultime missive écrite à la main par l'entremise de sa soeur. Apparemment qu'elle aurait été émue (selon sa soeur) mais je reste sans nouvelle. J'ai ouvert la porte en disant qu'il y aura toujours une bouteille de champagne à sabrer pour célébrer les 14 juillet de ce monde.

Je ne suis plus dans l'attente depuis un bon bout, de toute façon. Oui, je suis nostalgique, certes, triste aussi quand je pense à ça mais j'ai choisi de lâcher prise. Si la vie fait qu'elle revient, mes bras seront ouverts.

Bises

Pur bonheur a dit...

Souvent, rendue à la cinquantaine, on fait le ménage de nos relations. Plus l'énergie pour 'subir' une relation non satisfaisante.
Je ne dis pas que c'est le cas de votre amie , Grande Dame, mais moi à votre place je lui demanderais de vive voix ce qu'elle a. Elle doit en souffrir elle aussi. Rien de mieux qu'une bonne mise au point.

La Mère Michèle a dit...

Me connaissant, je préfèrerais l'affrontement direct.

Car je ne pourrais vivre dans la culpabilité.

Je crois que tu le mérites.

Demander ce qui va pas, ce qui s'est passé, ce sont des questions légitimes. Se montrer prète à accepter le choix de l'autre personne sans conditions, mais obtenir les raisons.

Ceci dit, je ne conteste en aucun cas ta gestion de l'affaire.

Mais il me semble évident qu'il y a eu malentendu quelque part...

La vie est encore bien longue!

Calins! xxx

Grande-Dame a dit...

Il s'agit d'un oncle. Une relation privilégiée depuis le début de mon adolescence.

L'affrontement direct, j'y ai pensé mais sa froideur me glace. J'aurais l'impression de me faire insistante même si au fond je n'ai plus grand chose à perdre. :-/

La Souimi a dit...

J'ai vécu une énorme brisure d'amitié avec un homme que j'aimais beaucoup. Je suis la cause de la coupure. C'est moi qui ai coupé tous les ponts il y a presque 15 ans.
Il y a quelques mois, j'ai vu qu'il était sur Facebook. Je lui ai écrit. Une longue lettre.
Il n'a pas répondu.
Je sais que je lui ai fait du mal. Pourtant, je l'aimais tant! Ce n'est qu'un malentendu.
Même après 15 ans, la blessure est toujours là...
Je te comprends, Grande Dame... Oh! que oui....

Anonyme a dit...

On serait tentés de penser qu'il était amoureux de vous.

Anonyme a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit...

Tu sais quoi ? Moi j'ai une forte impression qu'il ne s'est rien passé du tout pour cet oncle. Je ne dis pas que tu as imaginé tout ça bien sûr que non, mais probablement que les choses ont tous simplement changées pour lui et qu'il ne voit pas qu'il y a un problème ! Était-il vraiment sur la même longueur d'ondes que toi ? Il serait probablement fort surpris de connaitre ton état d'esprit présentement, tellement il est loin de se douter qu'il a pu causer du mal...

Je sais pas pourquoi je te dis tout ca, mais je le sens...

Méli a dit...

Pas facile quand on ne comprend pas...

Anonyme a dit...

Comme je vous comprends Grande Dame !

Ma marraine me donne de cette médecine aussi. C'est un choix, pour sauver sa peau de cette famille dysfonctionnelle, qu'elle a fait de s'en éloigner. Mais... c'est ma marraine. Je savais le choix, j'avais eu droit aux discussions avant la coupure, je connaissais tout ses arguments et les comprennait fort bien mais... c'est ma marraine. Je ne pensais pas que je passerais dans le tordeur moi aussi.

Je l'ai revue, à ma demande on est allé déjeuner ensemble après presque 2 ans sans aucun contacts. On a passé un bon moment, je pensais que ça allait se répéter. Puis plus rien. Elle n'a pas répondu à mon faire part de mariage. Je lui ai demandé si elle l'avait bien reçu... tout mes voeux de bonheur qu'elle m'a répondu, mais je ne serai pas présente. Je comprends, je respecte le choix mais... c'est ma marraine. Le deuil rationnel se fait très bien, mais le deuil émotif, c'est pas encore fait.