lundi, juin 30, 2008

Décider

Je déteste hésiter dans ma prise de décision. Nous en sommes pourtant là, pas plus branchés l'un que l'autre.

La piscine qui nous fait tant de misères cette année, c'est devenu de l'acharnement de tenter de la ramener (j'en suis désespérée au point où des élans de violence me suggèrent de la démollir à coups de masse). Tant de misère pour une fichue piscine qui nous sert moins de quatre mois par année! L'eau ne se débrouille pas malgré tous les traitements, analyses, contre-lavages, produits supposément miracle. Au moment où on décide de carrément la vider pour la remplir avec une eau claire, le moteur lâche. Comme l'Anneau de Sauron, on dirait qu'elle a sa volonté propre et qu'elle refuse de se faire partir!

Le jardin est désespérant. La terre est fatiguée malgré le compost, mes plants font pitié et mes graines ne poussent presque pas. Mes grands m'ont demandé pourquoi je ne faisais pas la jachère ou le repos complet pour une année. Ils m'ont fait réaliser que ce n'était pas un drame de ne pas avoir de jardin pour une année... Pas fou. Encore de l'acharnement.

Plusieurs petits projets de rénovations sont en cours. Toutes les décisions que l'on doit prendre ces jours-ci auront une incidence sur les autres. On veut être certains de prendre les bonnes décisions.

Deux de nos ordis viennent de/sont en train de nous lâcher. Comme si tout avait décidé de péter en même temps (la tondeuse s'est aussi mise de la partie). Encore des décisions à prendre.

C'est curieux (on peut bien interpréter comme on veut! :) ), on dirait que tous les éléments physiques de notre maison conspirent pour nous dire de ne pas nous y investir trop cette année.

Il y a la décision qui aura le plus d'incidence sur toutes les autres. La plus dure à prendre. Celle qui implique le plus à tous les niveaux. Nous devons décider si nous partirons finalement en Europe. Oh, pas cet itinéraire fort ambitieux qui m'a fait rêver plusieurs semaines cet hiver.

Un voyage simple, mais qui implique une planification intense de dernière minute. On voyagerait léger: un voyage avec seulement les deux grands. Beaucoup plus convivial pour nos capacités du moment. Nord de la France. Nous aimerions voir la Normandie, je voudrais voir Pont-Aven (Bretagne) où mon peintre préféré a jadis fondé une école avec ses amis, mon homme voudrait voir le mont Saint-Michel, j'aimerais ensuite longer la frontière est pour voir les Alpes, y marcher, m'en enivrer, les traverser pour me tremper les pieds en Suisse avant de revenir passer quelques jours dans la Loire, puis à Paris.

Je ne suis pas une fille branchée de nature. Épouvantablement difficile pour moi de prendre des décisions rationnelles. D'autant plus que cela impliquerait de partir deux fois plus longtemps que lors de notre voyage à Cuba (souvenez-vous comme je me suis ennuyé de mon tout-petit, qui réagit encore aux séparations prolongées --pas autant que moi mais quand même--, snif). De mettre de côté Coco et Tout-Doux aussi, qui pourraient toutefois avoir le privilège du prochain voyage...mais quand? Séparer ma gang pour des vacances, je n'ai jamais fait cela. Nous nous retrouverions la famille complète au retour pour une autre semaine déjà planifiée.

Il faut pourtant savoir comment et où l'on s'enligne. Parce que quand on parle trop, qu'on veut trop en faire, on finit par piétiner sur place et ne rien faire du tout.

J'ignore ce que nous réserve l'avenir. Le timing est bon là, maintenant pour ce voyage, à condition de faire l'immense (immonde?) sacrifice de trois de mes enfants. Quelle mère (qui a la culpabilité aussi facile que moi) voudrait faire cela, scinder sa marmaille pour une question logistique alors que certains vivraient une expérience inouïe tandis que les autres...eh bien ils ne réaliseraient pas vraiment ce qu'ils manquent? Les prochaines années, ça risque d'être plus difficile avec le bébé qui sera encore trop mini pour que j'accepte de briser notre symbiose.

Se décider. Rapidement, car nous partirions dans moins de deux semaines.

Je suis la fille du chaos, des tumultes et des questionnements.

samedi, juin 28, 2008

Accouchement mobile

Mon prochain minet, 'savez, ce tout charmant bébé qui profite de mon placenta antérieur pour me boxer en permanence (et solidement!) les organes internes devrait se pointer le bout du nez d'ici treize longues (interminables) semaines.

En principe, il devrait voir le jour douillettement dans une Maison de Naissance hélas encore en construction qui devrait être prête...d'ici treize semaines. Un coup de dés de savoir qui sera prêt le premier entre Bébé et la MdeN.

Comme ma sage-femme n'a pas le droit de m'assister dans un accouchement à domicile (ce que j'espérais après avoir lu le court récit d'accouchement d'une amie qui a récemment mis au monde une ravissante petite puce -et qui finira peut-être par annoncer la réjouissante nouvelle sur son blog!) puisque je suis hors du territoire de la Maison de Naissance, je dois espérer très très fort que les travaux de construction se terminent au plus tôt afin d'éviter devoir accoucher dans un centre hospitalier (depuis la naissance magique de Frédéric dans une Maison de Naissance, je suis accro!).

Mon alternative au cas où bébé se pointerait le bout du nez avant que la peinture fraîche de la MdeN n'ait eu le temps de sécher?

Euuuh...demander à ma copine Caro de se pointer rapido avec son fidèle ami Winnie question de franchir les limites du kilométrage nécessaire pour me retrouver sur le territoire autorisé par la Maison de Naissance et ainsi donner naissance à un futur nomade ???

L'est mal servi

Pourquoi à Laval et Montréal, les cafés confortables sont-ils quasi inexistants dans l'est?

Les habitants de l'est sont-ils de moins grands consommateurs de la boisson la plus vendue au monde?

Le marché est-il à ce point moins rentable? Pourtant, on trouve par quartier plusieurs crémeries qui réussissent à être rentables cinq mois dans l'année en fermant boutique sept mois et il existe beaucoup moins de consommateurs de crème glacée que de buveurs de café.

Au centre-ville, les cafés spécialisés de différentes chaînent pullulent malgré la forte compétition et en dépit du fait que les universités et gratte-ciels aient aussi leurs cafés indépendants en plus de leurs propres machines à café! Jamais je ne croirais que la densité de population de l'est soit faible au point de ne pas envisager d'ouvrir d'endroit confortable pour lire, réviser, travailler.

La résidente de l'est que je suis s'insurge!

Intégration progressive

Peut-on parler d’intégration progressive lorsque l’on croise coin Ontario et Pie-IX une adolescente musulmane portant un short ras-minou, un t-shirt bedaine moulant son opulente paire de seins et exhibant impudiquement la chair dodue de ses poignées d’amour pour ponctuer le tout d’un…hijab?

vendredi, juin 27, 2008

Le leitmotiv indésirable

À peine quelques jours après la fin des classes, le leitmotiv indésirable de l'été trône déjà sur plusieurs lèvres infantiles: "J'ai riiiien à faiiiire! J'm'ennuiiiiie!" (et est généralement accompagné de chamaillage, de provocation, de criage et de pleurnichage).

La mère de famille que je suis finira-t-elle son été à l'institut psychiatrique?

La mort comme explication

Il y a vingt-sept mois (et vingt-six, puis vingt-cinq...), les enfants ont vu couler beaucoup de larmes sur mes joues.

Au début, c'était le choc, le déluge, l'Apocalypse sans pudeur. Le temps étant ce qu'il est, les crises de larmes ont fini par s'espacer (sans toutefois effacer pour autant les sentiments de tristesse et d'amputation).

Longtemps après toutefois, s'ils me savaient tristes, les plus jeunes demandaient systématiquement si je pleurais parce que Thomas était mort (cette peine est pourtant celle que je porte la plus secrètement et rarement je la partage ou pleure devant les autres pour la drainer; c'est une peine privilégiée qui se vit dans la solitude).

Puis, le cancer de mon père s'est fait plus agressif. J'en parlais avec les enfants. De la maladie, de la souffrance, des développements, des opérations, de la mort qui deviendrait imminente.

À partir de la maladie, mes larmes furent identifiées comme étant celles liées à Papi. La question associée à mes larmes fut, durant les semaines qui ont précédé la mort de mon père: "Papi est mort? C'est pour ça que tu pleures?"

Voilà maintenant six mois et demi que mon père adoré nous a quittés. La mort ayant de longues tentacules, ses effets sur Coco et Tout-Doux sont les mêmes. Toute souffrance est ipso facto associée à leur grand-père: "Tu pleures parce que tu t'ennuies de ton papa?"

Je fus étonnée, en rangeant l'épicerie il y a quelques jours, de constater que nous étions passés à une autre étape. Comme si la mort de mon père avait épuisé son capital de chagrin.

En me voyant sangloter de découragement devant l'état lamentable de la maison après quelques heures d'absence, les deux petits m'ont demandé en appréhendant ma réponse: "Grand-Maman vient de mourir? Tu pleures parce que ta maman est morte?"

Mes petits hommes en ont peut-être juste un peu trop eu sur le coeur ces dernières années.

mercredi, juin 25, 2008

Curieux

qu'après avoir dépensé des centaines de dollars pour la fameuse méthode Uriflex (le tapis réflexe pour apprendre à contrôler l'énurésie recommandé par mon pédiatre et supposé être efficace à plus de 80%) pour un de mes enfants, après avoir essayé les DDAVP (le médicament qui contrôle l'activité des reins durant la nuit) à fortes doses, après avoir pesté contre les couches "pour grands" qui fuient (et donc m'être tapé du lavage de draps chaque jour pendant des années) sans succès, je décide de modifier la configuration des chambres de la marmaille et d'offrir à cet enfant sa chambre et que comme par magie, l'énurésie disparaisse complètement dès son deuxième soir sur SON territoire à lui tout seul .

Cela fait maintenant plus d'un mois et demi qu'il se réveille au sec. La solution était-elle si simple?

La puissance d'un mot

Sommes rentrés tard hier soir. Passé minuit. Une fois la voiture stationnée, tout le monde était pressé d'aller retrouver son lit. Tout-Doux le premier. À moitié réveillé de son somme, il précipite sa carcasse vers les escaliers du balcon.

Grand-Homme le voit faire et ordonne: "N'avance plus! Arrête! Tout-Doux! Arrête-toi tout de suite!"

Tout-Doux ne tient pas compte de l'avertissement et continue d'avancer.

Grand-Homme réitère l'ordre: "TOUT-DOUX, N'AVANCE PLUS! STOP!"

Aucun effet sur le garçon endormi.

Interpellée par le ton inhabituel de mon homme, je regarde sur le balcon et aperçois la bête effarouchée qui tourne en rond, cherchant nerveusement l'unique issue que Tout-Doux bloque au pied des quatre marches.

Craignant la réaction de la bête de plus en plus coincée par la volonté de rentrer de Tout-Doux, je lance: "VITE, rentre dans la voiture! Il y a une MOUFFETTE sur le balcon!"

Kekling! Voilà le fils subitement éveillé qui se hâte de se mettre à l'abri. De la voiture, on guette la bête descendre l'escalier et se sauver en dandinant son menaçant postérieur.

Soupir collectif.

mardi, juin 24, 2008

Évoluer

Je ne me rappelle pas avoir vécu une année scolaire pendant laquelle mes enfants ont tant évolué.

Du grand garçon timide, discipliné et organisé (et ti-cul) qu'il était au début de son secondaire II, Fils Aîné est devenu un grand jeune homme (maintenant aussi grand que moi) dont l'esprit et l'humour se sont beaucoup peaufinés. Il demeure baveux mais sensible aux autres et malgré sa réserve, il sait se comporter comme un gentleman avec les filles. Fils Aîné parle peu mais réfléchit beaucoup.

Il est à son affaire et j'ai rarement besoin de rectifier le tir avec lui sur sa façon d'agir, si ce n'est parfois que son...hm...trop habile arrivisme. Il est fiable, affectueux et reconnaissant. Lorsqu'on lui confie un secret, on peut avoir confiance en lui. Mon grand, c'est un artiste rigoureux dans l'âme, un jeune homme intelligent, cultivé et rusé.

Grand-Charme entre dans une étape charnière. Malgré qu'il dépasse d'une tête tous ses amis, ce n'est que dans un an qu'il terminera son primaire. Il est très grand, nous avons donc tendance à être plus exigeants avec lui. Il est le roi de la sociabilité, tous ses amis adorent le côtoyer parce qu'il est attentif aux autres et sait les faire rire. Il fait du théâtre depuis trois ans et s'y trouve parfaitement dans son élément. Il y a deux semaines, il a découvert le programme de comédie musicale au secondaire grâce à la pièce Starmania présentée dans une école du quartier et dont il ne démord plus. Je lui avais déjà parlé de ce programme mais il fallait qu'il voie les élèves à l'oeuvre pour être convaincu lui aussi qu'il y serait à sa place.

Grand-Charme, c'est un théâtral, un dramatique, un grand coeur ouvert et généreux...qui a dû tomber récemment dans la potion d'insolence (ou d'adolescence, direz-vous) car ses rapports avec les autres sont parfois teintés de cette nouvelle particularité. Il est intense, brouillon, bordélique. Tout le contraire de son aîné. Par contre, un battement de cils de Grand-Charme, une phrase lancée sur son ton théâtral et avec son vocabulaire soigné vous fera éclater de rire. Il sait naturellement désamorcer les mauvais moments et se faire ardent protecteur des faibles et des opprimés. Il possède aussi la merveilleuse qualité d'être capable de s'excuser s'il se rend compte qu'il a dépassé les limites de ses pairs ou blessé une personne qu'il aime. Il est celui de mes enfants qui me ressemble le plus.

Tout-Doux aussi a changé beaucoup cette année. Lui qui a toujours été un peu caméléon pour se faire apprécier, il apprend à accepter ses couleurs propres. Il est discret, effacé, cherche parfois l'attention de drôles de manières. Tout-Doux n'est pas très fort sur les rapports affectifs. N'arrive pas à le câliner qui veut. Il a peu d'amis mais est loyal envers ceux qu'il a. Les filles apprécient grandement sa douceur et sa délicatesse. Si je trouve une fleur sur mon bureau de travail, c'est qu'il est passé par là.

Lui qui a souvent utilisé les pieux mensonges pour se désengager de ses responsabilités, il commence à faire preuve d'humilité pour s'assumer. Il sert parfois à ses frères de sages discours d'adultes (qu'il ne met pas toujours lui-même en application mais qui impressionnent venant de la bouche d'un enfant de huit ans). Tout-Doux arrive parfois à nous surprendre. Il s'ouvre rarement mais au détour d'une ballade en voiture où vous êtes seuls, il vous fera des confidences étonnantes que vous n'auriez jamais cru être dignes de recevoir un jour. Il est nonchalant, très "intérieur", réagit souvent à retardement pour les questions émotives. Il a un grand potentiel, mon Tout-Doux, ne lui manque qu'un peu de confiance en lui pour solidifier le tout.

Entre le début et la fin de l'année scolaire, Coco est celui qui est le plus méconnaissable. Du petit garçon insécur agrippé à la jambe de maman il y a quelques mois à peine, le voilà libre, gambadant, léger, souriant de son beau grand sourire presque plus édenté. Il a gagné en autonomie. Il a plusieurs amis, est toujours spontané, intense mais combien rayon de soleil. De nature impulsive, on peut rarement lui en vouloir pour ses petites bévues car ses gestes sont tellement empreints d'authenticité qu'ils le rendent charmant et vrai.

Coco est bien intentionné, aime faire plaisir, est un excellent coopérateur. Il est ordonné, volontaire, de plus en plus sûr de lui. Il dit franchement ce qu'il pense, est un brin baveux (trait de famille, sans doute) et ricaneux. Tout semble simple avec lui: une grosse peine? On pleure un bon coup et on passe à autre chose. Une angoisse, une inquiétude? On se précipite sur maman ou sur Grand-Homme en haletant de détresse, le problème se règle et on repart gambadant. J'aimerais bien avoir sa simplicité.

Mon petit Fred aura trois ans dans les jours/heures qui suivront la naissance du bébé. Je n'ai jamais eu d'enfant si âgé sans avoir de bébé plus jeune et pourtant, je l'appelle encore "mon beau bébé". Frédéric est un véritable petit boss tantôt renfrogné, tantôt plein d'enthousiasme à guider les autres dans les règles de ses jeux (hm-hm, un futur Fils Aîné avec SES règlements pour unique vérité?).

Notre beau jeune homme est en plein complexe d'OEdipe. Il est orgueilleux, efface avec sa main les bisous de papa sur la peau de maman pour les remplacer par les siens, il cherche continuellement à s'approprier la place de choix près de moi en chassant son père. Il s'exprime de mieux en mieux en articulant chaque syllabe comme s'il s'adressait à des imbéciles. Il croit que son aide est indispensable pour toute tâche et se précipite partout pour "aider" (lire ici: pour "nuire" ou "ralentir", mais ça lui fait tant plaisir, comment refuser?) Ses frères reconnaissent que c'est un bébé gâté mais il les fait rire aussi alors ça leur va. Fils Aîné (qui adore avoir le dernier mot) aime bien jouer de l'obstination avec son jeune frère, qui grimpe dans les rideaux devant tant de contestation gratuite. L'escalade se produit rapidement, au grand dam de maman qui trouve l'aîné aussi enfantin que le bébé.

Voilà pour "la fierté 2008" que j'éprouve pour ma belle gang de mousquetaires!

lundi, juin 23, 2008

Éveil

Tiens, j'ai planté ça, moi? Ces fleurs jaunes...camomille? Un cultivar de chrysanthème? En tout cas, c'est joli, surtout devant les véroniques et la mauve musquée (que je maudis tant!) derrière!


Les majestueux pieds d'alouette "King Arthur" se distingueront de la talle de mauve musquée qui est en train de s'ouvrir derrière. À travers eux, de l'achilée "Cerise Queen" (décidément on est dans la royauté ici...des plans pour que Grand-Homme vienne saccager cette plate-bande!!!)



Mes lys au orange pétant que j'aime tant. Leur couleur est tellement vive qu'en massif (ici, il y en a à peine le quart d'ouverts), on les repère de loin!


La saponaire est ma vivace rampante préférée. Elle fait des massifs merveilleux! Ici, elle est malheureusement étouffée par une véronique rampante qui prend un peu trop ses aises.

À travers elles, je dois arracher chaque année du feuillage de phlox paniculé stérile (il n'a jamais fleuri depuis six ans mais continue de faire du feuillage).


Lysimaque sur fond discret d'ancolies (et dire que j'ai failli tout arracher ma lysimaque il y a trois ans, la trouvant trop ordinaire. C'était avant que je ne tombe sur des massifs de ces fleurs dans un décor champêtre en Gaspésie!).

Les associés

Voilà bien une autre chose qui me tape sur les nerfs.

Wal-Mart, Réno-Dépôt, Rona et cie insistent pour qualifier leurs employés "d'associés".

Est-ce si péjoratif d'être un employé? Est-ce qu'on vous nomme "associé" pour faire semblant de vous donner une dose supplémentaire d'importance? Est-ce parce qu'en vous embauchant, on vous fait la grâce de vous offrir des actions de l'entreprise pour justifier votre nouveau titre?

C'est ridicule.

Esclaves aux mains libres

Vous qui utilisez peut-être le dispositif mains libres pour votre cellulaire, vous pourrez peut-être m'expliquer vos motivations.

Il y a une vingtaine d'années, nous avons commencé à voir poindre les boîtes vocales pour être sûrs de ne rater aucun appel. Il y eut l'afficheur, très utile aux freaks qui se dépêchent de rappeler tout numéro pour vérifier pourquoi vous avez téléphoné chez eux, mais que leur vouliez-vous donc?

Le cellulaire est apparut et j'en suis devenue dépendante. Cela me rassure d'avoir la possibilité de communiquer avec l'extérieur si j'ai un pépin en voiture ou de pouvoir être rejointe en tout temps par l'école de mes enfants (je suis souvent à l'extérieur).

J'ai une boîte vocale et si je ne peux répondre, tant pis, je rappelerai lorsque je serai libre.

Cela m'agresse de voir de plus en plus de gens se promener avec leur dispositif main libre accroché à l'oreille comme s'ils étaient des robots ou qu'ils devaient être absolument rejoignables à toute seconde du jour.

Dorment-ils (dormez-vous?) avec? Ce n'est pas rendu un peu trop pathétique?

Les orifices

À l'instar du fils de la Femme d'un militaire, mes enfants ont toujours beaucoup apprécié les orifices.

Cependant, contrairement à son jeune homme, les miens préfèrent les orifices nasaux.

Ainsi, à l'âge de trois ans, Fils Aîné trouva que sa narine était un bon endroit pour cacher une graine de tournesol. La panique (la sienne, surtout), je ne vous raconte pas! Nous avons dû nous rendre à la clinique où, avec de longues pinces, on a pu lui retirer la chose, qui avait gonflé à l'humidité.

Au même âge, Grand-Charme expérimenta de se rentrer une roche dans la narine. Crise de panique, again. À la maison, nous n'avons pas été capable de la lui retirer. À la clinique non plus. Ce fut donc à l'urgence qu'on se dirigea. Là-bas, on dû l'attacher sur une civière pour immobiliser son corps. Pour garder sa tête immobile, six infirmières durent prêter main forte à son père. On lui gela le nez et on réussit à lui retirer la roche, que j'ai collée dans son livre d'enfant. Me croyez-vous si je vous dis que jamais plus il ne mit quoi que ce soit d'autre (que ses doigts) dans son nez?

Tout-Doux ne put s'empêcher d'explorer lui aussi ses orifices. Pour sa part, ce fut de la macédoine de légumes. Des petits pois ou du maïs, je ne sais plus trop. Heureusement, des légumes mous, ça se retire plus facilement qu'une roche avec une pince à cils.

Peut-être Coco fut-il plus sage que les autres, je ne me rappelle pas qu'il se soit inséré quoi que ce soit dans quelqu'orifice qu'il soit (Grand-Homme m'a corrigée: et le Lego dans le nez, tu l'as oublié?) et Thomas ne vécut pas assez longtemps pour avoir des idées pareilles.

Il serait cependant naïf de croire que le saut de deux membres de la fratrie dans le rituel d'exploration nasale annonce la fin de l'exercice pour les autres. Frédéric a découvert hier que les orifices de son appendice nasal étaient des endroits intéressants pour camoufler...des bleuets. Heureusement, dans son étude de la chose, il fut plus prudent que ses frères et n'enfonça pas les fruits jusqu'au fond. Toutefois, contrairement à eux, il réalisa que si de deux narines l'humain était pourvu, deux narines étaient donc disponibles pour transporter deux fois plus de bleuets.

Et tant pis s'il ne reste que la bouche pour respirer.

samedi, juin 21, 2008

jeudi, juin 19, 2008

Les sexagénaires

Que de gens chaleureux que les sexagénaires de la troupe! Ils me font bien sourire car parmi eux, on pourrait se croire dans un salon anglais: les hommes, des grisonnants aisés emplis d'une prestance désinvolte se racontent leurs souvenirs, remettent avec humour les pendules de leur vie à l'heure un verre en main et debout au centre d'un salon chic.

Ils ont tous mené de bonnes vies qui semblent davantage faire la fierté de leur épouse que la leur. Ce sont des forces tranquilles qui ont du vécu et de l'humilité.

Les dames font connaissance essentiellement assises. Sympathiques et empathiques, elles parlent avec fierté du parcours de leur époux, des mutations qui ont occasionné des déménagements pour la famille, des voyages qu'ils font depuis leur retraite, de leur résidence principale qu'ils ont vendue pour ne garder que la secondaire. Ce sont elles qui ont préparé avec soin le splendide album de scrapbooking présentant la vie reluisante de leur sweet mari. Elles sont distinguées, dévouées, attentionnées, intéressées et loyales. Elles se sont endurcies aux départs récurrents de leur époux, savent se tenir et comblent leur temps libre ici en faisant du shopping.

En couple, ils sont charmants à voir (j'essaie encore de me rappeler qui est la femme de qui). Le couple avec lequel nous avons partagé ce soir notre repas se partageait la même paire de lunettes comme l'objet représentant le paroxysme du diapason conjugal. Je leur ai passé le commentaire. La dame a éclaté de rire et m'a confié que son homme ne voulait pas encore admettre qu'il avait besoin de lunettes.

Au son de l'orchestre de blues (j'adore le blues!), plusieurs couples sont allés danser. Les couples de cet âge m'impressionnent. Ils savent naturellement danser comme si c'était la chose la plus simple du monde au même titre que le latin à l'église. Et ils ne s'écrasent même pas les orteils!

Cela me fait chaud au coeur de penser que mon père aurait pu y être. Il avait leur humilité, leur prestance, leur galanterie même s'il vivait beaucoup plus modestement. Dans mon coeur, j'arrive à entendre les échos de son rire, son enthousiasme à leur contact. Mon père était un rassembleur. Dans les réunions, les gens s'aggloméraient naturellement autour de lui. Par sa seule présence, il aurait modifié complètement la dynamique du groupe. Je suis heureuse d'être venue.

La symbiose

Deuxième dodo loin de ma marmaille. Je ne suis pas faite pour m'éloigner trop longtemps. Même si je râle contre leur bruit, leurs querelles, leur rapportage, leurs traîneries, même si l'éloignement, le calme et le silence d'une chambre d'hotel ontarienne sont appréciés, j'aime savoir ma progéniture accessible. J'aime sentir qu'elle est suffisamment proche pour que simplement en étirant l'aile je puisse la ramener sous mes plumes. Mes ailes sont plus courtes quand ils sont petits.

Demain, je retrouverai mon minet et il sera content du beau "dago" que j'ai déniché pour lui.

mardi, juin 17, 2008

Le mess

Je vous ai parlé ici d'un événement cher à mes yeux parce que cher à ceux de mon père. Dans quelques heures, nous y serons déjà.

Les retrouvailles sont étalées sur plusieurs jours, période durant laquelle différentes activités sont organisées allant du souper-croisière à la visite de différents musées de la capitale. Un souper officel est organisé dans le mess à l'endroit même (si je ne me trompe pas) où la troupe a reçu son entraînement.

En discutant de la possibilité que mon homme vienne m'y retrouver avec notre fils (dont la présence incommodait quelqu'un), je me suis rappelée de la fierté que nous avions mon frère, mon demi-frère et moi, jeunes ados, à accompagner notre père au mess des officiers.

Le mess était un endroit solonnel où il fallait bien se tenir et nous prenions cela très au sérieux. Une fois sur place, nous jouions au billard ou aux arcades et notre père nous permettait parfois aussi de pénétrer dans le chic salon (quasi désert le week-end). Nous prenions place sur les fauteuils de luxe pour siroter une liqueur et manger des chips. Impressionnables que nous étions, c'était un honneur pour nous d'être admis dans le monde mystique des agents secrets!

Il y avait aussi un gymnase (désert lui aussi la plupart du temps) où l'on grimpait sur des cordes, courait et s'amusait sur les appareils d'entraînement des officiers.

Mon souvenir mémorable demeure toutefois cette fois où mon humiliation atteignit un sommet jusque là inégalé. J'avais quinze ans et décidai d'aller jouer au basket seule dans le gymnase après avoir épuisé le budget autorisé par mon père.

Durant une demi-heure, je dribblai avec passion, courus avec le ballon en me prenant pour une athlète que je n'étais pas. Je réussis même glorieusement quelques paniers. Qu'importe si j'avais l'air fou puisque j'étais seule au monde dans cette immense salle! À quelques reprises, mon frère vint me regarder dribbler du haut de la mezzanine du mess qui surplombait le gymnase en se moquant des airs de sportive que je me donnais.

Après tout ce temps, je remarquai sur le plancher une multitude de lignes noires qui n'étaient pas là lors de mon arrivée. Prise d'une panique soudaine, je vérifiai l'état de mes semelles. La chose était confirmée: la semelle de mes chaussures était responsable de l'état désastreux du plancher. J'avais commis un épouvantable délit!

Craintive de me faire disputer (on était au travail de mon père, jamais je n'aurais pris le risque de lui faire honte), je me ruai au vestiaire et armée de papier brun mouillé, tentai de faire disparaître mon malheureux gâchis.

Cendrillon à quatres pattes, angoissée comme jamais, frottait vigoureusement le plancher du gymnase et fit un nombre incalculable d'aller-retours au vestiaire pour assurer ses provisions de papier brun. Vite, effacer toute trace de mon passage avant de m'humilier publiquement devant un vrai athlète décidant de venir s'entraîner un jour de congé.

Heureusement, je réussis à sortir de là incognito et nul ne remarquât ma terrible bévue...jusqu'à ce qu'en sortant de l'édifice pour remettre nos cartes d'accès au gardien, il me fasse un subtil sourire et que je remarque derrière lui tous les écrans de surveillance dont "les miens", ceux du gymnase vu sous tous ses angles.

Gare à vos poivrons...


...si vous laissez traîner les sacs d'épicerie dans l'entrée avant de les ranger alors qu'un petit affamé rôde dans les parages.

lundi, juin 16, 2008

Le Jugement

Discussion avec les petits hier soir sur la possibilité de leur acheter un jeu électronique (DS). Je leur explique que je n'ai pas fait d'achat précipité parce que je voulais réfléchir et être certaine de mon choix vu leur incapacité à bien prendre soin de ce qu'ils possèdent déjà. Je leur rappelle leurs traîneries continuelles, mon ras-le-bol de devoir me fâcher pour qu'ils se ramassent et l'importance de bien prendre soin de ce que l'on possède.

Évidemment, ils me promettent mer et monde, oui-oui, cette fois, ils feront réellement attention et les grands se mettent de la partie pour me convaincre du bien-fondé de l'achat.

Un peu plus tard, je vire à l'envers mes fonds de tiroirs pour retrouver un papier important.

Devant ma frénésie, Grand-Charme demande: "Qu'est-ce que tu cherches maman?"

-Je cherche mon Jugement, je réponds sans détourner mon regard du fond du tiroir.

-Tu cherches ton jugement dans le fond d'un tiroir? (n'y comprenant rien)

-Oui, oui, je cherche mon Jugement, c'est important! (impatiente)

-Mais maman! Je sais que tu as besoin de ton jugement pour mûrir ta décision pour le DS des petits, mais comment tu peux espérer le retrouver au fond d'un tiroir?

-Ce n'est pas ce Jugement-là que je cherche, Grand-Charme. Le Jugement, c'est un papier de la Cour qui décrète que j'ai votre garde légale et dont j'ai absolument besoin pour joindre à vos demandes de passeport.

À ne pas s'y méprendre.

La cohérence

Suite à la lecture d'un billet de ma copine Caro, j'ai pensé à ce grand embarras de ma part récemment alors que je tente d'être le plus cohérente possible dans mes choix de vie.

Par exemple, je ne magasine jamais chez Wal-Mart, n'achète pas de Dollo-bébelles, n'amène pas (ou très exceptionnellement) les enfants chez McDo, ne consomme pas de produits Disney, récupère beaucoup, utilise mes sacs en tissus lorsque je ne les oublie pas dans la voiture (!), n'utilise pas de pesticides, sensibilise mes enfants au gaspillage d'eau, de nourriture, à la surconsommation, possède mon propre potager, achète peu de vêtements neufs, achète local autant que possible, etc.

Une copine m'expliquait il y a quelques mois que son fils ado (que j'estime), un alter-mondialiste convaincu et engagé, préférait jouer à la Bourse de Toronto pour acheter ses actions d'entreprises de tabac car cela le gênait moins que d'aller contre ses principes à Montréal même (semble-t-il que la culpabilité de l'incohérence est moins grande quand on est géographiquement loin de ses affaires). Cela m'avait fait sourire.

Je comprends cependant son malaise. Moi qui dénonce les profits faramineux des entreprises pétrolières, qui peste contre les actionnaires capitalistes à cravates sans conscience qui songent aux profits avant de penser à l'environnement, c'est avec culpabilité que je suis rentrée chez moi récemment.

Je venais de crouler sous la honte en apprenant que les actionnaires n'étaient pas nécessairement des capitalistes sans conscience tel que je me l'imaginais et pouvaient prendre le visage...de simples et bien intentionnées mères de famille nombreuse.

J'ignorais que je possèdais des actions du groupe Imperial Oil (propriétaire d'Esso) mais ne fais jamais le plein là-bas par principe. Belle incohérence n'est-ce pas?

Escapade

Week-end en amoureux à Québec, où mon homme ne se pouvait plus d'attendre notre visite de l'exposition du Louvre. Un moment agréable, de belles découvertes et des crampes au bedon en fin de journée à force d'insister sur le "debout".

Nous avons également eu la chance de faire une visite-éclair chez une bande de joyeuses luronnes: la muse de
l'accueil chaleureux, la muse du Plaisir (avec un grand P SVP....certaines qui la connaissent mieux préféreront sans doute la nommer "muse de la Danse", titre dont elle semble s'être approprié tous les honneurs), la muse de la délicatesse par sa douceur, sa gentillesse et ses attentions parfumées.

Nous avons également fait la connaissance de deux de leurs convives qui complétaient l'équilibre et la dynamique rafraîchissante de la petite gang.

Grand-Homme ne savait pas s'il devait se sentir privilégié d'être entouré d'autant de femmes ou imposteur de se retrouver là où les autres hommes avaient été farouchement chassés mais il fut toutefois heureux de m'y suivre.

S'ensuivit un souper en amoureux dans le Vieux-Québec et une nuit à l'hotel où nous nous rappelâmes le sens profond et les possibilités de conjugaison du si beau verbe "dormir".

Une semaine chargée m'attend alors...au boulot!

vendredi, juin 13, 2008

La fratrie...


...telle que vue par Fils Aîné.

Je trouve le dessin très réussi!

Le badge de la persévérance

L'orgueil à deux ans trois quarts, c'est la tare de tous les instants qui agit comme essentielle prémisse à l'autonomie.

Cela se manifeste cent fois par jour. Si je vais chercher des vêtements pour habiller le jeune homme, il en est indigné et les retourne illico dans ses tiroirs pour revenir vers moi avec son air de défi...puis retourner ensuite en chercher lui-même (idéalement d'autres que ceux que j'avais préalablement choisis).

En bref, il défait tout ce que je fais pour le refaire lui-même, à sa manière et toujours en me défiant de ses sourcils froncés.

Ce matin, l'orgueil de mon bonhomme l'enveloppa d'un ridicule rarement égalé malgré tous les visages qu'il est capable d'emprunter.

Alors que Frédéric passa près de moi, je remarquai sur sa clavicule un peu de beurre de peanut que je ramassai avec mon doigt en m'exclamant un "Miam!" gourmand.

Insulté que je me sois approprié sa réserve portative (quoique involontaire) de beurre de peanut, il se mit à bougonner et à tenter d'atteindre tant bien que mal sa clavicule avec sa langue pour en finaliser le nettoyage. Ne réussissant guère, il tourna en rond dans la salle à manger en pleurnichant la langue sortie en quête d'un contact impossible avec l'os inaccessible qui lui causait tant de misère.

Ne réussissant à conforter son ego dans son ambitieux exercice de flexibilité, il avança malicieusement vers moi au bout de quelques minutes avec cet air familier de défi. Crédule, je crus qu'il avait réalisé le ridicule de sa manoeuvre, qu'il baissait sagement les armes et venait faire la paix avec moi.

Eh bien je me trompais.

Il profita sournoisement de ce bref moment de déstabilisation de ma part pour saisir la moitié de toast subsistant dans mon assiette, en étamper le beurre de peanut près de son épaule et se sauva en courant afin de poursuivre avec entêtement son exercice de léchage de clavicule.

Oh, il a beau avoir une grande langue, il ne réussit guère. Toutefois, parce que la généreuse étampe de beurre de peanut qu'il arborait fièrement faisait office de badge de la persévérance dont il avait fait preuve, il refusa catégoriquement que je ne l'essuie.

Ce n'est que dans une autre situation où son orgueil fut écorché au point de s'en prendre injustement à un frère plus grand, plus fort et plus pacifique que lui que le badge de la persévérance fut transféré malencontreusement sur le chandail de l'autre.

Mon intuition me sussure qu'on n'a pas fini de dealer avec un orgueil aussi tenace.

jeudi, juin 12, 2008

Le temps

Quelques mois après la mort de notre beau Thomas, j'ai planté une clématite blanche au pied de la fenêtre de sa chambre (devenue depuis celle de Frédéric). J'avais espoir qu'elle finisse par entourer de beauté cette pièce dans laquelle notre vie a basculé.

Le premier été, jeune, triste et à notre image, elle n'a pas fleuri.

Le deuxième été, malgré mes bons soins, mon espoir et mon bichonnage, elle a aussi refusé de s'ouvrir.

Cette année, si tôt, que voilà?



(Imaginez lorsque mon homme aura taillé les branches du pommier qui lui font ombrage comme elle sera épanouie!)

La persécution

J'éprouve énormément de mal à discuter avec une personne qui se sent continuellement persécutée et qui me fait chaque fois le procès d'intention du siècle.

Une personne qui se sent continuellement dénigrée par ses pairs, qui cherche sans arrêt un sens mesquin aux paroles des autres, dont la méfiance et la susceptibilité constante empêchent l'autre de placer un mot et de faire progresser la discussion efficacement m'épuise. J'en sors vidée après quelques secondes à peine.

Une discussion qui durerait au maximum cinq minutes si elle était nourrie de coopération et d'objectivité de part et d'autre se termine en vingt, trente, cinquante minutes avec deux interlocuteurs frustrés et aucune solution au bout du compte.

La stérilité de ces pseudo-discussions m'irrite et me déçoit tant que j'ai du mal à comprendre comment j'ai pu être si tolérante durant tant d'années.

Je n'ai hélas plus la patience que je possédais jadis et je sais rapidement déceler à présent que tout investissement personnel de ma part (même par sincère gentillesse ou réelle compassion) finira ultérieurement par retomber sur moi en reproches.

Il est devenu fréquent que ma santé mentale et mes réserves d'énergie me dictent de raccrocher bêtement le combiné et de m'organiser toute seule plutôt que de tenter d'obtenir quoi que ce soit de satisfaisant à partir d'un terreau de communication aussi infertile.

mercredi, juin 11, 2008

Pour les grandes réflexions...

...mon endroit privilégié.













Calme et chaos, silence et puissance, paix et fatalité.


Pour articuler les pensées trop brutes, façonner en mots les trop denses émotions, s'éloigner de ses propres impulsions, désamorcer ses violences intérieures.




Pour la nature, pour ses mariages parfaits, pour son équilibre, pour ses odeurs, pour la randonnée qui apaise les tourments et nourrit l'esprit.





Et pourquoi pas...pour écrire, aussi.

mardi, juin 10, 2008

Le docile client dans l'univers de la concurrence

Je suis naïve. J'ai tendance à penser que parce qu'on est client, on a le loisir d'aller voir ailleurs si la façon de faire d'une entreprise ne nous convient pas.

Ce n'est hélas pas toujours ainsi que ça fonctionne. Si, après magasinage, le meuble qui me plaît au prix qui me plaît se vend chez le marchand ABC, je dois me plier à sa politique. Or, si sa politique exige que pour recevoir mon meuble, je sois sagement disponible une journée entière de 7h à 22h hypothéquant ainsi ma journée, je dois hélas m'y plier. Parce que "Voyez-vous Madame, on ne peut pas donner d'heure fixe, ni même de plage horaire plus restreinte, il y a trop d'impondérables dans ce genre de service". Si je tiens à ce meuble, je suis la cliente docile. Désappointée, mais docile.

Si, après magasinage, le cabanon qui nous convient au prix qui nous convient est celui vendu chez le marchand DEF, je me retrouve encore à pester devant les exigences de l'entrepreneur: pour recevoir votre cabanon, vous devez libérer un espace de deux pieds tout autour de son emplacement futur. Or, si notre futur cabanon doit s'ériger à un endroit précis de la cour et que je ne peux malheureusement fournir un espace de deux pieds partout autour, je dois débourser des frais supplémentaires. "Vous comprendrez Madame, c'est que nos ouvriers ont besoin d'espace pour travailler".

-Je veux bien Madame, mais vous comprendrez que j'ai aussi des contraintes et que je ne peux déplacer ma clôture. Vous ne venez pas installer un cabanon sur un grand terrain vierge mais bien dans une cour aménagée.

Si, après magasinage, je décrète que l'entreprise de télécommunications qui correspond le mieux à mes besoins est l'entreprise GHI, pour d'abord me délier du contrat qui me lie à JKL pour mon cellulaire, je dois débourser des frais (que je devrai aussi débourser si je souhaite ultérieurement me détacher de ce même GHI). Bref, il est faux de croire que je sois parfaitement libre de mes choix de consommatrice. Moi aussi, je dois faire des compromis (et comme le Schtroumf Grognon, je ne n'aime pas les compromis).

J'aurais cru que la réalité de la concurrence faisait en sorte que les commerçants de tout acabit cherchaient à s'adapter naturellement pour satisfaire aux demandes de leurs clients. Encore une fois, je suis naïve (ou simplement une cliente chiante dont personne ne veut s'encombrer).

Que faire alors? J'irai simplement vers "le moins pire". Ici, c'est le marchand le plus apte à ajuster sa façon de faire pour m'accommoder si besoin est. C'est ainsi en affaires. Plus on est petit, plus on a de marge de manoeuvre pour s'adapter. On vend généralement un peu plus cher aussi parce qu'on n'a évidemment pas le poids de marché des gros.

On dit que de plus en plus de petits commerçants exploitent ce filon qu'on perdait au Québec au profit de l'économie promise par les gros (comme si économiser était la motivation première de tous): celui d'un service à la clientèle qui devrait pourtant aller de soi.

Pour obtenir un peu plus de jus d'humain, il faut toujours payer davantage. C'est ainsi.

lundi, juin 09, 2008

100$

Telle fut la valeur de l'air de Fils Aîné peu après que j'interrompis sa séance de création vidéo en annonçant au moment où je prenais place sur le divan derrière lui: "Fils Aîné, viens t'asseoir près de moi, j'aimerais te parler."

Mon ton grave dû être persuasif puisqu'il lâcha l'ordi aussitôt en me considérant le sourcil interrogatif. Je dois spécifier ici que la situation fut non préméditée mais qu'une fois l'air perplexe étampé sur le visage du fils, l'occasion fut trop belle pour ne pas la saisir, ce qui rendit le moment doublement savoureux.

Pour une fois, je réussis à habiller mon médiocre talent de comédienne d'une certaine crédibilité après avoir pris une respiration de circonstance: "J'aimerais qu'on parle sérieusement de contraception tous les deux."

La face de mon grand garçon, ça ne se raconte pas. Tout juste eût-il le temps de s'exclamer en ayant ce léger mouvement de recul: "Pfff! T'es pas sérieuse ?!?!" (air gravement inquiet) que je m'esclaffai à n'en plus pouvoir m'arrêter.

Soulagé, il m'expliqua qu'il en avait entendu parler dans ses cours de français et dans ceux de sciences et que cela lui suffisait pour l'instant.

Bon, j'eus du mal à faire cesser le fou rire (lui-même décuplé par les commentaires sauce: "Tu te penses vraiment drôle? À t'entendre, on dirait bien...franchement maman!" venant avec la divine exclamation de son charmant visage d'ado mais je réussis tout de même à finir par aboutir: "Je voulais juste te dire que je viens d'essayer notre nouveau coupe-bordure, que j'ai presque terminé le découpage de la cour, que c'est tout un boulot et que j'ai décidé d'augmenter ton allocation pour la tonte de la pelouse."

Le Oufff! sur son visage...ca non plus, je vous raconte pas.

dimanche, juin 08, 2008

Chronique d'une fin annoncée

J'ai le grand regret de vous annoncer le décès de notre (hypothétique) ami Jacques.

Grand-Homme, dans son appréciation déficiente des animaux de cette maison, a fait cuire le pauvre oeuf "accidentellement" (tout le monde ici sait pourtant que ce n'est là que la démonstration manifeste de son intolérance à nos amies les petites bêtes de la nature).

Grand-Charme étant absent pour le week-end, il avait pris soin de nous faire les recommandations nécessaires quant aux soins à apporter à son précieux oeuf. Cela n'empêcha pourtant pas Grand-Homme de mettre l'oeuf au four pour la nuit.

Résultat: au matin, alors que je m'apprêtai à tourner et humidifier Jacques, je me brûlai les doigts sur l'oeuf désormais devenu le cercueil de son petit pensionnaire.

Mes plus tendres pensées pour ce petit être qui jamais n'aura la chance ,à l'instar de ses parents, de nager paisiblement dans l'eau de notre verte piscine.

jeudi, juin 05, 2008

Merdique politique

Frustrant qu'en achetant un ordinateur chez Best Buy, on exige de vous un chèque certifié (le simple chèque n'est pas accepté) mais qu'on ne vous laisse pas partir avec votre achat tant que ledit chèque n'a pas été encaissé (environ une semaine).

Pourquoi?

"Parce qu'ils ont déjà eu des cas de fraude avec des chèques certifiés."

À quoi bon alors exiger de leurs clients qu'ils assument les frais d'un chèque certifié si le sceau de la caisse n'a pas suffisamment de crédibilité pour les rassurer?

La guerre

Coco (6 ans) et Tout-Doux (8 ans) sont comme chien et chat. Ils n'en ratent pas une pour se provoquer, s'insulter et se faire hurler. Ils sont exécrables, surtout à 6h45 quand leurs cris font office de réveille-matin.

Fils Aîné portant déjà quelques stigmates du secondaire, il a appris à ses jeunes frères à jouer au Trou de cul. Couramment maintenant, la fratrie s'attable en après-midi ou en soirée et joue aux cartes.

Mes deux petits belligérants ont transféré cette habitude au matin également. Le début de la partie est toujours harmonieux. Au fil du jeu cependant, les tons de voix grimpent, les insultes naissent, cela fait boule de neige et se termine en catastrophe nucléaire.

Scénario habituel ce matin mais cette fois, je suis déjà levée. Alors que Coco ridiculise son frère qui a encore perdu, ce dernier élève le ton, la furie monte, je sens que son self-control est étiré à la limite. L'autre continue pourtant de tourner le fer dans la plaie vive de la colère en le traitant de mauvais perdant, titre que Tout-Doux refuse catégoriquement en accusant son cadet d'être lui un mauvais gagnant.

Tout-Doux n'en peut plus, c'est la même histoire chaque matin: il se fait dénigrer à cause de ses misérables défaites. Je l'interroge:: "T'es pas obligé de continuer de jouer avec quelqu'un qui se moque de tes défaites! Pourquoi tu continues si tu sais que ça se termine toujours de la même manière?"

"Parce que c'est la seule façon de devenir meilleur gagnant que lui!" lance-t-il désespérément et de toute son innocence.

Si l'on fait abstraction des bassesses belliqueuses entre ces deux-là, c'est quand même charmant comme prétexte à la guerre, non? S'efforcer de gagner pour devenir plus noble vainqueur que son ennemi.

mercredi, juin 04, 2008

La honte...autres sources...

Il y a quelques temps, alors que toute la famille dégustait sa crème glacée à la crèmerie, Fils Aîné se fit saluer par un camarade qui passait par là avec son groupe de copains. Je remarquai son embarras et attendis que le camarade s'éloigne pour interroger mon fils: était-il gêné de faire partie d'une famille nombreuse?

Il m'expliqua que ce n'était pas la grandeur de sa famille qui l'embarrassait mais plutôt ses frères qui lui faisaient honte. Je tentai d'en savoir un peu plus et il s'exclama: "Mais maman! Regarde-les! Ils courent partout, ils sont super énervés, ils ne savent pas vivre! Je veux pas que les gens m'associent à eux!"

Je me mis à rire. Ses petits frères avaient terminé leur crème glacée et jouaient à la cachette autour de la crèmerie. De mon point de vue de mère, ils n'avaient pas l'air de petits énervés mais bien de chatons enjoués absorbés par le plaisir du jeu.

Fils Aîné rentrait ce soir de sa sortie de fin d'année. À l'heure convenue, nous partîmes donc le récupérer à l'école. Grand-Homme gara la voiture et partit rejoindre collègues et élèves.

Après quelques minutes d'attente, je décidai d'aller attendre mon fils aussi. Les enfants voulurent bien entendu tous débarquer de la voiture avec moi. Moqueuse, je m'exclamai à voix haute que la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés devant les copains de leur frère, ce dernier s'était plaint d'avoir croulé sous la honte qu'ils lui avaient infligée.

Plein d'espoir, Grand-Charme me supplia: "Ouiiii! Maman, laisse-nous venir, on veut faire honte à Fils Aîné! S'il-te-plait maman, laisse-nous ce plaisir!"

Suiveux, Tout-Doux et Coco ne purent qu'adhérer à l'idée: "Oui-oui-oui maman! Allez, on veut lui faire honte devant ses amis nous aussi! Dis-oui!!"

Naturellement, Frédéric insista à son tour sans réellement comprendre l'objet de plaisir tant convoité.

La famille débarqua donc en entier et nous attendîmes calmement le retour de l'aîné. Oh, les petits se comportèrent tout à fait décemment. La honte procurée à leur frère n'a nullement à prendre naissance dans leurs agissements. Le simple fait qu'ils soient suffit.

En rentrant dans la voiture, Fils Aîné me confia qu'un de ses amis était allé le retrouver pour l'informer que sa famille était là au grand complet pour l'accueillir. "La honte TOTALE! Maman, pourquoi tu les as amenés?"

Et moi qui croyais qu'à cet âge, on trouvait plus aisément dans sa fratrie le confort de son identification personnelle que dans ses racines parentales! Je n'en ai pas encore terminé avec les désillusions!

lundi, juin 02, 2008

Sortir un peu plus...

Je me rends compte que nous ne sortons pas assez la marmaille quand dans un restaurant, des assiettes de homards passent devant nous et que les enfants sont mystifiés par les bêtes (qu'ils n'avaient vues que vivantes au supermarché) apprêtées au point de s'agenouiller sur leur chaise pour les contempler plus longuement.

Je me rends compte que leurs horizons gustatifs ont grandement besoin d'être élargis quand ils considérent Grand-Homme manger ses escargots en offrant des moues complètement dégoûtées. Pour pallier un minimum à leurs (mes) lacunes, la fourchette de Grand-Homme se promène donc d'un nez à l'autre (parce que, vous le savez bien, tout doit passer par l'approbation de l'odorat avant de franchir le cap de la bouche).

Le nez de Coco fut le seul qui approuva tandis que deux couples assis à proximité comptaient pas très discrètement le nombre d'enfants assis à notre table et recevant une petite tranche supplémentaire d'éducation.

L'honnêteté

Frédéric, s'apprêtant à s'enfermer dans sa chambre: "Maman, viens pas dans ma chambre, ok?"

-...

-Maman, viens pas dans ma chambre, j'ai dit. Ok? Ok mamaaan?

-Hm...

-Tu vas pas venir dans ma chambre maman? Moi je vais fermer ma porte et je veux pas que tu viennes. Ok?

-Et pourquoi tu veux fermer ta porte? Tu t'apprêtes à faire une bêtise?

-Vuiiii! (et claque la porte!)

(dommage quand même que cette période d'intense vérité soit de si courte durée!)

Ma grand-mère

Ma grand-mère était une fée. Une femme pleine de grâce, comme la Vierge Marie qu’elle admirait tant. Modeste, elle se démarquait pourtant par la classe qu’elle avait. Et je ne parle pas d’une classe accessoire, matérielle ou esthétique. Je parle de la vraie classe. Celle de l’esprit, celle qui fait que l’on sait intuitivement qu’une personne mérite notre estime, celle qui se perçoit dans ce qu’elle dégage, celle qui se voit dans les yeux.

Femme de la terre, elle était aussi travaillante qu’exigeante, généreuse que peu demandante pour ses propres besoins. Elle avait la faculté de savoir s’oublier et on aurait parfois voulu lui rendre le droit de recevoir.

Humble, mais combien élégante dans l’âme, dans son appréciation du savoir-vivre et des bonnes manières. Elle vivait dans une immense maison de ferme centenaire qu’elle a tenue autant qu’elle a pu après la mort de son homme. Je pense que chacun de nous –ses enfants et ses petits-enfants- avons laissé une partie de nos souvenirs dans cette maison : le temps des sucres où tout le monde mettait la main à la pâte, le temps des pommes, du jardin, des fraises des champs et des gadelles, le temps des foins où l’on plongeait dans le lac après des heures de labeur, la pêche à la truite, l’attrapage des grenouilles, le pédalo, les glissades sur la butte l'hiver, les érables centenaires dans lesquels on grimpait et qui nous procuraient des tas de feuilles géants l’automne venu, les jeux de cachette dans la grange, les réveillons qui ne finissaient jamais, les immenses tablées pour notre immense famille, les cadeaux sous le sapin qui, même s'il n'y en avait souvent qu'un seul par personne, encombraient la moitié du salon, la vaisselle faite en rigolant avec les cousins-cousines.

Lorsque je lui rendais visite, je lui donnais un coup de main. Tous, nous le faisions à notre manière. Nous y étions toujours bien accueillis; le genre d’endroit où l’on peut aisément débarquer en ne doutant jamais des bras ouverts qui nous y attendent (et dire qu’elle-même craignait toujours de déranger les autres!). En aucun moment elle ne se serait plaint d’avoir encore de la visite et ce, même si elle était fatiguée.

Ma chère grand-mère était coquette, une grande amoureuse, l’œil toujours vif et lucide même lorsque je devais lui rappeler j’étais la fille de laquelle de ses filles. Auprès de son homme, elle était la plus fière des femmes.

Les glaïeuls, les statues de Marie, les géraniums, les canards, les hirondelles, les peppermints, la compote de pommes maison, la cabane à sucre, le temps des foins, l’odeur des tracteurs, les moments où je travaille seule au jardin me feront toujours penser à elle.

Elle était l’âme de cette maison, aimait taquiner son homme parfois grognon en nous faisant des clins d’œil complices, avait un humour succulent. J’aimais ces grands fous rires avec elle et jamais je n’oublierai celui où elle riait tant qu’elle en perdit son dentier, accentuant mon rire et faisant décupler le sien dans un embarras mêlé de plaisir.

Ma grand-mère était mère de la simplicité volontaire. Dans un souci d’économie, elle ne ratait pas une occasion de récupérer. J’étais impressionnée de la voir laver la pellicule plastique qui recouvrait les aliments du supermarché et de récupérer styromousse, cartons, boîtes de conserve et autres matériaux bien avant que cela soit en vogue.

Sa ruse n’avait d’égale que sa grande diplomatie. Elle était si attentionnée qu’elle parlait à ses plantes en les arrosant. Nombre de fois, j’ai cru qu’elle m’appelait pour me rendre compte une fois de plus qu’elle s’adressait à des végétaux. Cela m’amusait, c’était sa marque de commerce.

Vingt jours avant son décès, je rêvai que je venais de mettre au monde des jumeaux, garçon et fille. Je me précipitai sur le garçon car je reconnus dans ses yeux ceux de mon défunt grand-père. Je le pris dans mes bras et je sus que sous les traits du bébé se cachait mon grand-père car des cataractes recouvraient ses yeux bleus pétillants. Les yeux de mon grand-père me demandèrent de parler à ma grand-mère. Je lui tendis donc le bébé. Elle le prit dans ses bras et ils communiquèrent. Il avait besoin de lui dire qu’il viendrait bientôt la chercher.

Quelques instants plus tard, le ciel s’ouvrit sur une dimension qui se superposait à la nôtre, laissant entrevoir un grand escalier où des adultes montaient tranquillement.

Soudainement, j’aperçus mon Thomas enjoué se faufiler entre les jambes des adultes qui montaient pour descendre en trombe les marches et venir, tout souriant, se jeter dans mes bras. Je savourai ce moment car je savais qu’il ne durerait pas. Je connaissais la raison pour laquelle il était là. Je le serrai dans mes bras, l’embrassai, laissai mon homme le serrer à son tour puis Thomas nous regarda une dernière fois avant de nous saluer et de remonter avec ma grand-mère. Le ciel se referma ensuite sur eux et l'escalier disparut.

Je sus en me réveillant qu’elle n’en avait plus pour longtemps.

C’est ainsi que je perçois la mort à présent. Comme ce grand escalier superposé à notre réalité d'où les au revoirs se prononcent.