jeudi, avril 29, 2010

À découvrir

La méchante sorcière , via chez  Béka .

Coloré, de la personnalité tout plein, du relief, de la texture, des couleurs pétantes, des matériaux hétéroclites dans des agencements fous et souvent asymétriques.

Coup de foudre pour ses bijoux.

Le sens du partage

Le sens du partage, c'est ma Demoiselle de 19 mois qui, après avoir roulé des yeux extatiques lors de la mise au sein, lève ses grandes billes vers moi et réalise soudainement que je pourrais en avoir envie aussi.

Le sens du partage, c'est mon bébé qui, généreux, cesse de téter et me demande: " 'en veux?" en essayant de tirer vers ma bouche le sein dont l'instant d'avant, elle se délectait avec bonheur.

Peut-on partager plus intime ?

mardi, avril 27, 2010

C't'une fois une fille...

Je n'ai pas souvenir d'avoir désiré un nombre d'enfants précis. Je me souviens, par contre, avoir ardemment souhaité, après Légendes d'automne, devenir mère de trois garçons.

Je n'ai pas réellement "choisi" d'avoir sept enfants. En fait, après le quatrième, le père de mes enfants ayant fait couper le canal famille, c'en était fini pour moi. Ce fut un deuil douloureux à vivre.

Puis, il y eût Grand-Homme. Et Thomas. Et puis Frédéric. Puis, subitement, le décès de Thomas.

À présent, il y a toutes les découvertes liées à mon rôle de mère de fille. Chaque jour, je m'en émeus.

Ma fille est fille dans sa totalité. Jamais je n'aurais cru que les filles se distinguaient autant et surtout, si jeunes par leurs manières, leurs intérêts, leur personnalité.

Ma fille, dans ses gestes gracieux, dans sa manière délicate et soignée de repousser ses mèches rebelles de son visage, d'enfiler ses élastiques à cheveux autour de ses poignets, dans son amour indéfectible de ses poupées (et des bouteilles de shampoing, huile d'olive, vinaigre, pousse-mousse, etc), elle transpire la féminité. Elle les trimballe, les embrasse, les prend contre elle en leur tapotant tendrement le dos, elle les fait manger, les allaite, les câline. Elle les enveloppe avec douceur dans une doudou, elle change leur couche, les promène dans leur poussette. Ma fille, elle est craquante, débordante de maternité et d'empathie.

Elle pousse des cris stridents lorsque Frédéric lui arrache ses jouets. Elle bichonne là où ses frères prennent plaisir à torturer. J'ai retrouvé, il y a quelques jours, sa poupée préférée étranglée, pendue par le cou avec un collier de fausses perles et clouée au mur avec un pic à liège. Le plaisir des garçons est de malmener la pauvre poupée tandis que Béatrice est toujours prête à lui apporter du réconfort.

La "brand new" poussette de ma Demoiselle est très convoitée: par elle, pour promener ses bébés et par ses frères, pour faire des courses de vitesse à travers la maison en simulant des accidents extraordinaires ou encore pour promener ledit bébé dans des positions dignes de contorsionnistes.

Je suis si attendrie de la regarder dans toute sa féminité, dans sa différence, dans les gestes tendres et maternels qui font d'elle la sublime petite fille qu'elle est.

Je suis heureuse d'avoir eu six fantastiques garçons tous différents et je ne peux que me questionner devant ce qu'aurait pu être une autre éventuelle fille.

Je ne le saurai probablement jamais, mais d'elle aussi, assurément, j'aurais été folle.

Les hormones

Toujours, toujours se méfier des hormones.

Les hormones sont arrivistes. Elles vous brandissent insolemment un idéal puissamment ressenti qui vous ferait perdre la tête si vous les laissiez faire. Les hormones vous font croire que vous voulez ce que rationnellement vous ne voulez pas. Elles vous font oublier que vous dormez peu la nuit, que votre maison est aussi pleine que votre voiture, vos obligations ou votre sentiment trop fréquent de crouler sous les responsabilités.

Les hormones vous sussurent, puis vous hurlent que la vie est belle, que vous êtes heureuse, légère au point d'avoir envie de vous alourdir à nouveau. Elles vous brouillent la vue, vous font devenir corps plus que tête, vous ensorcellent. Les hormones veulent vous voir flancher, souhaitent vous voir assumer vos pulsions sauvages de mère jusqu'à la moelle.

Les hormones tentent d'ériger un barrage entre vous et votre contraception. Elles vous font regarder votre petite dernière de dix-neuf mois qui déjà formule des phrases complètes de quatre ou cinq mots sous un autre angle, vous font regretter l'allaitement qui tire à sa fin (snif), vous font considérer votre homme d'un oeil gourmand et insatiable.

Les hormones sont dangereuses, elles vous habitent jusque dans vos instincts les plus bruts.

Les hormones jouent contre votre raison. Elles vous font remettre en question le "plus jamais" que vous aviez coulé dans le béton deux ans plus tôt.

Les hormones vous jouent dans le dos.

Toujours, toujours se méfier des hormones.

lundi, avril 19, 2010

Faire de la suppléance ou avoir envie de se saoûler

Me passent parfois par l'esprit des idées farfelues comme celle d'aller remplacer dans une école secondaire, tout cela avec une zénitude tout ce qu'il y a de plus incongrue malgré toutes les mises en garde / conseils que j'ai pu recevoir d'enseignant-e-s que j'estime. Cette dernière semaine, en aucun moment, je n'ai ressenti de stress par rapport à cette journée.

J'affirme maintenant: "Bénie sois-tu, zénitude." Je devais remplacer du sec. 2, j'ai finalement remplacé du 5 pour mon initiation. Si j'avais envisagé la suppléance de la sorte, me serais-je lancée dans la gueule du loup?

Au menu : têtes fortes confrontantes, insolentes, fielleuses, nihilistes, revendicatrices de Justice avec un grand J, jeunes hommes indisciplinés mais rigolos, intéressants et qui ont de l'esprit de manière individuelle (mais qui font les cons en gang). Je me suis même faite plaquer par une frondeuse audacieuse téméraire et, j'ai envie de la qualifier d'un mot plus grossier (et mérité) mais je m'en abstiendrai par un excès subit (et non mérité) de clémence. Au menu : des nihilistes qui se contrefichent de la suppléante. Au menu : l'intention inexistante de travailler.

Heureusement, le sec. 2 fut un charme. Bavards, mais attachants, ces marmots. Sympathiques, prennent la peine de dire bonjour, sont faciles d'approche et, j'ose dire, ne se contrefichent pas trop de la personne devant la classe. Enfin, en début de période. Eux, je les aurais pris volontiers sous mon aile.

Bon. Retour à la maison. Mes ados m'ont prodigué leurs conseils (qui vont parfois-souvent à l'encontre de ceux dont mon homme, en bon mentor, me couvre depuis une semaine) :  ce que j'aurais dû dire-faire-répliquer. En fils bienveillants, ils ont même offert leurs belligérants de bras pour venir à ma rescousse.

En serez-vous étonnées, chères lectrices, je ressens l'envie subite de me saoûler. En classe, si je fus impressionnée par mon sang-froid, c'est maintenant que j'ai besoin de relaxer.

Est-ce qu'on me rappelera? Est-ce que j'ai envie de récidiver?

Bah !

Pour l'instant, Cheers !

samedi, avril 17, 2010

Phonétique

Assis près de moi, Frédéric ( 4ans) s'arrête soudainement de parler (LE moment qu'on attend toujours impatiemment dans la journée) et tend l'oreille : "Oh ! Maman ! J'entends quelqu'un qui gonfle !"

-Hm, je l'entends aussi, c'est papa qui ronfle sur le divan.

-Il fait beaucoup de bruit quand il glonfe.

-...  ( Moue approbatrice)

-Toi aussi tu trouves qu'il fait beaucoup de bruit quand il gronde?

On y est presque, on ne lâche pas, on va finir par y arriver !

mercredi, avril 14, 2010

L'art de faire naître l'envie

Il y a quelques années, mes fils (Fils Aîné était imbattable à ce jeu) possédaient la malicieuse volonté de faire naître l'envie au sein de la fratrie.

Ainsi, si l'un d'eux avait le privilège de sortir avec un de ses parents pour aller manger une crème glacée, il s'assurait de toujours garder un bout de cornet qu'il allait manger nonchalemment devant ses frères afin de faire naître chez eux un prévisible sentiment d'injustice. Idem pour n'importe quel autre privilège qui aurait pu être savoureux pour le simple fait d'être tenu secret.

À leur tour (mais sans jamais égaler le maître), les autres ont commencé à abuser du contrôle issu de ce plaisir sadique. Chaque fois qu'un privilège était donné à l'un, qui aurait dû, par délicatesse pour les autres, éviter d'aller brandir devant leurs yeux l'objet de convoitise, bien avant l'objet lui-même, la plus grande partie du plaisir était de susciter le sentiment d'envie au sein de la fratrie.

Une règle dû finir par être instaurée : interdiction de se vanter d'un privilège reçu, surtout à si mauvais escient.

Puis, graduellement, cette espèce de tendance cruelle finit par disparaître quasi par magie au sein de la fratrie. On apprit à apprécier les privilèges pour soi-même.

Jusqu'à aujourd'hui.

Après m'être tuée à expliquer à Frédéric que la poulette en chocolat, il devait la manger discrètement pour ne pas agacer inutilement ( ! ) sa soeur (qui avait déjà eu une part de gâteau), il alla brandir devant ses yeux désespérés ladite poulette en lui répétant sur un ton pseudo-compassif : "Ben non Béatrice, c'est à moi la poule en chocolat, hein, tu comprends, c'est à moi, parce que toi, tu peux pas en avoir....Béatrice? Béatrice? Béatrice (cris, hurlements stridents, tentatives pour attraper la poulette), tu comprends, hein, même si tu adores le chocolat, c'est à moi, oui, c'est ma poule en chocolat, toi tu as déjà mangé du gâteau, la poule en chocolat, elle est à moi....(et de la brandir encore et encore comme une proie qui ne demande qu'à être attrapée...)

Ça y est.

C'est reparti...

Insultes

Mes garçons sont passés maîtres dans l'art de l'insulte. Ils adorent s'insulter entre eux et je dois avouer que plus souvent qu'autrement, ils le font avec une originalité qui m'amuse beaucoup.

Quand on tombe dans les insultes basses ou vulgaires, c'est une autre histoire. Parce que, inévitablement, ils savent être grossiers à leurs heures.

C'est pourquoi aujourd'hui, lorsque mon Coco de huit ans a téléphoné sur le cellulaire pour aviser Grand-Homme qu'une fillette avait brisé ses lunettes "parce qu'il l'avait insultée", je me suis inquiétée de ce qu'il avait bien pu lui dire. J'ai eu peur d'avoir honte des mots sortis de sa bouche.

J'ai soupiré, pourtant, et je me suis même esclaffée lorsque j'ai appris de quoi il avait traité la fillette pour mériter qu'offusquée, elle lance ses lunettes.

La fillette était vêtue d'une robe verte et avait les cheveux frisés.

Mais à quoi diantre a-t-il bien pu la comparer?

Moi, je sais, et je trouve la demoiselle un tantinet susceptible. :o)

Alors, qu'est-ce que cela évoque chez vous?

vendredi, avril 09, 2010

Parents, entraîneurs, où êtes-vous?

Pour la deuxième fois en deux ans, mon homme et moi avons opté pour une chambre d'hôtel plutôt qu'un B&B pour nous évader, nous prélasser et pratiquer une activité que nous pratiquons bien peu à la maison:
d o r m i r.

Eh bien apparemment, quand on tombe sur un hôtel qui héberge des équipes de hockey en tournoi, il faut oublier ça.

Les jeunes (10-12 ans) courent, crient, rient, rigolent dans les couloirs de l'hôtel à 7h le matin ou 23h, bref, aux heures où les clients de l'hotel aimeraient bien pouvoir dormir, s'envoyer en l'air ou simplement jouir du calme de la place. Ils ne sont pas que de passage, ils squattent littéralement les couloirs des étages !

Où donc sont les entraîneurs, les adultes responsables, les parents de ces jeunes durant ces festivités infantiles au mauvais endroit?

Au dernier hôtel, nous avons porté plainte. La réceptionniste nous a expliqué que pour éviter ce genre de problèmes, ils faisaient signer aux responsables de l'équipe une fiche de responsabilité indiquant les lieux de rassemblements autorisés mais que chaque fois, les engagements n'étaient pas respectés et que de nombreux clients portaient plainte.

Qui donc apprendra à ces jeunes quelques règles élémentaires de civisme si les adultes responsables ne figurent même pas dans le décor?

jeudi, avril 08, 2010

La technique

J'ai entendu dire que c'était très, très vilain pour les relations de couple de critiquer la manière disons "particulière" dont la "tendre moitié" (quelle expression réductrice !) exécute une tâche (pourtant) simple. Comme quoi il n'y a pas de lieu pour exercer sa créativité...

Ceci étant dit, loin de moi l'idée de condamner la manière dont mon si délicieux amoureux exécute une de ces tâches. Je suis au contraire très heureuse de ses initiatives ponctuelles.

Ce qui m'intéresse ici, c'est l'originalité de la technique.

Mise en situation: le plancher de la cuisine  n'est plus que sale. Il en est humiliant. Par-dessus tout, il est encombré de jouets, de souliers éparpillés, de plats de plastique qui apparemment préfèrent le plancher à l'armoire qui leur est destinée, de mitaines pleurant leur misérable solitude. L'homme décide de prendre les choses en main et déclare à haute voix son intention de le laver.

Intérieurement, la femme que je suis jubile.

Je sors donc faire une ballade avec la Demoiselle pour laisser le champs libre à l'Homme de la situation. Au grand bonheur de tous, je finis par rentrer et m'émerveiller devant le boulot accompli. La céramique de la cuisine est impeccable. Vraiment, je suis impressionnée. Le plancher est non seulement dégagé des traîneries qui l'encombraient, mais il est immaculé.

On a envie de s'exclamer un "wow" enthousiaste et bien senti en sautillant d'un bonheur incommensurable.

Sauf que.

Tout le bordel de la céramique a été transféré d'un coup de balai rempli d'assurance à la frontière du plancher de bois franc, qui abritait déjà indépendamment son propre lot de jouets et traîneries. Pour passer de la cuisine à la salle à manger, il suffit désormais d'enjamber la chaîne de montagnes d'objets épars, puis de circuler à pas prudents sur le terrain miné encombré auquel Béatrice, avec ses petites jambes, arrive à peine à accéder.

Comme le plancher de bois n'a pas, lui, été nettoyé, en circulant, on contamine à nouveau la céramique en y ramenant la saleté de l'autre côté de la frontière.

Pas grave. Ne pas critiquer la technique. L'homme a plus d'un tour dans son sac (sinon, à quoi b...ne pas critiquer, disais-je donc), la technique réserve sans doute des surprises (si?).

La journée passe et la chaîne de montagne s'est un peu aplatie. Érosion, puis effritement des sols. Les patriotiques traîneries sont rentrées comme par magie au bercail de céramique.

Fiable, l'homme a bel et bien rempli le mandat promis. Il a livré la marchandise.

Fin de journée: ce plancher n'avait-il pas été nettoyé en après-midi?

Non mais, est-ce que vous m'avez entendu dire un mot de travers, vous?

vendredi, avril 02, 2010

Le premier pas

Chaque jour, je les regarde marcher, ces mères avec leurs poussettes, ces femmes, ces hommes qui jogguent, ces retraités qui promènent leurs chiens.

Il fait un temps superbe et même quand c'est gris, ils ont la motivation, l'énergie d'aller bouger dehors. Je les regarde et je les envie car je suis bétonnée, me manque le coup de pied au cul pour chausser mes souliers de course et aller les rejoindre. Le premier coup de pied, celui qui initie la chose, est toujours celui qui demande le plus de motivation.

Je rêve de gambader légèrement moi aussi, de sentir mon coeur battre, d'exploiter l'énergie pourtant là, quelque part, de rentrer avec un corps satisfait d'avoir couru.

Eh bien voilà, ce coup de pied, je me le suis flanqué au derrière ce matin.

Longue promenade: fait.

Corps et esprit satisfaits: fait.

La prochaine sera nettement plus facile.