mercredi, mai 28, 2008

L'éthique vs la logistique

Je vous ai déjà parlé de la préparation des lunchs ici. Avec les mille restrictions de l’école (dues aux nombreuses allergies alimentaires) et les goûts individuels des enfants, c’était déjà mon cauchemar.

Ce calvaire, je l’ai réglé (en partie) en début d’année scolaire en décrétant que chaque enfant devait préparer lui-même son lunch. Mon boulot est de leur fournir ce qu’il faut, à eux d’assembler selon leurs goûts!

Je tente de varier mais il est hélas ardu de plaire à tous en même temps, à mon capricieux en particulier qui n’est jamais satisfait de mes innovations pour faire changement des sandwichs.

Je rentre du dernier conseil d’établissement de l’année. On nous y annonçait une nouvelle politique de la commission scolaire (découlant d’une volonté du MELS d’accentuer l’éducation en matière de santé, une initiative avec laquelle je ne peux qu’être d’accord, d’autant plus en pleine lecture de Toxic).

Toutefois, cela signifie l’ajout de nouvelles restrictions que l’école devra « imposer » aux parents. Je vous avoue que j’éprouve une certaine difficulté avec toutes ces restrictions dont plusieurs liées aux allergies. Je comprends très bien que les enfants allergiques ne le sont pas de mauvaise foi et que leurs parents doivent vivre une certaine angoisse de savoir leurs petiots possiblement en contact avec des allergènes ailleurs qu’à la maison. Je le serais aussi.

Ils demeurent cependant la minorité qui régit le bagage de contraintes alimentaires imposé à l’ensemble. Cela devient d’une désespérante complexité à gérer pour les parents (Dieu merci, à la maison, aucune restriction). Au summum des contraintes des dernières années, à cause des allergies, les enfants ne pouvaient manger de noix (on y est habitués), de graines de sésame (pas de pain de grain ou quoi que ce soit contenant l’huile de la graine), pas de kiwis. Dans l’une des classes, un élève était allergique aux protéines bovines donc aucun produit laitier. Plusieurs enseignants refusent les fruits juteux (trop de dégâts à ramasser) en classe et non recommandation des fruits séchés par les hygiénistes dentaires qui font la visite des écoles, donc pas de dattes, raisins secs, abricots séchés.

Le dernier critère à considérer est la préférence de l’enfant.

L’enfer.

Après quatre (cinq?) ans comme membre du C.É., j’ai enfin osé la question qui tue, la question immorale, la question qu’il faut vite taire avant que le Journal de Montréal ne débarque dans la place avec un titre-choc à vous ruiner la conscience pour le reste de vos jours: pourquoi ne serait-il pas possible de faire dîner ensemble les enfants présentant des allergies?

L’entendez-vous, la lame du couperet qui a failli me trancher la tête?

Pas éthique. On ne peut pas ostraciser les enfants allergiques.

« Le but de l’exercice n’est pas de faire la ségrégation mais de permettre à des enfants présentant des contraintes semblables de manger ensemble en sécurité sans contraindre la majorité qui s’ajuste à ses propres dépends ».

Silence. Malaise. Il ne faut pas jouer sur les marges de l’éthique, surtout pas pour des questions de logistique.

On divise les jeunes pour d’autres raisons sans condamnation. Service des dîneurs et service de garde sont séparés le midi pour une question de logistique. Élèves de morale séparés de ceux en enseignement religieux (un « problème » qui disparaîtra l’an prochain), les classes de EHDAA sont isolées aussi. Certains parents envoient leurs enfants dans des camps d’handicapés pour les services adaptés qu’ils offrent. Est-ce de la ségrégation?

Je m’adapte. Nous le faisons tous. Je le fais dans d’autres circonstances sans problème avec les amis musulmans des enfants et je le ferais pour un ami allergique. Parfois, cela me pèse plus que d’autres. Cette fois je suis chatouillée. Beaucoup. Aucunement par la direction de l’école de mes enfants ou les enfants qui présentent des allergies. Ils n’ont rien demandé, eux.

Ce qui me chatouille, c’est cette tendance des dernières années à tout servir à la « sauce éthique ». Le jeune garçon isolé dans une « cage » (!) il y a quelques mois, quel plat les médias en ont fait pour dénoncer « l’odieux » d’une situation simple : le jeune dérange l’ensemble, il est mis à l’écart du groupe, point. Pourquoi en faire un drame?

Ce qui me chatouille, c’est qu’enseignants et directions voient leur latitude de manœuvre grandement réduite par l’épée de Damoclès qu’est « l’éventuelle première page du Journal de Montréal » si jamais un parent est insatisfait de quelque chose qui doit être étiré longtemps pour rentrer dans la petite case « pas éthique ».

J’ai parfois l’impression que les minorités (et je ne fais nullement référence à ce dont on parle dans les médias depuis une semaine) font plus de bruit que les majorités.

Pour colorer un brin davantage le portrait des dîners, notre direction nous a informé avoir un gros problème de gestion avec les fours micro-ondes à l’école. Trop de lunchs à réchauffer, les surveillantes du midi deviennent des préposées au réchauffement en détriment du groupe à surveiller, on ne sait plus où stocker les nombreux fours, on a tenté plusieurs solutions mais la situation est tellement problématique qu’on songe (officieusement) à bannir les fours à micro-ondes.

Idéaliste que je suis (et comme notre école vient d’embarquer dans un projet éco-citoyen), j’ai proposé que deux fois par mois, chaque parent prépare un plat pour l’ensemble de la classe de son enfant. Logistiquement, ce serait tellement plus facile de préparer une grosse bouffe deux fois (X 3 enfants dans mon cas) qu’un lunch chaque jour.

Ma naïve idée a bien amusé le corps enseignant/direction. Je suis encore trop idéaliste, les parents n’embarqueraient jamais dans un tel projet et on se retrouverait encore avec le problème des allergies et des contraintes alimentaires de certains.

Bref, c’est désespérée que je m’en vais au lit avec mon idéalisme!

PS. La directrice parlait d'éducation, de suggestions de menus comme outils pour les parents. Vous avez sans doute toutes-tous déjà lu ce dépliant couleur remis par l'école et émis par le Ministère de la Santé (?) avec plein de trucs pour présenter des lunchs épatants et diversifiés.

Vous, parents, vous vous donnez vraiment la peine de découper des formes mignonnes de ti-animaux dans la mie des sandwichs de vos marmots, d'éplucher les pelures de concombres une rangée sur deux pour faire joli, de couper des formes farfelues à vos légumes -variés, bien entendu- pour que votre enfant saute de joie en se disant "Youppi, des bons bons légumes! Miam miam miam, j'ai hâte d'en manger!" en voyant son alléchant plat de crudités?

Oui? Alors vous voilà mes nouveaux idoles.

31 commentaires:

Anonyme a dit...

Grande Dame : garde ton idéalisme !!!
La prochaine fois tu pourrais proposer quelque chose d'un peu novateur que nous avons par chez nous, dans les grandes villes et les petits villages, depuis la maternelle jusqu'aux études supérieures : une cantine :)! (oups restaurant scolaire).
Un truc un peu fou où la nourriture est préparée et servie par les services de l'école (ou de la commune), financée (au prorata de leurs revenus) par les parents et où les deux points majeurs "éthiques" que tu évoques sont résolus comme suit :
- proposition systématque d'un plat de substitution les jours où le plat principal est à base de porc ;
- protocole école/parents pour les enfants allergiques avec mise à disposition d'un ou plusieurs refrigérateur(s) réservés à leurs "lunchs" (c'est le seul cas local que je connaisse) qui sont pris en commun avec les autres.

C'est-y pas révolutionnaire ??? hihi

Anonyme a dit...

C'est fou en effet que les minorités dominent les majorités. C'est clair que le problème des allergies doit être pris en considération, mais de là à imposer des aliments non allergènes à tous, ce n'est probablement pas la meilleure solution.

Bravo pour l'idéalisme!

Grande-Dame a dit...

Ophise, nous avions par les années passées un service de traiteur dont la bouffe, semble-t-il était assez médiocre.

Comme les cafétérias scolaires (qui existent surtout au niveau secondaire) et sont en train de voir leurs menus révisés pour éliminer la malbouffe des écoles, on oublie ça pour notre question du primaire.

L'an prochain, le service des traiteurs reprendra probablement du service à notre petite école. Toutefois, avec trois enfants au primaire, je n'ai pas les moyens de payer ce service (qui, s'il était réellement bon, serait sans doute un fardeau de moins pour les parents comme moi).

Anonyme a dit...

Les concombres avec une bande sur deux, c'est juste la moitié du concombre à éplucher, bien moins long!
Mais à la lecture de ton billet, je trouve que ce serait une bonne idée, les dîners pour toute la classe! Ou encore, une belle idée de PME: Menus lunchs hypo-allergène-culturellement ok pour la semaine, tels prix, faites vos commandes la semaine précédente...

Chocolyane a dit...

Ah ah ah!

J'en avais parlé ici :

http://chocolyane.sprey.net/?p=329

et ici :

http://chocolyane.sprey.net/?p=342

et je m'étais fait plutôt lyncher... ;o)

Caro et cie a dit...

Et bien, ici à l'École primaire, nous ne pouvons mettre les aliments causant les allergies les plus graves: noix et arachides... Pour le reste, les enfants allergiques sont conscientisés et les surveillantes surveillent.. Je sais que nous sommes une des rares écoles mais il semble que ça influe trop sur la qualité des mets... Pas de kiwis? pas de lait? pas de fruits juteux? Ils sont bien fatiguants!!!!!!!


Ici, aussi, Je fournis les aliments et ils fabriquent leurs lunchs... Je fais parfois des salades de pâtes, des salades au poulet, des soupes mais ils s'occupent alors de les mettre eux même dans des contenants appropriés... Sinon, sandwichs aux oeufs, au poulet ou aux tomates!! Je suis fière d'eux!!!

Grande-Dame a dit...

Pourquoi ne suis-je pas étonnée Choco? C'est un sujet (les allergies) qui fait grandement réagir quand on le prend sous l'angle de l'ostracisme injustifié.

C'est toujours le même débat ségrégation/intégration, un peu comme l'idée des écoles "noires" dont on parle actuellement.

L'humain est un être grégaire qui revendique le droit d'avoir toujours le choix (on peut comprendre). Il a l'intuition de se rassembler mais exige (encore une fois, c'est souvent légitime) de pouvoir choisir son camp.

J'écoute les débats et les différents spécialistes sur la question de ces écoles pour Noirs (qu'eux-mêmes revendiquent). D'un côté on refuse net en disant non à une ghettoisation, voyant cela comme de l'anti-intégration et ne tenant pas compte de la réalité sociale des personnes de race noire et de l'autre on dit que de rassembler les gens semblables, de leur fournir des modèles communs issus de leurs origines contrerait le problème de décrochage. Si les Blancs avaient proposé une école pour Noirs, même en invoquant les mêmes honorables raisons, lui aussi se serait fait lyncher.

Les deux camps ont pourtant raison!

Ma position quant aux lunchs est-elle radicale? Sans doute, pour plusieurs. Les premiers à crier à l'injustice seraient les parents de la minorité. C'est ainsi.

Je suis sans doute fort cruelle aux yeux de plusieurs d'oser penser trouver une partie de solution en proposant cette (provocatrice?) solution.

C'est bête qu'on veuille parfois être tellement respectueux des réalités des autres qu'on finisse par en oublier le droit à sa propre individualité.

Je ne sais pas si c'est ainsi dans tous les contextes hétérogènes où la majorité ne suffit plus à régir les règles de l'ensemble mais le pattern semble hélas revenir souvent.

Anonyme a dit...

Bonjour Grande-Dame,

Je vous lis souvent, ne commente jamais mais votre dernier billet touche une corde sensible chez moi, et pourtant je n'ai que 2 enfants ;-)

La préparation des lunchs est pour moi une véritable corvée. Tout d'abord, il ne s'agit pas seulement d'un simple repas amis aussi des multiples collations.

Ensuite, tenter de varier, tout en favorisant les aliments bons pour la santé, en éliminant les produits interdits par l'école, en essayant de bien répartir les groupes alimentaires, sans oublier d'éviter les produits en emballages individuels pour minimiser les déchets (consigne de l'école), c'est déjà c'est toute une job.

Ensuite, il faut effectivement composer avec les goûts de nos enfants.

Quant à mes garçons, les idées des dépliants n'ont jamais fonctionné. Ils adorent le concombre qu'il soit épluché, semi épluché, pas épluché, coupé, tranché ou entier. Et peu importe si j'essaie d'en faire de la dentelle, ils n'ingèreront pas les légumes qu'ils n'aiment pas au départ !!!!

J'en ai un en ce moment qui a 3 dents qui branlent et qui refuse à présent les aliments durs. Exit, pommes, carottes, concombres, viande, biscottes, céleri, chou fleur cru (il n'aime pas le cuit !)etc...

Si l'école m'interdisait en plus de nouveaux aliments, ce serait vraiment le ponpon !

Je rêverais d'une cantine façon Ophise. Même bouffe équilibrée et saine pour tout le monde, alternative pour les allergiques, prix au prorata des revenus (et dégressifs pour les famille nombreuse ;-))

Caroline

Grande-Dame a dit...

Caro, vous avez vraiment une école exceptionnelle de ne bannir que les allergènes les plus courants.

Les surveillantes sont déjà surchargées chez nous et de surveiller en plus pour les allergies moins courantes constitue une surcharge qu'on ne peut leur demander. :S

Caroline, bienvenue! Les emballages individuels, voilà bien un élément dont j'ai oublié de parler! J'essaie aussi d'éviter autant que possible mais ne suis pas encore aussi irréprochable que je le voudrais...

Anonyme a dit...

Wow quelle journée!
Et la contravention c'était le matin même ou la veille?

Je trouve aussi que l'éthique civile et en éducation est bien titilleuse depuis quelques années. Mais l'éthique n'a-t-elle pas toujours été tillilleuse? Avant c'était les normes comportementales fermes de l'Église,la censure et un jugement communautaire qui avait du poids. Maintenant c'est une éthique basée sur les droits individuels et cela comporte les désavantages des avantages ...

Ceux qui réclament le plus fort, car ils ont tout à gagner, ont réussi à obtenir des acquis en s'impliquant dans les écoles (ou dans la société).D'ailleurs c'est bien qu'on sache la réalité des allergiques ou des minorités ethniques et qu'on s'y plie en partie... Mais il y aura sans doute un certain retour de balancier nécessaire, dans la mesure où cela devient bien compliqué pour la majorité.

Je t'aurais appuyée lors de ton intervention, pourquoi effectivement ne pas offrir un lieu protégé des aliments dangeureux (frigidaire, micro ondes et tables...)pour ceux qui souffrent d'allergies? Bien sûr il y aurait encore le risque des collations. Mon neveu est très intolérant aux protéines bovines et lorsqu'il vient ici, il mange un plat adapté à ses allergies, à côté de nous et dans la vaisselle de la maison...Les écoles n'exagèrent-elles pas un peu...Peut-on parler d'ostracisme lorsqu'on protège des enfants en les séparant des autres pour leur propre bien ou pour le bien de la majorité?
Que veux-tu même en cours suprême ils ont de la misère à trancher là dessus... Mais lâche pas ton bout, tu dis simplement ce que beaucoup de parents pensent et n'osent pas dire parce qu'ils ont peur de ce fameux couperet de la honte! En fait si on écoutait toutes les pressions sociales à la Mailloux, on oserait même plus éduquer nos enfants par crainte de dépasser la limite de nos droits parentaux...Onnn, il a été «enfermé» dans sa chambre pour avoir fait une bêtise...D'ailleurs tu remarquera que c'est la même chose au niveau juridique: Les criminels ont beaucoup plus de droits que les victimes... Là je ne fais bien sûr référence qu'aux droits, pas au fait que les parents seraient des victimes.
Peut être faut-il s'adapter et demander au conseil d'établissement de séparer, non pas les allergiques, mais les non-allergiques des autres? S'T'une blague...

Bonne journée!

France

Anonyme a dit...

Dans un an ma fille ira à "la grande école" La lecture de ton billet m'inquiète: dois-je comprendre que ma fille sans allergie devra se nourrir en évitant une telle quantité d'aliments bannis.... comme si elle était elle-même allergique ?

Anonyme a dit...

Grande Dame, vous touchez un de mes points les plus sensibles. Ma fille de 4 ans souffre d'allergies multiples (aux oeufs, aux produits laitiers, aux arachides et aux noix) et fréquente la prématernelle. En tant qu'idéaliste (moi aussi, tiens), je suis en faveur d'une intégration "raisonnée" des enfants allergiques, c'est-à-dire qui tient compte de leur sécurité sans pour autant brimer le droit des "non-allergiques" à une alimentation saine et variée.
Cela exige un minimum d'imagination, bien sûr, et beaucoup de collaboration entre les parents et les enseignants, mais à mon sens, c'est la meilleure solution pour tous. Les enfants allergiques doivent apprendre dès leur plus jeune âge à vivre dans une société où dominent les "non-allergiques" et à gérer eux-mêmes les risques que cela représente pour leur santé (et parfois même leur vie). À trop vouloir protéger ces enfants, on produit plutôt l'effet contraire. On les empêche de développer les réflexes d'autoprotection qui sont essentiels à leur santé. Nous avons refusé que notre fille mange à part de ses amis et qu'on oblige les autres parents à exclure des lunchs de leur enfant tous les aliments auxquels elle est allergique (de toute manière, il serait impensable de priver des tout-petits de lait et d'oeufs). Comme plusieurs enfants sont allergiques aux arachides et aux noix à l'école, ces aliments sont d'office interdits. Lors des collations et du dîner, ma fille s'asseoit au bout de la table, à côté d'un autre ami allergique et de l'éducatrice. Tout le personnel et tous les élèves qui la cotoient connaissent son profil, et un epipen se trouve toujours à proximité. Mais la meilleure protection de toute, c'est l'attitude de ma fille elle-même. Ma pitchounette est épatante! Elle connaît parfaitement son état et m'a maintes fois démontré qu'elle sait très bien quoi faire en cas de risques d'exposition. Évidemment, je ne prétendrai pas que cette approche est sans risque, ni qu'elle ne suscite pas parfois de l'inquiétude et de l'angoisse (les fêtes d'enfants! les classes vertes! ha! je pourrais en écrire long là-dessus aussi), mais pour moi et mon chum il ne saurait en être autrement.

Chocolyane a dit...

@ Grande Dame : Tu vois, moi, ça m'a étonné. Je suis probablement plus naïve que toi.

Particulièrement parce qu'à la base, le sujet de ce billet était le jus de fruits, et que ça a finit en débat sur les allergies.

Autre point : est-ce que je suis la seule à qui ça tombe un peu sur les nerfs de me faire conseiller de mieux gérer mon temps, de mieux ci, de faire ça... Par quelqu'un qui n'a pas d'enfants?

Et j'imagine toi, avec ta tribue! :o)

Solange a dit...

Vous avez tout à fait raison, c'est dans tous les domaines que la majorité doit s'adapter à la minorité. Ce monde va devenir invivable.

Grande-Dame a dit...

Anonyme #2, je trouve votre approche tout à fait raisonnable. Vous avez de la chance d'avoir cette collaboration de la part de la garderie de votre enfant.

À notre école, les cas d'allergies sont pris très au sérieux: leurs photos sont affichées au secrétariat (il me semble) et dans la salle des profs avec leur profil respectif. Les épipens sont bien identifiés et les enseignants connaissent bien leurs élèves à surveiller.

Je sais qu'il y a un roulement régulier dans les surveillantes du midi. Ça devient plus problématique de chaque fois se réajuster à un nouveau groupe.

Le cas de votre fille est, à mon avis, un cas de bon dosage entre adaptation et intégration.

PS Votre fille perçoit-elle sa position de repas (au bout de la table avec l'autre enfant allergique et plus près de la surveillante) comme une atteinte à la place réelle qu'elle occupe dans le groupe?

C'est un compromis acceptable je trouve que de bannir les deux allergènes les plus graves de conséquences pour tous et de demander d'être conciliants AUSSI aux parents des enfants allergiques.

Anonyme #1, l'école cherche tellement à se protéger en plus de protéger les enfants vulnérables à cause des allergies que ce sont souvent, hélas, les "enfants de la majorité" qui doivent s'ajuster...

Anonyme a dit...

Ah les &#@*(&@$? de lunchs. Vivement le 23 juin pour une pause. Je suis écoeurée, totalement, royalement des lunchs. À l'école de mes cocos, fini les lunchs chauds pas le temps de réchauffer, pas assez de fours, bla bla bla, donc on s'en tient aux sandwichs, roulés, pitas et autres. Et maintenant il y a une brigade lunch qui donne des points (oui, oui une genre de police du lunch). Pas de préemballé un point, quatre groupes alimentaires un autre point, pas de cochonneries un autre point. Mes enfants "scorent" toujours haut (sauf pour le préemballé là je suis faible j'avoue), mais des fois ça me tue. Pas de noix, pas de kiwi, pas de lait, pas de soya, pas de pavot, et ça finit plus. Tout ça mêlé au goût de chacun bien sûr, pas de pain brun pour un, hummus dans le sandwich pour l'autre mais sans fromage et gnan gnan gnan. J'ai hâte au 23... je l'ai déjà dit? Bien c'est que j'ai vraiment hâte bon !

Anonyme a dit...

Grande Dame,

Ma fille n'est pas à la garderie, mais dans une école qui offre la prématernelle. Sa photo et son profil sont aussi affichés partout (dans la classe, le secrétariat, le service de garde). Concernant la perception de ma fille, hé bien c'est tout le contraire : de son point de vue, être assise au bout de la table et voir sa photo affichée partout, c'est un privilège! Nous devons plutôt composer avec le fait qu'elle se prend parfois pour une vedette (!!!) et adopte des comportements de princesse. Son grand frère de 8 ans qui n'est allergique qu'aux chats l'envie presque ;-)

Chocolyane a dit...

Mon frère n'a pas le droit d'avoir de poisson, parce que l'odeur indispose les éducatrices. Même chose pour le brocoli et le chou-fleur cuits.

Anonyme a dit...

Mon commentaire se rapport uniquement aux allergies à l'école:
La ou j'habite (à l'extérieur du Canada), aucune restriction alimentaire n'est donné aux parents à cause des allergies. Les enfants aux prises avec des allergies alimentaires doivent apprendre à ne manger que ce qu'ils savent safe, ie, ce qui se retrouve dans leur boite a lunch préparé à la maison.

Selon moi, ce n'est pas rendre service aux enfants que de refuser les produits contenants des allergènes dans les écoles. Un enfant de 5 ans est capable de comprendre ses limites et restrictions. Tôt ou tard, l'enfant devra apprendre à vivre en société avec les risques que ça implique.

Je sais que mon commentaire ne fera pas l'affaire de la majorité puisque au Québec ça fait déjà longtemps que les choses fonctionnent comme ça. Mais, je vous assure qu'ici les choses fonctionnent très bien à ce sujet. Le garçon d'une amie proche (qui habite dans ma région) a une allergie sévère aux œufs (mortelle) et, même lorsqu'il avait 5 ans, il savait très bien qu'il ne devait jamais prendre de la nourriture qui ne viens pas de la maison... Il a également accès à ses propres snacks, fourni par la maman, lors des fêtes.

Une Peste! a dit...

Bienvenue dans le merveilleux monde de la mama-mafia comme disait l'autre.

Ce n'est pas à la direction ou aux enseignants qu'il faut de gros yeux. Mais aux Madres absolument convaincues (et convaincantes) de l'absolu primauté des droits de leurs petits sur... ceux des vôtres.

Les directions ne peuvent qu'opiner du bonnet. Les profs; on en parle même pas. Ils n'ont aucune possibilité de contrer ce genre de mouvement moi-moi-moi. À moins de vouloir se retrouver font page du Journal de Morial.

On ne peut pas être contre la vertu. Hé.

Comment refuser d'accommoder? Pourquoi refuser d'accommoder? Vous, dont les enfants sont en parfaite santé et exempt d'allergie(s)!
J'ironise, bien entendu.

C'est pareil lorsqu'il s'agit d'intégration académique.

Anonyme a dit...

Mon fils est allergique aux fruits de mer... À l'école, il y a un tas de photos de lui l'identifiant. Je dois chaque année remplir des formulaires pour l'école et le CLSC. Je dois fournir deux Épipens à 100$ la copie. Pour que mon enfant ait une crise d'allergie, il doit manger des fruits de mer. Tout simplement. Et comme il sait très bien en quoi consiste son allergie, il s'abstient d'en manger et s'informe des produits qu'on lui présente avant de goûter. Que l'élève assis devant lui à l'heure du dîner mange des pâtes et des crevettes dans son thermos ne le dérange aucunement. Eh bien, on croit que c'est extrêmement risqué. Il n'est pourtant pas allergique à l'odeur! Mon fils a peur de priver ses amis et qu'on le déteste. On l'a isolé au bout de la table. Mais quelle est la probabilité qu'un jeune arrive au dîner avec un homard dans son lunch et qu'en le décortiquant, il asperge mon jeune de jus de homard? Hein? Quelle est la probabilité? Quand mon fils voit sa photo un peu partout, il a plus l'impression d'être un criminel qu'on recherche. Vivement le secondaire pour enfin passer inaperçu.

Grande-Dame a dit...

Une peste (bienvenue, d'abord!), je l'entendais déjà dans ma tête celle-là: "On sait bien, vous autres, vos enfants sont en santé, ce n'est pas votre problème..." comme arme de destruction massive.

Devrais-je un jour m'excuser auprès de la gente maternelle d'enfants allergiques d'avoir des enfants en bonne santé? Hmm.

Quand on joue sur la corde de la culpabilité des uns (et la pitié des autres), c'est dommage mais on nourrit la ségrégation que l'on cherche justement à éviter.

Grande-Dame a dit...

Josée (bienvenue à vous aussi!), votre discours s'apparente à celui du deuxième anonyme.

L'école à laquelle vous confiez votre enfant s'assure de lui fournir un cadre le plus sécuritaire possible et vous, en tant que parent, vous acceptez également que certaines responsabilités reviennent à votre enfant (avec un encadrement adéquat, son éducation à la vigilance et non uniquement les contraintes par restrictions imposées aux autres).

C'est triste qu'il puisse se sentir étiquetté mais au-delà de se désir de se fondre dans la masse, il y a d'abord et avant tout sa sécurité, j'imagine qu'il doit intégrer ce (nécessaire) discours.

Une Peste! a dit...

Grande Dame,

Euh.. J'espère que nous ne nous sommes pas mal comprises.

J'ai écrit ce que certains parents pensent et disent lorsqu'on ose exprimer notre désaccord de devoir faire de la préparation des lunchs un véritable aria. Ils nous accusent de manquer de coeur.

Aussi.
Pourquoi Bienvenue?
L'indigne qui ne fait pas vacciner ses chats, c'est mouha.

Grande-Dame a dit...

J'avais bien saisi l'ironie Une peste, je soulignais cependant que c'était un argument que je m'attendais bien à entendre à un moment donné.

Désolée pour l'erreur, je ne vous avais pas associée de facto à l'être irresponsable, dénaturé et complètement marginal qui ne fait pas vacciner ses chats.

Anonyme a dit...

Bande de barbares, radicaux et dégénérés !

D'un coté, les fashistes de la bouffe prets à intoxiquer et à faire disparaitre les enfants allergiques à coup de mortels gonflements de la gorge.
De l'autre, les radicaux de la liberté personnelle prets à fondre la joviale individualité de nos enfants dans une homogène masse inerte qui mange toute la meme chose, une substance qui ne sera bientot plus qu'une bouillie aux vitamines aseptisée et sans gout.

Vraiment, suivez ma voie; afin de préserver la liberté de chacun sans compromettre leur santé et sécurité il n'y a qu'un moyen infaillible:
Congelons les enfants allergiques dans des laboratoires gouvernementaux le temps de développer une façon de les guérir de leurs allergies par modification d'ADN.

En espérant régler la question, merci et votez pour mon plan !
(ou enfermez-moi !!!)

Nanou La Terre a dit...

J' ai lu tous les commentaires, des parents d'enfants allergiques à celles qui en ont raz le bol des restrictions.

Tout le monde se sent bien brave là-dedans. Vous êtes tous mères, et pourtant, personne n'a parlé ni même pensé à l'angoisse et la détresse que peut vivre un parent lorsqu'il voit son propre enfant gonfler et étouffer devant lui par l'allergie. Bien souvent, les enfants ont été en contact avec l'aliment par accident ou par mégarde.

Mon garçon souffre de multiples allergies alimentaires, dont les noix, pois et arachides.

J'ai dû lui administrer l'Épipen à plusieurs reprises. Certes, on reste calme et forte sur le moment. Puis, peu à peu s'installe comme un demi-deuil, simplement à la pensée que, peut-être qu'un jour il n'aura pas sur lui son Épipen et qu'un simple accident suffira à provoquer sa mort.

L'allergie à l'arachide est l'une des plus foudroyantes et croyez-moi, c'est pas très beau à voir.

J'ai été de celles qui ont lutter pour faire comprendre aux directions d'école l'importance d'interdire beurre d'arachide et arachides. Çà été beaucoup d'énergie, de sensibilisation, de découragement, de paperasses et de sueur parce que j'avais le devoir de protéger mon enfant et qu'aucune mesures n'était mis en place.

Croyez-moi, je me suis sentie bien souvent extrêment seule dans la masse majoritaire des parents d'enfants qui ne peuvent pas mourir en mangeant.

Mais çà, personne ne peut le comprendre à moins de l'avoir vécu.

Ce qui manque, c'est une empathie réelle face à ceux et celles qui souffrent d'allergies alimentaires sévères.

Quand j'entends; " Se plier à la minorité" cela me désole. J'ai entendu ce discours des centaines de fois. Peut-on changer de disque? Ici, on ne parle pas d'un simple caprice mais d'enfants comme les vôtre qui souffrent d'allergies pouvant conduire à la mort.

Je me surprends encore à répéter ce que j'ai répété des centaines de fois.

La belle Lurette a dit...

Il est certain ici que l'on ne peut trancher pour un camp ou pour l'autre dans ce cas. Par contre, il est certain aussi que le fait d'interdire un grand nombre d'aliments dans les boîtes à lunch des enfants, comme c'est le cas à l'école que fréquentent les enfants de Grande Dame, n'est pas non plus un simple inconvénient pour les parents. Il s'agit de nuire à l'équilibre des repas, surtout lorsque l'on parle d'une interdiction des produits laitiers, et à leur valeur nutritive. J'ai beaucoup d'imagination en ce qui concerne les lunchs, car je déteste manger tous les jours la même chose, par contre, je ne sais pas comment je vais réussir à me débrouiller pour concocter un lunch attrayant à mon fils qui rentre en maternelle avec toutes ces contraintes que vous annoncez sans que ce soit au détriment de sa santé. Il est primordial pour moi que ce repas soit sain et qu'il ai envie de le manger.

Il est indéniable que les enfants allergiques nécessitent un traitement particulier, mais il appert que cela est au détriment des autres enfants. Je ne crois pas que la solution soit dans le bannissement complet de tout aliments dangereux de leur vie, d'autant plus que la liste s'allonge sans cesse, mais la solution m'échappe bien sûr.

P.S. Je vote pour Grand Homme! (Blague bien entendu)

Grande-Dame a dit...

Nanou, vous semblez penser que ma position est de bannir toute restriction alimentaire sans égard à la sécurité des enfants allergiques. Est-ce ce le cas?

Il me semble avoir bien expliqué que ma désolation se situait au niveau de "l'impossibilité" de trouver un compromis comme celui de rassembler les enfants allergiques (ou d'autres solutions proposées par mes lecteurs) pour les protéger et éviter de restreindre à outrance les autres, cela à cause du spectre puissant des médias et du 'lobby" des parents "moi-moi-moi" comme dirait la Peste toujours prets à l'assaut.

Bannir des écoles les allergènes principaux (noix, arachides)? Fine. Le compromis est acceptable et sécuritaire.

Le reste cependant devient à mon avis de l'abus de contraintes.

Nanou La Terre a dit...

Chère Grande Dame,

je ne pense rien de tout cela. J'ai voulu apporter mon expérience personnelle et ouvrir sur un point dont personne n'avait encore parlé et qui me tenait à coeur.

Je constate aussi que dans tout, bien malheureusement, il y a de l'abus;interdire les lunchs chauds, pas de raisins secs ou de dattes sous prétexte que c'est trop sucré etc...

Si mon fils recommençait sa lère année, il ne pourrait pratiquement plus rien manger!

C'était déjà un cauchemar et un casse-tête épouvantable que la préparation de ses lunchs. Il était allergique à d'autres aliments aussi mais je composais avec çà.Je suivais les recommandations de l'association québécoise des allergies alimentaires. Voir leur site: AQAA

Ce que je déplore et constate à cause de ces abus c'est que le faussé entre parents d'enfants allergiques et les autres risque de s'étirer davantage et j'en suis bien peinée.

Bonne fin de journée Grande Dame!

Mme Prof a dit...

Je suis enseignante. Je faisais le principe du "dîner communautaire", mais à échelle "collation".
Tous les vendredis après-midi, un élève fournissait la collation pour tous les élèves de la classe. Il n'avait qu'à le faire 2 fois dans l'année. Les parents étaient au courant des allergies présentes dans la classe et mes élèves méga allergiques à tout avaient toujours une collation de secours, au cas où on n'était pas sûr-sûr...
Les élèves adoraient partager ainsi et les parents ne se plaignaient pas de n'avoir pas de collation à faire le vendredi...