jeudi, juin 12, 2008

La persécution

J'éprouve énormément de mal à discuter avec une personne qui se sent continuellement persécutée et qui me fait chaque fois le procès d'intention du siècle.

Une personne qui se sent continuellement dénigrée par ses pairs, qui cherche sans arrêt un sens mesquin aux paroles des autres, dont la méfiance et la susceptibilité constante empêchent l'autre de placer un mot et de faire progresser la discussion efficacement m'épuise. J'en sors vidée après quelques secondes à peine.

Une discussion qui durerait au maximum cinq minutes si elle était nourrie de coopération et d'objectivité de part et d'autre se termine en vingt, trente, cinquante minutes avec deux interlocuteurs frustrés et aucune solution au bout du compte.

La stérilité de ces pseudo-discussions m'irrite et me déçoit tant que j'ai du mal à comprendre comment j'ai pu être si tolérante durant tant d'années.

Je n'ai hélas plus la patience que je possédais jadis et je sais rapidement déceler à présent que tout investissement personnel de ma part (même par sincère gentillesse ou réelle compassion) finira ultérieurement par retomber sur moi en reproches.

Il est devenu fréquent que ma santé mentale et mes réserves d'énergie me dictent de raccrocher bêtement le combiné et de m'organiser toute seule plutôt que de tenter d'obtenir quoi que ce soit de satisfaisant à partir d'un terreau de communication aussi infertile.

9 commentaires:

Catherine Roy Photographie a dit...

Terrain connu! a éviter effectivement.
Pur perte de temps

Pur bonheur a dit...

Oui, à éviter!

Nanou La Terre a dit...

Grande Dame,

je trouve bien souvent tes propos remplis de sagesse, d'humilité face à toi-même et de clairvoyance.

En effet, quel épuisement mental car il faut l'admettre franchement; quelqu'un d'aussi imbus de lui-même et à ce point narcissique ne changera pas. Et comme dirait Kay; "Pure perte de temps", dans tous les sens du mot.

Terrain aussi connu pour moi. Et j'ajouterais que, quand on peut, à rayer de notre vie. Ce qui n'est pas toujours évident, ni même possible à 100%, dépendant des circonstances.

Prends soin de toi Grande Dame.

Nanou La Terre a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
La Mère Michèle a dit...

Sans parler de "grand age" il est toutefois un age de la vie où s'impose la gestion des énergies que l'on disperse en vain chaque jour, en pure perte, alors que l'on pourrait les mettre à profit pour vivre à fond ce qui est bon d'être vécu. Dans un remaniement de mes priorités, tout dernièrement, j'ai fait ce calcul. Je ne m'en porte que mieux.

Bien parlé !

Anonyme a dit...

C'est d'autant plus difficile quand cette personne est le père de nos enfants n'est-ce pas ? Pour les enfants, on fait des concessions qu'on ne ferais jamais pour personne d'autre...

Nathalie

Anonyme a dit...

oui grande Dame je sais de quoi tu parles mais tu l'exprimes tellement bien.
Le plus difficile c'est d'éviter une personne qui est de notre famille(soeur) et qui se sert de cela pour nous faire sentir coupable...
Avec le temps on apprend à savoir gérer..mais c'est long...
Elyse

Anonyme a dit...

Je suis épuisée juste à lire ton billet. J'ai un phénomène de ce genre dans ma vie et maintenant que ma fille est plus vieille, je la laisse négocier avec son père les changements de routine.

Peccadilles a dit...

Ah oui tu l'exprimes très bien... j'aurais eu très envie d'écrire ce billet-là aujourd'hui, avec les même mots et tout...