C'est aujourd'hui, à quelques jours de l'arrivée de nouveau bébé, que nous avons libéré le bureau de Thomas pour faire de la place pour les vêtements du/de la tout/e mini.
Que de souvenirs dans de simples chandails, des paires de jeans, des petites culottes dans lesquelles je vois encore ses fesses dodues ou encore dans la chemise carreautée qu'il portait à Noël et dans laquelle il était si parfaitement beau!
Des vêtements sont associés à des photos précises, des événements particuliers. Le chandail orange qu'il portait à son dernier Jour de l'An. Je le vois encore danser et taper des mains au rythme des accords de la guitare de mon oncle Paul. Le chandail kaki et beige de son dépouillement d'arbre de Noël au collège de ma belle-mère. Thomas accoté sur l'immense ballon jaune, langue sortie d'un peu d'embarras et de timidité et toupet trop long. Le chandail bleu-gris qu'il portait sur la photo où il lèche le batteur du gâteau au chocolat de l'anniversaire de sa marraine deux semaines et demi avant de nous quitter. Les pyjamas bleus qu'il portait dans mes rêves chaque fois qu'il me faisait le bonheur de venir m'y visiter après son décès.
Il y a pire, aussi. Pire, ce sont ces morceaux qui ne me disent absolument rien et pour lesquels mon homme m'assure que oui, lui se souvient avoir habillé son fils avec. Pour ma part: effacé de ma mémoire. Inévitablement, des souvenirs pâlissent et je dois malheureusement faire avec.
Cela m'attriste un peu mais en même temps, il fallait la faire, cette place pour bébé. Il y eut de tendres: "Oooh! Tu te souviens de ce morceau, il était si mignon dedans!", des sourires d'un amour parental immuable, des souvenirs communs profondément ancrés. Un beau moment pour se rappeler.
De minuscules pyjamas ont pris place dans les tiroirs propres et dégagés. Le bureau accueillera une nouvelle histoire vestimentaire.
Ça s'appelle peut-être tourner une page mais jamais pour nous les pages du dessous ne disparaitront réellement. Il y a de ces pages qui nous façonnent à un point tel que nous ne pourrions dissocier de ce que nous sommes l'effet qu'elles ont eu dans notre "construction personnelle". Ce sont de précieuses pages de référence.
9 commentaires:
Les souvenirs de ce genre durent très longtemps. Quand mon père était petit, sa soeur d'un an son ainée est décédée à l'âge de 6 ans. En avril, elle jouait dehors et son poids avait fait céder la glace et elle s'était noyée dans un profond fossé. J'en ai tellement entendu parlé et j'ai tellement senti le chagrin de mes grands-parents même longtemps après , que je pense encore à elle quelque fois. Et c'est arrivé en 1937.
Je peux t'assurer que le souvenir de Thomas traversera les générations, grâce à tes fils qui continuerons à parler de lui dans le futur.
N'empêche, ça dû être difficile pour vous de faire le ménage de ses vêtements...
Grande Dame...
D'énormes larmes coulent sur mes joues en lisant ton billet.
Des rêves? Non. Thomas vient te voir parce qu'il est vivant quelque part.C'est une certitude.
Les vêtements, bon sens...les tiroirs...Je sais à quel point ce moment, tu l'appréhendais, comme je l'aurais appréhendé aussi.
Courageuse Grande Dame que tu es...
J'aimerais faire quelque chose pour toi, en rapport avec ces vêtements, ils sont si précieux. Dis-moi, ce sera comme tu veux et je le ferai volontier, avec amour, pour Thomas et pour toi.
Bizous
Christiane xxx
Grande Dame, je revois encore Thomas dans sa petite voiture rouge et jaune qui scande ses "allo allo!" Images précieuse pour moi....
Le souvenir de ton petit homme est bien présent chez nous.
Rien n'a été brusqué, la place a seulement été faite pour le petit "muffin" que tu porte. Je vous admire grand homme et toi!
Je ne connaissais pas Thomas.
J'ai simplement 2 petits garçons de 4 ans 1/2 et 3 ans.
Je pleure en lisant ce billet : ce doit être si dur !
Quelle Grande Dame tu es.
Très amicalement, je te serre sur mon coeur.
Ouf, tu me fais monter les émotions, quelle grande étape du deuil que de tout ranger... derniers fragments de "tangible" vous rattachant à votre petit bout. Ça vous laisse le coeur grand ouvert pour accueillir votre petit bébé...
Lire tes textes qui parlent de ton fils disparu me transperce toujours le coeur, surtout que j'ai moi-même un beau Thomas dans la pièce d'à côté, deux ans et demi, plein de vie... je n'ose imaginer par où vous êtes passés!
Gros câlins, vous êtes courageux et toi, Grande Dame, merveilleuse de partager tout ça avec nous!
C'est très émouvant,je suis de l'avis de pur bonheur ce souvenir ne meurt pas.
C'est difficile de venir te lire en silence et de ne pas réagir ici. Je suis toujours très émue lorsque tu parles de Thomas. Je suis souvent seule devant mon ordi, à faire mes lectures de blogs. Et il fait sombre. C'est tard le soir.
J'ai fait des rangements de vêtements aujourd'hui. Juste pour passer de l'été à l'hiver. Lire que tu as rangé ceux de Thomas, pour préparer la chambre de bébé, ça me met une boule dans la gorge. J'ai déjà tellement de souvenirs qui s'enfuient en rangeant des vêtements d'été. Des vêtements qui seront trop petits dans un an. Pour mes enfants, qui dorment là, ce soir, dans les pièces au dessus de moi.
J'aimerais te dire tellement de choses réconfortantes. Mais c'est si souvent toi qui me redonne l'envie de vivre à travers tes mots. L'envie d'avancer.
Tu portes bien ton nom.
Je vous embrasse tous...
Moi aussi je pleure et je ne sais pas quoi dire. Le mélange de cette joie que crée la préparation d'une chambre pour un nouveau-né et de cette tristesse en faisant le ménage de ton ange, ouf! Ça me coupe le souffle au simple fait d'y penser.
Tu es si sage. Si brillante. Si sensible...
Si Grande. Belle Grande Dame!
Je t'embrasse.
(Oups! Une erreur s'est glissée. Je voulais écrire "en faisant le ménage des vêtements de ton ange". Désolée.)
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