lundi, mars 03, 2008

Aider

Il m'arrive, dans des moments où je me sens soit moche et inutile, soit débordante de joie et d'altruisme, d'espérer pouvoir aider quelqu'un là, sur-le-champ. Je roule en voiture et pense: "Ce serait bien de pouvoir avoir l'occasion d'aider quelqu'un aujourd'hui." Très égoïstement, uniquement pour le plaisir de me sentir utile.

Il se produit quelque chose d'incroyable (superstition??). Un jour, environ trente secondes après avoir pensé cela, je croisai sur la route une joggeuse qui m'envoya la main en tenant sur son nez un mouchoir. Je m'arrêtai, l'embarquai (je n'embarque jamais de "pouceux"). Elle avait le nez en sang et m'expliqua qu'elle s'entraînait pour un demi-marathon et ne comprenait pas pourquoi elle se mettait parfois à saigner du nez lors de ses entraînements. Toute la journée, je surfai sur le bonheur de m'être sentie utile gratuitement et spontanément!

Une autre fois, sur la route avec mon homme, un handicapé dans sa chaise roulante sur un trottoir enneigé. Halte mon amour! Nous nous arrêtons, aidons l'homme à dépasser le rond de glace sur lequel il était bloqué. Quel bonheur d'avoir des occasions de se sentir humainement bon!

Encore, cette autre fois où une jeune maman de la garderie rentrait péniblement de chez le dentiste avec sa petite fille. Elle venait de se faire enlever les dents de sagesse lorsque je la croisai à quelques km de chez elle. Un lift? Oooh, ouiiii!

Existe-t-il un bonheur plus enivrant que celui de se sentir utile simplement parce qu'on se trouve au bon endroit au bon moment?

5 commentaires:

Solange a dit...

On ressent souvent plus de plaisir à donner qu'à recevoir. Je fais du bénévolat dans une résidence pour personnes agées,et elles me comblent de beaucoup d'affections.

Le Voyou du Bayou a dit...

As-tu déjà écouté le film "L'auto-stoppeur"? C'était un maniaque qui faisait du pouce et qui décapitait les bons samaritaines. Achètes toi au moins une bonbonne de poivre de cayenne et neutralises les dès leur entrée dans la voiture pour ne pas prendre de chance...

Grande-Dame a dit...

Personnellement, je préfère traîner ma chain saw dans ma sacoche. Je trouve ça plus sécuritaire.

Pur bonheur a dit...

C'est vrai que c'est bon d'aider autrui.

Anonyme a dit...

Je trouve que ce billet est génial. Considérant l'immensité dans laquelle vous deviez baigner, cette journée-là. Considérant tous les sourires du monde qu'il vous aurait fallu recevoir pour, en contrepartie, arriver à trouver du sens quelque part... vous êtes de cette force qui a forgée les plus grandes. Les Grandes Dames.
J'ai pensé à vous le 2 au soir. Puis le 3 au matin. Et le 3 au soir. Puis hier. Et encore aujourd'hui. Ne trouvant rien à dire qui vaille vraiment, je suis revenue vous lire.
Plus grand bonheur que de vous lire, ça, il en existe peu. ;-)