lundi, janvier 28, 2008

Quelques bonnes raisons pour pleurer

(catalysées aux hormones)

-cette publicité d’Héma-Québec dans laquelle un homme parle de l’anémie très rare de son fils qui requiert des transfusions sanguines régulièrement;

-ce blocus imposé aux Palestiniens par les Israéliens : c’est d’une inhumanité que de priver un peuple de ses libertés en le barricadant ainsi sur un territoire restreint et sans ressources ;

-l’absence douloureuse de mon père;

-cette fatigue tenace;

-ce triste rêve de la nuit dernière dans lequel j’assistais à mes propres funérailles. J’étais exposée debout dans mon cercueil et mon corps était apparemment mort. Les yeux fermés, je voyais mes proches défiler devant moi (ils auraient au moins pu avoir l’air tristes!), je voulais leur hurler que je n’étais pas réellement morte, mais mon corps desséché refusait d’ouvrir la bouche. J’étais déjà thanatopraxiée! L’horreur! J’étais prisonnière de mon corps mort et ne pouvais plus communiquer avec ceux que j’aime pour leur manifester toute la vie et la volonté qui m’habitaient! Je rageais de n'avoir plus de corps pour honorer la Vie!

-la vie intimement liée à la mort. J’ai craint redevenir enceinte après la mort de Thomas car je savais que le retour de la Vie possédait le pouvoir de réactiver un Grand Chagrin. J’avais raison. Gestes tendres, habitudes, regards, moments de joie et moments douloureux : je pense intensément à mon Beau Canard;

-le tendre souvenir de mon père et moi qui pleurons ensemble lors de la remise des médailles du marathon aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2004. Quel magnifique moment! Contaminés par l’émotion pure et la fierté sur le visage de Stefano Baldini, nous pleurions comme des madones tandis que l’athlète fredonnait dignement son hymne national;



-la désolation de n’avoir pas un hymne national ayant déjà réussi à me faire pleurer;

-la profonde reconnaissance d’avoir des enfants merveilleux et en parfaite santé.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour Grande Dame,

Je vous lis depuis longtemps, sans commenter toutefois (j'ai appris à me taire... les blogues m'intimident même si je ne peux plus m'en passer). Je comprends quand vous parlez de la mort, de votre père surtout (mes parents sont morts à 9 jours d'intervalle il y aura 13 ans bientôt et j'étais toute jeune, 34 ans) mais je n'ai pas eu l'infinie douleur de perdre un enfant, et j'imagine que c'est la plus grande douleur du monde. J'ai deux belles grandes filles, 23 et 16 ans de pères différents et je crains tous les jours pour elles. Je suis une maman gaga! J'aurais tellement aimé avoir plus d'enfants, à défaut, j'ai cinq chats qui sont mes bébés avec mon nouveau conjoint depuis maintenant 7 ans.

Félicitations pour votre 7e grossesse, vous êtes courageuse! Vos rêves bizarres, il ne faut pas s'en faire, j'en fais moi aussi depuis quelque temps, je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que j'ai une grand-mère mal en point de ce temps-là (la seule qu'il me reste), ou bedon parce que chum et moi parlons d'adoption (c'est tout nouveau!!), même si notre couple va très bien, il me semble qu'il y a un manque. J'avoue que rien ne vaut que de s'occuper d'un bébé, moi en tout cas j'adore, qu'en pensez vous?

Bon je sais, malgré mon grand âge, ben bof, j'aimerais changer de routine et me retrouver me sentant utile, malgré les difficultés inhérentes à la chose.