mercredi, janvier 14, 2009

Limite nébuleuse

J'ai souvent du mal à déterminer où se situe la limite, pour mes enfants, entre "je te pousse et t'encourage à continuer même si tu te plains" et "je respecte ton rythme, ton manque de motivation et tes intérêts". Je fais référence dans ce billet à Tout-Doux qui n'aime plus pratiquer le karaté.

Durant les vacances, il a ramené plusieurs fois le sujet: il aimerait abandonner le karaté. Cela me laisse perplexe. Nous avions une entente et j'ai bien l'intention de la tenir mais sa tristesse face à la situation me rend triste. Il en est à son sixième kyu, je sais que la ceinture jaune n'est pas loin, je sais aussi qu'elle le remplira de fierté.

Ado, j'aimais jouer au football avec Mario, un copain voisin qui était aussi ceinture noire en karaté. Il n'avait que seize ans et me disait que souvent, il s'était découragé et avait voulu abandonner. Il m'avait dit être reconnaissant que sa mère ne l'ait jamais laissé faire. La persévérance de sa mère avait été la sienne par défaut et l'avait mené à l'obtention de sa ceinture noire. D'autres jeunes seront en colère après leurs parents qui les ont contraints au piano, au hockey, à la natation mais c'est surtout à Mario et à sa persévérance que je pense.

J'ai proposé une autre activité à mon fils en remplacement du karaté. Il a proposé le soccer. Or, le soccer n'est pas envisageable pour nous.

Où tracer la ligne entre les envies des enfants et la nécessité de les pousser à persévérer dans la vie?

7 commentaires:

Anonyme a dit...

j'avoue que j'ai la même difficulté...

J'essaie de leur apprendre malgré leur jeune âge que s'ils manifestent le désir de faire une activité, ils doivent la faire jusqu'au bout. Si l'année suivante (ou la session) ils n'en ont plus envie, ben on ravisera, mais pour l'heure ils doivent au moins terminer ce qu'ils ont commencé.

J'ai pas encore été confronté à une grosse résistance... je ne sais trop comment je réagirais en fait.

par contre, j'aurais aimé que mes parents me poussent un peu plus lorsqu'il a été le temps plutôt que de me laisser abandonner.

Anonyme a dit...

Il n'aime pas le karaté pour quelle raison? Est-ce pour lui une source d'échec, le professeur les dévalorise-t-ils? Si ce n'est pas le cas, j'imagine qu'il ne voit plus le but du karaté. Peut-être qu'il s'imaginait faire des combats, briser des planches, faire des trucs spectaculaires... et il ne fait que des mouvements dans les airs... Dans ce dernier cas, ça vaut la peine de persévérer. Car peu importe l'activité qu'il choisira, il ne sera pas le meilleur,ni ne saura tout faire en commençant... et plus on vieillit, plus les autres ont de l'avance!

Grande-Dame a dit...

Mme Cornue, nous avons la même philosophie. Les enfants gagnent à être poussés. C'est ce qu'ont fait les parents de Gregory Charles et comme il doit leur être reconnaissants aujourd'hui!

Smarties, il se trouve nul, sent l'humiliation devant tous ceux qui sont meilleurs que lui. Il a un brin de fierté mon Loulou. Il craint de ne pas réussir ses katas.

Ceci étant dit, je viens de penser que j'ai une copine ceinture noire en karaté qui pourrait peut-être lui offrir un petit "refresh" avant l'examen. Ça le rassurerait peut-être...

Anonyme a dit...

S'il abandonne parce qu'il a peur et que vous le laissez démissionner, vous validerez qu'il a raison d'avoir peur, qu'il n'est pas assez bon et qu'on doit fuir l'échec...
Peut-être lui proposer d'arrêter après la session, si c'est toujours ce qu'il désire? Mais d'expérience, il est rare qu'un prof de karaté ne récompense pas un jeune élève qui se force en lui donnant sa ceinture jaune...
Bonne chance!

Nanou La Terre a dit...

Mon fils a fait 2 ans de karaté. Au milieu de sa 2e année, il voulait abandonner. Je n'étais pas d'accord car il était sur le point d'obtenir une autre ceinture et que je trouve important de terminer ce dans quoi on s'est engagé. Je savais aussi qu'il en serait fier. Il était convenu que si son désir d'arrêter était toujours présent en septembre, je respecterais.

Il a terminé sa session, obtenu sa ceinture et en bonus, mérité une médaille dans une petite compétition régionale.Il était fier de lui.

Il n'a plus jamais fait de karaté mais 7 ans de soccer, une année de basketball, du kinball, de l'auto-défense et un cours de gardien averti.

Il se plaignait de ne jamais compter de buts au soccer mais je lui disais que le plus important c'est de faire son possible et d'avoir du plaisir.

Lui faire comprendre ce qu'est l'engagement sans tomber dans l'excès de la performance. Ce qui est important c'est le plaisir à le faire.

Grande-Dame a dit...

Nous avons parlé, tenté de décortiqué la situation. Il était prêt à me rendre son DS (l'objet de l'entente) pour deux mois afin d'éviter de poursuivre le karaté.

J'ai entendu que ça ne l'animait vraiment pas. Il a dû choisir une autre activité et c'est hier soir qu'il a commencé la natation. Il était satisfait en rentrant. J'espère que ça continuera ainsi.

Une femme libre a dit...

Je l'aime cet enfant-là, il sait ce qu'il aime et ce qu'il n'aime pas. Le karaté, il a essayé de bonne foi, il n'a pas aimé et préfère la natation. C'est super. On devient parfois adulte sans savoir vraiment ce qui nous branche ou pas et c'est souvent à force de ne pas s'écouter. Lui, il sait.

Et ne me dites pas que la natation est plus facile que le karaté. J'ai pris des cours l'année passée et j'ai trouvé ça horriblement difficile. Bonne idée d'apprendre à bien nager jeune!