dimanche, janvier 11, 2009

Les funérailles

Je ne peux que réitérer à quel point je suis fière de mes garçons. De Fils Aîné particulièrement, cette fois, qui a osé faire il y a quelques jours un téléphone pour demander de porter le cercueil de sa marraine. Il l'avait déjà fait si dignement il y a treize mois aux funérailles de mon père, je crois qu'il a compris la symbolique du geste.

Si son oncle a d'abord refusé que quiconque ne le porte de crainte qu'on ne l'échappe, il a finit par changer d'idée lorsque son propre fils a manifesté le désir de porter le corps de sa tendre maman.

Je dois vous avouer à quel point j'ai eu le coeur remué devant celui ravagé de ce beau grand Simon de dix-sept ans auprès de sa mère qu'il aimait tant. La dernière fois que j'avais vu les neveux du père de mes quatre grands, c'était avant notre séparation il y a près de six ans. Des jeunes adolescents qu'ils étaient, ils sont maintenant devenus de forts beaux jeunes hommes avec les mêmes traits de personnalité qu'à l'époque où je faisais aussi partie de cette famille.

L'image du beau Simon si affectueux penché au-dessus de sa mère à lui murmurer des confidences à emporter avec elle ne me quitte pas. Simon le bienveillant qui embrasse doucement son front, lui caresse le bras. Simon le sensible plein d'humanité qui confie, ému, à un proche que sa mère a de beaux cheveux... C'est vrai, mon ex belle-soeur avait des cheveux magniquement soyeux.

Et le grand Jonathan, aussi impassible en apparence à dix-neuf qu'il ne l'était enfant. Il est comme elle, que me disait ma belle-soeur: lui, il vit tout par en-dedans. De l'extérieur, un marbre que les yeux trahissent quelquefois. Pas par des larmes mais par la fuite du regard impassible qui souhaite le demeurer. On sait bien que derrière son inacessibilité, il y a la souffrance. Les douleurs liées aux séparations mère-enfant me fouettent toujours brutalement.

Au retour du premier soir de salon funéraire, Fils Aîné et moi avons convenu que nous irions l'habiller convenablement pour le service. Ce fut chose faite et je vous assure que mon grand garçon de 14 ans, dans un complet, c'est quelque chose! Il fallait voir sa fierté d'être si élégant pour le dernier au revoir à sa marraine.

Retour au quotidien pour les membres de la famille proche. Le pied dans la réalité, c'est là que le vide fesse.

Plus je suis confrontée à la mort, plus il me tarde de publier.

7 commentaires:

Anonyme a dit...

S'oublier pour simplement regarder, sentir et prendre avec soi la souffrance des autres, voilà comment je t'ai perçue à travers l'écrit de ce billet touchant.

Christiane xxx

grenouille verte a dit...

Quel courage ça prends pour écrire un billet comme celui -ci......je rends hommage à ton courage aujourd'hui et à ton support continuel pour tes fils .....ils ont de la chance de t'avoir !! xxx

Anonyme a dit...

Ils ont vraiment de la chance d'avoir une maman si exceptionnelle que toi.

Ton billet m'a beaucoup touchée.

Matty xxx

Anonyme a dit...

Tu es toujours égale à toi même Grande Dame. Quelle tendresse on ressent ici
xx

MIKA

Anonyme a dit...

Depuis plusieurs mois déjà qu'à tous les jours je vient voir si un nouveau texte est apparu. Toujours vos réflexions viennent me chercher.

Je n'ai jamais fait de commentaires car je ne trouvrais rien à ajouter d'autre. Votre plume parfois m'apaise, me boulverse, me chamboule ou m'apporte du bonheur... Bref, vous ne me laissez jamais indifférente.

Je voulais simplement vous dire que mes meilleures pensées vous accompagnent...

Caroline

¤Enidan¤ a dit...

Toutes mes sympathies Grande Dame... à toi, à ta famille et à ton fils aîné... !!!

Bon courage !!

Grande-Dame a dit...

Caroline, heureuse que vous sortiez de l'ombre. Merci pour votre commentaire si gentil et bienvenue!

Je me sens un brin imposteure de recevoir vos sympathies. Je les transmets donc à mes fils ainsi qu'à leur père. Si j'ai déjà fait partie de la famille, je ne suis maintenant qu'un ex membre, pas moins sincère néanmoins.