mardi, octobre 28, 2008

Hybridité

Je suis plutôt touchée depuis l'arrivée de Béatrice de l'empathie de Frédéric à son égard. Au moindre pleur, il se montre réconfortant: "Ça va Béatisss, ça vaaa.", "Qu'est-ce qu'il y a petite chouette, tu veux du bon lait?", les bons mots étant souvent accompagnés de gestes tendres.

En voiture, si Bébé Fille annonce un cri imminent par ses grimaces de nouveau-né, il étire le bras, lui caresse la joue: "Qu'est-ce tu racontes là, Béatisss, hein? Ça va petite toupinette, ça vaaaa" et il conclut en s'adressant à moi: "Elle est beeeelle Béatisss, elle est beeeelle ma petite soeur!"

Si sa gentillesse de grand frère arrive presque à compenser pour sa réaction de petit frère mesquin, entêté et provocateur, j'avoue avoir été pour le moins étonnée ce matin de l'hybridité de son attitude.

Alors que Béatrice se tortillait de malaise avant son appel de détresse, c'est tout aimant qu'il s'exclama: "Ca-po-te pas Béatisss!".

L'art de ne pas conjuguer verbal et le non-verbal ou d'opposer le contenu au contenant.

lundi, octobre 27, 2008

Trop-plein

Frédéric, devant sa petite soeur qui régurgite: "Oh maman! Elle a débordé!"

dimanche, octobre 26, 2008

Les adverbes

J'en abuse. Cela demande une réflexion plus approfondie et des métaphores plus fortes, plus auto-suffisantes d'écrire sans adverbes. C'est si facile de donner le bon ton et la bonne image avec un adverbe.

Je révise et me creuse la tête pour en éliminer le plus possible.

Peaufiner. Encore.

La déco

Les pièces de ma maison n'ont rien à voir avec les pages des revues de décoration. Je n'ai pas de talent particulier en design et même si j'en possédais, le bordel ici a tellement de longues tentacules que l'harmonie d'ensemble ne ferait pas long feu. Et puis nous avons une petite maison, donc pas d'espace pour les acessoires décoratifs jolis mais superflus.

Je vous mets donc une photo du mur de briques sur lequel nous travaillons depuis plusieurs jours avant que le chaos ne s'installe dans notre nouveau salon (les rénos achèvent, nous en sommes à la finition).



C'est mon deuxième mur de briques en faux-fini et je le trouve très réussi malgré toutes les misères que nous avons rencontrées. Alors dites-moi, vous le confondriez avec un vrai au premier coup d'oeil?

vendredi, octobre 24, 2008

La courbe d'étonnement

J'ai accouché il y a un mois et ma courbe d'émotion et de surprise devant l'anatomie féminine dévoilée par le lange n'a toujours pas diminué.

Je finirai sans doute par en revenir un jour.

mercredi, octobre 22, 2008

Addicted



Je l'aiiiime!!!!

Mnémoniques

Je ne pourrais fonctionner sans listes. Trop de choses à penser.

Il y a les Post-it électroniques sur mon écran d'ordi pour noter les obligations du moyen terme et les numéros de téléphones que je n'ai pas le temps de copier dans mon carnet ou mon cellulaire, les notes (genre recettes) que je colle dans des brouillons de courriers électroniques (par paresse, parce que c'est plus rapide que de classifier dans Word), les listes de tâches de la journée sur une feuille de papier sur mon bureau de travail, les listes de courriels à répondre, de téléphones à faire, de rendez-vous à prendre, la liste des billets que je veux prendre le temps de rédiger, la pile de courrier à remplir et poster, les feuilles à remplir, signer et retourner à l'école (celles-là dispersées entre mon bureau de travail, celui de Grand-Homme, le comptoir de cuisine, la table, le bureau de la cuisine et le fond des sacs d'école).

Il y a aussi le calendrier non-permanent sur le frigo pour les rendez-vous, les cours des enfants, les sorties et le tableau sur le mur de l'entrée pour noter les remarques que je ne veux pas oublier de faire aux enfants, le babillard de mon bureau pour afficher les horaires de chacun, la liste de livres que j'ai lus dans l'année et celle de ceux que je souhaite lire.

Sur le frigo également, de nombreuses feuilles de pointage pour le système d'émulation des enfants. Plusieurs fois par jour, penser rajouter ou enlever des points pour les tâches et l'attitude de ma marmaille. En tout temps, mon cerveau observe, emmagasine, pense, analyse et sélectionne ce qui mérite de se retrouver sur cette liste ou pas. Nombre de fois par jour depuis trois ans et demi, les garçons vont y surveiller leur pointage et s'assurer que je n'ai rien oublié de leurs bons coups (et bien sûr s'assurer que j'ai pensé retirer des points pour les mauvais coups de leurs frères).

J'aime les listes. J'ai besoin de listes. C'est toujours un plaisir de rayer quelque chose d'accompli sur une liste. Il m'arrive même de rajouter sur la feuille une tâche que je viens d'accomplir et qui n'y figurait pas pour le simple plaisir de faire subsister une trace papier de mon accomplissement.

Malgré tous mes mnémoniques cependant, j'ai trouvé le moyen d'oublier deux rendez-vous la semaine dernière. Une faille dans mon système (dommage, il était charmant ce dermato).

mardi, octobre 21, 2008

L'absurde de l'homme

Pataugeant encore dans l'idée de faire un voyage avec les enfants, je mentionne à mon homme qu'il faudrait bien faire une demande de passeport pour Béatrice afin d'être prêts le jour où ma volonté de partir aura le dessus sur mes hésitations.

Mon homme ne manque pas de me souligner le ridicule de faire une demande de passeport pour un nouveau-né qui ne se ressemblera déjà plus sur sa photo quelques semaines après l'émission du document officiel.

Voilà que je m'indigne en évoquant la nécessité de protéger du traffic d'enfants ces petits êtres vulnérables puis lui demande quel autre moyen nous aurions pour identifer aux douanes ces victimes potentielles: "À la place d'une photo, tu préférerais leurs empreintes digitales, peut-être?"

"Pourquoi pas leurs empreintes dentaires?" de répondre le grand comique.

lundi, octobre 20, 2008

200$

J'estime à minimalement 200$ l'argent perdu chaque année pour tous ces trucs/vêtements/bricoles achetés qui auraient mérité être retournés au magasin parce que trop petit, trop grand, pas la bonne pièce, etc.

Pourtant, faute de négligence et/ou facture égarée et/ou pas le temps et/ou horreur des magasins, on finit par se départir de l'achat inutile en ne se faisant jamais rembourser.

Quel gaspillage! Dire qu'avec cet argent, on pourrait se payer un repas de rois dans un excellent resto!

vendredi, octobre 17, 2008

Les attentes

J'aime réussir à m'affranchir de mes attentes. Sans attentes, je suis libre. Sans attentes, je suis zen, équilibrée, dégagée.

Il faut un long travail sur soi pour cesser d'attendre.

Une personne que j'aime énormément m'a rayée de ses affections privilégiées il y a quelques années. Sans raison apparente. Notre sincère affection mutuelle avait toujours transpiré de nous deux. Dans la lueur de nos yeux, dans nos étreintes, dans nos sourires, dans nos mots, dans nos joyeuses polkas et même dans nos silences: la parfaite complicité. Cette personne de trente-cinq ans mon aînée représentait pour moi un pilier de sagesse, une référence affective, la gentillesse incarnée.

Je n'ai jamais reçu d'explication sur cette nouvelle amertume plus si nouvelle que ça depuis maintenant six ans. Comme ont été pénibles mes questionnements pour tenter d'identifier ma faute!

Ma longue lettre implorant des mots pour comprendre n'y a rien changé. Les circonstances familiales dans lesquelles nous nous voyons non plus. Sa courtoisie à mon égard ne réussit pas à bien camoufler la distance qu'elle impose entre nous. La froideur et l'indifférence qui se dégagent de nos échanges me blessent au plus au point, doublement parce que je ne comprends pas. Je suis punie mais ignore mon tort. Je ne peux trouver comme explication à cette attitude qu'un mensonge raconté à mon égard.

Il y a quelques mois, j'ai cru que ça y était, que j'étais enfin libérée de mes attentes. Que je pouvais faire mon deuil d'une relation précieuse même sans avoir obtenu d'explication. Que j'avais assez attendu, que d'espérer davantage ne faisait que me torturer inutilement.

J'ai fait erreur. J'ai réussi mon deuil rationnel mais pas mon deuil émotif. Merde. J'attends toujours.

jeudi, octobre 16, 2008

Tadam!!!

J'en possède un "piano" mais ne sais utiliser que la clé de sol. Pour pouvoir suivre des cours à l'École des arts de la veillée, il en faut absolument un diatonique.

Au début de l'été, j'en ai cherché un, ai visité plusieurs magasins d'instruments de musique, consulté des spécialistes en accordéons, zieuté les petites annonces. Puis, j'ai mis tout ça de côté. Je ne pouvais prendre de cours dans l'immédiat de toute façon. Et puis nous avons défoncé notre budget avec les rénovations et un accordéon, ça coûte cher! J'ai donc décidé de patienter un peu.

Puis...puis...puis...Il y a quelques jours, il y eut mon anniversaire... Et la femme de mon père qui ne se pouvait tellement plus d'attendre que je déballe son cadeau qu'elle me l'a offert à l'avance...

Et...



Eeeh oui! Elle l'a déniché usagé et il fonctionne parfaitement. Ne me reste qu'à apprendre à en jouer maintenant (si seulement j'avais hérité de l'oreille de mon père!)!

mercredi, octobre 15, 2008

La bise passive

Je me questionne depuis longtemps sur les motivations des adeptes de la bise passive.

Par la bise passive, j'entends le pseudo-baiser de certains lorsque spontanément on les embrasse.

Je ne comprends pas pourquoi certaines personnes ne font que tendre la joue lorsqu'elles sont embrassées. Est-ce du dédain? Du désintérêt? De la crainte d'attraper une quelconque maladie? Du malaise? Un sentiment d'envahissement physique? Pourquoi cette non-réciprocité? Préfèreraient-elles une simple poignée de main?

Les bises passives me rendent mal à l'aise parce que je ne les comprends pas. Lorsque j'embrasse en tendant la joue du même coup et constate que la bise est unidirectionnelle, je fais de mon mieux pour ne pas offrir le baiser sur l'autre joue de façon à créer la bise la plus ridicule qui soit: celle d'un artificiel et insensé frottement de joue.

L'avenir

Eh non, pas l'intention de vous étaler ma déception de voir cet énergumène conservateur réélu pour plusieurs années à la tête du Canada.

Je veux plutôt vous parler de mon bonheur de voir mes enfants s'enligner tranquillement pour leur avenir.

Un de mes plaisirs de mère est de m'étonner devant la diversité des personnalités de mes enfants et de leurs mille possibilités. Évidemment, plus ils vieillissent, plus leurs goûts et leurs talents s'affinent, plus ils me surprennent, plus ils deviennent exceptionnels par leur unicité à mes yeux.

J'ignore ce que deviendront mes enfants mais s'ils sont heureux dans la vie, je serai une mère comblée de les voir rayonner même dans le plus tranquille des bonheurs.

Fils Aîné a pensé devenir graphiste, bédéiste, architecte, enseignant, policier. La semaine dernière, il est revenu enthousiaste de l'école. C'est que dans son cours de PPO (projet personnel d'orientation), un métier semblait tout indiqué pour lui: il aimerait aller étudier à Rimouski en génie du bois. Bien sûr, il peut encore changer d'idée mais de le voir dans le concret évaluer ses forces et ses intérêts d'une façon suffisamment précise pour pouvoir envisager une ville et un cégep en particulier, ça m'a fait tout drôle, comme si cela me faisait réaliser la proximité de l'envolée. C'est tellement émouvant!

Grand-Charme rêve de devenir comédien ou humoriste. Il vient de débuter sa quatrième année de théâtre, possède beaucoup de talent et d'aisance mais aussi beaucoup de timidité. Il réclame depuis plusieurs années que je l'inscrive dans une agence pour jouer dans des publicités.

Depuis deux jours, nous lui donnons la réplique pour une audition qui avait lieu ce soir. Nous saurons d'ici peu s'il est accepté dans le programme de comédie musicale au secondaire l'an prochain. Je l'écoutais pratiquer avec coeur et conviction Le blues du businessman sous le coaching de Grand-Homme et j'en avais les larmes aux yeux d'émotion (bon d'accord, c'est pas difficile avec moi, je braille aux spectacles de musique de fin d'année à l'école au milieu de tous ces parents qui sourient plutôt de fierté). Il chante si juste, est tellement débordant de passion et de potentiel mon Grand-Charme! J'espère que sa timidité ne lui aura pas trop nui: sur 70 candidatures, ils en conservent moins de la moitié...

Quant à Tout-Doux, il a déjà parlé de se trouver un travail facile qui n'exige pas beaucoup d'études. Puis il s'est ravisé: policier, peut-être. On verra. Avec la vie devant soi...

Pour mon Coco, un emploi rafraîchissant en vue: il rêve de devenir vendeur de crème glacée...

mardi, octobre 14, 2008

Le conseiller conjugal

Dans les bras de mon homme tandis que les garçons fouillent dans les sacs d'épicerie éparpillés sur le plancher de l'entrée, je lui rappelle notre volonté de prendre des cours de danse (nous avions bcp aimé la valse viennoise il y a quatre ans).

Il me demande quel type de danse.

-Je sais pas, tango argentin, danse sociale...

Mon amoureux simule quelques pas de tango en m'entraînant avec lui.

Tout-Doux lâche les sacs d'épicerie et s'improvise conseiller conjugal: "Maman, tu sais ce que vous devriez faire Grand-Homme et toi?"

- ??

- Quand on va chez papa la fin de semaine, vous devriez en profiter pour vous gâter un peu.

- ...

- Par exemple, aller à vos cours de danse...

- ...

- ...Aller vous promener tous les deux...

- Hm-hm....

- ...vous payer une gâterie comme manger au restaurant en amoureux...

- Mmmmm!

- Puis, en rentrant à la maison vous pourriez continuer vos gâteries dans le lit... (petit sourire gêné)

- !!!!!!

(Il a neuf ans cet enfant??)

Citrouilles



Les champs de citrouilles font toujours de jolies photos. J'adore le orange automnal! Nous avons profité de la superbe journée de dimanche pour joindre une séance à la cueillette.

Ceux et celles qui ont une famille nombreuse savent à quel point cela représente un défi d'obtenir une photo de tous les membres qui regardent l'objectif sans faire de niaiseries. Nous avons demandé à un homme de prendre la famille en photo. Il a réussi l'exploit de prendre un cliché pareil...mais a exclu Grand-Charme du reste de la famille. Dommage! Sur celle-ci, ne manque que mon bel amoureux!

Savons ylang ylang et miel


Mes petits derniers! Remarquez mes nouveaux moules médiévaux. Observez également le "ylang yland and honey blossom" que j'ai "réussi" à faire malgré moi!

lundi, octobre 13, 2008

Comment intéresser son ado aux rénos?

Comment intéresser son adolescent qui peste depuis le début de l'été contre les rénovations du sous-sol et les désagréments qui en découlent?

C'est simple: en discutant tout bonnement avec votre homme, faites allusion à l'érection d'un mur de la salle de bain.

Tout ouïe deviendra le jeune homme.

(Vous pourrez ensuite vous amuser à débuter vos phrases par LE mot digne d'intérêt lorsque vous vous adressez à lui. Vous serez assurée d'avoir toute son attention).

Réussi!

Réussi mon défi de garder l'ordi éteint durant toute la longue fin de semaine. Ça a l'air de rien mais pour moi qui suis dépendante, c'est un exploit. Je suis très fière de moi!

vendredi, octobre 10, 2008

Adieu à la peau de fesse

Adieu à la peau douce des joues de votre fils de neuf ans que vous vous dites lorsqu'il vous apprend qu'il se fait la barbe depuis maintenant quatre matins. À l'annonce, vous redoutez flatter son visage de crainte que déjà le poil piquant n'ait eu le temps de pousser.

Vous soupirez, lui expliquez qu'à neuf ans, on ne se rase pas encore, qu'on est trop jeune et que ça fera pousser la barbe plus vite. "Comme papa, comme Grand-Homme, comme Fils Aîné." spécifiez-vous inutilement.

-Je sais, c'est pour ça que je le fais! vous répond-il les yeux oscillant entre l'espoir et la culpabilité.

-Tu le sais et tu le fais quand même?

Haussement d'épaule et honnêteté timide: "Oui."

Vous remontez la jambe de votre pantalon et lui faites flatter votre jambe en guise de dissuasif: "C'est ça que tu veux?"

Vos yeux réprobateurs attendent une réponse.

-Je le ferai plus, d'abord!

Un petit rictus désolé se dessine sur le minois coupable.

Vous soupirez. C'est que dire adieu à ses joues en peau de fesse, ça ne vous dit pas maintenant.

jeudi, octobre 09, 2008

Insulte en gestation

Discussion sur l'acné durant le souper. Grand-Homme lance une vacherie à Fils Aîné (ces deux-là se bitchent continuellement).

Je regarde mon homme avec de gros yeux: "Ça c'est vraiment chien! Quand on est ado, on n'a pas besoin d'entendre ce genre de méchanceté!"

Je lui parle de deux filles acnéiques au primaire: l'une se faisait appeler "pizza" et l'autre portait le surnom d'"ordinateur". Très blessant.

-Maman, quand je vais être grand, si jamais quelqu'un m'emmerde à l'école et qu'il fait de l'acné, tu sais comment je vais l'appeler? me demande Tout-Doux.

-Non...

-Moi non plus. J'ai pas encore trouvé...

On attend, donc.

Une aberration du système de santé

Plus moyen d'obtenir un rendez-vous chez notre pédiatre en lui téléphonant simplement après la naissance d'un nouvel enfant.

Trop de demandes, apparemment.

Comment faire alors? Pour obtenir un rendez-vous, il faut consulter un généraliste ou le médecin accoucheur (évidemment, on ne reconnait pas les compétences de la sage-femme pour référer en pédiatrie) et obtenir de lui une requête. Le médecin seulement pourra signer ladite requête pour la spécialité de la pédiatrie.

On s'attend à quoi? Que cette façon de procéder conduise à un élagage naturel des parents qui ne souhaitent pas réellement faire suivre leur enfant par un pédiatre?

Il me semble plutôt qu'on ne fasse qu'engorger davantage le système puisque pour obtenir un seul rendez-vous on doive s'en taper un supplémentaire (donc engendrer des coûts inutiles au système de santé et des délais supplémentaires pour ceux qui ont de raisons valables de devoir consulter un médecin).

Qu'on doive obtenir une référence pour certaines spécialités, d'accord, ça peut permettre de mieux orienter les gens vers le bon service mais dans ce cas on se parle de devoir obtenir une requête spéciale pour pouvoir être référé à un pédiatre (qui suit déjà nos autres enfants depuis une dizaine d'années) pour un suivi normal. Ridicule.

Je suis déçue de la perte de temps, d'argent et d'énergie occasionnés par les niaiseries bureaucratiques de notre système.

mercredi, octobre 08, 2008

Une journée de milieu de semaine pour un doux garçon

Il y a neuf ans, je venais de mettre au monde le troisième de mes enfants, mon Tout-Doux, mon stoïque en apparence mais combien sensible garçon.

Celui-là, je l'ai pris sous mon aile d'une façon particulière. Parce que j'ai craint de le perdre jusqu'à la toute fin de ma grossesse, parce que son hospitalisation aux soins intensifs durant sa première semaine de vie m'a rendue folle, parce qu'il était différent dans sa façon d'être introverti, parce qu'il ne s'intégrait pas naturellement à la complicité des deux grands, parce qu'il semblait/semble parfois vivre dans son univers propre, parce qu'il me fait parfois des confidences d'une étonnante lucidité, j'ai protégé sa vulnérabilité.

Vous vous souvenez peut-être de cet épisode il y a quelques mois avec lui. Il a fait beaucoup de chemin depuis.

Je n'ai pas retourné le jeu au magasin. Je l'ai plutôt conservé le temps de réfléchir. Bien entendu, Tout-Doux a travaillé fort pour me convaincre de le garder et a voulu me démontrer qu'il le méritait et savait se montrer fort et responsable.

Il s'est mis à être proactif pour l'exécution de ses tâches dans la maison (alors qu'il m'avait toujours fallu avec lui répéter et répéter). Son lapin, qui jusque là manquait souvent d'eau fraîche et de nourriture, s'est vu enfin presque toujours abreuvé et repu. Le bordel de sa chambre est mieux contrôlé, il offre naturellement son aide à son jeune frère pour ses devoirs, est plus ouvert aux autres, rapporte moins.

Ces remarquables améliorations lui ont valu des épisodes de permission de DS qu'il apprécie beaucoup.

J'ignore si sa motivation ne vient que de la possibilité de me démontrer qu'il sait faire preuve de volonté mais chose certaine, il m'impressionne. Son attitude a changé pour le mieux et il vit moins en fonction des attentes de ses frères (un grand soulagement pour moi...j'espère que ça continuera!). Rien n'est encore parfait mais il est sur la bonne voie.

Il a commencé ses cours de karaté à la rentrée et en est si fier qu'il dort avec son karatégi et l'enfile parfois en soirée pour le simple plaisir. Le soir, il pratique ses katas sur son lit avec une rigueur qui m'impressionne. Il a même demandé à Grand-Homme de l'inscrire dans les scouts (hm...)!

Je suis ébahie par l'esprit mathématique de cet enfant. Il a compris lui-même le principe des multiplications à partir de la logique des additions. En classe, ils n'ont pas commencé à les étudier et cela chatouille l'orgueil de Grand-Charme que son jeune frère sache répondre plus vite que lui aux tables alors que lui est en 6e. Idem pour le français: il sait naturellement écrire beaucoup de mots qu'il ne connait pas.

Je découvre chez mon enfant une volonté que je ne lui connaissais pas. C'est toujours agréable de découvrir des forces intérieures chez nos marmots. Je suis très fière du jeune garçon qu'est mon Loulou-Frisou.

Pour son anniversaire (outre la moitié de la section des jouets du catalogue Sears qu'il a encerclés), il a demandé une meringue. Au réveil de Frédéric, nous la décorerons avec de la crème fouettée et des fraises.

Bonne fête mon beau Tout-Doux! Je souhaite du même coup un très heureux anniversaire à la très attachante Anne-Lise!

mardi, octobre 07, 2008

Dûperie

Z'avez vu cette horrible pub électorale de monsieur Harper tout sourire (forcé) et de son Parti Conservateur? Les poteaux du boulevard Saint-Martin sont placardés de son visage anormalement souriant, c'en est incongru quand on est habitué à son air froid, impassible, trop calme et en contrôle.

Opération charme à plein nez. Ce type me fait frissonner par ses idées de droite-à-la-Bush, ses convictions rétrogrades, sa façon de faire l'autruche avec les questions sociales et environnementales.

J'ai bien du mal à comprendre et envisager que l'on puisse éventuellement lui (ré)accorder les rênes canadiennes. Plus que quelque autre politicien, il me fait peur.

Octobre

N'est-ce pas que le début octobre inspire? La nature, l'air frais, le marché plein de légumes colorés, le rythme de la rentrée bien installé et celui de l'arrivée de Bébé en voie de l'être, le plaisir d'avoir mon homme en congé parental qui ne me tape pas encore sur les nerfs.

Octobre donne envie de cuisiner, d'aller voir des spectacles, de prendre un nouveau cours à l'université, de faire des activités avec mes enfants, de me remettre en forme, d'apprendre des trucs nouveaux, de jouir de tout renouveau possible.

Me suis remise à la révision de mon livre, ai l'impression d'avoir repris un air d'aller. Le recul imposé par la pause forcée de cet été a fait du bien à mon inspiration, finalement.

Plaisir

Réviser calmement au café son manuscrit auprès de son homme qui révise son matériel pédagogique, de son Bébé Fille accroché au sein et de son bonhomme de trois ans qui s'amuse avec ses petites voitures à ses côtés entre deux tranches de social.

Faire pleurer sa blonde en quatre étapes faciles

1- Chantonner avec légèreté et désinvolture la chanson-thème de Love Story -un vieux film d'amour que vous ne connaissez pas- en faisant la lessive.

2- Devant le commentaire de votre amoureuse disant que c'était le film préféré de son père, faire une recherche sur You Tube sur le sujet et la laisser regarder le résultat par-dessus votre épaule.

3- Laisser l'extrait vidéo faire son oeuvre; votre amoureuse entendra dans sa tête son père s'extasier devant la divine beauté d'Ali McGraw et se remémorera avoir pleuré avec lui en regardant ce film.

4- Endurer ensuite l'amoureuse nostalgique pour une partie de l'avant-midi.

samedi, octobre 04, 2008

Le célibat forcé

C'est amusé et l'ego flatté que Fils Aîné m'a rapporté avoir décliné dans une de ses classes l'invitation d'une jeune fille à sortir avec elle.

-Elle n'était pas trop déçue? que je lui ai demandé.

La jeune fille l'était, certes, mais lui a surtout avoué sa désolation de devoir demeurer célibataire. Selon ses dires, elle se cherchait un chum pour se débarasser de son indésirable statut de célibat, non parce qu'elle était amoureuse.

C'est triste je trouve.

vendredi, octobre 03, 2008

Le rêve de Béatrice

Je vous parle quelquefois de mes rêves. Il se passe dans mes rêves des indices parfois prémonitoires. Ce fut le cas avant de commencer à fréquenter Grand-Homme, avant la mort de Thomas, après celle-ci (des rêves où le contact avec son âme était tellement tangible que cela m'a beaucoup aidée à accepter l'Inacceptable) avant la mort de ma grand-mère et avant plusieurs moments significatifs de ma vie.

Certains rêves sont si intensément clairs qu'ils scellent certaines décisions en voie d'être prises ou du moins les rendent plus sereines à mon esprit.

La nuit de l'anniversaire de mon frère (quatre semaines avant la naissance de Béatrice), j'ai fait le rêve suivant:

J'étais assise sur un lit où je venais de mettre au monde ma fille. Elle avait une chevelure brune foncée et abondante. Elle était délicate et combien ravissante! J'eus un instant de mélancolie de savoir que mon père ne la connaîtrait jamais.

Puis, je sentis sa présence derrière moi. En me retournant, j'aperçus mon père debout à côté du lit tenant ma petite fille toute emmaillottée dans une flanelle blanche. Il la contemplait avec tendresse et admiration comme il l'a toujours fait avec tous mes enfants. Mon coeur se gonfla de joie et je m'exclamai: "Papa! Tu es là!!?! Tu peux la voir? Elle est belle, ma fille, hein? Elle est tellement belle!"

Il ne parlait pas (dans ses derniers moments de vie, son cancer et ses opérations rendaient très épuisante pour lui la parole) mais dans son coeur et dans ses yeux, il me rassura: "Ne t'en fais pas. Tu crois que je ne serai pas là le jour venu pour voir ta fille mais en réalité, je peux très bien la voir même si tu ne me vois pas près de toi."

Il la contemplait, ému et fier puis m'a regardée en me disant (avec sa voix réelle cette fois): "Elle est magnifique ta fille, Ma Fille." J'ai vu dans son regard qu'il devait repartir dans son nouveau chez-lui mais que sa fierté était bien tangible.

Il m'a rendu ma fille et a collé sa joue contre la mienne (les mois précédant son décès, il ne m'embrassait plus pour éviter de me souiller avec la coulisse de bave qui s'écoulait en permanence de sa bouche. Il ne faisait que coller tendrement sa joue contre la mienne en guise de baiser.) pour me dire au revoir et est reparti.

J'étais fière et émue que mon père ait pu prendre son unique petite-fille et savoir que j'avais eu un autre enfant après sa mort. J'étais tellement bouleversée que je répétais aux gens autour de moi: "Elle est belle ma fille hein, elle est belle! Elle est tellement belle!" Le fait que mon père ait reconnu son exquise beauté me rendait encore plus fière.

Cette petite fille à l'abondante chevelure que je vous présente, c'est exactement la même que celle que j'ai présentée fièrement à mon tendre papa dans mon rêve. J'aime penser qu'ils se sont réellement croisés quelque part entre la mort récente de l'un et la naissance imminente de l'autre.





(Ici en adorable petite boulette sur l'épaule de Tout-Doux.)

mercredi, octobre 01, 2008

Une autre journée spéciale

La ronde des anniversaires d'octobre est entamée chez nous. C'est au tour de Frédéric d'être sous les feux de la rampe aujourd'hui.

Notre "grand" garçon célèbre ses trois ans. Notre grand garçon, c'est celui qui se précipite près du comptoir avec sa chaise dès que je cuisine pour "m'aider", celui qui aime tant venir squatter le lit de papa-maman en fin de soirée, celui qui s'élance toujours pour aider dès qu'on pourrait avoir besoin de lui, celui qui jubile dès qu'il entend le camion de déchets trois coins de rues plus loin chaque vendredi matin, celui qui prend plaisir à imiter ses grands frères (ou les vilains mots de ses parents), celui qui se rue sur son papi pour jouer aux beignes de la commande à l'auto dès qu'il se trouve dans les parages, celui qui réclame désespérément quelqu'un pour faire du vélo "dans la yue" avec lui, celui qui a besoin de sentir qu'il a toujours sa place et son importance depuis une semaine.

C'est aussi celui pour lequel il est difficile de passer le relais du cadet à un autre. Les dernières semaines ont été éprouvantes; il est littéralement retombé dans une phase bébé avec moi. Notre cher bonhomme se sent délaissé. Pas facile, lui qui est le centre d'intérêt de tous depuis presque trois ans!

Bien qu'il soit heureux de cajoler un nouveau bébé, il fait payer durement à Grand-Charme et Coco (qui lui ont toujours accordé beaucoup d'attention) d'aimer aussi la nouvelle venue.

Les deux grands frères sont quelque peu déstabilisés par tant de hargne et de violence subite de la part de Frédéric mais ne lui en tiennent pas rigueur.

Hier soir, le jeune homme s'est endormi avec bien du mal dans son nouveau lit de grand. Il pleurait encore après la deuxième histoire. Grand-Charme a proposé de se charger de la troisième histoire pendant que j'allais border les autres. Une perle de frère, cet enfant!

À son réveil fébrile ce matin, nous avons déduit que la multitude de ballons colorés dans sa chambre avait largement compensé pour les misères de la veille.

Aujourd'hui, papa lui consacre sa journée. Au menu: magasinage, restaurant et piscine.

Pour ma part, j'ai réussi à confronter ma culpabilité de ne pas prendre part à cette sortie d'anniversaire et à être indulgente envers moi-même (je souligne ici l'exploit) pour demeurer à la maison avec Béatrice et me r-e-p-o-s-e-r (enfin...une fois que j'aurai terminé la meringue d'anniversaire de Frédéric, la chaudrée de compote de pommes, le lavage et le ramassage des traîneries, le repas à la mijoteuse et la batch de savons que je veux fabriquer depuis plusieurs semaines).

J'ai même (héroïquement) réussi à refuser la visite d'une de mes bonnes amies pour jouir du calme sans pression. Comble de l'humilité, j'ai réussi à passer par-dessus mon orgueil pour demander à ma voisine d'aller porter à l'école le lunch que Tout-Doux avait oublié sur le comptoir ce matin (avoir su que Grand-Charme avait aussi oublié le sien, je lui aurais envoyé du même coup!).

C'est-y pas beau le travail sur soi?

Alors voilà, je laisse les hommes entre eux pendant que je suis plus efficace et raisonnable ici.

Bon anniversaire à mon affectueux bonhomme-aux-yeux-verts. Sois assuré que tu demeures essentiel dans la famille même si un petit siège d'auto s'est rajouté à côté du tien.