lundi, août 18, 2008

La pêche (partie 1)

Avant de vous raconter nos aventures de pêche, je me dois de vous mettre dans le bain de combien la pêche à la truite était attendue chez nous.

La pêche, bien plus qu’une activité espérée depuis longtemps, représentait une icône, un idéal, un mythe pour mes enfants.

Si la pêche fut une activité courante durant notre enfance (à mon frère et moi), à l’âge adulte, lui seul poursuivit cette activité plusieurs fois par année alors que je n’avais pas remis mes lignes à l’eau depuis mes dix-huit ans.

Dans sa passion, mon frère part régulièrement dans les fins fonds reculés du Québec pour jouir du territoire le plus sauvage possible tandis que mes cannes à pêche, tels des trophées déchus, sont rangées dans le plafond du sous-sol et font l’envie de ma marmaille depuis belle lurette.

Fils Aîné reçut pour son premier Noël –il avait trois mois- une canne à pêche de son parrain. Cette canne, après une pêche infructueuse alors qu’il était âgé de trois ans, a vite fait de rejoindre les miennes au sous-sol.

Mon frère a toujours continué à nous parler avec désinvolture de ses voyages de pêche sans se douter à quel point il faisait rêver ses neveux. Nombre de fois je lui ai demandé de les emmener avec lui afin de les y initier, mais en vain. Jamais il ne se serait encombré d’un parasite haut comme trois ou quatre pommes durant ses parties de pêche entre amis.

Tout-Doux, depuis ses trois ans, rêve de pêche, espère qu’on l’y amènera et croit à chacune de mes demandes à mon frère (incluant ici les demandes désespérées qui considèrent la pisciculture comme une pêche acceptable) que le moment de bonheur tant souhaité est enfin venu.

Il y a quelques semaines -puisqu’on est jamais si bien servi que par soi-même-, je promis à Tout-Doux de l’emmener pêcher. L’espoir dans ses beaux yeux, je ne vous dis pas!

Fils Aîné a tôt fait de réclamer de venir aussi, puis Grand-Charme également.

Il y a trois semaines, je partis donc acheter une nouvelle canne à pêche, les accessoires manquants pour retaper mes vieilles lignes ainsi qu’un permis de pêche familial. Fils Aîné, qui m’accompagnait, jubilait déjà devant la multitude d’appâts, s’imaginant déjà sortir de l’eau LE mastodonte qui allait constituer le repas du soir.

En rentrant à la maison, je lui confiai la tâche de préparer nos lignes à pêche, ce qui fut fait comme il se doit.

Une fois la canne à pêche de son premier Noël retrouvée et retapée, il mit tout son sérieux à pratiquer son lancer dans la cour sous l’œil amusé du voisin. Sa ligne, bien que lancée habilement, s’accrochait sur les divers matériaux de rénovation de la cour et dans les branches de l’arbre mitoyen, ce qui offrit un spectacle assez loufoque au voisin, à la voisine ainsi qu’à moi-même.

Le voisin brava l’orgueil de l’adolescent pour se permettre quelques conseils techniques que Fils Aîné n’écouta que d’une oreille.

Au moment de paqueter la voiture pour le chalet, Fils Aîné prit grand soin de s’occuper des lignes (de la sienne, devrais-je spécifier). (à suivre)

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Vous avez une telle façon de raconter les incidents ou événements de votre quotidien avec les vôtres. J'ai toujours du plaisir à vous lire. Vous avez ce talent que je souhaiterais avoir. Je vous souhaite ce qu'il y a de meilleur.

Grande-Dame a dit...

Merci. :)