dimanche, février 03, 2008

Les filles, ces étranges créatures

Parce que je n'ai que des garçons, la plupart des gens ne peut s'empêcher d'imaginer que je souhaite ardemment avoir une fille.

Même si j'ai souvent cru la même chose, je me surprends chaque fois à être soulagée de mettre au monde uniquement des garçons. C'est qu'avec les garçons, je reste en terrain connu.

Je ne connais rien aux filles et en toute honnêteté, je suis persuadée que je ne saurais être une mère à la hauteur pour une petite fille. Je ne connais rien aux chicanes de filles, aux na-na-ni-na-nère, aux coiffures exotiques, aux bitcheries féminines qui m'effraient, aux crises de princesses, aux filles-à-papa, au pleurnichage à l'heure de brosser les cheveux. Je ne sais non plus si les filles jouent encore à la corde à danser et à l'élastique.

Et ne me dites pas que je suis moi-même passée par là: moi, je jouais aux cow-boys avec mon frère et ses amis, je grimpais dans les arbres et sur les toîts et j'attrapais couleuvres et grenouilles. Je ne pleurnichais pas et étais une loyale fille-à-maman (même en étant un garçon manqué).

Frédéric était planifié pour être mon dernier enfant. Il fut le seul dont nous ne connaissions pas le sexe avant la naissance. Dans un moment éphémère de courage vis-à-vis l'inconnu, j'ai espéré très fort avoir une petite fille. Lorsqu'il est né, la sage-femme le maintenait dans l'eau tandis que je hurlais encore et ne réalisais pas qu'il était déjà hors de mon sein. Calmement, elle m'a dit que je pouvais le prendre.

J'ai alors immergé mes mains pour le sortir de l'eau et l'ai pris contre moi. Ça m'a demandé beaucoup de courage pour braver la crainte d'être déçue et découvrir son sexe. J'ai suivi lentement des yeux le cordon qui flottait jusqu'à son sexe pour enfin oser regarder mon homme et éclater en sanglots. De déception, oui!!!

Encore un garçon! Je pleurais de désespoir tandis que bébé était calme et ne semblait nullement au courant d'être le proprpiétaire de ses deux énormes et désespérants testicules rouges qui flottaient eux aussi sur l'eau. Pauvre bébé! Porter le poids d'une telle (éphémère!) déception! Ce n'était pas sa faute, pauvre Amour!! Je l'ai alors mis au sein et j'ai été heureuse. Déçue de ne jamais connaître la maternité d'une fille, mais heureuse qu'il soit là et soulagée aussi de ne pas être confrontée au risque d'être une mère maladroite ou désemparée avec un bébé fille avec lequel tout le monde aurait mieux su faire que moi.

D'accord, je suis moumoune, mais ça a quelque chose de confortant de demeurer sur ce terrain où j'ai déjà fait mes preuves. Cette angoisse de fille est pire de grossesse en grossesse. De longs mois d'angoisses à venir...

18 commentaires:

cl4udie a dit...

Je connais ce soulagement. J'étais tom boy lorsque j'étais plus jeune et pour moi les garçons demeurent un terrain connu. J'y ai pensé d'ailleurs lorsque j'étais enceinte si je serais capable d'élever une fille convenablement et surtout si je serais en mesure de la comprendre. Finalement, je suis bien heureuse d'avoir eu 2 garçons.

Anonyme a dit...

Tu fais une excellente mère, fille ou garçon...:-) Et se serait drôle justement de sortir des sentiers battus ! Vivement une fille...dailleurs, tu l'as dit instinctivement, Violette à bicyclette...:-)

¤Enidan¤ a dit...

Ta fille serait probablement un p'tit gars manqué... ;o))

Ou une petite princesse choyée par ses innombrables chevaliers servants...

Tu seras une excellente mEman... peu importe le sexe...

Anonyme a dit...

Ne me suis jamais vraiment la question pour Fille unique et préférée... :)
De longs mois d'angoisse ne me semblent pas indispensable à une future maman : si cela est vraiment problématique, j'imagine que tu pourras savoir très vite ce qu'il en est à l'échographie non ? De quoi se rassurer ou se faire à l'idée...

Anonyme a dit...

Question de chevaliers servant leur prinçesse, je crois qu'il ne seront que quatre... moi, je serait le vilain qui veut l'enfermer dans un donjon !!!

Anonyme a dit...

Sur six enfants, je n'ai qu'une fille et je t'assure que c'est super agréable de vivre avec elle! Ma fille est cocotte et coquette pour nous deux(puisque je ne le suis pas beaucoup), et «tom boy» quand il le faut (mettons qu'elle se défend très bien tout en ayant le tour de se faire amie des garçons...)

Ton enfant c'est ton enfant, point. Tu serais aussi bien capable de l'aimer,de lui passer tes valeurs, pourquoi pas? Fille ou gars c'est merveilleux de les côtoyer et de les découvrir! L'inquiétude que tu ressens serais certainement aussi éphémère que la «déception» lors de la naissance de ton Frédérique... si c'était une petite fille que la vie te confiait.

Prend particulièrement soin de «vous deux».
France

pistache a dit...

Si tu as une fille , tu vas etre une bonne maman. Tu vas t'adapté et elle aussi.

Je vais essayer de me rappeler de ta violatte a bicyclette comme dit Cricri.

Solange a dit...

Comme tu es une bonne mère, si elle arrive, tu aura la grâce d'état.

Une femme libre a dit...

Fils aîné enfermera petite Princesse pour mieux la protéger des dangers de la vie. Ce n'est pas être vilain ça, c'est être un grand frère protecteur.

Caro et cie a dit...

En tout les cas, si tu as une fille comme Sara... Pas question de robes, de couettes hautes et de chichis.... lolol...

Ce qui est intéressant et différent, c'est le lien mère-fille...

Après les 3 garçons, pour ma part, j'étais très heureuse d'avoir une fille mais... j'aurais accepté avec amour un autre garçon..

La valeur d'un être ne passe pas par son sexe!!!!

;-)

Grande-Dame a dit...

Pas la valeur, ni l'amour, assurément, mais les compétences, peut-être oui, qu'elle peut passer par le sexe. On a tous des forces, des affinités et les miennes sont indéniablement avec les garçons.

Morenita a dit...

Touchant ton texte. J'ai deux garçons et une fille pour ma part et je dirais que la vie avec eux est différente comme s'ils avaient trois sexes différents!

Je te souhaite un bébé en santé, point à la ligne! Parce qu'après tout, c'est tout ce qui compte. Pour avoir 3 enfants malades, je te dirai du fond du coeur que c'est réellement tout ce qui compte!

:)

Pur bonheur a dit...

Tssss! Tssss! Tu seras aussi bonne avec une fille qu'avec un garçon. Tu es une Mère avec un grand M, tu as en toi toutes les qualités nécessaires pour prendre soin de ce prochain cadeau que sera ce bébé.

Anonyme a dit...

Pourquoi ai-je toujours l'impression que, dans notre société, les petites filles "fifilles" ne sont jamais désirées? Plusieurs mères sont fières que leurs filles ne jouent pas à la poupée. Fières qu'il n'y ait pas une once de féminité dans la coiffure ou la démarche de leur fille.

Faire une fille qui n'aime pas les trucs de filles, c'est comme réussir quelque chose dans son éducation. Ça me dépasse totalement!

Combien de fois ai-je entendu: "je suis chanceuse, ma fille ne joue pas à la Barbie, elle n'aime pas le maquillage et tout"? Ou "ça t'inquiète pas que tes filles trippent la mode ou qu'elles se trouvent belles dans des robes de princesses"?

Personnellement, j'ai des petites filles très "girlies" à la maison. J'ai pris un réel plaisir à leur choisir des colants colorés quand elles étaient petites et aujourd'hui, j'ai encore du plaisir à leur faire des têtes pleines de tresses.

Il me semble qu'en 2008, il est possible de porter des talons hauts, d'être autonome sur le plan financier, d'avoir du caractère et de s'affirmer, tout en étant fifille.

Pourquoi les femmes ont-elles peurs d'avoir des petites filles qui aimeraient des trucs de filles?

Je n'entends pas souvent de père avoir peur d'avoir un gars, très "gars" qui jouerait au hockey, qui n'aimerait pas les trucs intellectuels, qui tripperait sur les camions, etc.

Ça reste étrange cette peur des femmes de la féminité chez leurs petites filles! Je n'en trouve pas d'équivalent chez les hommes.

Je ne parle pas ici de Grande Dame en particulier. Après avoir eu six gars, n'importe qui serait inquiète de vivre autre chose. Moi-même après trois filles, j'imagine mal un gars tomber dans ma maion toute rose! Mais, je suis certaine qu'on s'adapterait à cette nouvelle réalité et, ma foi, je n'aurais pas été déçue de vivre quelque chose de différent.

Unknown a dit...

Je suis l'heureuse maman d'une petite fille ni fifille ni tomboy.

Elle ressemble beaucoup à ses parents et nous suis partout dans nos activités sportive. À 3 ans elle se prépare à nous suivre en roller-blade l'été prochain. Des jours elle rêve de devenir joueuse de hockey et d'autres jour de devenir princesse Barbie.

Avoir eu un garçon j'aurais été mal à l'aise de le voir rêver de devenir princesse...

Donc voilà, pour cette grossesse j'appréhendais le sexe de bébé, j'avais peur d'avoir un garçon.

Peut-être comme tu dis, pour le terrain connu d'avoir une petite fille, de l'allaiter, la coiffer, l'éduquer.

Je suis convaincu, sans savoir pourquoi, que la vie sera plus facile pour filles que pour les garçon de la même génération.

Aussi, je veux te dire que ta vision sur l'éducation de tes fils m'en apprend beaucoup sur le mystère des garçons.

Grande-Dame a dit...

Natacha, Madame Unetelle, ce n'est pas la féminité des filles ou leur amour des Barbie qui m'inquiètent. Ce sont mes qualités et mes capacités de mère pour dealer au quotidien avec ce sexe inconnu.

Au fond, c'est juste ça. Je suis terrifiée par l'inconnu.

Anonyme a dit...

Grande-Dame, je partage le point de vue de Natacha que la vie, dans notre société actuelle, me semble plus facile pour les filles. Je pense que c'est tout un défi d'éduquer un gars dans un système qui n'est pas toujours adapté...

J'ai aussi toujours eu peur d'avoir un garçon parce que je déteste les arénas. La vie des arénas aux petites heures du matin m'écoeure! Et, mes princesse patinent deux à trois fois semaine! Comme quoi...

Mais, si je suis honnête, j'aurais bien aimé en avoir un!

Grande-Dame a dit...

J'ai plutôt l'impression du contraire...qu'il est plus facile de guider un gars sur le chemin de la vie que de le faire pour une fille.

Me semble que l'image de la fille/femme est tellement plus manipulée que celle des garçons dans les modèles, donc plus difficile de s'y retrouver en n'y perdant pas son intégrité quand on est fille, non?