jeudi, mai 10, 2007

Je ne suis pas une groupie

Vraiment pas. Je n'ai pas d'idoles et les vedettes, artistes ou personnages publics ne m'impressionnent pas.

Adolescente (et amateure de vidéoclips), je trouvais complètement r-i-d-i-c-u-l-e-s ces filles déchaînées au pied du stage qui se pâmaient devant leurs idoles à en perdre la raison, à en pleurer d'émoi et à s'en arracher les cheveux.

Bon, d'accord, je suis presqu'aussi pathétiquement émotive, mais uniquement lorsqu'il s'agit des spectacles de mes enfants, alors avec un tel engagement émotif, ça ne compte pas. Et puis, je suis discrète et ma coiffure n'est jamais affectée par l'intensité de mes émotions.

Quoiqu'il en soit, rapport au groupiisme, je suis beaucoup plus facilement admirative d'un monsieur/madame Toutlemonde possédant des qualités que j'apprécie: la répartie, l'esprit vif, l'humour, l'aisance, l'aura de liberté qui rend une personne légère et affranchie des attentes des autres, la détermination, la force d'assumer sa franchise, la créativité, les esprits libres, la profondeur, les gens qui ont des passions particulières et qui les assument (comme de construire des Tours Eiffel avec des cure-dents, par exemple ;-) ).

Sauf que...

Lui...il...il...il me déstabilise. J'en suis...euh...admirative, touchée, fière. Parce que malgré sa fierté de ses réussites, il n'est pas imbu de ses succès, parce qu'il a une timidité et une candeur qui lui confèrent un indéniable charme, parce qu'il pratique mon sport préféré, parce qu'il est à la fois modeste, naturel, simple et respectable, parce qu'il est plein de vitalité pas trop bruyante, parce qu'il se donne à fond, parce qu'il semble intègre...et puis je dois l'admettre, parce qu'il est tout à fait charmant.

C'est ainsi que toute la soirée à ce gala Reconnaissance hier, je le regardais en tentant de trouver un moyen d'aller lui parler sans avoir l'air groupie (suicide assuré de ma fierté).

L'interrompre en pleine conversation avec d'autres gens dans le hall de l'hôtel? Hors de question. Bien trop orgueilleuse pour ça.

Le bousculer accidentellement pour aller me servir dans son panier de pretzels? Trop peu crédible.

M'étirer le cou pour lui parler en pleine discussion à sa table? Hors de question. "Je-ne-suis-pas-une-groupie."

Profiter du moment où il revient à sa table avec son trophée pour tendre la main et le féliciter à mon tour? Assurément pas. Approche trop opportuniste.

Simuler de trébucher pour retomber le coude dans son assiette. Mais pour qui donc me prenez vous? Je sais vivre!

Cette soirée, je commençais vachement à la trouver longue malgré que je fus en bonne compagnie et que les discours des lauréats furent teintés d'humour et d'une rafraîchissante spontanéité pour certains.

Et puis, l'absence de solutions à mon problème commençait à me peser lourdement. C'était décidé, il fallait que je me tire de cette soirée, mais pas sans lui avoir adressé la parole, pas sans avoir vu son beau visage se tourner vers moi. Je serais rentrée trop amère de ma vélléité.

Et voilà que je devins nerveuse de ma détermination et embarrassée à l'idée que j'étais peut-être une groupie inavouée. Nooooon!!!

Je n'ai pas pris de grande respiration, mais j'ai pris mon courage à deux mains et d'une petite tape sur l'épaule, je l'ai avisé: "Est-ce que je pourrais vous dire sans avoir l'air groupie que....blablabla..."

Ouf.

Fiou.

C'était fait.

Je suis repartie courageuse, mais probablement définitivement groupie. Mon égo en est atteint, mais c'était le prix à payer. Shit.

11 commentaires:

Gooba a dit...

T'as écouté le Dîner de cons, dernièrement? :c)

C'est bien d'être un peu groupie et de s'assumer autant. Je t'admire! :c)

Grande-Dame a dit...

C'est l'un de mes films préférés. :-)

Mélodie a dit...

Moi non plus, je ne suis pas une groupie. Et c'est drôle, je me sens exactement pareille devant quelqu'un que j'admire. Je ne sais jamais comment l'aborder, parce que les raisons qui font que je l'admire, me le font paraître si grand que je me sens indigne de l'approcher.

Sacré manie de se sous-estimer...

Mel

La Patachou a dit...

Moi je suis une fan finie, mais de trois artistes seulement. Quand j'en aime un il faut qu'il soit humble entre autre et qu'il soit capable de me toucher. C'est pour ça que je pleure tout le temps dans les shows! Pis quand c'est de l'humour, mon rire surpuissant se fait entendre! Et puis tu as raison, on dit quoi à quelqu'un qu'on admire?

Grande-Dame a dit...

La Patachou, cette façon d'être touchée, que ce soit par l'artiste ou sa musique, j'imagine que c'est un peu comme lorsque je suis toute tordue d'émotion lorsque je joue du piano à quatre mains avec mon professeur. C'est tellement beau, j'en suis toute remuée!

Idem lorsque mon père joue de l'accordéon ou de la guitare. Parce que c'est LUI, je fonds.

FD-Labaroline a dit...

Parfois la fin justifie les moyens... et le ridicule ne tue pas. Alors, feindre (ou assumer...) la groupie-attitude 5 mn pour un regard de qq'1 qu'on admire, il n'y a aucun mal. De toutes façons si vous ne l'aviez pas fait vous auriez amèrement regretté une si belle occasion manquée...

¤Enidan¤ a dit...

Groupie, groupie... c'est un bien grand mot... on peut admirer, aimer, être touché, émue, retournée par une personne sans être nécessairement une groupie... ;o))

Anonyme a dit...

Euh...moi j'aurais voulu savoir c'était qui ...j'ai dévalé la pente de ce billet vite vite pour constater que ho non!! c'est qui le mec donc ! ;))

Je ne suis pas groupie non plus...mais il est normal de réagir de cette façon lorsque quelqu'un nous touche vraiment...

Grande-Dame a dit...

Cricri, relis mon billet attentivement, tu y trouveras l'info que tu cherches. ;-)

Anonyme a dit...

Ben oui hein ! à l'heure que j'ai fais le tour de mes blogues ce matin, je devais avoir encore les yeux dans le même trou...;-)

merci ! je cours satisfaire ma curiosité !

Pur bonheur a dit...

Je suis comme toi! Un être humain quel qu'il soit, reste un être humain. Tout nu on est tous pareils (m'enfin presque haha).
Avant de rencontrer mon mari j'ai fréquenté durant quelques semaines un joueur de hockey des 'Sabres de Buffalo' et ça n'a pas fonctionné justement parce que je n'étais pas groupie. Lui qui était habitué à être adulé et traité en dieu, pauvre lui, ça ne fonctionnait pas avec moi !