vendredi, avril 20, 2007

Traces


Il arrive généralement que l'on puisse tirer du bon des incidents fâcheux. Ce fut le cas pour mon hémorragie des derniers jours.

Après une journée passée à l'urgence de l'hôpital, je rencontre ce charmant médecin à l'allure décontracte, mais qui semble efficace.

Quatre heures après avoir pris des prises de sang, je revois ledit médecin. Il m'explique de quelle façon il va procéder pour stopper l'hémorragie (due à la perforation de mon col par le stérilet). Tandis qu'il va et vient autour de moi, nous discutons.

Je lui demande si cette déchirure pourrait fragiliser mon col lors d'un éventuel autre accouchement. Il me rassure, puis s'installe entre mes jambes pour nettoyer ma déchirure-robinet.

Concentré sur sa besogne, il me demande combien j'ai d'enfants.

"Six", que je lui réponds. "Six garçons". Il est un peu étonné et valide avec moi: "Et vous m'avez laissé sous-entendre que vous en vouliez peut-être encore?"

Moi -Ma famille était finie, mais nous en avons perdu un. Pour nous, ça remet certaines certitudes en question.

Jeune urgentologue -Oh, je suis désolé.

Moi -On voit souvent dans les films des salles d'urgence où tout le monde s'affaire sur son cas, court dans toutes les directions. Ça laisse une impression de grande efficacité alors qu'en réalité, c'est si immobile une salle d'urgence. Rien ne bouge, on ne fait qu'attendre en ne sachant pas trop ce qui se passe autour. Sauf lorsqu'on amène un enfant qui ne respire pas à l'hôpital. Là, on voit qu'une équipe médicale est bien présente et capable d'avoir l'air aussi efficace que dans les films.

Tandis qu'il applique le nitrate d'argent sur mon col, je le regarde et son visage me dit vaguement quelque chose. Et plus je me concentre, plus je me dis que peut-être que...

Moi -Ça fait longtemps que vous travaillez ici?

Jeune urgentologue -Six ans. Mais j'ai fait ma résidence ici avant.

Moi -Je vous regarde et je me dis que c'est peut-être vous qui avez tenté de ranimer mon petit garçon.

Jeune urgentologue -Ça fait combien de temps?

Moi -Il est décédé il y a treize mois.

Jeune urgentologue, relevant la tête, interpellé -Il s'appelait comment?

Moi, fière et attendrie -Thomas LeBeauPetitCanardd'AmouràMaman.

Jeune urgentologue, affirmatif -Oui. Oui c'est moi qui me suis occupé de lui. Je me souviens très bien, vous étiez là-bas (il me pointe la petite pièce où nous nous sommes installés près de notre fils pour lui dire aurevoir). Oh oui je me souviens.

Voilà que le coeur se met à me débattre. J'ai, affairé entre mes jambes, le jeune médecin qui dirigeait l'équipe d'une dizaine de personnes qui a tenté de ranimer mon petit garçon et en plus, il se souvient de lui.

Moi, ahurie et flattée à puissance dix -Vous vous souvenez VRAIMENT de lui?

Jeune urgentologue -Oh Madame, je vous assure qu'on ne peut pas oublier ça. Y a rien de pire pour une équipe médicale que ce qui est arrivé ce matin-là.

Moi -Vous voulez dire, un cas de réanimation ou un enfant?

Jeune urgentologue -Les cas de réanimation, quand on réussit, c'est génial, on est tous heureux. Des personnes âgées, des adultes, on en perd. C'est triste, mais c'est plus normal alors ça marque moins. Un jeune enfant, ça marque toute l'équipe. Suite à la mort de votre fils, on a une jeune infirmière qui n'est jamais revenue.

Moi -Vous voulez dire "jamais revenue de la journée" ou "jamais revenue travailler à l'hôpital"?

Jeune urgentologue, pansant mon col -Jamais revenue travailler. Ça l'a trop bouleversée. Vous savez, au moment de la mort de votre fils, j'avais un fils du même âge.

Moi, touchée de l'humain derrière le médecin -Ah oui? Je me suis demandé comment vivaient les médecins après une histoire comme la nôtre: se disent-ils "c'est triste, mais on passe au suivant" ou alors ça les atteint en tant qu'humains aussi. Ça doit faire étrange de passer aux cas suivants en gynécologie ou pour une fracture quelconque après le décès d'un enfant...

Jeune urgentologue, levant les yeux vers moi -C'est très dur. Et très choquant aussi de constater que certaines personnes viennent consulter pour des niaiseries quand on vient de perdre un enfant le matin-même. Il y a un si grand écart dans le degré de gravité!

Voilà que je tente de maîtriser mon corps et ma voix qui tremblent. Je suis tellement émue qu'il se souvienne de mon petit garçon, que mon Thomas ait eu une incidence réelle sur la vie de toutes ces personnes qui ne le connaissaient pas. Je suis bouleversée de la gentillesse du médecin et heureuse qu'il me parle de "comment cela s'est vécu de l'intérieur".

Puis, il poursuit: "Vous savez, je suis retourné régulièrement dans le dossier de votre fils en espérant comprendre ce qui lui était arrivé. Habituellement, une fois son rapport fait, le coroner en envoie une copie à l'hôpital, mais pour votre fils, cette copie n'est jamais arrivée."

J'entends que le médecin cherche encore à comprendre, lui aussi, comme nous nous sommes tant questionnés nous-mêmes, pourquoi un petit garçon de vingt-trois mois ne se réveille pas un matin alors qu'il était débordant de vie la journée d'avant.

Moi -Thomas est mort durant son sommeil d'un choc septique dû à un streptocoque à pneumonie.

Jeune urgentologue, mi-étonné/mi-reconnaissant de se voir apporter le morceau de puzzle manquant -Un choc septique? Un streptocoque à pneumonie?

Il relève la tête, me regarde, semble encaisser tranquillement l'illumination, puis répète pour lui-même: "Un choc septique. Un streptocoque à pneumonie".

Il se passe quelque chose d'étrange, de difficilement définissable. Le jeune urgentologue est très professionnel, mais malgré la distance professionnelle requise, je sens une compassion silencieuse, une humanité et une sincérité qui ne peut sans doute se témoigner de façon naturelle aux dizaines de patients que rencontrent un médecin dans une journée. Je me sens privilégiée, pleine de gratitude, heureuse d'avoir eu ce déchirement qui m'a permis de rencontrer cet urgentologue qui a eu la gentillesse de me parler de mon fils.

A-t-il idée, cet homme que je ne connais pas, de la puissance de l'impact de son ouverture dans ma vie? C'est tellement IMMENSE, c'est tellement précieux pour un coeur de mère qu'un médecin ait pris le temps de partager ça. Il aurait pu ne pas se mouiller, demeurer terré derrière son spéculum et ne pas oser me regarder dans les yeux, il aurait pu craindre que j'éclate en sanglots et devoir assumer un océan de larmes dans la salle de gynécologie, il aurait pu occulter le côté humain derrière le professionnel, mais il ne l'a pas fait.

Il m'a parlé de mon fils, de l'abattement général qui a plané par la suite sur l'équipe, il m'a parlé de son fils (même en simple allusion, c'est énorme!), il a démontré que Thomas avait été pris en charge par des humains qui se souviennent de lui, il m'a confirmé que nous avions bien fait de rédiger cette lettre, quelque temps après le décès de Thomas, pour remercier cette équipe d'avoir tout tenté pour sauver notre petit garçon.

Pour un parent endeuillé, l'oubli est la pire des menaces, d'abord pour nous-mêmes: peur d'oublier certains détails, façon de rire, de pleurer, de prononcer certains mots, dandinement des fesses lorsque bébé marche, de ne plus entendre le son de sa voix dans notre coeur, etc.

Également, la hantise que l'entourage oublie ce qui, finalement, ne s'oublie pas pour nous. La crainte que plus rien dans ce monde ailleurs que dans notre coeur ne souligne le passage de notre enfant.

Rencontrer des gens qui osent dire: "Je me souviens de lui. Voici l'effet que sa mort a eue sur moi, voici comme j'ai aimé ton enfant, voici quel beau souvenir de lui j'aime entretenir, voici comme je souffre encore, voici sa trace indélébile chez moi, et dites-moi, vous, comment vous portez-vous, à présent"...

Aurais-je pu avoir une plus belle soirée malgré les huit heures d'attente de la journée?

L'urgentologue m'a pointée la petite pièce où je pouvais me rhabiller. Debout devant la porte, il a répété une dernière fois: "Streptocoque à pneumonie" en hochant la tête, comme s'il détenait une information qui allait pouvoir soulager le point d'interrogation mental subsistant des autres membres de l'équipe. Il m'a saluée dignement, puis est sorti.

26 commentaires:

Une femme libre a dit...

Encore un beau post tellement touchant et authentique! Plein d'humanité comme ce jeune médecin qui a communiqué si intimement avec vous. Délicatesse de sentiments et d'évocation. Puissance de l'émotion. Quel talent d'écriture vous avez!

moi m'aime a dit...

oui quel talent! Je suis incroyablement émue tu nous fais vraiment vivre tes émotions. on dirait qu'on y est avec vous. contente que ton col t'aie emmené à cet expérience..

Anonyme a dit...

Chère Grande Dame,

Je viens de découvrir votre blog aujourd'hui et je suis tres touchée par ce que j'y ai trouvé, tantôt si drôle, d'autres fois si triste...
Ayant moi même perdu non pas un fils mais un frère ( il avait neuf ans, j'en avais 17, il faisait du vélo, une voiture est arrivée à 70 km/h dans notre lotissement ...c'était il y dix ans maintenant)
J'ai cru comprendre que votre deuil était assez neuf et vous envisagez de refaire un enfant. C'est une décision qu'il ne faut pas prendre à la légère, mais en ce qui concerne ma propre expérience, ca a été une tres bonne chose que ma mère fasse un nouvel enfant. Ce petit bout de chou a donné beaucoup de joie à la famille et nous a donné la force de tenir dans les moments difficiles.
Des moments difficiles, il y en a eu (quand on achète de la nouriture pour une personne de trop, quand on met la table, quand on va le réveiller, tous ces gestes de tout les jours) et il en a encore maintenant, 10 ans apres, quand on se demande comment il aurait été à 19 ans, en adolescent insupportable. Mais rassurez vous, si on pense à lui moins souvent avec le temps, on n'oublie jamais un enfant ou un frere.
Vous vous souviendrez toujours de ses sourires, de ses premiers pas ou même de ses colères.
Le chemin est long, mais il est beau, parfois même tres beau malgré tout.

Je vous souhaite plein de bonheur avec votre grande famille, je sais que vous saurez trouver le beau dans les petits évènements de tous les jours

Butterflies in my stomach a dit...

Je lis depuis un moment déjà mais je n'ai jamais commenté.
J'ai la chance de ne pas avoir vécu pareil malheur, et pourtant, j'ai eu envie de pleurer de tristesse à la lecture de certains billets, à imaginer si c'était un des miens. Je ne dois pas l'imaginer au quart de ce qu'elle peut être réellement cette douleur et elle n'est pas réelle dans mon cas et malgré cela, il y a cette insoutenabilité.
Bref, je ne voulais que dire que ce billet-ci aussi m'aura tiré les larmes, mais pas de tristesse cette fois, plutôt une certaine satisfaction, un soulagement, c'est un très beau billet, très beau...

Anonyme a dit...

Enfin, un signe que notre système de santé n'est pas toujours à côté de la plaques. Honneur à ce médecin !

Et à vous... quoi dire de plus. Vos mots sont bien plus beaux que les miens...

Anonyme a dit...

Que d'émotions...

XXX

Anonyme a dit...

Merci de partager tout ça avec nous, c'est un beau cadeau de parler du deuil de votre petit Thomas. Je suis une jeune maman, et je me trouve très privilégiée d'avoir un petit bonhomme en forme et toujours de bonne humeur, et d'en attendre qui s'en vient. Vous lire me fait profiter de lui encore plus, de cette petite vie forte et pourtant si fragile. J'espère avoir une très grande famille telle que la votre. Et l'une des raisons qui me donne envie d'avoir 4-5 enfants, c'est justement la peur d'en perdre un... Je me dis que si j'en ai seulement 2, le trou laissé serait alors trop grand... J'ai entendu une dame (une autre grande ?!) à la radio dire que le meilleur remède au deuil d'un enfant est d'en faire un autre, que c'était le meilleure chose qu'ils avaient faite. Enfin, tout ça pour vous dire que votre histoire me parle beaucoup, c'est vraiment magnifique de partager ces moments avec nous, et que votre écriture est transmet vos émotions de façon si intense, vous avez du talent pour raconter.
Merci beaucoup xxxx

¤Enidan¤ a dit...

Grande dame... c'est toujours un bouleversement de te lire.. Tes émotions sont si bien exprimées..

C'est vrai que ça doit être particulier de découvrir que ton fils a fait sa marque... même parmi des étrangers...

Il était quelqu'un ton petit canard.. et par sa marque, il poursuit son oeuvre !!!

Marchello a dit...

Grande Dame, c'est surement un petit bout vie qui va vous aider dans votre deuil. Perdre un enfant n'est tellement pas dans l'ordre naturel. C'est beau de voir que ce médecin se souvenait du nom et du cas.

Taïga a dit...

Toujours aussi touchante et habile à nous faire ressentir vos émotions.

Ce dû être une rencontre que vous n'oublirez jamais...

Cyndie a dit...

terriblement touchat, comme toujours... je suis contente que vous ayez pu faire cette rencontre spéciale.

Pur bonheur a dit...

Que dire! J'ai lu ton billet et je suis partie marcher en forêt avec mon mari et en y réfléchissant j'en suis venue à la conclusion que Thomas est un ange, qu'il a passé parmi vous le temps de laisser sa marque et que maintenant il veille sur vous tous d'où il est. Je ne vois pas d'autres explications à façon dont il est parti. Comment, une femme maternelle comme toi peut vivre un drame pareil!
C'est pas possible que la vie soit si injuste. Il doit y avoir un sens à tout ça.

Anonyme a dit...

Un des plus beaux textes jamais lus. Merci pour ce partage.

FD-Labaroline a dit...

Voilà, encore une fois ce sont des torrents de larmes qui débordent de mes yeux quand vous parlez de Thomas. C'est ma hantise quotidienne, la phobie de chaque mère et vous en parlez avec tellement de naturel que ça atténue l'angoisse. La mienne. Vous nous donnez l'impression que nous connaissions votre petit garçon. je vous envoie toute mon amitié, par delà l'océan.

Anonyme a dit...

Ça fait toujours du bien de sentir l'humanité, de sentir qu'on est pas juste des numéros. Thomas a laissé des traces, plein de traces et grâce à toi il en laissera encore. Il en a laissé dans mon coeur en tout cas et c'est à toi que je dis merci, merci d'avoir mis Thomas dans ma vie.

Fragments de lucidité a dit...

Cette hitoire me donne des frissons... Il y a ce synchronisme dans la vie qui parfois peut vraiment être troublant. Après avoir lu un texte comme celui-ci, les mots me manquent... J'ai envie de vous dire que je vous trouve forte, que j'admire votre façon de vous débattre face à cette vie parfois douleureuse et aussi j'ai envie de vous dire que même si je n'ai jamais rencontré ce petit Thomas, son histoire est désormais quelque part dans mes pensées. Vous êtes fortes!

À travers les mots de ce texte, vous vous retrouverez peut-être...
http://fragmentsdelucidite.blogspot.com/2007/04/coup-de-pinceau.html

Anonyme a dit...

Merci grande dame pour ce beau texte.
J’interviens plus que rarement sur les blogs, mais ce que tu partages me touche beaucoup. Maman aujourd’hui de 6 enfants, j’ai connu moi aussi la douleur de perdre un enfant ( à l’age de 2 mois, de mort subite du nourisson). C’était il y a 25 ans… J’ai, après, mis au monde 4 autres enfants… Je voulais t’assurer que jamais je n’ai oublié cet enfant qui ne grandit plus, mais que la venue des suivants (qui n’ont en rien remplacé leur frère) m’a permis de continuer mon chemin de vie.
Je t ‘envoie plein de pensées positives depuis l’autre coté de l’océan.

Anonyme a dit...

je n'ai pas les mots .

quel cadeau cette vraie rencontre .

Anonyme a dit...

Bonjour Grande Dame, c'est la première fois que je passe par chez toi et j'avoue que tu mérites bien ton nom.
Je n'aurais pas voulu lire d'autre post que celui-ci pour te découvrir et je dois t'avouer que je suis en larmes en écrivant ce message, trop d'émotions pour mon petit coeur!
C'est assez incroyable ce qui t'est arrivé avec ce médecin, je crois que tu as eu une grande chance...

Le Voyou du Bayou a dit...

Merci pour le compliment sur mon blog.

Je te renvoie la balle par rapport à tes écrits qui sont très touchants. Étant rempli de mépris envers plusieurs blogueurs, je dois d'avouer que tu m'as réconcilié avec la notion de nouveau blog à visiter!

Annette a dit...

Grande Dame,

Merci d'avoir partagé avec nous ce billet. Douleur et humanité s'y cotoient.

Cela doit aider de comprendre ce qui s'est passé à l'urgence, de réaliser qu'au delà des professionnels il y a aussi des êtres humains.

Ce Thomas, j'en suis sûre qu'il restera à tout jamais gravé dans votre coeur et dans celui de beaucoup d'autres.

Joss a dit...

Thomas touche pleins de monde... Même si je ne l'ai pas connu, même si je ne te connais que par tes écrits, tu ne peux même pas t'imaginer combien tu me touches...
Je ne laisse pas souvent de trace, mais je te le dis, avec celui de ma grande amie yannou, tu fais parti de mes lectures préférés, parce que tu me fais rire et pleurer très souvent. Tu es si vivante!
Merci!
XXX

Grande-Dame a dit...

Heureuse d'avoir pu vous transmettre des bribes des riches émotions vécues, heureuse d'avoir trouvé écho à ce partage. Merci à vous.

Solanazeen, bienvenue à vous et je suis désolée pour votre frère. Je suis heureuse que votre famille ait pu retrouver de la "couleur" via un nouveau membre à part entière.

Pascale, merci de votre mot et bienvenue ici!

Nathalie, Nathalie, bienvenue! :-)

Fragment, très beau texte!

Eugénie, situation familière, n'est-ce pas? Même nombre d'enfants, décès semblable. Je ne peux que compatir avec vous pour ce petit bout que vous n'avez pas eu la chance de voir grandir.

Lul'oups, heureuse de vous lire ici.

Voyou, c'est un honneur également. Merci pour vos bons mots.

Annette, bienvenue à vous également.

Merci à vous d'avoir laissé une confortable zone de fertilité au sein de votre sensibilité pour vous laisser imprégner de mes excès émotifs.

Anonyme a dit...

Grande Dame, si tu savais comme ce texte m'a émue. Quelle grande conteuse tu es. Je crois que nous sommes nombreux à avoir fait une place à Thomas dans notre récit personnel et émotionnel de la vie.

J'espère qu'un jour (ou plusieurs jours ;), je saurai aussi être là comme médecin, comme il le faut et quand il le faut...

Caro et cie a dit...

Wow.. quel moment partagé.. Une autre fleur sur ton coeur..xx

Anonyme a dit...

Très chère grande Dame, vous portez si bien votre nom.
Mon coeur est si touché par ce billet qui me présente à vous pour la première fois. J'ai six enfants moi aussi,5 beaux garçons (de 7 à 21 ans) et une fine-fille de presque 9 ans. Perdre un enfant est inimaginable, d'une tristesse inconsevable.Tout dernièrement, ma nièce chouchoute, son amoureux et ses deux filles ont perdu leur petit garçon de 19 mois, Sacha, d'un cancer généralisé.Mon impuissance à les aider n'avait d'égal, que les mots dérisoires que j'ai su leur dire...Ton témoignage et la beauté de ton engagement,à vivre et à aimer, est un baume sur mon coeur et enfin des mots d'espoir et de partage à donner à ma belle Marie( je lui envoie ton site tout de suite...si elle ne le connais déjà)
Merci d'être si vraie!