J'ai souvent soupiré devant l'insécurité matérielle de mon grand frère sans enfants lorsque je me pointais dans son super loft branché avec ma progéniture.
Les jouets autorisés devaient être sans danger pour son immaculé plancher de bois, les enfants devaient obligatoirement se tenir loin de ses innombrables rack à vin (contenant toujours des bouteilles de plus de 20$), ne pas courir après sa vaniteuse et paranoïaque chatte himalayenne, faire attention à ceci, ne même pas songer à approcher cela, etc.
À chaque visite, derrière son allure in et très décontractée et sa coupe de vin hors de prix, mon frère jetait discrètement et régulièrement un regard sur ses neveux de façon à s'assurer
J'observais sa panique intérieure déborder et je souriais. Mes enfants, je les avais à l'oeil. Quand on est mère, on sait sans savoir, on voit sans regarder, on n'a même plus l'air de les surveiller; c'est devenu un automatisme transparent. Mais ça, on ne l'intègre que quand on a nous-même des enfants.
Un jour, alors qu'il voulait préparer un "surprise party" pour son Isabelle, il me demanda de me pointer à l'avance dans son loft pour préparer le gâteau. Ce que je fis avec joie. J'emmenai donc mon stock: ingrédients pour le gâteau, crème fraîche, cadeau et, inévitablement, diantre, mes enfants.
Pour m'assurer que mes marmots soient minimalement sages, je pris soin d'apporter un film. Vie de Bestioles. Cela me donnerait la latitude nécessaire pour remplir mon mandat. J'enlevai donc la cassette non identifiée de mon frère du vidéo, la déposai sur le meuble, y insérai Vie de Bestioles et la reculai.
Tandis que la cassette reculait, j'allai préparer la crème fouettée. Mes garçons étaient calmes et je battais. Et la crème commençait à prendre. Et mes garçons étaient silencieux. Et je battais. Et le son du batteur électrique couvrait tout autre bruit. Et mes garçons étaient silencieux. Et c'était suspect. Trop suspect. Je levai les yeux. Et je vis.
Je me mis à courir pour traverser le grand loft et arriver à toute allure à la télé. Fils Aîné, alors âgé de sept ans, était figé devant l'écran, immobile, bouche béante et yeux déconfit devant ce qu'il voyait. C'était la première fois qu'il se trouvait face à une jolie demoiselle qui tenait dans chacune de ses actives mains un phallus au bout duquel se trouvait un homme qui avait l'air très heureux et/ou souffrant d'une souffrance agréable.
Je me plaçai entre l'écran et lui pour m'improviser "obstacle" tandis que je cherchais la BONNE télécommande parmi les quatre qui trônaient sur la table de son coin salon.
Je réussis à éteindre la télé et poussai un grand soupir de soulagement. Et je vis le Vie de Bestioles sur le vidéo et compris que Fils Aîné, pensant bien faire, avait voulu insérer ce qu'il croyait être sa cassette.
Deux jours plus tard, alors que nous revenions de Québec, qu'il était très tard et que nous croyions tous les garçons endormis, une voix timide sur la dernière banquette de la van demanda: "Maman? Pourquoi la Madame tenait DEUX pénis dans ses mains? Les monsieurs, ils étaient pas gênés de montrer leur pénis comme ça à la télé? Parce que moi, ça me rendrait mal à l'aise..."
Ouch. Voilà pourquoi il faut toujours, toujours écouter mononcle Luc et ne jamais rien toucher dans son grand appartement.
15 commentaires:
hiiiiiiiiii!!! Trop drôle!
Ils pouvaient bien être silencieux les pauvres!
Comme on dit
"Ya tjrs une première fois".
Dans ce genre de situation l'important est de bien dédramatiser la dimension que de telle image peuvent susciter dans l'imagination infantile...
Ha hah a haha ! C'est ce qu'on appelle une éducation sexuelle improvisée!
Ah! ah! trop drôle.
Pauvres petits enfants, des enfants c'est fait pour jouer.
J'aime vous lire.
@ plus
Tordant! :-)
Hahahaha! Hilarant! Pauvre petit, il a vu des choses qui vont beaucoup le faire réfléchir.. Chez grand-maman faut faire attention aux bibelots, chez tonton faut cacher les Playboys et les cassettes.
Tu devrais arrêter d'écrire des billets parlant de une fille pour deux phallus. Tu vas encore te ramasser avec des visiteurs en quête de lubricité! :-))
Je me demande bien comment je pourrais bien expliquer ca a mes enfants... hummm
Ahahahaha vraiment tres drole!
Wouin... je vais y penser avant de faire une sortie avec Fils aînée, Grand charme et Ma coconotte... :P
Tellement drôle comme situation ;)
Et qu'est-ce qu'il en a dit le tonton? Tu lui a raconté l'histoire?
Bah, mon frère est assez nonchalant sur ces choses. Pour lui, tant que c'est loufoque, c'est ok.
Tiens ça me fait penser à une fois, mon aîné avait six ans et était assis sur mon frère face à lui.
Mon fils s'était mis à se faire aller allègrement sur son lui. Mon frère, embarrassé par les ardeurs de son neveu, lui a lancé, sérieux: "Mais voyons mon Charlot, qu'est-ce qui te prend de zigner sur mononc' comme ça? C'est les filles qui font ça à mononc' d'habitude!"
Inutile de dire que j'ai assassiné mon frère du regard.
C'est quand même moi qui ramasse les pots cassés!
Allo, je suis nouvelle sur ton blogue et je me suis tordue de rire en lisant ce mot. J'aime beaucoup la façon dont tu écris et je suis très touchée par la dure épreuve que tu as vécue. Je trouve ça beau de la façon dont vous la vivez toute la famille, qu'il y ait une place pour en parler.
Vraiment drôle!!! HAHAHAHAHAHA!!!
Mon condo est dans le même genre que le loft à ton frère et personne,avec des enfants, veut venir chez moi!!! Ils angoisses tous avant d'arriver (moi aussi...:P) Malgré tout, j'ai hâte d'avoir mes enfants dans ma bulle de bonheur.
Ha c'est bon de rire
:)
Visiteuse...bienvenue...et merci! ;-)
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