mardi, juin 08, 2010

L'oxygène

J'ai pris, ces trois derniers mois, un médicament pour contrôler des crises d'angoisse qui me font la vie dure. Outre le fait de m'avoir fait prendre QUINZE livres en moins de deux semaines, cela avait sur mon anxiété un effet appréciable. N'ayant jamais été une consommatrice de médicaments et n'ayant aucune allergie, je ne me doutais point que les serrements à la gorge jusque là tolérables étaient en fait des symptômes d'une réaction allergique. J'ai donc continué. Jusqu'à une première crise de spasmes d'étouffements plus intenses où les serrements sont devenus plus inconfortables, puis insupportables et me faisaient peiner à bouger, parler, me concentrer, respirer.

J'ai alors cru à un effet secondaire et j'ai stoppé net. Le pharmacien et mon doc m'ont convaincue (j'avais peur d'ingurgiter cela à nouveau)  de diminuer la dose des deux tiers mais ce ne fut pas suffisant. La crise suivante fût malgré tout trois fois pire. Le hic, cette fois, j'étais seule avec les deux plus jeunes et ma gorge s'est mise à gonfler de l'intérieur, à s'étrangler par de puissants spasmes qui m'empêchaient de respirer tandis que je crachais des tonnes de mucus.

Quarante-cinq minutes durant, PANIQUE TOTALE. Je croyais bien que j'y laisserais ma peau et que mes petiots resteraient seuls jusqu'à l'arrivée de leurs frères, puis de mon homme, puis enfin, de la morgue (mon légendaire sens dramatique n'aidant point, j'ai réellement cru que c'en était fini pour moi).

Je n'avais jamais rien vécu de tel et je me suis promis que JAMAIS plus je ne prendrais ce médoc, et encore moins sans autre adulte dans la maison.

Comme je fus soulagée de parler à mon médecin, qui m'a expliqué qu'il s'agissait d'une grave réaction allergique, non d'un effet secondaire.

**

À l'âge de 4 ans, je me suis "noyée". Une de mes tantes m'a sauvée de justesse mais j'ai dû passer près d'une minute sans oxygène et je me souviens très bien de l'écho de mes pleurs sous l'eau, de moi qui regarde les motifs sur la toile de la piscine en écoutant le son de ma voix sous-marine en vivant intensément et bien malgré moi l'instant présent. Si ça n'avait été de la présence d'esprit de mon frère de 5 ans pour aller chercher en courant un adulte dans la maison (qui était assez éloignée de la piscine), je serais morte au son de ces échos.

Mourir en manquant d'oxygène me terrifie.

Il y a quatre jours, j'ai réellement pensé que c'était ainsi que ma vie devait se terminer, comme 31 ans plus tôt.

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Respirer, bien respirer est un phénomène aussi indispensable que fabuleux ! Oxygène, JE T'AIME !

26 commentaires:

alairlibre a dit...

Oh là, oh là!! Mais d'où viennent ces crises d'anxiété? Épuisement? Insatisfactions?

J'espère que tu as la possibilité de consulter en plus de la médication; cela double les chances de guérison (j'ai déjà vécu). Sauf dans le cas d'un problème d'ordre hormonal, l'anxiété est un messager. Et il faut quelquefois de l'aide pour décrypter le message. Bonne chance!

Geneviève Dion a dit...

oufff toute une expérience traumatisante... je ne t'en souhaite plus de tout des comme celles-là!

Take care!

Une femme libre a dit...

Quelle horreur! J'espère que tout va mieux. Ou presque tout.

Chantal comme dauphine la fée clochette a dit...

Bonjour , je ne te connait pas beaucoups je te lie depuis peu , mais javais juste envie de te dire :

Vivre et revivre un difcile passage il y à de qoui faire de l'anxiété normal et dite moi qui n'en s'aurait pas traumatiser pour le restant de sa vie ...

Je connais beaucoups de gens aux prises avec la maladie de crise anxieuse et si cette médication prise tu en était allergique c'était pas bon pour toi.

Ce qui aide mais ne guérie pas les gens anxieux par traumatisme ces la marche et de prendre le temps de prendre de grande respiration assise et loin du stress lors des crises , des jours moin bon .

Ton doc vas surement trouver autre chose de meilleur pour toi
l'important ces de penser à toi et du bien être de ceux qui t'aiment chez toi.

bonne chance et respire et prend soin de toi.

chatouille bonheur

Dr Maman a dit...

Tes symptômes de choc anaphylactique seront de plus en plus violents, de plus en plus intense. Ton corps réagit contre une substance qu'il qualifie d'étrangère et veut la rejeter et ce, plus rapidement à chaque rencontre. Il est important pour toi d'identifier cette substance (par ton médecin) afin de ne plus t'y reprendre. Sinon, épipène sera ton nouvel ami....

Grande-Dame a dit...

Je trouverai d'autres moyens pour gérer mes angoisses, ça c'est certain. ;)

Dr. Maman, en sachant maintenant que ce médicament ne me va pas, OUT ! Pas familière du tout avec les allergies, j'ignorais que c'était en fait un choc anaphylactique. J'en ai profité pour lire un peu là-dessus et effectivement, mes symptômes étaient de plus en plus intenses.

Je compatis sincèrement avec ceux qui vivent avec des allergies sévères. :(

Taïga a dit...

Ouf tu l'as échappé belle!
J'espère que tu trouveras un palliatif à ce médoc pas jojo!

La Mère Michèle a dit...

Grande Dame, ce que Dr maman veut dire c'est que le quelque chose qui ne va pas pas dans ce médicament doit être identifié exactement. Est-ce la molécule? Est-ce un additif? Tu dois aussi savoir que d'autres médicaments de même parenté (ex: la pénicilline a plusieurs dont je ne me rappelle plus les noms) pourraient susciter la même réaction.

La Mère Michèle a dit...
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La Mère Michèle a dit...

J'ai posté trop vite!

Pour l'expérience de noyade.. ouf, je suppose que tu n'es pas très fervente de la baignade, et plus que méfiante pour les enfants? Je le serais, en tout cas!

Grande-Dame a dit...

Et comment on identifie la composante, tu le sais?

J'adore l'eau et je suis une excellente nageuse. Ma mère a eu la sage idée de nous faire prendre des cours de natation durant plusieurs années. :)

Pour les enfants, bien entendu, je suis craintive et extrêmement prudente. Mes grands nagent très bien mais pour les plus jeunes, je suis exigeante côté sécurité.

Christiane a dit...

Bon sens Grande-Dame, comme je connais ces réactions! Comme tu sais peut-être, mon fils faisait de graves allergies alimentaires et j'ai dû à maintes reprises lui donner son Epipen. Ouf... Je pense que tu as été extrêmement chanceuse! Je crois qu'il serait indispensable que tu portes un bracelet pour identifier ton allergie et un Epipen avec toi, cela pourrait te sauver la vie.

Quel drôle de hasard... Moi aussi, à 5 ans, je me noyais dans une piscine et c'est mon oncle qui m'a accroché par les bretelles de mon maillot!

Nanou La Terre a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Christiane a dit...

Et ce que disent Michelle et Dr Maman est très important Grande Dame. Si tu veux, lors de notre prochaine rencontre, nous pourrons en reparler. Je m'y connais très bien en la matière. J'ai été membre aussi pendant de longues années de L'AQAA (Association québécoise des allergies alimentaires).J'ai tout lu ce qui était possible de lire et j'ai assisté à de nombreuses conférences. Il est important que tu puisses avoir la liste de toutes les composantes de ce médicament pour savoir exactement ce que c'est. Ça pourrait aussi être la composante de l'emballage de la capsule!
Il faut absolument essayer d'identifier le produit en question.Il faut demander au pharmacien le nom de la compagnie qui fabrique le médicament et ensuite demander la liste de tous les ingrédients médicinaux et non médicinaux qui composent le médicament en question.

Monica au Panama, en Alberta. a dit...

Mon Dieu Grande Dame, la frayeur devait être extrême en ces moments.
Il m'est arrivé quelques fois de m'étouffer avec un aliment qui s'est retrouvé dans le ''mauvais trou'', j'avais tellement peur, JE paniquais en essayant de retrouver mon souffle. Je n'ai aucune peine à m'imaginer TA peur de partir... Pauvre toi!

Anonyme a dit...

J'ai vécu à peu de détails près ce que tu as vécu il y a quelques jours mais moi c'était après avoir mangé (très rapidement en plus) un kiwi. Le 26 décembre 2005 (mon fils avait 3½ mois), je m'en souviendrai toujours.

J'ai eu de gros reflux très très acides, j'ai découvert à ce moment-là que tous ceux endurés durant mes grossesses n'étaient vraiment rien. J'ai été 15 minutes à ne pas savoir si on appelait l'ambulance ou non, à regarder quel côté ça tournerait. J'ai eu le réflexe aussi de prendre pas mal sur le champ des TUMS, j'en ai croqué plusieurs.

Quelques mois après on me confirmait (au CHUL) une allergie aux kiwis.

J'en avais déjà mangé avant dans ma vie là. L'allergie est apparue soudainement.

Depuis, j'ai commencé à faire des réactions allergiques à des médicaments aussi (la péniciline entre autres). Ça là, ça vraiment été l'enfer. Je souhaite ça à personne.

Unknown a dit...

Ouffff, quelle angoisse, 45 minutes c'est vraiment long!

Pas tentant d'essayer un autre médicament avant de savoir ce qui t'as causé une si virulente réaction!(Je trouve bizarre,après avoir vécu une première crise d'étouffement, que ton médecin et ton pharmacien t'aie convaincue de diminuer la dose au lieu d'arrêter ou du moins de le prendre sous surveillance...(?)Pas rassurant.)

As-tu un Epipen à portée de main, as-tu un suivi médical suite à cette crise..? De plus, c'est peut être extrémiste, mais as-tu pensé enseigner à tes enfants à signaler le 911 en cas d'urgence comme celle-là?

Je suis heureuse que tu ailles mieux, prends soin de toi en priorité!!!!

Amitiés

Maman 3.0 a dit...

Oh, quelle expérience effrayante. À la maison, ni moi ni mon chum n'avons de problèmes de santé mais par précaution (je suis sans doute un peu zélée), je leur ai appris très jeune à signaler le 911 en cas d'urgence. J'espère que ça ne servira jamais, mais ça pourrait être utile.

Belle D'Ivory a dit...

ouf quelle peur!!

Pur bonheur a dit...

On m'a déjà prescrit du Xanax il y a quelques années pour une allergie cutanée. Et du coup, en plus d'avoir arrêter les plaques rouges je suis devenue plus calme,plus de panique et d'anxiété. Un deux dans un!

Dr Maman a dit...

Pour répondre à Mère Michèle: pénicilline, ampicilline, sont de la même famille. Il faut trouver ce à quoi tu réagis (par tests cutanés) ou simplement dire que tu as déjà fait une allergie grave à "tel" médicament. Les composés similaires seront connus des medecins et ils feront attention.

Mais ce genre de réaction étant grave, il serait important que tu saches quel est l'auteur de ces symptômes..

Avec toi... ( je suis allergique à la pénicilline)

Marie-Julie a dit...

Ouf, je compatis. Moi, j'ai découvert que la plupart de mes problèmes dermatologiques des 15 dernières années étaient dus à une allergie au Polysporin... Le même ingrédient se trouve aussi dans des gouttes pour les yeux. Disons que la dernière année aura été riche en allergies pour moi aussi (le temps de découvrir l'ingrédient en question). J'avoue cependant que rien n'est pire que le choc anaphylactique! Courage!

Marie l'urbaine a dit...

Chère Grande dame, ouch ! Je suis désolée de lire ça. Déjà que les crises d'angoisse, c'est pénible (je connais...) mais qu'un médoc sensé aider les transforment en cauchemar !!! J'ajouterais que lorsqu'on et parent, la peur de mourir prend tout un autre sens... hein ? Pff !

J'ai réussi à diminuer mon anxiété grâce à une approche géniale, qu'on retrouve dans le livre Être bien dans sa peau (couverture jaune... coup de cœur Renaud-Bray...) a l'air d'un énième livre de psycho-pop, mais pas du tout ! C'est un succès clinique. Mon chum, scientifique et sceptique, a trouvé le tout très pertinent. On continue à l'appliquer au quotidien. Si cela peut t'aider :)

http://www.amazon.ca/ETRE-BIEN-DANS-PEAU-POCHE/dp/2762576741

xxx

Grande-Dame a dit...

J'ai noté le titre de ton livre Marie. Merci.

Caro et cie a dit...

Oufff... ;-(

Je t'écris un message perso!

Claudia a dit...

Au-delà de la réaction allergique au médicament, qui a vraiment été épouvantable, ce n'est pas facile de vivre avec des crises d'angoisse. J'en ai fait une au début de la vingtaine et je confirme que l'expérience a été assez traumatisante. Pendant un instant, j'ai pensé devenir folle!!! Mais je te dirais qu'on apprend à vivre avec cette anxiété, à la gérer en essayant d'identifier la source de l'angoisse et de dédramatiser. C'est comme ça que j'ai réussi à m'en débarrasser! Bonne chance!