Je prends des moments pour regarder ma vie ces derniers temps. Je m'arrête, évalue ce qui cloche, ce qui me rend amère, ce qui m'anime et me fais sentir vivante, ce que j'espère et qui me rend fière, ce qui me fait sourire, me stimule, m'émeut, ce qui me fait accumuler de l'aigreur et imaginer ma vie autrement, ce qui me valorise et me rend heureuse, satisfaite et accomplie.
J'évalue et écoute la louve en moi hurler à la nécessité du changement de cap de plusieurs aspects de ma vie. Je m'épie pour ne pas m'éteindre par tous les éléments de mon contexte de vie qui étouffent ma fibre.
Je jongle, observe, guette, me cherche des zones fertiles, créatives et confortables, de petits éclairs pour secouer, réformer, électro-choquer la routine et les irritants.
J'évalue mes relations, le réel, le virtuel, la place de chacun dans mon équilibre. Je souffre d'isolement depuis les derniers bébés, depuis la mort, depuis des décisions assumées mais pas moins inconséquentes pour autant sur ma vie. Le blog draine et compense mais ne remplace rien malgré toute la valeur que je reconnais aux relations virtuelles.
J'ai songé le supprimer pour forcer l'animé, inciter le vrai, nourrir le vivant, appeler la chair et les os, pour cesser de me satisfaire des commentaires de lecteurs lectrices dont je ne verrai pour la plupart jamais les pupilles ni la gestuelle.
Ma vie, pourtant, c'est celle-là. Pour l'instant. J'aime l'interaction, j'aime écrire, déconner avec les mots, j'aime vos commentaires, j'aime l'interaction, j'aime quand vous prenez le temps de laisser une marque de votre passage, ici ou ailleurs. Cela fait partie de mon quotidien depuis trois ans. Ce blog s'est fait bouée, exutoire, lieu de réflexion, d'auto-dérision, de compilation d'anecdotes. Et pour toute votre rétroaction, je vous suis reconnaissante. Mais ça ne me suffit plus.
Les gens me manquent, leur couleur me manque, leur chaleur me manque, les humains me manquent, la gestuelle me manque, la spontanéité me manque, les expressions assumées me manquent, les malaises et les élans des rencontres me manquent, les mals aux côtes me manquent.
J'aime trop les mots, trop les opinions pleines d'engrais (euh, c'est un compliment ça), trop les lecteurs pour avoir eu le courage de supprimer d'un clic ce qui fut, j'ai trop envie d'interaction, aussi, pour balayer impulsivement une grande tranche de vie pleine de valeur pour moi.
Je vous dis donc merci du temps que vous m'accordez en passant par ici et en me laissant vos commentaires. C'est toujours agréable pour moi de les recevoir.
Comme je manque vachement de social et qu'il est impératif, pour ma santé mentale, que je fasse de l'air, j'ai décidé de m'embarquer dans des projets en-dehors de la maison. Je mets quand même un frein parce que j'en ai marre de travailler sur mon livre et que si je m'éparpille trop, je ne réussirai pas à respecter le dead-line de décembre que je me suis fixé pour poster mon manuscrit. Discipline, discipline.
Bon, c'est un peu décousu tout ça mais ce que vous devez retenir, c'est ma gratitude pour vos bons mots, spécifiquement ceux des derniers billets qui m'ont fait du bien en cette période de doutes et de remises en questions.
18 commentaires:
Je comprends.
Dans mon cas, J'ai failli au moins à deux reprises supprimer mon blogue. En décembre, c'est le summum de mon plein de vide, chaque décembre étant plus approfondi que le précédent. Pendant que les gens font des orgies dans les magasins et se gavent de trucs polluants et inutiles, à crédit la plupart du temps, je fuis les magasins au max et je dénude. La maison, les garde-robes, le surplus, ma tête, mon coeur, ne gardant que le strict minimum. Je fais souvent une retraite (pas spirituelle, juste une retraite) à ce moment-là.
L'essentiel a longtemps été hors blogue. Ce n'est plus le cas, sans que tout repose sur lui. J'aime écrire et je m'en sers pour faire des recherches politiques, surtout. J'ai inclus dans ma vie les amis en chair et en os qui me manquaient. Je ne souffre plus du manque de contact de la présence virtuelle, mais j'en ai déjà souffert, exactement comme tu le décris. C'est un bonus et bien sûr, il y a derrière les pixels de véritables personnes. Parfois, hors blogues, on a un petit réseau privé qui est plus personnel.
Et cela me détend. Quand je suis trop fatiguée pour faire autre chose, je me retrouve là. Comme l'ordi est mon outil de travail central, je prends mes récrés comme ça.
C'est toujours bien de s'interroger comme tu le fais. Ne pas laisser s'accumuler trop de temps, trop d'opacité. Et ne pas prendre de décisions sous le coup de l'impulsion.
Le bonheur, c'est en grande partie biochimique. Manque de dodo, fatigue, stress, hormones et pouf! c'est noir.
Merci encore pour ta visite chez moi. Je suis contente que le billet t'ait rejointe.
Bonne réflexion.
Zed ¦)
je me sens comme toi face à mon blogue et se n'est pas une bonne période présentement... je sais que je le ferais sur un coup de tête.
je ne commente pas toujours, mais oui je prends le temps de lire.
Avant le blogue, avant les forums, avant Facebook (même si ce dernier ce n'est pas pareil, je dois bien avouer qu'il y a parfois là plus de commentaires-échanges que sur mon blogue), il y avait quand même les mots. Les mots plus importants, plus enrichissants que les paroles des humains que je rencontre, que je côtoie. Dans ma vie en tout cas. Les paroles échangées n'ont pas la profondeur des mots écrits. Mes plus belles relations ont toujours été écrites. Donc je préférerai encore les mots écrits, peu importe le support: roman, blogue. Et trois personnes qui écrivent pour moi c'est mieux que dix qui me parlent de la pluie, du beau temps et du prix du café.
Tu as su trouver les mots pour expliciter ce que plusieurs vivent. Comme toujours.
:-)
Zed, ce recul est sans doute salutaire. SAvoir se remettre en question, un must pour avancer. Savoir fermer une porte pour en entrouvrir une autre.
Véro, impulsive toi aussi?! :o)
Claude, l'un n'empêche pas l'autre: dans votre cas, la profondeur de l'écrit, la vitalité humaine de vos proches.
C'est vrai, par écrit, on aborde souvent des sujets délicats avec des étrangers. C'est même parfois plus facile qu'avec nos proches.
Cependant, ne pas sous-estimer la valeur de l'échange, même celui qui parle de la futile température. L'être humain est grégaire, il a besoin de se rassembler. Vivre en ermite, ça finit par vous rendre fou.
Oh, bien le bonjour Martyne! :o)
Bisou pour toi ma fofolle adorée! J'aime te lire, j'aime tes questionnements, ton quotidien... Dans mon isolement parce que je ne prends pas assez le temps, je trouve en toi la copine qui a tant de trucs en commun avec moi, celle qui me fait sentir normale dans mon anormalité ;O)
Ouf, toute une réflexion ;-) J'aime bien te lire même si je ne laisse pas toujours de commentaires !
C'est ce qu'on appelle rechercher l'équilibre... L'écriture est un besoin, un mode d'expression que certains n'ont pas besoin d'utiliser... Pour d'autres, c'est une nécessité...
J'ai bien hâte de connaitre tes projets... qui sont surement très intéressant!
Je te souhaite de trouver l'équilibre et l'épanouissement que tu souhaites tant...
xx
Intéressant et pertinent ce que tu nous livre ici Grande-Dame!
chère grande dame,
Je suis dans la même situation que toi présentement.J'aime être avec ma petite à la maison mais en même temps je m'ennuie de relations sociales et de me sentir utile ailleurs qu'avec la famille et regrette aussi que mes relations me soient "imposées"(mes voisines )Pas qu'elles soient méchantes mais quand l'affinité n'y est pas et que je n'ai pas le choix car il me faut bien parler aux parents car les enfants jouent ensembles...Je m'ennuie de beaucoup de choses à vrai dire mais au moins je me dis que j'ai la chance de pouvoir prendre ce moment de recul seule avec moi même pour réfléchir à ma vie et sur ce que je veux maintenant et ne veux plus....
Bref, à suivre...
J'adore vous lire car je me reconnais bcp dans vos écrits.
Merci pour votre super blogue
Elyse
Comme le dit si bien Caro, tout est une question d'équilibre... Équilibre entre les différents besoins, qui sont tous importants à leur manière... L'idée du cours aidera à cet équilibre, je pense et surtout, je m'ennuierais beaucoup de ce blogue s'il n'existait plus... Merci pour tout ces textes si inspirants !
Air fou,
comme c'est bien dit, de véritables personnes derrière les pixels, avec un coeur, une personnalité, des principes et surtout tout un bagage de vie derrière elle.
Merci pour vos commentaires, lectors!!
Je viens de découvrir ton blog et c'est le coup de foudre ! Des mots magnifiques pour dessiner tes émotions avec tant de justesse ...Alors me voiçi je m'appelle Anne Chiffon et je vais devenir une de tes fidèles .
Amitiés
Anne C
On se remet souvent en question, nous les filles, et je crois que c'est nécessaire pour se recentrer sur soi. Les gens qui ne se remettent jamais en question n'avancent pas. C'est juste une opinion. Bon, il y a ceux qui se remettent tout le temps en question (je parle de moi, là), mais bon. Une chose est sûre, si tu supprime ton blogue, je serai triste.
J'ai pris le temps de lire les commentaires de tous et chacun. Plusieurs se sentent interpellés par votre billet. Je crois que tout lemonde en arrive là à un moment ou à un autre.
Ce qui fait que pour certain l'expérience continue, c'est que l'exploration n'est pas terminée.
Nous allons tous chercher quelque chose à travers nos relations virtuelles, mais j'aborde dans le même sens que vous. la chaleur de l'humain, son écoute, ses regards sont nécessaires pour se sentir remplie, complèt, épanouie...
Vivre vrai...non pas que nos propos ne le soient pas ici...au contraire, mais vivre un tout!!!
J'aime vous lire, je serais bien déçue de ne plus pouvoir me pencher sur vos méandres, réflexions, expériences, états d'âme...
Si telle est votre décision...elle sera respectée et je ne pourrai que vous dire que je vous admire et que je vous souhaite sincèrement le bonheur.
Bonjour Grande-Dame,
je te lis depuis au moins un an, et je n'ai jamais laissé de commentaire, mais aujourd'hui, je me dis que j'aurais peut-être dû le faire avant.
Cette réflexion que tu amorces dans ce billet m'a fait penser à ma situation de lectrice. Tu ne me connais pas, alors que moi, j'ai accès à une fenêtre sur ta vie. Tes mots me touchent et m'accompagnent, et je m'intéresse à ce qui t'arrive. Dans mes conversations avec mon entourage, il m'arrive même de dire Grande dame a dit ceci, ou cela...
Bref, tout ça pour dire que je t'aime bien, toute inconnue sois-tu, et que j'aime bien te lire... : )
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