dimanche, juillet 05, 2009

Les limites

Nous sommes plusieurs à avoir atteint les nôtres. Frédéric oscille entre coopération et confrontation d'une façon assez magistrale. Il en résulte donc que j'oscille entre culpabilité à son égard, colère de le voir si provocateur et fierté de le voir si gentil et désireux de nous faire plaisir par moments.

Depuis deux nuits, il dort avec nous et son sommeil vient nettement plus vite. Je réalise à quel point il est insécur, même si son propre lit est à moins d'un mètre du nôtre.

Pour ma part, je suis extrêmement stressée par la complexité du réseau routier ici et depuis deux jours, je fantasme sur MA maison, MES enfants, la simplicité (!) de MA vie, de MA voiture, de MON réseau routier québécois tellement simple, de MES rues larges et faciles à manoeuvrer.

Béatrice a atteint sa limite hier. Elle qui nous suit toujours sans chichi, elle a manifesté radicalement qu'elle n'en pouvait plus. Nous avons roulé sur les routes secondaires pensant qu'il serait plus facile de pouvoir s'arrêter avec les enfants si besoin était. Et puis, nous étions à cours d'argent liquide donc pas de possibilité de prendre l'autoroute. Erreur. Le temps en voiture fut démesurément long, les enfants avaient besoin de bouger (malgré les nombreuses pauses), nous nous sommes perdus plusieurs fois.

La pause prolongée était nécessaire. Malheureusement en Italie, tout est fermé en début d'après-midi (on se fait toujours prendre) alors nous avons dû arrêter dans un petit aéroport. Elle en a eu pour une dizaine de minutes à reprendre son souffle et cesser les spasmes d'épuisement. Comme je m'en suis voulu pour ce voyage, cette idée de fou imposée à mes deux merveilles! J'avais le coeur déchiré et je serais partie immédiatement direction ma maison.

Nous sommes arrivés à l'hôtel crevés et moi au bord des larmes de découragement, certaine de ne jamais revoir mes enfants, mon chez-moi, ma vie normale.

Je le pense: malgré toutes les beautés ici, ce voyage m'occasionne beaucoup plus de stress que d'agrément. J'ai l'air ingrat de l'admettre mais c'est la réalité. Je m'en veux de leur imposer tant de route et j'envie les passagers du bus du club de pétanque français que nous avons croisé en route.

La conduite ici = stress assuré.

Une autre fin de journée au bord des larmes en dépit de la villa magnifique où nous sommes rendus en Toscane.

13 commentaires:

Lowprofile a dit...

Bonsoir Grande Dame,

ne laissez pas l'humeur de vos enfants miner votre voyage. Vous désiriez le faire, vous y êtes profitez de ce que vous pouvez et surtout n'ayez aucun regret.

Anonyme a dit...

Bonjour grande Dame,

Je suis d'accord avec lowprofile, profitez a fond de ce pays extraordinaire qu'est l'italie !!
Je sais que la conduite y est eprouvante, les italiens pas toujours galants sur les routes mais une fois que vous vous serez pose qq part et que le decalage horaire sera derriere vous, j'espere et je vous souhaite que ce voyage vous reserve de bonnes surprises, vous laisse de bons souvenirs.
Florence et meme Rome sont superbes !!
vio

Caro et cie a dit...

Pourquoi ne pas suivre le vent et ralentir la cadence? Tout simplement...

Vous pouvez moins rouler et profiter de ce qui est autour de vous... ;-)

J'avoue que ça nous est arrivé régulièrement de changer les plans pour le bien des enfants! ;-)

Profitez de ce beau voyage. À votre rythme et à celui des enfants. ;-)

Anonyme a dit...

Coupe un peu...prend une journée de repos...pas de visite...juste du bon temps et un pique-nique...tu as besoin de repos les enfants aussi...il me semble que vous profiterez davantage du reste de votre voyage si vous vous reposez maintenant...on veut toujours trop en faire...je te comprends mais c'est peut-être le temps d'un petit break!

Prends-soin de toi xxx

Joselle

Anonyme a dit...

Ralentissez Grande Dame, vous ne faites pas un marathon. Vous ne pourrez pas tout voir....vivez ce que vous pouvez goûter.
Bonne fin de route

Gisèle

Anonyme a dit...

Je bis... vous ne pouvez pas tout voir! (et il faut bien s'en garder pour s'obliger à revenir lors d'un prochain voyage!)

la Toscane vaut la peine de prendre ça pénard... et que dire de Rome!

Amièle

Johanne a dit...

Je reviens de Dubaï avec trois jeunes garçons (2 de 3 1/2 ans et 1 de 2 ans)
Les souvenirs sont meilleurs que ce que le quotidien a pu nous apportez parfois dû à la fatigue de tout le monde. (on oublie heureusement cette partie)

C'est très difficile je vous le concède mais si vous aviez ce rythme au Québec, les enfants vous auraient indiqué leurs limites de la même façon...

On s'imagine que tout sera rose parce qu'on est en Italie...bof bof

Mais les enfants pleurent, crient, obstinent, charment, rient...qu'on soit partout dans le monde !

Donc, pas de regrets ce n'est que la vie normale multipliée par le facteur fatigue !

Et je vous jure...on oublie les mauvais moments !

Profitez en bien !

Christiane a dit...

SOS Grande-Dame, stop, arrêt!!!
Je pense comme Caro, repenser ce voyage autrement. Écoute, tu m'épuises juste à te lire. On ne peut pas tout faire. On apprend...avec l'âge...

Christiane a dit...

Lowprofile...
Avez-vous des enfants vous????

Une femme libre a dit...

C'est l'horreur que de voyager avec de jeunes enfants. On en vient à vouloir les laisser en cadeau au premier Italien venu. Je vous trouve admirable de franchise d'avoir osé l'admettre. Ce n'est pas un voyage de repos que vous faites là et des enfants si jeunes ne se rappelleront pas de toutes les merveilles qui les entourent. Vous êtes un être de candeur et d'émerveillement. Pour vous, rien n'est impossible. Et c'est bien vrai que rien n'est impossible, même pas de rentrer illico chez vous, même pas de vous arrêter tout bonnement pour voir ce qu'il y a à voir tranquillement, ici, maintenant et remettre les autres destinations prévues à une autre fois et ne plus vous servir de la voiture de location maudite. Comme je vous connais, vous allez vous retourner de bord rapidement. Pour le mieux. Vous n'avez rien à prouver. Votre lectorat est déjà amplement impressionné par votre extraordinaire vie ordinaire et par ce talent d'écriture qui nous éblouit.

Grande-Dame a dit...

Merci pour vos bons mots, je les apprécie.

Johanne, vous avez une vision très pragmatique du quotidien. Ça n'a pas dû être facile avec plusieurs jeunes enfants. Je pense aussi que la rétrospective sera plus jolie car le stress n'y sera plus. L'important c'est d'arriver à en rire.

Femme Libre, vous avez raison, rien n'est impossible. Je vais tâcher de m'en souvenir.

Tania a dit...

Sans enfant, j'ai déjà senti cet écoeurement de tout ce qui n'était pas "mes" affaires, "ma" routine, "mes" repères, la bouffe de "chez-nous" et tout ce qui vient avec... Je pense que c'est un passage obligé, qui vient après l'émerveillement de l'arrivée, et avant la réelle prise de plaisir à visiter un endroit...Entre les deux, on a le choc de culture et d'adaptation. C'est difficile, mais pour moi du moins, ça a toujours passé. Je pense qu'en 2 semaines vous avez le temps.

Quant aux enfants...chapeau, c'est tout un défi! Lorsqu'on a fait le tour de l'Europe l'an dernier, à 2 adultes, on se réservait une journée par semaine "le plus relax possible", donc plage ou semi-farniente (dur de s'empêcher de visiter un peu quand même), bref un horaire léger et pas de pression. C'est essentiel à la santé mentale et pour empêcher l'épuisement qui gâche l'expérience... Je suppose qu'avec des enfants en bas âge, vaudrait mieux un bon 2 jours de ce genre... Pas facile quand on a envie de tout voir, mais ça fait vraiment une différence... Parce que voyager, c'est bien 10 fois plus fatigant que de rester à la maison ;o)

Bonne chance, faut se répéter qu'au bout du compte ça vaut quand même vraiment la peine!! ;o) (au moment présent ou a posteriori ;o))

Grande-Dame a dit...

Tania, je suis rassurée de ta perception de la situation. C'est encourageant de se faire expliquer ce genre de sentiment par une personne qui a autant voyagé.