lundi, juillet 06, 2009

La Toscane

D'abord, merci à toutes celles qui m'ont laissé des commentaires suite au billet précédent. Cela m'a fait chaud au coeur.

Nous sommes arrivés en Toscane hier après moults détours. Le stress vaut quelques haussements de ton entre pilote et co-pilote ici. À notre grand regret car c'est dans ces moments où plus que jamais nous avons besoin de solidarité.

J'imaginais la Toscane comme un endroit très rural plein de bonne bouffe, de beauté, sans stress.

Une fois à notre villa, la chose est confirmée: c'est pittoresque, il y a des oliviers partout autour de nous, des talles de lavandes emplies de gros bourdons, un gros Montagne des Pyrénées sympathique qui suit Frédéric, une piscine, des fleurs, des murs de pierre et Elena, notre hôtesse de la maison adjacente.

Cette femme est souriante, joyeuse, pleine d'éclat. Nous avons été accueillis chaleureusement. J'aimerais être une femme comme elle, sur qui aucune ombre ne semble pouvoir enrayer le sourire et la bonne humeur.

Le défi, c'est d'y arriver, mais surtout d'en repartir, de cette magnifique villa.

D'abord, pour y arriver, il faut emprunter une route sinueuse TRÈS étroite dont une courbe (et quelles courbes!) n'attend pas l'autre et où les habitués du coin roulent vitesse grand V. Sur les bords de la route (TRÈS étroite, je vous le rappelle) escarpée, des cultures d'oliviers magnifiques qu'il ne faut pas regarder pour demeurer attentif à ce qui pourrait venir après la courbe (parce qu'évidemment on ne voit rien venir).

On traverse deux villages aux rues étroites sur des pentes (mais pourquoi donc les voitures manuelles ont-elles été inventées?) et on arrive à la rue de notre villa.

C'est là que ça se corse: la jonction de cette rue, elle est dans une de ces courbes étroites et il faut descendre une côte que je n'ai pas encore eu à remonter. Un autre long chemin étroit s'ensuit sur plusieurs kilomètres. Je sais maintenant qu'il est d'usage ici de klaxonner avant les courbes.

Elena a eu la gentillesse devant ma frayeur d'hier de me faire monter dans sa voiture pour faire le trajet sens inverse afin de m'expliquer de façon pratique tous les trucs pour survivre à cette route, tout ça avec son sourire et sa bonne humeur. Cette femme a un sang-froid incroyable.

Cette côte, elle semble très simple à monter quand c'est elle qui est au volant. Aujourd'hui, je devrai le faire moi-même. Nous avions prévu décompresser ici pour la journée mais n'aurons pas le choix d'aller aux provisions. Si je réussis ce défi du jour, je pleurerai de joie et me trouverai vraiment hot.

Comme nous n'avions rien à manger hier, Elena nous a apporté un panier de provisions pour nous cuisiner un repas.

***

En me cherchant une place dans le creux de l'épaule de mon homme...

-Pourquoi tu pleures maman?

-Je suis découragée de conduire en Italie et j'ai envie d'être dans ma maison.

-Oooh (plein de compassion). Il nous reste zuste deux dodos.

-Non, il en reste huit.

-Oooh. Demain, ça va allez mieux maman.

-Hm...

-Tu veux ze te fasse un gros câlin?

Hochement de tête. Il s'approche, m'entoure de ses petits bras.

-Ça va mieux maintenant?

Petit Amour va.

8 commentaires:

Anonyme a dit...

Une journée à la fois...et rire...surtout...de tout...des déboires et des aléas du voyage. Vous n'avez pas choisi le projet le moins ambitieux pour un premier voyage en Europe. L'Italie avec la barrière de la langue et de la culture brouillonne, la conduite dans les rues sinueuses (et oui...c'est le charme mais aussi la hantise...), la chaleur de juillet,les jeunes enfants et tout ce que cela comporte d'impondérables...bref...vous êtes hot!
Maintenant il faut essayer d'en profiter et de dédramatiser le tout...au pire c'est le bordel...et ça vous fera des souvenirs impérissables...à votre retour...

Allez hop! ...et un p'tit coup de rouge à notre santé...

Laurence la p'tite démone à Paris...

Grande-Dame a dit...

J'ai eu une pensée pour toi hier...c'était bien hier que vous partiez?

Dédramatiser, oui. L'auto-dérision et le cynisme sont nos seules armes ici dans les pires moments.

Si une grande voyageuse m'assure qu'on est hot, je vais la croire. :o) On se dit depuis le début que Charles et Benjamin auraient davantage été à un âge facile pour ce voyage.

Bonnes vacances à vous tous...

Une femme libre a dit...

Je ne suis pas une grande voyageuse, mais je vous trouve hot itou!

Christiane a dit...

Moi, je ne sais pas si je te trouve hot. Cavalière, intrépide peut-être, à la dure et à tes propres risques et périls?
Bon. Je vais placer un ange gardien au dessus de ta tête pour ton trajet à l'épicerie, merde...
Honnêtement, je te lis avec une boule dans la gorge et je te dis çà parce que je t'aime.

MlleK a dit...

Oh comme vous me rappelez des souvenirs!
Mon baptême des rues étroites, toutes en courbes et en pentes avec une voiture manuelle s'est fait au Portugal il y a deux ans.
J'en ai pleuré de découragement aussi. Trois semaines à conduire dans ces conditions m'apparaissait comme une mission impossible. Mais j'ai réussi à force de pratique.

Un truc pour démarrer dans les pentes sans la dévaler vers l'arrière: utiliser le frein à main au moment d'appuyer sur le gaz (et de lâcher la pédale de frein par le fait même). Désengagez doucement le frein à main lorsque vous sentez que vous avez assez de puissance pour démarrer.

Un truc très utile qui m'a évité de dévaler dans l'autre sens une route de pierres mouillées (en pente)...

Bonne chance et profitez de chaque minute de cette aventure.

Grande-Dame a dit...

Merci Femme Libre.

Christiane, tu t'inquiètes pour moi. Sache simplement que j'ai triomphé ce matin. :o)

Mlle K, c'est le truc d'Elena mais je n'ai pas (encore?) eu à l'utiliser.

En voulant visitant un château, je me suis enfoncée sur une mauvaise route extrêmement étroite qui allait en tournant. J'ai mis le frein et décrété que je ne bougeais plus de là, j'aurais fait une gaffe à coup sûr. On a demandé à un passant habitant du coin. Il a reculé la voiture pour nous jusqu'à un endroit raisonnable. Un pet pour lui.

Grande-Dame a dit...

C'était un village médiéval, alors tu imagines bien l'endroit!

Belle d'ivory a dit...

j'aimerais bien les voir moi ces italiens sur nos routes glacé en pleine tempête de neige:-)

Courage moi je te trouve hot j'ai le vertige et coeur qui débat juste a lire tes péripéties de conductrice

et je confirme dans tes souvenirs il y aura surtout les bons