En dilapidant mon temps ( ! ) sur Facebook, de contact en contact, je me suis retrouvée dans un ancien univers.
J’y ai retracé des visages connus, certains appréciés, d’autres m’ayant laissée indifférente et celui d’une fille m’étant particulièrement insupportable par sa personnalité de Madame Connaît Tout, moralisatrice, pincée, raide d’esprit, calculée, mathématique. Cette fille ne semblait pas née pour avoir du plaisir. Elle donnait l’impression de ne trouver satisfaction qu’en corrigeant les autres ou étalant ses opinions qui ne valaient pas plus que celles des autres.
Non pas qu’elle fut mesquine ou mal intentionnée, mais je la trouvais terne, sans joie. Terne, sans contenance et je ne comprenais pas ce que ses amies (qui débordaient de jovialité et de moqueries parfois blessantes) lui trouvaient. Une fille en noir et blanc qui contrastait avec le reste de la masse. En fait, je crois que j’étais fascinée-répulsée par la rigidité impénétrable qui émanait d’elle.
Eh bien, à mon grand étonnement, elle est devenue mère de deux enfants et a un amoureux. Ce qui signifie qu’un homme a réussi là où moi, même de loin, même sans la détester ou la mépriser, j’ai échoué : il arrive à éprouver du plaisir à la côtoyer. Quelqu’un arrive à ressentir de l’amour pour elle au-delà de ses travers froids. Quelqu’un arrive à vivre au quotidien à ses côtés.
Peut-être aujourd’hui arriverais-je à lui trouver quelque chose d’intéressant. En fait, même irrationnellement, j’en suis persuadée. Avec un regard pas si usé, je pourrais peut-être même avoir envie d'apprendre à la connaître et même, peut-être, rire avec elle pour me démontrer qu'elle est bien pourvue de la capacité de ressentir ET de donner du plaisir.
Peu importe.
Où je veux en venir, c’est que je suis fascinée (et tout de même un peu soulagée) de constater que même les êtres les plus improbablement aimables qui soient trouvent chaussure à leur pied.
Quiconque me trouve insupportable -parce que je suis inévitablement l'insupportable de quelqu'un - saura probablement me l’accorder.
Plusieurs résument avec l’expression moche : « Chaque guenille trouve son torchon. » (la femme de mon père m’avait dit ça lorsqu’ado, je n’avais pas d’amoureux…quelle insulte !) C'est réducteur, mais quand même on ne peut plus véridique.
5 commentaires:
Ce billet m'a immédiatement rappelé une très très vilaine patronne mesquine et plutôt vide...je ne saurais définir si c'était un vide émotionnel ou simplement affectif, mais elle prenait plaisir à son petit pouvoir pour tyranniser les autres... J'avoue, je ne suis pas aussi neutre par rapport à elle, ayant été sous sa dictature... ;) Elle n'avait ni conjoint ni enfant, et était célibataire depuis un bout de temps il y a déjà 4 ans...
Je l'ai trouvé sur facebook (horreur!!!), et regardant son mur, j'ai vu qu'elle avait inscrit sa situation amoureuse...(toujours la même). Eh bien, elle a plusieurs amies qui s'en moquaient un peu, dont une qui a dit qu'elle rencontrerait enfin l'amour au foyer (pour personnes âgées)... j'avoue que ça m'a un peu fait rire... et douter!
En fait, mon commentaire est pas mal plus "vache" que ton billet...bon.. je m'en vais me flageller pour punir mon déversement gratuit de fiel... ;)
C'est ce que j'aime de Facbook. Revoir les anciennes connaissances du secondaire et voir où ils en sont rendus. On s'imaginait plein de choses à leur sujet et desfois on se trompe et on est bien surpris du résultat :)
Mais par chance, on évolue en vieillissant :)
Tania, irrécupérable ?
Exact Looange, on ne sait jamais ce que la vie nous réserve !
Irrécupérable, certainement ;)
Soit dit en passant, je réfléchissias sur mon propre commentaire (quoi de mieux que de gloser sur soi-même), et je me demandais pourquoi on aime parfois se rappeler des gens qu'on déteste, pour les détester encore, des années plus tard... Parce que, idéalement, si une personne ne méritait pas notre attention, on devrait la repousser dans un petit coin de notre montagne de souvenirs, et on lui permettrait d'amasser la poussière qu'elle mérite...
Pourquoi alors est-ce qu'il m'arrive encore à l'occasion de penser à certaines gens que j'ai détesté? Pour avoir un petit relent de haine, d'émotions fortes? Pour ajouter du piment à ma journée? Pour relativiser mes petits ressentiments quotidiens? Pour me réjouir de ne plus sentir le poids du négatif qu'ils faisaient peser sur ma vie? Pour augmenter l'effet "montagnes russes" de mon quotidien, me rappeler de "très bas" pour profiter de "moyennement haut"?
Humm..j'vais aller réfléchir à tout ça sur le balcon avec la minette du voisin... ;)
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