Il me faut en finir. Vous savez, quand on travaille depuis trop longtemps sur un truc et que ça n’aboutit pas. Tout est pourtant en place dans votre esprit, parfaitement mûri. Ça vous gruge, ça vous démange, ça vous dévore.
Ça rend fou, ce besoin de passer à autre chose, de clore un chapitre, de s'asseoir sur la satisfaction de l'accomplissement un moment puis de tourner une page pour aller vers du nouveau.
J’en suis là avec mon livre. Tout est rédigé-peaufiné-revu-et-amélioré-mâché-et-assaissonné dans ma tête. Ne me manque que le fichu temps d’en venir à bout dans ce fichier mille fois chouchouté qui me suit partout.
Ce qui n’avance pas de façon tangible finit par vous faire piétiner sur place et qui sait, peut-être aussi par vous faire rater de bien belles choses.
Je mijote depuis quelques temps l’idée de partir. Pour m’isoler. Pour avoir un petit terrain intouchable où ne pas risquer à tout moment d’être avalée par le quotidien. Pour ne pas toujours avoir l’impression que les besoins de la mère passent en dernier dans l’organisation familiale.
Marie Laberge a trouvé dans cet isolement son terreau fertile pour écrire. Elle en a la possibilité. J’ai trop besoin de mon monde autour pour pouvoir me couper aussi longtemps qu’elle du reste de mon univers. Je suis moins productive, aussi. N’empêche. Qui sait si quelques jours…
Ma fille et mon portable dans mon bagage et hop...
Je souffre de n’avoir pas la latitude organisationnelle pour aller au bout de ce projet sur lequel je travaille à trop petites doses depuis plus de deux ans. Il me faut asséner le coup final à ce livre.
Ça me titille en titi. Je regarde donc pour partir. Je zieute, pèse, évalue. Ouest canadien. Les montagnes m’émeuvent et m’inspirent. Un ailleurs majestueux comme paysage de fond pour honorer tout ce qui vit dans mes tripes. Pour l'envergure géologique, pour les vertiges. Pour m'aérer, m'oxygéner.
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Sauf que.
J’en suis à m’indigner en silence des coûts d’une telle escapade. En fait, pas de l’escapade elle-même mais plutôt de l'escapade en comparaison avec tous les forfaits sud tout-inclus dont on fait la promotion actuellement.
S’il en coûte moins cher de partir dans le sud dans un tout-inclus que de payer hôtel + billet d’avion seulement dans son propre (grand) pays, quel profit revient dans les poches de l’hôtelier du sud qui héberge le riche occidental?
12 commentaires:
Je te souhaite de trouver un endroit où aller t'isoler, t'oxygéner.... ça fait tellement du bien.
Quelle bonne question tu poses à la fin ! Un peu comme ; pourquoi les bananes d'Amérique centrale coûtent moins cher ici que les framboises du Québec en juillet ?!
En passant, je suis tombée sur le répertoire de l'Uqam avec ta photo sur un présentoir de documentation au travail. J'étais excitée comme une puce : "je la connais ! Elle écrit merveilleusement bien ! Elle me fait même l'honneur de sa visite sur mon blogue !" :)
Si tu choisis Vancouver, je t'inviterai à prendre le café chez moi! Mais je te comprends, tout coûte cher dans ce beau coin de pays, je n'ose pas imaginer le prix d'un chalet...
Vous savez Grande-Dame, je vous comprends! Ça m'a pris plus d'un an pour terminer une fois pour toute mon manuscrit. Dans mon cas, c'était notre quotidien alors comment faire pour mettre un terme à tout cela alors que de jour en jour, j'avais des trucs à rajouter.
Je m'étais alors mise une limite psychologique. Puis tout a déboulé d'un coup. Je me suis dépêchée à faire imprimer et envoyer par courrier le tout afin de ne plus avoir la chance de reculer...
L'attente qui vient ensuite est spéciale aussi croyez-moi! J'ai essuyé 2 refus jusqu'à présent. Me reste 4 réponses à recevoir d'ici la fin du printemps.
Je serez à vos côtés dans l'attente. Mais pour l'instant, je vous souhaite de trouver comment faire pour vous isoler... ailleurs que dans votre tête!
;)
Je te comprends, l'été dernier quand je suis allée à Vancouver, j'ai déboursé le prix d'un voyage dans le sud mais... j'étais logée (merci Marie-Chaton), on s'est nourris à l'épicerie la moitié du temps et je n'ai pas eu à payer de location d'auto. Du haut de mon budget actuel il me serait présentement impossible d'aller ailleurs que dans le sud ou de m'inviter chez des amis!
Je me demande, un peu naïvement, si de l'autre côté, dans les Maritimes, ça de serait pas un peu plus abordable... ou en Côte-Nord (que c'est beau ce coin-là), Terre-Neuve (bon ok, j'avoue, c'est mon rêve à moi d'aller là, m'inspirer des falaises et de la mer)...
Moi aussi, parfois, je rêve, vouloir m'échapper, mais crime que ca coute cher. L'hiver passé, nous voulions louer un chalet pour 4 adultes, 7 enfants...on a oublié ca...trop cher, mais on couchant 2 enfants par lit. Alors j'ai recu ma copine ici!
Bonne chance dans ta recherche!
J'imagine qu'on le veut parfait ce chef-d'oeuvre.
Ce sera un livre qui traite de quoi?
Je me disais justement à la lecture de vos billets que vous devriez écrire! :)
Gabrielle Roy s'isolait toujours pour écrire. Dans des hôtels, dans des pensions etc. Plus tard dans sa maison au bord du fleuve.
Ce qui est génial c'est que ces dépenses sont déductibles d'impôt, applicables sur le revenu.
Enfin, ça l'était dans ce temps là, faudrait revoir cela avec un comptable aujourd'hui.
Pour ma part, c'est dans les couloirs muets de la Maison des Jésuites que j'aime me réfugier. J'aime le silence et la sécurité de ce lieu de paix. Puis je peux marcher dans les sentiers de la belle forêt, prier, lire,écrire, penser ou bien simplement dormir et me raccrocher à l'essentiel.
J'ai un petit rituel en arrivant dans ma chambre; je fais le ménage de mon sac à main. Ensuite, j'ai la paix.
Je ne parle à personne et je mange toujours dans la zone "Silence", avec les religieuses.Wow, quel trip finalement...Mais je vous assure, c'est une bénédiction cet endroit...
Malgré le fait que mon maître spirituel a quitté ce monde en janvier 2006, je le sens toujours présent.
Marie, hehe! Merci! La globe-trotter en toi doit être familière avec ce besoin d'oxygénation!
Marie-Chaton, je regarde pour Banff ou les environs. Bonne idée le chalet, je regardais pour un hotel. Quoique un chalet ne doit pas être donné non plus.
Morenita, je suis patiemment la suite des développements pour ton livre! :o)
Peccadilles, je me réserve Terre-Neuve en été pour la randonnée dans Gros-Morne. Je m'en régale déjà.
Évangéline, on trouve des alternatives où on peut, hein?
Mamanheureuse, merci! Il s'agit d'un recueil de nouvelles sur la mort.
Pur Bonheur, des voyages justifiés déductibles pour aller écrire? À ce compte, j'écrirais toute ma vie! :o)
Nanou, j'ai pensé à ton repaire mais je ne pense pas que ce soit l'idéal avec un jeune bébé. Et puis moi, je fais bcp d'abnégation personnelle et professionnelle pour ma gang mais quand c'en est trop, je carbure à l'enverguuure!
Quelle bonne et merveilleuse idée que de s'exiler pour accoucher de ce projet si cher à toi! As-tu pensé aux time shares? Soit tu trouves quelqu'un qui en possède un et tu loues ou soit vous investissez dans un et en profiterez longtemps par la suite avec toute la famillia! Parce qu'avec ce système, une semaine, peu importe où en Amérique du Nord, coût environ 200$ (oui, oui, pour une semaine!) et c'est bien souvent le gros luxe! ;-))
J'ai hâte de lire ton livre...tu écris tellement bien! As-tu un éditeur ou tu publies à compte d'auteur?
Ahahahaha On dirait que je me lis!!!
Ma belle famille demeure à Calgary, c'était 2700$ (de Québec)en frais d'avion, sans compter les restaurants, les épiceries, le ''liquor store'' et les transports urbains (location de voiture), j,aurais pu partir dans un 4 étoiles dans le sud (n'importe où, où il y a un palmier et du sable)au modique prix de 2200$ (3 personnes), femme de ménage, cuisinier et sorties incluses... avec la moitié de bagage en plus hummmmmm!
Know what i mean? ;o))
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