Je cogite fort depuis plusieurs jours pour tenter de bien définir ce qui me dérange tant dans les propos présentés dans ce billet.
Je crois avoir trouvé une piste de réflexion.
Tout d’abord, je suis dérangée qu’une personne puisse intervenir dans le drame de quelqu’un sans d’abord lui présenter ses sympathies. C'est déplacé. C'est de mauvais goût. Peu importe le lien que l’on souhaite faire avec un de ses propres billets sur le blog d'un autre, la moindre des courtoisies est de d’abord faire preuve d'un minimum de compassion à l'endroit de celui qui souffre. On tient à commenter sur le territoire web d’un autre? Soit. On se conforme donc aux règles d'usage de la netiquette. Si l’on s’en sent incapable, on évite de mettre en lien dans les commentaires un billet qui réfère à notre propre blog (à moins d'avoir une masochiste envie de s'attirer des foudres). C'est dépourvu d'humanité et donne à celui qui sombre dans l'irréel l'impression d'être sous la loupe d’une pseudo-analyse dont l’auteur semble se prendre au sérieux.
Je considère insolent de débarquer (pour la première fois de surcroît) dans l’espace personnel qu’une blogueuse entretient pour son plaisir, ses besoins, la nourriture sociale que constitue l’échange, le désir du partage pour laisser une marque de passage qui laisse entrevoir que l’on ne vous considère que sous un angle ethnologique, qu’on tente de se hisser maladroitement derrière un prétexte « professionnel » pour questionner l’incompréhensible.
Et l’incompréhensible, aux yeux de cet homme qui semble croire que de tenter « d’analyser » une situation sous un angle social le soustrait à un minimum de savoir-vivre bloguesque, ce n’est pas le drame lui-même mais le fait que l’on puisse avoir envie/besoin d’annoncer l’abîme dans lequel on vient de plonger à un lectorat avec lequel s’est tissée une relation particulière depuis un bon moment déjà. Quelle personne, quoi qu’elle se donne comme importance, se situe au-delà d’un minimum de civisme envers ses pairs? Mais qui donc est cet homme? Le Lévi-Strauss des réseaux de communications web?
Ai-je raison de croire que l’on vient de franchir le cap du mépris quand on s’imagine au-delà de toute considération humaine sous le prétexte d’une incompréhension? Il existe une attitude alternative pleine de bon sens dans ce cas: l'abstinence. Le silence. En clair: on se tient à l'écart. On se la ferme.
Quiconque n’a jamais développé de liens virtuels ayant franchi la limite osmotique entre le virtuel et le réel peut difficilement comprendre s’il ne possède pas un minimum d’acuité, d’ouverture et d’empathie qu’Internet n’est parfois que le médium qui permet le germe d’authentiques amitiés catapultées dans le tangible quotidien.
Tenir un blog personnel, c’est accepter d’exposer une brèche de sa vulnérabilité en faisant confiance au jugement de son lectorat et à la qualité de son interaction avec lui. Parce qu'un lien de confiance virtuel, selon la nature du blog, oui, ça se développe avec un lectorat. Tenir un blog personnel, c’est s’attendre, en outre, consciemment ou pas, à recevoir de l’empathie et du soutien dans les moments difficiles et en offrir naturellement à son tour le moment venu sur les blogs de notre réseau. Pourquoi? Parce que derrière chaque écran, il y a un humain et que c’est lui qui est avant tout sollicité.
Certes, il arrive que parmi le lectorat s’immiscent des gens qui laissent l’impression d’être dotés de peu de discernement ou qui possèdent une méconnaissance flagrante de certains codes sociaux. Dans un contexte de communication face à face, cet homme aurait-il offert ses sympathies? Oui? Alors en quoi le fait d’être en ligne l’immunise-t-il contre l’usage de cyber-civisme? Je suis d'autant plus choquée que cette personne présente son profil d’expertise comme étant "spécialiste de la communication sensible". Voilà apparemment une sous-spécialisation des communication que j’ai mal comprise!
Quand on s’intéresse à la communication et aux médias sociaux, il importe de connaître minimalement les implications et la puissance d’un réseau virtuel. Qu’est-ce qu’un réseau virtuel par opposition à un réseau d’affaires, d’amis, de connaissances? Le réseau virtuel est-il impersonnel, froid, numérique sans égards aux humains qui l’entretiennent et qui en font partie lorsqu’un drame survient chez l’un de ses membres? Les membres du réseau sont-ils en mesure d’apporter du soutien à un de leurs confrères le moment venu? J'étais jeune membre d'un réseau d'affaires au moment du décès de mon fils et jamais je n'ai reçu de sa part un soutien équivalent à celui offert par mon réseau virtuel.
Monsieur Gintrand semble sous-estimer la puissance de pareils réseaux virtuels et n’y voir qu’une espèce d’exhibitionnisme émotif dépourvu de noblesse de la part de l’auteure du blog. Erreur de perception sur toute la ligne. Il y a bien un effet voyeur que je consens à reconnaître chez plusieurs lecteurs. Je veux bien toutefois miser sur l’espoir que ces voyeurs ont eu la décence de savoir donner (sympathies, s’entend) plus que de s’abreuver à la misère d'une mère qui vient d'être douloureusement dématernisée.
C’est bien mal connaître le potentiel des réseaux virtuels, spécialement ceux qu’il semble estimer dépourvus de valeur (et de contenu?) parce qu’alimentés par des mères qui les exploitent pour briser l’isolement. Les réseaux virtuels crées par des forums de discussion et des blogs sont tout à fait adaptés à la réalité de beaucoup mères de famille. Pas étonnant qu’il y ait autant de mères blogueuses. Combien de fidèles et loyales amies dans ma vie aujourd’hui sont-elles issues de ces réseaux qui ont assurés moult santés mentales de part et d'autres durant grossesses, congés de maternité ou simple choix de demeurer à la maison pour s’occuper de la marmaille?
J’ai été chatouillée de lire dans le billet du blog du monsieur ci-haut mentionné que le bouleversant billet de Mme Cornue n’était pas digne de porter le nom de billet. Il méritait des guillemets en guise de vulgaires gants de latex enfilés quand on ne veut pas trop s’impliquer.
J’estime curieux que monsieur Gintrand omette de parler de la récupération journalistique du cas du décès du petit Benjamin. L’approche journalistique est-elle plus noble, à son avis? Est-il plus décent, selon lui, de récupérer telle tragédie dans les manchettes en exploitant l’immonde chagrin vécu par une famille? Le voyeurisme est-il plus acceptable quand c’est le photographe du journal local qui s’assure de saisir le cliché où les parents ont l’air le plus éplorés? Vous savez, ce regard de détresse qui ne sera jamais aussi authentique que lorsque la vie d’un enfant vient d'être arrachée. De combien de % les ventes du journal augmentent-elles lorsqu’on fait dans le super sensationnalisme en exploitant en première page le plus immonde chagrin qui soit?
Tous ces lecteurs de journal ébranlés par le drame se désoleront de la tournure de cette triste histoire en se brûlant la langue avec leur café trop chaud sur le coin de leur bureau. Et si, par le biais d’un blog, ils avaient la possibilité d’exprimer leur sincère sympathie à cette famille avalée par une autre dimension depuis cinq jours? Et si le blog permettait le potentiel d’expression d’une partie de cette empathie? Et si on reconnaissait ses vertus thérapeutiques?
Monsieur Gintrand semble ignorer qu’il est possible de susciter sur son blog des débats idéologiques, de discuter d’approches stratégiques ou de perspectives communicationnelles tout en conservant sa réputation même si on ose démontrer qu’un humain existe derrière le spécialiste. Un peu de sensibilité n’altère jamais la crédibilité de quelqu’un qui a déjà su construire sa notoriété professionnelle. Un médecin est-il moins estimé parce qu’il fait preuve d’écoute envers son patient qui souffre d'apprendre qu'il est confirmé séropositif ou qu'il a le cancer?
C’est ce que Pierre Bouchard, consultant en communication et en gestion de la réputation dont j’estime l'approche depuis un bon moment, a été en mesure de faire lorsqu’il a commenté (entre autres) ma lettre ouverte à La Presse concernant la qualité du service du personnel médical reçu lors du décès de mon fils. C’est ce qu’a su faire la très professionnelle dame responsable du forum à La Presse lorsqu’elle a publié mes deux lettres ouvertes. La capacité de démonstration d’empathie ne fait que rendre plus estimables des personnes que l’on estime déjà.
À l’inverse, une attitude de suffisance tue dans l’oeuf toute éventuelle entente entre deux parties.
Je conclurai en invitant Monsieur Gintrand, s’il n’a toujours pas réussi à bien reconnaître la pertinence de laisser transparaître un minimum de sollicitude dans un contexte professionnel, à se procurer mon recueil de nouvelles sur la mort d’enfants dès qu’il sera publié. Cela pourra sans doute l’outiller pour mieux réagir advenant le cas –que personne ne souhaite- d’une nouvelle tragédie présentée en ligne. Je rajouterai également que la façon dont on choisit de vivre un deuil est personnelle à chacun. Aucun standard immuable, à ce que je sache, n'a été établi.
Un bon relationniste présenterait ses excuses à la famille Cornue. Qui sait si ce n'est déjà fait. Il m'arrive d'être idéaliste quand je ne suis pas carrément naïve.
30 commentaires:
Chapeau !
Qui, mieux que vous pour le moucher de la sorte ?
On signe où?
Personne n'aurait pu mieux l'exprimer.
bravo! Comme c'est bien dit! Encore une fois, bravo!
Et paf le chien!
Merci de cette mise au point qui exprime fort bien la grogne populaire.
Monsieur se tait depuis sa bourde; j'espère qu'il est dans sa réflexion telle qu'annoncée et qu'il saura évidemment présenter ses excuses ou du moins, enlever son commentaire insignifiant dans les commentaires de Madame Cornue.
Je ne vous connaissais pas, madame, mais j'ai l'intention de venir me promener dans vos jardins plus souvent.
Est-ce qu'il a lu ceci?
Il le faudrait!
Petit individu, j'oserais dire petite QU** si j'avais moins de savoir-vivre...
Bravo! Ça prenait quelqu'un pour dire tout haut ce que plusieurs ruminaient tout bas depuis la lecture de ce billet.
Moi j'ai reçu un courriel de ce M.Gintrand, je dis moi mais nous sommes 6 personnes (je crois) à avoir reçu un courriel qui visiblement était destiné à Mme Cornue.
Pas d'excuses ni sympathies, juste un désolé que son billet soit en lien dans les commentaires du billet de Mme Cornue et qu'il n'y est pour rien.(???)
J'ai été choqué de recevoir ce courriel et je n'ai pas compris pourquoi il l'a envoyé à d'autres personnes que Mme Cornue. Au début j'ai cru qu'il l'avait envoyé à toutes les personnes qui lui avaient laissé un commentaire, mais non il n'y a que 6 adresses dans son envoie et comme je ne connais pas l'adresse de Mme Cornue, je ne sais même pas si elle, elle l'a reçu!
AMEN!! C'est tout ce que je peux dire.
Depuis la lecture de son billet, j'ai réfléchis au commentaire que je lui écrirais. J'avais envie de lui cracher mon venim. Comment une personne peut-elle être aussi insensible au chagrin des autres? J'ai pitié pour lui. Il ne faut pas s'aimer beaucoup pour avoir si peu de respect pour les autres. C'est désolant.
Juste une petite mise au point: Il existe, dans le réglage des paramètres d'un blogue, une option permettant d'être avisé lorsqu'un lien vers notre billet blogue est émis et l'avis apparaît justement dans les commentaires dudit billet, c'est vraisemblablement ce qui est arrivé lorsque ce monsieur a relié le message blogue de Mme Cornue avec son propre texte, ce qui reste tout de même malheureux. Et concernant le courriel que certaines personnes disent avoir reçu, il s'agit encore une fois d'une option qui permet d'être avisé par courriel des commentaires subséquents au nôtre à propos d'un billet particulier. Monsieur Gintrand n'a donc probablement aucun rapport avec ceci. Je ne souhaite pas défendre ce monsieur, mais il m'apparaissait pertinent d'éclaircir ces deux points.
Désolée Grande Dame de mon intrusion!
Mademoiselle Lurette, si c'est moi qui me suis méprise sur l'aspect volontaire du lien inséré dans les commentaires de Mme Cornue, c'est moi qui présenterai mes excuses à ce monsieur...pour cet aspect de la question.
Curieux, quand même, que tant de liens vers le billet de Mme Cornue se soient rédigés mais qu'un seul (ou deux?) se soit retrouvé dans les commentaires?
Merci de mettre si bien en mots ce que nous sommes plusieurs à penser.
Moi je n'y suis pas parvenue pour le moment, donc je me suis abstenue d'écrire à cet homme. Je n'avais pas non plus envie de lui donner trop d'attention... je ne sais comment verbaliser...
J'en ai marre de cette tendance, cette "mode" d'avoir une opinion sur tout et d'émettre ses opinions sans inhibitions, sans penser aux tords qu'elle peut causer... Il me semble qu'il y a des situations qui demandent de tapoter dans le vide 7 fois avant d'écrire... ou de ne pas écrire du tout...
Je ne lui souhaiterai pas de "passer par là" pour apprendre l'empathie. Mais je lui souhaite de comprendre certaines choses et j'espère que vos propos -ainsi que ceux d'autres personnes- le fasse vraiment réfléchir...
Moi là, sais-tu ce que je vais faire concernant tout ça? Je vais tout simplement passer mon tour.
Ça me prendrait trop de jus et de temps dire tout ce que je pourrais dire...
Signée une mère qui a étalée le deuil de son bébé sur le net elle avec...
pffff
Je trouve dommage que quelqu'un se permette un jugement sur l'acte d'écrire d'une personne lors d'un aussi grand drame. On peut juger l'acte, mais en aucun cas, il me semble permis de juger la personne.
Moi aussi, j'aurais rapidement avisé les gens par mon blog, et j'aurais drôlement apprécié le soutien et réconfort que les gens m'auraient offert. Je suis touchée par l'ampleur qu'à pris le soutien virtuel sur la blogosphère, alors j'imagine que pour la famille cornue, c'est un soutien qui leur a apporter un peu de chaleur au coeur pendant quelques minutes.
Je suis entièrement d'accord avec Lyjazz.
Même si le lien s'était inscrit par inadvertance, des excuses auraient pu être adressées quand même.
Kina
Je compatis de tout cœur avec cette famille. Mais honnêtement quand j’ai lu le billet de la madame, annonçant la mort de son fils le jour même sur son blogue, je ne sais pas, mais moi aussi j’ai eu un malaise… Après je l’ai vu dans le journal, aux nouvelles, etc.
Re-malaise. Jettez moi des roches...
@ Femme charmante: je n'ai pas reçu de courriel alors que j'avais répondu à monsieur.
Lorsque j'ai vu votre réponse, je me suis sentie coupable d'avoir mis mes gants blancs jusqu'aux coudes pour lui répondre...
Je suis tout a fait d'accord avec toi. Surtout que grace a mes échanges sur les net. Forum et blogue j'ai créer de vrais liens et de vrai amitié.
A quoi sert un blogue si on ne peut parler de ce qu'on vit.
Ce cher monsieur avait seulement a ne pas lire ce message et a passer a autre chose si le contenu ne lui plaisait pas
@ L'aubergiste,
Concernant le courriel, je ne sais pas pourquoi nous ne sommes que 6 à l'avoir reçu ... Dans son courriel M. Gintrand parle À Mme Cornue et personne d'autre.
Votre réponse était parfaite... Pleine de sagesse...
Avant d'écrire mon commentaire j'ai respiré par le nez et j'ai moi aussi mis mes gants blanc... Mais pas jusqu'au coude! ;-)
J'avoue que les billets de Mme Cornue sont d'un tel détachement et d'une froideur que ça rend mal à l'aise.
Mais, mettons cela sur le choc d'avoir perdu son enfant.
@ l'Anonyme: Pour juger les billets de Mme Cornue sans avoir déjà vécu ce qu'elle vit, tu es toi même d'un tel détachement et d'une froideur vis à vis l'ÊTRE humain que s'en est dégoûtant.
Tu peux bien te cacher derrière l'anonymat.... Mettons ça sur le dos de la lâcheté!
Anonyme 2, à mon tour, je mettrai sur le compte du fait que vous n'avez probablement jamais perdu d'enfant pour porter un regard aussi empreint de jugement sur ce que vit cette femme en ce moment.
Et si tel était le cas, sachez qu'en chaque lecteur se trouve une perception qui lui est bien personnelle.
Il existe une multitude de manières de porter la douleur et vous faites erreur si vous vous imaginez que celle-ci est toujours visible à l'oeil nu, à travers un écran de surcroît.
La souffrance ne se mesure pas au nombre de boîtes de mouchoirs utilisées, au nombre de larmes versées, au nombre de nuits blanches passées, à la puissance des cris de douleur échappés.
Personne, à ce que je sache, n'a encore inventé de souffrance-O-mètre. La pire part de douleur se porte souvent en silence, avec soi-même.
Quand un drame survient, la nature est ainsi faite qu'elle court-circuite parfois l'émotion pour permettre au reste du corps de survivre. Elle aiguille l'humain en mode mécanique pour lui permettre d'encaisser. Elle gèle tout le reste et le laisse fondre à petites doses, au fil du temps.
Je ne parlerai pas au nom de Maman Cornue, mais c'est ce qu'elle a fait avec moi.
Si je n'avais pas été cette mère glaciale et mécanique, je n'aurais pu m'occuper des cinq autres vivants qui avaient besoin de moi.
Désolée de ma promptitude, c'est un sujet qui me sollicite bcp.
J'en avais trop long à dire... j'ai répondu chez nous pour ne pas trop t'envahir.
Ça me rend folle de penser qu'on se permette de juger...
Moi ce qui me cause un malaise là-dedans, ce sont toutes ces bonnes âmes qui ont toujours quelque chose à dire, à émettre mais qui sont foutrement cachées sous le couvert de l'anonymat.
Oui, c'est un sujet délicat et oui tout le monde a droit à son opinion. Cependant, je trouve très couard de se trimballer ici et là sur les blogues des autres et de ne pas avoir le courage de signer le fond de sa pensée.
Perdre un enfant, que ce soit en cours de grossesse, en néonatal, en périnatal ou au cours de sa vie, demeure une perte. Il faut faire le deuil d'un rêve, d'un espoir à devenir.
Madame Cornue essaie tant bien que mal de rester la tête au-dessus de l'eau présentement avec les mécanismes de défense qui lui sont propres.
Mais je rêve: sommes-nous en train de faire un débat sur sa façon personnelle de gérer son drame?
Sa colère lui appartient, comme son espace d'écriture.
Perdre un enfant déclenche un tel sentiment de colère et d'irréalisme qu'il faut l'avoir vécu pour comprendre.
Que tous ceux et celles qui depuis l'événement ne cessent de ressentir desdits malaises et tout le tralala essaient donc de passer à autre chose.
Les autres pendant ce temps, feront comme les éléphants: ils essaieront d'aider une des leurs qui est en fort mauvais position.
Anonyme 2,
lorsqu'on ne peut pas comprendre, on se tait, on se ferme le clapet.
C'est incroyable jusqu'où peut mener l'ignorance...
Grande Dame, j'ai compris ta propre souffrance au delà des apparences et soit assurée que la majorité le comprennent aussi.
Bisous xxx
Christiane
Je crois que le malaise suscité vient du fait que Mme Cornue parle des stats de visite sur son blogue et souligne le fait que Martin Petit ait parlé d'elle. Comme le dit anonyme, elle n'a pas l'air éplorée...
Car n'oublions pas mesdames qu'avoir l'air éplorée est ce qui définie le deuil des femmes. Ne dit-on pas "veuve éplorée", "mère éplorée" ? Souvent, pour les femmes, il y a une seule bonne façon de se comporter devant l'Inimaginable : être éplorée. Pas être en colère, pas être détachée, pas être froide. Être éplorée. Comme ça, on démontre qu'on est une bonne mère et qu'on tenait à notre enfant.
Voyez-vous, même dans le deuil on définie la bonne et la mauvaise mère, celle qui a de la peine comme il faut et celle qui a de la peine pas comme il faut.
Alors maman Cornue, ton deuil t'appartient, et le reste ben... f***
Mélanie
Bien d'accord Mélanie.
Ça me tue ces jugements de bien-pensants qui savent comment on devrait réagir devant telle ou telle situation parce que NOUS, on réagirait comme tel.
Vous vous souvenez de ces jugements qui pullulaient devant le père de la jeune Cédrika lorsqu'il parlait aux médias? Il n'avait pas l'air d'avoir suffisamment de peine. Mais qui dont est-on pour savoir mieux que celui qui vit cette situation?
À avoir trop de peine devant les autres, certains finissent par se faire dire que la vie continue et qu'il faut tourner la page et ne pas sembler en avoir assez appelle au jugement pour d'autres raisons. Si on est incapable d'empathie, qu'on laisse les misères se vivre à la manière de leurs propriétaires.
L'aubergiste, je partage ton opinion quand à la facilité de l'anonymat.
Oh, que je suis d'accord, quel toupet d'intervenir dans ce drame sans même s'annoncer ou décliner ses sympathies envers cette dame qui vit une si terrible épreuve. C'est malheureux combien certaines personnes peuvent avoir si peu d'empathie envers les autres et surtout en profiter pour écrire ce genre d'article déplacé. Un gros bravo pour cette belle prise de position, c'est si bien exprimé...
Tu écris si bien, Grande Dame. Merci pour ce billet qui exprime si bien ce que plusieurs d'entre nous ont pensé en lisant le monsieur en question.
Ah! Il ne savait pas dans quelle galère il s'embarquait, lui. Ne sait-il pas que des femmes, des mères plus précisément, ça se soutient, entre elles? Pffff! En tous cas, il a sûrement eu sa leçon!
Grande Dame,
J'ai découvert votre blog par le biais de celui de Mme Cornue. Je suis tout à fait d'accord avec votre billet et j'ai aussi été choquée par le billet du Monsieur en question. Je trouve que vous exprimez très bien ce que plusieurs d'entre nous ont ressenti en faisant cette lecture. Je termine en disant que j'aime beaucoup vous lire, vous vous exprimez de façon remarquable, bravo.
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