dimanche, septembre 27, 2009

Billet sans conclusion

Je vous ai déjà parlé de mon rapport au bonheur, vous ai expliqué que je n'étais pas heureuse sur une ligne constante et continue. Trop souvent, je prends conscience de ce qui constituait un élément important de mon bonheur que lorsqu'il disparait.

Mon bonheur est fuyant, erratique, se trouve rarement là où je le cherche, aime l'étonnement, les couleurs vives, les hiatus dans la ligne continue, la plénitude à un moment précis, l'accomplissement, l'intensité, les défis, l'incongruité.

Je ne peux ressentir le bonheur à tout moment parce que je suis exigeante face à la vie, parce que je veux tout, parce que j'établis des standards élevés à mes aspirations.

Là, en ce moment précis, je ressens le bonheur. Parce que je ne m'arrête pas souvent pour le décortiquer, j'en fais la nomenclature : j'ai pris hier soir une décision qui me turlupinait depuis un bout mais qui une fois officialisée me soulage, j'ai passé une soirée avec mon amoureux sans enfants et j'ai adoré marcher sans autre personne que MOI à traîner, je me suis sentie LIBRE, j'ai été récupérer ce pm Frédéric qui venait de préparer des crêpes avec ma mère, je me suis sentie une bonne fille de prendre un peu de temps pour elle, j'ai dans la main un Valpolicella que j'adore (et que mon homme a été acheter à ma demande sans grogner quinze minutes avant la fermeture de la SAQ), dans la mijoteuse une sauce à spaghetti qui je crois sera la meilleure de toute ma vie, sur le four trois poulets pour préparer trois repas différents dont une sauce à vol-au-vent pour mon Grand-Charme qui m'en a fait la demande spéciale il y a deux semaines, les menus de la semaine sont prêts, je suis organisée, une chanson que j'aime m'a émue à la radio, Béatrice a fait un dégât adorable de haricots sur le plancher de la cuisine en éparpillant la moitié d'un paquet et en grignotant chaque bout (ma faute, je déteste déballer l'épicerie et ça traîne sur le plancher durant des heures), il y a au four (et en voie de l'être) une recette triple de biscuits moelleux aux pépites Skor que j'ai ENFIN trouvées en épicerie et qui raviront mes grands mousquetaires qui arriveront de chez leur papa dans quelques minutes, je me sens désinvolte et juste heureuse d'être là, maintenant.

Ce soir, c'est ainsi. Demain, ce sera sans doute différent. Mes éternelles quêtes recommenceront, mon incapacité à tout gérer convenablement, mon sentiment d'être débordée et de n'avoir pas suffisamment de latitude pour atteindre des objectifs qui importent pour moi (et ce n'est pas faute d'inspiration).

Réflexion subite et momentanée sur le bonheur et désir de la partager. Aucune conclusion ne m'inspire alors voilà, comme une parenthèse restée ouverte...

12 commentaires:

Marie l'urbaine a dit...

En tous cas, je comprends ton bonheur du moment ! Merci pour cette nomenclature ! Vraiment !

J'ai dit un jour à mes amis que "le bonheur, c'est se brosser les dents en écoutant de la musique" et c'est resté dans les annales... Ils ont même repris l'affirmation dans un court-métrage en mon honneur et celui de mon chum à nos noces! :)

Michèle a dit...

J'appelle ça des bulles de bonheur. Pas nécessairement un moment délirant ou spectaculaire, juste un moment... d'équilibre ?

Un heureux mélange de paix, de sentiment du devoir accompli, d'harmonie.

Nanou La Terre a dit...

Le saisir chaque jour, en être un peu plus attentif, chaque jour, et ainsi, pouvoir s'en approprier à tout jamais.
Je pense que dans cette quête, c'est simplement l'attention à le saisir, là, quand il passe, qui nous échappe. Et donc, travailler sur l'attention , inlassablement...

Grande-Dame a dit...

Ils sont chouettes tes amis Marie ! :o)

Michèle, c'est exactement ça, l'équilibre. Très précaire, toujours, dans mon cas.

Nanou, tu es si douée. J'ai bcp d'admiration pour toi.

Dominique a dit...

Bonjour Grande Dame, Vous dites être exigeante envers la vie, peut-être l'êtes vous un peu beaucoup envers vous-même !?!... La femme parfaite que l'on voudrait toutes êtres...

Prenons le temps de savourez le bon temps, les petites bonheurs sont partout... Dans du temps sans les enfants... Dans du temps avec les enfants... Dans le silence total, en écoutant une toune composée par son fils... Dans le soleil, dans l'odeur dégagée par une pluie d'automne...

Il faut ouvrir son coeur et ses yeux, le bonheur est vraiment partout ! On vient qu'on s'habitue à apprécier ces petites choses, et doucement, elles deviennent si nombreuses, que même, à travers de dures épreuves, des gens réussissent à se dirent heureux d'être en vie !

Je crois que la conclusion de ce billet était paix intérieure...

La Mère Michèle a dit...

Je te lis, et je sens que je suis pareille. Comme tu dis: une alternance entre les multiples soucis du quotidien et les éclairs de satisfaction profonde.

Méli a dit...

Moments de sérénité, de bonheur, c'est si précieux... J'essaie d'être attentive à ceux qui se pointent dans ma vie, afin de les savourer ! Merci pour ce beau partage du vôtre avec nous.

Jane a dit...

J'crois bien que le bonheur n'est jamais permanent... pour se sentir vivant, il faut ressentir toutes sortes d'émotions, toute sortes d'états d'âmes! Au moins tu t'en rends compte quand ça passe :)

Anonyme a dit...

Vivre le moment présent.... dans ses richesses et ses limites!

Profitez-en!

Yannou a dit...

Que je te comprends! Le bonheur est là où on ne l'attends pas. Dimanche, j'étais comblée, en équilibre. Puis voilà que lundi, tout est dramatique, les emmerdements du quotidien qui m'assaillent. Je voudrais garder mon équilibre de sérénité toujours. Pas facile, surtout quand le stress embarque. Moi aussi je veux tout. Enfin presque.
*
Je viens de relire un commentaire que tu m'as laissé en 2007(!!!) où tu t'attendais à lire que je serais enceinte. Et bien non, toujours pas. Le temps passe, et non. Je me souviens avoir lu à propos de la naissance de ta fille, et m'être dis que ce serait chouette si c'était arrivé en même temps. Mais non, toujours pas mon tour. Étrangement (c'est la bonne attitude), je suis rendue à me dire que ce n'est peut-être pas essentiel à mon bonheur, même si je désire avoir un enfant depuis si longtemps. Que puis-je y faire? Je n'ai pas envie de me plonger dans les procédures pénibles de l'in-vitro. Alors je laisse la vie m'apporter ses bonheurs, et je verrais bien si un enfant fait partie de l'équation...

Evyzamora a dit...

Je lis souvent mais je laisse très peu de commentaires...cette fois-ci, ce billet vient vraiment mettre les mots sur ce que je rescent et ce que je vis.....et j'aspire à cette constance de bonheur.....un jour......merci de l'avoir écrit........

Grande-Dame a dit...

Dominique, z'êtes d'un positivisme rare ! Paie intérieure, oui, ça va avec l'équilibre proposé par Michèle.

Mère Michèle, nuances, vacillement. La constance, très peu pour moi. L'équilibre entre tous les aspects de ma vie est fragile.

Méli, merci.

Jane, la diversité des sentiments nous fait apprécier les bons moments.

Dreane, j'y aspire ! Un gros défi...

Yannou, je me souviens de ce commentaire. Tu as une belle attitude. C'est souvent quand on lâche prise, en matière de grossesse, qu'on se fait prendre par surprise.

Evy, merci d'être passée.