Vous qui me connaissez très peu ignorez que j'éprouve une fascination sans bornes pour la morbidité. Il s'agit d'une sorte de soif visant à comprendre à fond certains phénomènes physiques repoussants et devant lesquels la plupart de mes dignes confrères humains se poussent en courant pour aller vomir leur dégoût un peu plus loin. Je ressens, certes, aussi ces nausées, mais ma curiosité l'emporte sur mes hauts-le-coeur et encourage l'approfondissement de mes réflexions.
Lors de ma lecture quotidienne dans mon bain, je suis tombée sur ce passage d'Histoire de ma vie I, de George Sand, dans lequel elle raconte l'influence qu'a eu sur sa vie François Deschartres, son précepteur, un être aussi attachant que controversé qui était également abbé, enseignant, passionné de médecine, chirurgie, de physique et de chimie.
Je me suis délectée de ce passage, que je vous partage:
"Sous la Terreur, bien qu'assidu à veiller sur mon père et sur les intérêts de ma grand-mère, il paraît que sa passion le poussait encore de temps en temps vers les salles d'hôpitaux et les amphithéâtres de dissection.
Il y avait bien assez de drames sanglants de par le monde en ce temps-là, mais l'amour de la science l'empêchait de faire beaucoup de réflexions philosophiques sur les têtes que la guillotine envoyait aux carabins.
Un jour, cependant il eut une petite émotion qui le dérangea fort de ses observations. Quelques têtes humaines venaient d'être jetées sur une table de laboratoire, avec ce mot d'un élève qui en prenait assez bien son parti: Fraîchement coupées! On préparait une affreuse chaudière où ces têtes devaient bouillir pour être dépouillées et disséquées ensuite.
Deschartres prenait les têtes une à une et allait les y plonger: "C'est la tête d'un curé, dit l'élève en lui passant la dernière, elle est tonsurée."
Deschartres la regarde et reconnaît celle d'un de ses amis qu'il n'avait pas vu depuis quinze jours et qu'il ne savait pas dans les prisons. C'est lui qui m'a raconté cette horrible aventure. "Je ne dis pas un mot; je regardais cette pauvre tête en cheveux blancs. Elle était calme et belle encore, elle avait l'air de me sourire. J'attendis que l'élève eût le dos tourné pour lui donner un baiser sur le front. Puis je la mis dans la chaudière comme les autres et je la disséquai pour moi. Je l'ai gardée quelque temps, mais il vint un moment où cette relique devenait trop dangereuse. Je l'enterrai dans un coin du jardin. Cette rencontre me fit tant de mal que je fus bien longtemps sans pouvoir m'occuper de la science."
N'est-ce pas divinement raconté? Brrr!
Plus je la lis, plus je suis avide et pleine de respect devant la vie cette fascinante grande dame!
***
Dans un autre ordre d'idée, on m'a dit qu'il était complexe et fastidieux de poster sur mon blog. Du haut de mon illustre incompétence en programmation web, j'ose demander à quiconque saurait résoudre mon problème de m'envoyer un gentil hint par email à l'adresse suivante: barbeverte@videotron.ca .
Merci! :-)
16 commentaires:
Je ne comprends pas...
1. cette passion pour les trucs morbides et les histoires à cauchemars! :o)
2. en quoi il est difficile de poster sur ton blogue. J'y arrive sans aucune difficulté. :-S
Poster sur ton blogue est archi facile !! Je comprend rien....
Je partage à demi cette passion des trucs morbides.....mais je préfère lorsqu'ils sont doublés d'ésotérie, de parapsychologie et autres....;-)
Probleme de blog résolu! Si j'ai réussi à poster, tout le monde le peut!
Pour le blogue pas de problème et je n'ai même pas de compte blogger. Pour le morbide je dois avouer moi aussi une petite fascination... Ça me répugne, mais je ne peux pas m'en passer. Dites c'est grave docteur?
C'est grave en titi. Sincèrement, vous devriez penser aux soins spécialisés... Morbidomanes!
Mais j'étais quand même déçue, en cliquant sur le libellé "Répugnant à souhait", de constater que c'était le seul message dans cette catégorie...
Mouahahahah!
Je tâcherai de remplir plus assidûment cette catégorie, Gooba.
Avec le printemps qui viendra, ce sera facile: je recommencerai à jardiner et serai en mesure de partager mes tranches de vie d'amoureuse du jardinage.
Vous saurez tout de mes innombrables criocères du lys, la façon dont je les extermine impitoyablement, la façon dont je récolte toutes les grosses larves de hanneton bien dodues pour les offrir aux oiseaux, mes chasses intenses aux perce-oreilles dans mes dalias.
Afin d'alimenter cette catégorie, je pourrais peut-être également à déterrer le cadavre du cochon d'Inde pour vous faire part des différentes étapes de sa décomposition sous mes fraisiers. Et comparer le goût de mes fraises avec celles de l'été dernier.
Si tu insistes un peu, je te détaillerai peut-être avec quel semblant de sang froid je passe la tondeuse sur les oiseaux morts de mon terrain.
En attendant...et bien...c'est l'hiver!
Karine, vous semblez avoir les mêmes problèmes de posts que moi. Êtes-vous passée, comme moi, de l'ancienne version de blogger à celle de Google?
Nathalie, je suis heureuse de partager avec vous cette condamnable fascination!
Je pense que je vais prendre un break de ton blogue pendant les saisons chaudes... :-S
Bah ! Mon cousin faisant médecine (je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre...) ramenait des nonos à sa maman pour les faire bouillir dans la lessiveuse familiale et pouvoir ainsi reconstituer le squelette indispensable à ses études ...
(pour les commentaires : eh bien c'est ma première fois et à part le fait qu'ils sont assez peu lisibles sur ce fond noir... no soucy !!!)
Ophise, au cégep, quand au matin je m'asseyais enfin devant un café crème, je m'appliquais consciensieusement à faire bouillir des os de poulet dans l'eau javellisée pour garnir les têtes de squelettes que je sculptais dans l'argile.
Les os auxquels vous faites référence étaient-ils humains?
Euh...vous voyez vraiment mon fond noir??
Moi, c'est le bruit des grenouilles qui passent au travers les lames de mon John Deere SPOUIT que ça fait...
Vous êtes DÉ-GOÛ-TAN-TES... :-S
Pour le fond noir, c'est quand on regarde les commentaires en même temps que le message. Quand on lit seulement les commentaires, c'est sur fond blanc...
L'homme aime franchir les tabous. C'est tellement excitant. Le tout a commencé avec ève évidemment, c'est la créature qui a un mauvais penchant: Désobéir.
Oh que je me reconnais, Grande Dame, dans ce que tu as écrit!
Tiens voià que tu m'étonnes, Choco! C'est vrai, toi la si douce, tu as des vices cachés? ;-)
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