mardi, décembre 29, 2009

L'auto-régulation dans les familles nombreuses

Je regarde aller ma gang depuis un bon moment et je souris. Je peux affirmer, je crois, que plusieurs de mes "enseignements" sont en train de s'auto-réguler chez ma marmaille.

Comme dans toutes les familles, mes enfants savent ce qui est proscrit et ce qui ne l'est pas et se font un plaisir de dénoncer ce que l'autre a dit/fait/omis de dire/omis de faire (j'en ai un ici particulièrement doué pour ça). Je lève alors les yeux au ciel, exaspérée. Par contre, lorsque le phénomène se produit naturellement dans un but d'auto-régulation plutôt que de dénonciation, je m'étonne, souris et m'auto-congratule.

Ce fut le cas il y a quelques semaines lorsque Coco (8 ans), était absorbé par son bidule électronique tandis que Frédéric s'amusait à ses côtés. Ce dernier s'exclama une niaiserie référant à un nom de légume (de manière tout à fait ingénue) et Coco, ne lâchant pas des yeux son jeu, réprimanda son jeune frère pour l'énormité qu'il aurait pu dire lui même avec beaucoup plus de lucidité (et qui de sa part aurait été odieuse): "Franchement Frédéric, on dit pas ça. T'es vraiment vulgaire!"

Entre adultes, et même avec nos ados, on se lâche parfois un peu lousse dans le vocabulaire. Naturellement, par contre, on essaie de préserver les plus jeunes de nos "audaces" verbales. Les plus vieux ne toléreront pas ces mêmes écarts venus des plus jeunes. Il en va de même pour le comportement.

Pour les sorties, avoir des ados, c'est vraiment génial (même les "pas encore ados" sont serviables et coopératifs). Ils sont prêts avant nous, aident à préparer les tout-petits, à paqueter la voiture, à attacher les plus jeunes dans leurs sièges d'auto. Au resto, les plus vieux peuvent accompagner les plus jeunes à la toilette, les réprimander s'ils n'obéissent pas aux codes sociaux habituels dans les endroits publics (dans une volonté de ne pas avoir honte de leurs comportements bcp plus que par abus de pouvoir). Ils se rappellent entre eux quelques règles élémentaires de politesse si l'un d'entre eux a des failles. Les adultes peuvent disparaître quelques instants/heures en sachant que les ados sauront tenir courageusement le fort durant leur absence.

Leur gain d'autonomie me permet de prendre du recul pour observer ma gang autrement. Je suis fière de ce qu'ils deviennent, fière de les voir interagir, intégrer des convenances sociales, s'entraider (s'écoeurer, aussi). Ils sont beaux, intelligents, vifs. J'aime la finesse de leur esprit, leurs réparties, leurs différences, leur complicité. Même dans leur manière de se provoquer, ils sont stylés. Mes gars deviennent d'épatants jeunes hommes.

Les plus vieux développent des intérêts (hum hum!) que les plus jeunes n'ont pas encore. Dans des espaces restreints comme le resto ou la voiture, cela donne lieu à des échanges à demi-mots que les ados saisissent tandis que les plus jeunes (8-10 ans) ont l'esprit brouillé par des allusions trop pointues pour eux. Il en résulte des discussions adorablement loufoques.

Voilà là un aspect de la vie de famille nombreuse que je trouve absolument séduisant.

2 commentaires:

Pur bonheur a dit...

Profites bien des années qui passent, c'est dur de les voir quitter le nid.

Anonyme a dit...

beaucoup appris