mercredi, décembre 16, 2009

Émoi

J'ai causé tout un émoi ce matin. Je suis généralement vigilante pour un tas de trucs mais cette fois, je n'ai pas réfléchi et cela a eu des conséquences désastreuses sur la préparation de la si belle fête de Noël.

Je vous en fais l'aveu: j'ai déballé un de mes cadeaux avant le temps. Oh, pas de manière intentionnelle mais pour le principal intéressé, le résultat fut le même.

C'est que, voyez-vous, j'ai tendance, quand ça traîne dans la maison à ramasser ça et là les objets égarés pour les remettre à leur place. Ce que j'ai fait avec la doudou de Frédéric qui avait bizarrement élu domicile sous le sapin. Je l'attrape au passage, en fais une boulette et exécute un lancer parfait qui aboutit sur le lit de son propriétaire.

Quelques instants plus tard, panique totale, crise de nerfs, émoi. "Est oùùùùùù ma doudouuuuuu?" dans une interminable plainte tellement chargée d'émotion que je n'y comprends rien. J'ai beau chercher, l'hystérie est si totale que je n'arrive pas à comprendre l'offense.

Du haut de ses quatre ans, il finit par se calmer et m'expliquer que mon cadeau de Noël était enveloppé dedans et que maintenant (en haussant tristement les épaules), ce ne sera plus une surprise parce que je l'ai vu.

Je réfléchis deux secondes et me dis en moi-même: "Il y avait un cadeau là-dedans?" Puis, je réalise : "Ah, l'$?$?%/@@ de lampe à l'huile miniature que l'on cherche désespérément à faire disparaître de la maison depuis deux semaines et qui finit toujours par aboutir à nouveau sur un bureau, le comptoir, la table, le divan, le plancher et que l'on kickerait volontiers juste pour ne plus la voir? Mon cadeau? C'était donc ça!"

La crise est passée. "Mon cadeau" est à nouveau emballé et soigneusement enroulé sous le sapin dans la doudou sacrifiée pour encore sept dodos afin de servir d'emballage particulier. Le calme est revenu. Je suis réellement choyée de la délicatesse de mon fils.

Autour du tronc de l'arbre, j'ai remarqué ce matin plusieurs contenants qui renferment des dessins, des blocs ou autres traîneries insipides jonchant habituellement le sol. Béatrice aussi a remarqué la nouveauté. Évidemment, elle s'est empressée d'aller jeter un oeil, de trimballer les plats, de les secouer pour entendre le bruit des objets à l'intérieur.

Hystérie again. Et Frédéric de se promener devant le sapin comme un gardien de but devant le filet en repoussant l'intrus qui hurle pour récupérer les fascinants plats de margarine.

"Il fauuuut pas touuusser aux caaaadeauuuux, c'est mes cadeauuux que z'ai faiiiiit! Béatissss est mésssante, elle veut tousser à mes cadeauuuux!"



Encore sept jours.

10 commentaires:

ClaudeL a dit...

Le père Noël n'est pas supposé apporter les cadeaux à minuit le 25seulement?
Mais il est vrai que, petite, les enfants ne faisaient pas de cadeaux!

ratata a dit...

C'est trop 'cute' ça! la doudou risque d'être le cadeau suprême après 7 jours sans.
Et avez-vous imaginé l'an prochain avec B. qui suivra l'exemple de son grand frère...
Une clôture autour du sapin? un cabanon, oui, il faut un cabanon dans lequel faire le sapin, un cabanon transparent avec une toute petite porte...

Grande-Dame a dit...

Les enfants, ici, ont toujours aimé "simuler" des cadeaux pour garnir le dessous du sapin. Ils emballent toutes sortes de babioles pour se donner le plaisir sublime d'offrir aux autres.

Même principe appliqué au domaine culinaire: le gros trip de Frédéric ces derniers temps est de remplir de blocs les cavités des moules à muffins pour nous les faire goûter. Les calories potentielles ici, je vous dis pas !

Grande-Dame a dit...

Ratata, il emballe même dans des linges à vaisselle mais l'emballage suprême, c'est moi qui l'ai ! :o)

Véronique a dit...

Ahhh il est adorable!!!

Ce sapin ressemble beaucoup au mien...aucune boule ou décoration à moins de deux pieds du sol pour éviter qu'un des animaux joue avec. Pardonnez mon analogie douteuse mais vous, c'est à cause de votre mignonne petite fille?

Grande-Dame a dit...

Tout à fait Véronique. Le sapin -qui a été décoré par les garçons -n'était pas encore terminé que déjà, trois boules de vitre étaient brisées.

Le mot d'ordre: rien de fragile au bas du sapin.

Une femme libre a dit...

Le petit bonhomme de quatre ans là, il aurait besoin d'un système de points,d'étoiles, de collants, quelque chose du genre d'un tableau de motivation qui le motiverait à coopérer un peu. Arrêtez de répéter, agissez! Que ce soit long avec un bébé, je vous l'accorde, mais un quatre ans peut être pas mal autonome. En maternelle, les maîtresses aiment bien ça, des enfants déjà autonomes, qui s'occupent eux-mêmes de leurs mitaines et de leurs bottes,vous lui rendriez service pour l'année prochaine. J'ai comme l'impression que vos autres garçons, qui étaient en gang, avaient droit à moins d'égards et qu'ils devaient se démerder un peu plus plus jeunes, ou bien je me trompe?

Une femme libre a dit...

Mais mon commentaire n'est pas à la bonne place. Hon!

Grande-Dame a dit...

Vous avez tout vrai Femme Libre. Mes grands ont été autonomes très tôt. La dynamique, dans la famille recomposée avec les plus jeunes est tout à fait différente de ce qu'elle était dans mon autre relation. Je suis moi-même différente comme mère.

Le tableau de motivation, vous avez raison, cela fonctionne. Enfin, cela fonctionnait ces dernières semaines lorsqu'un retour était fait avec lui et que les collants étaient collés. Or, ça, c'est le boulot du parent...

Isabelle a dit...

C'est tellllement beau! Cette photo, allez savoir, elle m'émeut.
Je suis d'un naturel plutôt porté vers les cadeaux. J'aime donner, ça me fait plaisir. Or, mon fils aîné, qui a 8 ans, est tout le contraire. Ça m'atteint beaucoup, et nous essayons de lui enseigner l'art de la petite attention qui fait plaisir.
Pas facile! Alors c'est beau de voir lorsque c'est naturel, et en si bas âge!