Une image ne me quitte pas dans les moments d'affluence de demandes infantiles. 'Savez, lorsque vous tentez de régler un truc avec un et que subitement tous les autres débarquent avec une urgence plus urgente que les autres ?
Ils me font penser à une portée de chatons yeux encore clos lorsque la chatte rentre dans sa boîte. Ils se mettent alors tous subitement à miauler en cherchant approximativement mais tout de même efficacement (trois adverbes dans la même phrase, wah, je suis en feu!) la mamelle. Le petit gris y est déjà accroché mais le gros rayé, bien qu'il parte du fond de la boîte, a du coeur au ventre et avec ses petites pattes de crocodile se précipite sur le petit gris pour lui labourer la face et impitoyablement le déloger. Il travaille fort. C'est sa faim à lui, lui, lui et à personne d'autre que lui qui compte. Le pauvre petit gris a beau téter fort mais le rayé finit par le mettre KO et gagner la mamelle.
C'est comme ça ici. La loi de la sélection naturelle. C'est souvent le même qui finit par se tasser pour laisser passer les grandes gueules dominantes. Parce qu'il se pousse avec une triste discrétion, on finit presque par l'oublier. Dans un moment d'accalmie, on réalise qu'on n'est pas revenu sur ce que lui avait à dire et qui était aussi important que les autres. On descend alors pour rectifier le tir quand il est seul et calme, comme toujours. Parce qu'il est comme le petit gris, il finit par attendre son tour docilement, quitte à le passer carrément. C'est le conciliant. Conciliant par dépit mais conciliant pareil.
Bats-toi, petit gris, fonce dans le tas! Toi aussi, t'en as, des pa-pattes de crocodiles!
Ça c'est mon idéal. Ne manque qu'une chose: la "félin" attitude.
Ça se prend où ça?
7 commentaires:
je crois que dans toutes les fratries il y a un "petit gris" qui attend son tour parce qu'au fond il n'a pas le choix !!!
Mais au final, je ne suis pas sûre que devenu grand il ne soit pas encore plus costaud que les autres chatons de la portée !!!
Wah, deux textes de suite de très, très haut vol !!!!!
Merci Grande dame ! :)
Pauvr'tit pit...Il faut le sauver Grande Dame!!!
Comme tu décris bien...
L'amoureuse des animaux...
J'étais comme ça chez nous, conciliante. J'étais la plus jeune d'une grosse famille :)
Il faut persévérer et l'aider à développer des stratégies, lui tendre une petite perche qu'il saura bien prendre.
Quel joli, joli billet, Grande Dame!
Ton image est si juste!
Zed ¦)
C'est vraiment cute cette analogie avec les chatons.
Parlant de chatons... Mes fils et celui de ma soeur s'adorent. Souvent, ils couchent chez l'une ou chez l'autre ou sont trimballés ensemble en vacances. Conséquemment, ils dorment souvent ensemble dans le même lit. Ils s'emmêlent les cheveux, les bras, les jambes et sûrement les rêves. Ils sont tellement mignons à dormir ainsi tout collés pour se trouver bien au chaud dans la chaleur du corps du frère ou du cousin que ma soeur et moi on les appelle, la portée de chats. Parce qu'ils dorment comme le font les chatons.
Liath, ce "chaton" possède une grande force intérieure qu'il ignore. Espérons qu'il apprenne à se solidifier.
Merci Marie. :o)
Nanou, essais-erreurs. Je cherche des moyens. Tu en connais?
Jane, et puis, à l'âge adulte?
Air fou, certains enfants savent naturellement assumer leur différence et on les admire pour cela. Mon "gris" est encore en phase de mimétisme pour se faire accepter. Défaire cela exige une confiance gagnée tranquillement. Je l'espère solide rendu au secondaire. C'est la partie qui m'effraie pour lui, à tort je l'espère.
Anonyme, voilà une très belle complicité.
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