dimanche, mars 21, 2010

Ironie

Au sujet de certains anti-dépresseurs, Santé Canada a émis la mise en garde suivante, qui est d'une exquise ironie.


"Mise en garde (Santé Canada)

Médicaments inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS), commercialisés notamment sous les marques Prozac, Zoloft et Paxil.

OTTAWA (Juin 2004) - « Santé Canada avertit les Canadiens que tous les nouveaux antidépresseurs vendus sur ordonnance, appelés inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS) ou inhibiteurs du recaptage de la sérotonine et de la noradrénaline (ISRS), sont maintenant accompagnés de mises en garde plus vigoureuses».

« Ces nouvelles mises en garde précisent que les patients de tous âges qui prennent ces médicaments peuvent présenter des changements comportementaux et/ou émotifs pouvant être associés à un risque accru de poser des gestes autodestructeurs ou de faire du mal à autrui ».

En mai 2006, la Cie pharmaceutique Glasko Smith Kline a admis que des analyses de données provenant d'études cliniques montraient que le Paxil pouvait entraîner 6 fois plus de risques de causer le suicide chez des adultes que la prise d'un placebo."

N'est-ce pas pour le moins surprenant qu'un anti-dépresseur, supposé régulariser les humeurs et contrôler les angoisses, puissent avoir de tels effets secondaires?

6 commentaires:

Sophie a dit...

A priori, c'est plutôt contre-intuitif, en effet. Explication : Les personnes qui souffrent d'une dépression sévère sont souvent tellement affectées qu'elles ne trouvent pas l'énergie nécessaire pour se suicider (envisager un moyen, se procurer le « moyen » en question, établir un plan d'action, passer à l'action). À ce stade, leur hygiène en devient déficiente et elles peinent également à s'alimenter. Passer à l'acte demande une capacité de concentration et de mobilisation que ces personnes n'ont pas. La prise de l'antidépresseur permet un regain d'énergie tout juste suffisant, lors du début de la prise, pour mettre son plan de suicide à exécution. Les antidépresseurs ne sont toutefois pas suffisamment efficaces, au départ (ce qui viendra après une plus longue période) pour retrouver une humeur positive et stable. Il est donc très important que ces personnes aient un suivi très étroit lors des premières semaines de la prise de leur médication.

Mongoose a dit...

Je crois que ca ne surprend personne qui en a pris. D'abord, comme dit Sophie, on commence a avoir assez d'energie pour vraiment pouvoir se tuer. Et puis un autre aspect, c'est que la depression a un enorme aspect cognitif, et les antidepressants ne peuvent rien changer au mode de pensee. Alors on se sent plus fort emotionellement, mais la vie n'a pas change, et l'attitude du patient non plus, et alors quand on se sent stable et rationel et qu'on ne comprend toujours pas pourquoi on se donne la peine de se lever tous les matins, ca devient bien plus tentant de se tuer.

Karine a dit...

Oooh.... Le paxil...
Il avait été prescrit à Chum pour ses crises d'angoisse il y a 8-9 ans, et quand il l'a prit, ouf!!!!! On s'est ramassé à l'hôpital. Moi, c'est barré chez nous c'est sûr!

Christiane a dit...

Grande Dame,
il faut noter que les effets secondaires dont tu parles peuvent se produire dans le mois qui suit le commencement de la prise de ces médicaments et que ces effets secondaires "possibles" sont connus depuis longtemps.C'est pourquoi on recommande de commencer graduellement avec de petites doses. Il faut aussi noter qu'une infime partie de la population qui utilise ce médicament ont eu ce genre d'effet. Il est bien cependant de rajouter à la liste les effets secondaires possibles.

Grande-Dame a dit...

J'aime bien votre vulgarisation, Sophie. Je me demande si les données issues des études permettent d'établir que c'est effectivement lors des premières semaines de prise du médicament qu'on observe une augmentation du taux de suicides. Vous le savez?

Moongoose, Christiane, comme tous les médocs, prudence est de mise.

Karine, vous avez trouvé une alternative?

Marie l'urbaine a dit...

J'ai pris du Paxil - à très très faible dose - pendant près d'un an, et ça m'étonne, tout ça ! Moi, ça m'a juste aidée à tasser le nuage noir qui m'empêchait d'y voir clair dans ma vie, quand j'ai fait un burn-out... Brooke Schields en a pris pour sa dépression post-partum et ça l'ai bcp aidée aussi!