Dans mon billet précédent, une lectrice s'est indignée de ma manière d'étaler des pans de la vie de mes enfants sur le net.
J'en ai été étonnée puisqu'il me semble que heurter la dignité de ceux qui me sont chers (enfants ou autre) est quelque chose que je cherche à éviter et que je réussis à parler d'eux de manière cocasse et amusante. Bien que je ne sois qu'à moitié d'accord avec ses reproches, je me suis passé la réflexion suivante sur mes années de blog.
Au départ, le blog se voulait un espace créatif où partager des tranches de quotidien familial, des réflexions sur différents sujets et obtenir de l'interaction. Les finesses, commentaires charmants des enfants, moments tendres issus des tranches de vie voient leur valeur bonifiée lorsque partagée et nourrie de l'expérience perso des lecteurs.
Aussi, la plupart des blogs de maternité permettent de dédramatiser certaines situations qui autrement exaspèrent. Sous le joug de l'humour, on arrive à voir les choses autrement, à s'amuser secrètement, puis plus si secrètement que ça des couleurs que nous font voir nos marmots.
Mes enfants lisent mon blog depuis plusieurs années. Être la vedette d'un billet de maman, susciter des commentaires, faire rire le lectorat est très recherché chez nous, chez certains plus que chez d'autres.
Fils Aîné fut élu par le lectorat de mon blog, il y a deux ans, au Gala Blog'Or organisé par La Fêlée au titre de meilleur second rôle masculin. Quelle fierté chez lui lorsque je lui ai annoncé qu'il avait gagné !
Avec du recul, je peux affirmer que l'humour que permet le blog pour partager une situation est une lunette dans laquelle mes ados aiment regarder. Le blog de maman: sa perception, son humour, ses idées, ses silences.
"Est-ce t'as écrit un nouveau billet?", "Ça fait longtemps que tu n'as pas parlé de moi.", "Tu parles de lui plus que de moi, on dirait que je te fais plus rire", "Arrête de mettre des photos de tes savons, ton blog était plus intéressant avant."
Évidemment, ils ne sont pas toujours d'accord avec ma lecture de la situation. Ils rectifient parfois mes propos dans les commentaires.
Le blog sert aussi de véhicule d'auto-dérision. S'énerver, se mettre les pieds dans les plats, auto-critiquer ses propres agissements, y réfléchir, changer son fusil d'épaule, cogiter à voix haute. Les vicissitudes de la vie sont une pâte malléable que l'on peut façonner comme on veut. Je choisis, parfois, de les façonner en quelque chose de rigolo. Le blog permet cela. S'émouvoir, rire de soi, de ses faiblesses, de ses travers.
Les enfants contribuent aussi à cela. Ils ont appris à rire d'eux-mêmes et apprécient avoir un public pour leurs bons coups, leurs facéties. Évidemment, parfois, la thématique du billet peut être plus embarrassante. Nous possédons alors la fabuleuse faculté d'en parler. S'ils ne sont pas à l'aise, out.
L'indignation de la lectrice quant à mon "manque de respect envers mon fils" nous a donné un bon prétexte pour rediscuter de cela. Si Fils Aîné fut amusé de mon billet, ce n'est pas le lectorat de mon blog qui aurait pu le mettre mal à l'aise, mais un effet pernicieux spécifique à une personne de qui se préserver est pour lui un must et cela, de manière préventive.
"Alors, tu préfères que je le supprime ou pas?"
Regarde en haut, regarde à gauche, à droite, puis droit dans mes yeux: "Ouais. Je pense qu'on est mieux."
Alors voilà.
C'est fait.
1 commentaire:
J'admire votre ouverture et j'espère avoir avec mes fils la même connivence que vous avez avec les vôtres. Confidence: il m'est arrivé récemment que mon aîné se censure devant moi pour un truc anodin. J'apprendrai plus tard qu'il avait peur que je porte un jugement. J'ai été préoccupée... et j'ai pensé à vous, que je ne connais pas. J'espère arriver, avec une pointe d'humour et beaucoup de compréhension, à développer une belle relation dans le respect comme vous semblez avoir réussi à le faire.
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