« (...) Bien que blablabla, l’intérêt s’étiole à la lecture. »
Eh bien voilà, comme dirait monsieur Pignon, j’étais fixée.
Après les lettres de huit éditeurs desquels j’ai reçu un refus sans explication ayant pu m’aider à orienter l’approche de mon sujet, le style, le ton ou je ne sais quoi de mes nouvelles, enfin la lettre d’un éditeur qui n’a pas peur des mots.
Bien que je me sois esclaffée sur le coup devant le ton quelque peu suffisant, j’ai quand même été vexée par la suite, en réfléchissant. J’avais quand même travaillé trois ans sur ce manuscrit, y avais investi un grand pan de moi-même. Mon ego, que voulez-vous, moi qui étais persuadée avoir un certain sens du récit !
Pas grave. En fait, c’est une bonne, que dis-je, une excellente chose que cet ensemble de refus.
Ma réflexion a mûri, les événements de ma vie m’ont fait prendre de la distance de ces écrits, m’ont permis de me reconnecter sur le chagrin de la perte de mon fils (ce que je n’avais jamais su faire depuis quatre ans et plusieurs mois) plutôt que de le prêter à des personnages.
J’ai lu, aussi. De ces lectures profondes qui font naître des tas de germes et des tas de possibilités et qui vous dressent en plein visage le fait qu’au fond, vous ne savez rien, que des tas de choses vous échappent ou encore que cette phrase, ce passage, cette réflexion, vous auriez pu l’écrire.
J’ai encore de nombreuses heures à investir. J’ai espoir de n’avoir plus de doutes la prochaine fois que j'expédierai des tonnes de papier par la poste mais cela est bien utopique : le doute a toujours fait partie de ma vie et vivre sans m’est impensable.
J’ai à cœur le mot juste, l’angle correct, le verbe qui évoque et surtout, « que l’intérêt ne s’étiole pas à la lecture. »
16 commentaires:
Bonjour Grande Dame,
Il paraît que Stephen King a planté sur son mur un long clou qu'il a pu remplir des lettres de refus des éditeurs avant qu'un de ses manuscrits soit accepté. D'autres auteurs disent qu'ils pourraient tapisser les murs de leur bureau avec les lettres de refus. Neuf éditeurs, ça ne veut encore rien dire, et un commentaire, c'est une seule opinion.
Je suis dans une situation semblable à la tienne. Et pour faire honneur à toutes ces heures de travail mises à mon roman, pour transmettre le message qui m'a poussée à écrire et pour célébrer ce processus créatif qui a besoin d'être partagé, j'ai décidé de le publier à compte d'auteur. Je refuse de laisser aux éditeurs débordés et qui reçoivent des centaines de manuscrits le soin de décider de l'avenir de mon roman!
Enfin,de ce que j'ai lu sur ton blogue, le sens du récit, tu l'as!
Cordialement,
Jacinthe
Crime déjà presque cinq ans... :-o Je pensais justement à ça il y a quelques semaines... Ça commence à dater et en même temps le souvenir est encore si précis dans ma tête... J'imagine donc pour toi qui a été sa maman et pour les autres personnes qui furent proches de ton ange...
Chère toi,
surtout ne rien changer,ne rien corriger ni ne douter de quoi que ce soit, le tout est parfait, unique...
C'est à se demander s'il a vraiment lu.Cet éditeur et les autres n'ont sans doute pas assez de vécu pour apprécier et recevoir ton oeuvre à sa juste valeur.. Mais quelqu'un quelque part en sera profondément ému, c'est une certitude...
Avec toute ma tendresse et mon amitié à une très Grande Dame de l'écriture xxx
Je n'arrive pas à croire qu'il n'ait pas été touché par ton livre comme nous avons été touché par ton blog. J'ai souvent pleuré quand tu nous parlais de Thomas. J'aurais préféré qu'une femme te donne son opinion et non un homme.
Les nombreux refus ont aussi été le cas de JK Rowling. Je sais bien qu'il faut parfois frapper à plusieurs portes et ça me va ainsi.
Publier à compte d'auteur, ça signifie publier soi-même et vendre directement aux distributeurs, Jacinthe?
Val, le temps est relatif. Il m'arrive de le pousser, puis de le rattraper aussitôt.
Christiane, merci de tes bons mots. Je comprends les décisions que doivent prendre les éditeurs. Ceux-là n'étaient simplement pas les miens.
Je ne sais pas si le sexe y change quoi que ce soit. Ma lettre fut signée par une femme. ;o)
Est-ce que tu as pensé publier toi-même? Regarde lulu.com ou LibreDigital... Avec ces sites, tu peux publier et vendre ton livre toi-même.
Oublie les éditeurs... :-)
- Mazz
Je suis CONVAINCUE que ton livre sera publié et apprécié par un grand nombre de lecteurs un jour. Convaincue.
Bonjour Grande Dame,
S'autopublier, ça veut dire faire la job de l'éditeur: révision, graphisme, impression, marketing... Et investir les sous pour le faire. J'ai encore des recherches à faire par rapport aux diffuseurs et aux librairies (je pense qu'ils ne doivent pas nécessairement accepter tous les livres à compte d'auteur, car la qualité peut varier beaucoup). Pour ma part, je mise surtout sur un événement de lancement attrayant, mes réseaux et une page Internet où le livre sera vendu.
Ce site peut être très utile: http://www.jepensepublier.com/
Publier à compte d'auteur, ça veut dire payer soi-même l'édition de son livre. Il y a des compagnies qui font le travail d'édition moyennant quelques centaines, quelques milliers de dollars. Par exemple http://www.directlivre.com/accueil.html.
Si je ne m'abuse, Marguerite Lescop a publié à compte d'auteur "Le tour de ma vie en 80 ans" (le premier de ses trois livres qui paraît-il se sont vendus à plus de 100 000 exemplaires). On ne sait jamais!
Au plaisir,
Jacinthe
Merci pour les infos.
chere Grande Dame,
c'est par hasard et avec grand plaisir que j'ai decouvert ton blog et t'ai lu ce soir - de l'autre coté de l'ocean.
Cela fait pres de deux heures que je te lis, pleure, ris.
Merci de ton authenticité, merci de ta franchise. Pas specialement feministe, je suis fiere d'etre femme en te lisant.
je suis convaincue que tu seras publiée, le talent que j'ai decouvert dans tes lignes sera un jour reconnu.
Tes petits bouts de chous m'ont bien fait rire par leurs reflexions. il faut que je note celles des miens avant d'oublier...
Chapeau, Grande Dame, je reviendrai te lire avec plaisir!
J'ai la conviction que bien des beaux livres échappent aux éditeurs et que bien des navets sont publiés, malheureusement.
Par contre, vous apportez un point positif, cela vous donne le temps de murir encore plus votre expérience et en cela le livre sera encore plus profond et touchant.
Je lis votre blog depuis très peu de temps, je me souvien de la fois ou vous parliez de la photo de famille ou thomas était présent etq ue peu après il n'y était plus. Est-il mort des suites d'une maladie ?
Moi je te dis bravo pour ton courage. C'est pas rien d'envoyer son manuscrit à l'abattoir... 8 fois ne plus.
Lâche pas ma belle, je sais que tu trouveras une voie bien à toi :)
En passant, j'adore le nouveau look de ton blogue, je viens d'allumer ;)
Jamais mon intérêt ne c'est étiolé en vous lisant pour ma part! JA-MAIS
Quand j'ai découvert le blog, j'ai lu un post, puis un autre, puis une page et finalement j'ai remonter, au fil des jours, jusqu'au début du blog,j'ai tout lu et pareil que El pavo relleno, j'ai ri pleuré,réfléchi, j'me suis projetée, j'ai appris ...
Pis maintenant j'suis fan !
C'est bien dommage que les éditeurs n'est pas, jusque là, cru en votre livre... J'trouve ça vraiment dommage pour eux ah ah ils perdent de l'argent !
Aïe Aïe Aïe Les fautes que j'viens de faire et j'peux plus supprimer!
>ne s'est
>Je suis remontée
>que les éditeurs n'aient pas ...
El pavo relleno, quel touchant commentaire ! Merci. Gardez-en l'habitude ! :)
Eléonore, Thomas était en bonne santé. Il est décédé subitement dans son sommeil d'une septicémie.
Merci Mme Cornue ! J'ai ouvert les dernières lettres en sachant d'emblée ce que j'y lirais. ;o)
Merci Maeva pour votre gentil commentaire.
Grande Dame, il existe une autre solution : prendre un agent, qui se chargera de la publication. Écrire est un métier. Vendre ses écrits en est un autre, on n'est pas toutes douées pour faire les deux en même temps...
Je pense fort à ton Thomas... dans mon cœur à jamais.
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