Fin août. Rentrée scolaire. Incertitude. Fébrilité. Nouveaux horaires pour chacun, nouvelle organisation, adaptations X 100. Summum de l'angoisse. Je m'ajuste. Je m'ajuste toujours. Cette année, de surcroît, production intensive de savons et produits pour le corps pour La Prétentieuse à la Fête des Vendanges. Il faut bien canaliser quelque part !
J'ai longtemps apprécié l'honorable qualité qu'est l'objectivité. Je l'apprécie toujours. Prendre conscience des deux côtés de la médaille avant de porter un jugement, éviter de sauter à des conclusions hâtives, mesurer posément, saupoudrer un peu de neutralité sur une situation. Mon estime a de bonnes chances de se pointer le bout du nez si vous en faites preuve.
Sauf que. Je commence à en avoir marre de certaines "sur-neutralités" qui finissent par faire de l'objectivité une incapacité à prendre position. On a parfois besoin de jauger ce que pensent nos proches, d'avoir un autre regard sur une situation. À tant vouloir éviter d'assumer ce qu'ils pensent réellement, quand ils demeurent dans la zone parfois confortable mais surtout sécuritaire de la neutralité, ils ne se mouillent pas. Ça m'exaspère.
Faire preuve d'objectivité, c'est bien. Mais parfois il faut savoir se mouiller. J'ai besoin qu'on sache le faire. Prendre position et assumer ce qui vient avec, pas seulement assurer ses arrières.
Je me suis toujours bien entendu avec les personnes promptes, parfois désespérément maladroites mais avec qui les choses sont d'une indiscutable netteté: impossible de ne pas savoir à quoi s'en tenir. Je gère bien la vérité.
En ce moment, les excès de prudence m'énervent. Trop grand besoin de rétroaction. J'ai envie de secouer des carcasses. Incapable de t'ouvrir, de me laisser prendre le pouls de tes réflexions, de ta pensée, de ton raisonnement?
On se côtoie pourquoi, déjà?
2 commentaires:
Mon conjoint est une de ces «personnes promptes, parfois désespérément maladroites mais avec qui les choses sont d'une indiscutable netteté: impossible de ne pas savoir à quoi s'en tenir». Description exacte que tu fais du père de mes enfants.
Nombre de fois où il m'a déstabilisée, a bousculé mon orgueil, m'a fait même parfois rêver de m'enterrer sous le sixième plancher.
Bientôt six ans qu'on est ensemble et je réalise de jour en jour à quel point son infinie transparence épargne la perte de temps et d'énergie que sont les politesses non senties, les courbettes diplomatiques qu'on fait du bout des lèvres, l'acharnement thérapeutique de relations étiolées sans espoir de greffe.
Une belle qualité qu'ont ces personnes de qui je tente de m'inspirer, car chez moi ce n'est pas naturel. Je m'amuse souvent à dire à mon chum qu'il lui manque le petit morceau de cerveau qui permet de mettre une barrière, une censure socialement souhaitée mais souvent néfaste.
Côtoyer ce type de personne dérange parfois, mais fait changer, évoluer même, pour le mieux et dans la vérité.
Quel beau texte! J'ai l'impression de ressentir exactement ce que tu ressens...C'est tout! :D
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