dimanche, mars 27, 2011

Et tape, et tape sur le clou MÀJ

Une poussée sournoise dans un casier, un croche-pied, une vacherie pour impressionner ses amis, des sobriquets réducteurs, des regards méprisants, baveux, moqueurs qui déversent dans votre vulnérabilité le poids d'un fiel tantôt désinvolte, tantôt tristement aigü, qui n'en a pas été victime, qui n'en a pas infligé à plus vulnérable que soi sans conscience réelle de son impact? Une fois. Une seule. Suffisant pour amorcer l'escalade de démolition d'une personne en pleine construction de soi.

Il y a aussi toutes les fois où l'on tape sur le clou. Encore, encore et encore. Arrêt de bus, récrés, cafétéria, durant les insupportables trajets de bus, bref, lors de tous ces moments où les élèves sont laissés en toute intimité avec la cruauté de leurs semblables. Vous pensez que vous y échapperez peut-être l'année suivante? Détrompez-vous. Enfonce, enfonce le clou.

Il y a aussi les amis de la gang. Pas les vôtres, non. Les amis de ceux qui vous harcèlent. Ils ne s'impliquent pas dans la violence psychologique, n'existent qu'à demi-mots, témoins silencieux des coups bas des têtes fortes auxquelles jamais ils ne diront: "C'est assez, tu vas trop loin."

La fondation Jasmin Roy existe maintenant et se déploie pour sensibiliser, soutenir les victimes et les intervenants, faire pression sur les instances en place pour faire front commun devant le monstre qu'est l'intimidation.

J'ai été bouleversée par les témoignages de plusieurs victimes sur le site et également par le courage de plusieurs jeunes qui ont accepté de briser le silence devant la caméra.


Bravo et longue vie !

MÀJ: On craint souvent que nos petits chéris ne subissent l'intimidation mais j'affirme ceci: nos anges à la maison ont tout ce qu'il faut pour savoir être AUSSI bourreaux à l'abri de notre regard. Eh oui, les nôtres aussi. Il m'arrive de demander à mes fanfarons -pourtant sensibles et ouverts aux autres- qui me rapportent leurs amusements TELLEMENT drôles les réactions des autres, ceux-là même qui sont supposés être impliqués dans la farce: et eux, ça les a fait rire? Le ton était à la blague? L'autre l'a-t-il compris? C'était amusant et partagé ou t'étais le seul à te trouver drôle? Tout n'est souvent que question de perception... Je me demande si les deux filles qui m'ont intimidée durant toute une année avaient l'impression que je riais avec elles. Savaient-elles que plusieurs fois, je me suis cachée pour pleurer...

4 commentaires:

Unknown a dit...

Tu nous donnes le goût d'aller lire et de partager à notre tour, merci!

maman a dit...

Bravo d'amener ce sujet sur la place publique. En effet, trop souvent, les enfants sont victime d'intimidation. Justement conservé un article sur le sujet ce soir.

Pur bonheur a dit...

Les enfants sont tellement méchants entre eux...

Rémi Poséidon a dit...

Je fais partie d'une association et j'avais entendu parler de cette fondation et j'avais été voir le site. Ce qui m'a le plus choqué dans ces témoignages, c'est qu'il ne s'est trouvé aucun enfant pour défendre le/la persécuté(e) ! Ca... ça me dépasse... Un tel mépris de l'autre, quel que soit l'âge ! Je sais bien qu'on est toujours l'imbécile de quelqu'un, mais zut pas de tout le monde, quand même ! Ca se fait pas !

J'ai moi-même subi de l'intimidation ma première année de secondaire, je me suis battu seul, j'ai déprimé, avant de me trouver des défenseurs. J'ai grandi, et je suis moi-même devenu défenseur.

Quand je vois que l'intimidation peut encore détruire des vies... Rhâ ! Ca m'enrage !