samedi, avril 21, 2012

Zéro

Zéro patience. Expéditive à l'os. Mille choses à régler. Sur la corde raide.

J'ai blessé des personnes que j'aime, brisé tristement des relations, envoyé des dizaines de cv après m'être donnée à fond pour mon entreprise et l'impression que j'avais fait un bon choix professionnel. J'ai menacé mes enfants de couper la connexion internet si pas de coopération (et cela a été fait, au prix de grosses discussions citoyennes), j'ai hurlé après mon six ans que je n'en peux plus d'entendre hurler à la moindre contrariété.

Je suis outrée, blessée, déçue, hargneuse, révoltée devant la situation politique que notre gouvernement a souhaitée et encouragée par son mutisme, son silence, son arrogance et son inaction.

Je suis craintive, crinquée, menacée dans mon droit à la démocratie, à celui des enfants que j'ai mis au monde et que j'ai obligés à participer à la marche demain. Pour nous, pour eux, pour tous leurs concitoyens. Je suis à boutte.

Besoin d'air.

Je vous reviens.

3 commentaires:

Rémi Poséidon a dit...

Ouch! Quelle explosion!

Courage Grande Dame!

Vos contrariétés familiales finiront par s’apaiser, de même que vos contrariétés professionnelles. Ne lâchez rien, tenez bon. D'après tout ce que j'ai pu lire sur votre blogue, vous en avez la force et le courage. Je ne peux que vous souhaiter bon courage.

Pour le reste, votre ressentiment s'ajoute à celui de millions de gens (dont moi). Notre société court droit au désastre. La grève étudiante est à bout de souffle, jamais un gouvernement démocratique n'a à ce point et si longtemps ignoré les cris du peuple. Nous tenons bon, mais nous n'y croyons plus. Nous sommes impuissants à forger la société de demain, mais quel héritage nous laisseront les pseudo-démocraties en place? Je regarde de loin mon pays changer de gouvernement pour s'en aller tranquillement vers la chute, sans qu'aucun parti ne puisse rien y faire. Pourtant, j'espère encore. Quoi? Je n'en sais rien.

Face à cela, ne nous reste que nos larmes pour pleurer et notre voix pour crier, tant que nous avons encore le droit de nous exprimer. Il ne faut pas laisser ma génération et la suivante s'enfoncer dans la résignation. Vous avez raison d'agir comme vous le faites, même si c'est dur.

Nanou La Terre a dit...

Alors, j'espère que cette journée du 22 avril a été comme une grande bouffée d'air et d'espoir pour toi autant qu'elle le fut pour moi...
On a scandé, hurler, marché dans la joie avec le sourire...

Pierre F. a dit...

On s'est souvent plaint que notre société était trop individualiste. Rien de tel qu'un ennemi commun pour resserrer les liens et refaire le "nous" tous ensemble.

Par son inaction et son arrogance, le Gouvernement Libéral a réveillé le peuple. Le grand ménage s'en vient.

Pierre F.