dimanche, mai 20, 2012

Petit parasite

Trois enfants d'une même famille: 7, 5 et pas encore 3 ans. Toujours ensemble. J'ignore si c'est la règle. Leurs parents? Sympathiques, mais on les voit peu. Les enfants jouent ou doivent jouer dehors, je ne sais trop. Le petit frère suit ses soeurs partout, dans la rue ou chez les voisins (nous).

Des pleurs, un bobo, une grosse chicane, un incident dehors? Jamais on ne voit les parents. Plus souvent qu'autrement, les enfants sont sur notre terrain. Le petit frère parasite semble être la responsabilité des soeurs. C'est peut-être culturel mais quoiqu'il en soit, c'est lourd. Les amis (les vrais, c'est-à-dire Frédéric et les deux soeurs, essentiellement la plus vieille), jouent ensemble. Dans notre cour, cette fois. Le frère squatte, s'emmerde, a faim, a soif, se fait mal, pleure. Évidemment, à pas encore 3 ans (l'an dernier, c'était pareil à pas encore 2 ans), le temps est long. Il attend ses soeurs, est entreprenant envers nous, revendique.

Nous sommes accueillants mais avons nos limites. "Petit gars, tu retournes chez toi. C'est terminé maintenant." Il se met à pleurnicher: "Mes parents veulent que j'aille jouuueeer!" Exaspération. Nous demandons à la grande soeur d'aller porter son frère chez elle, ce qu'elle fait sans rouspéter. Cinq minutes après, le petit sonne-sonne-sonne-sonne-sonne à notre porte. Exaspération again. Le bambin va s'installer à côté de notre porte de clôture et pleuuuure, pleuuuure, implore sa soeur de lui ouvrir mais Dieu merci, la porte est maintenant cadenassée. Sa maison est juste en face mais en aucun moment les parents ne sortent, interpellés qu'ils pourraient être par les pleurs de leur enfant ou filant cheap de nous imposer cela.

Nous demandons à la fillette de 7 ans de ramener son frère, ce qu'elle tente de faire mais le petit la bouscule, veut rester chez nous. Il pénètre de force notre maison, la traverse comme si c'était chez lui. Nous employons le ton ferme de circonstance mais cela n'a sur lui aucun effet. Nécessité d'élever encore le ton. Ce n'est pas notre enfant, c'est embarrassant.

La fillette le ramène à la maison. Encore.

Je suis troublée par la dynamique qui règne dans ces familles où de très jeunes enfants semblent se retrouver responsables de leurs jeunes frères et soeurs. Grand-Charme a eu un très bon ami durant plusieurs années qui ne pouvait venir à ses anniversaires sinon son jeune frère allait être attristé de n'être pas invité aussi. C'était les DEUX ou rien. Je trouvais cela ahurissant mais pour éviter de priver mon fils de la présence de son ami, j'invitais aussi le jeune frère.

J'ai eu aussi, il y a quelques années, des parents d'UN enfant invité à une fête qui a largué son AUTRE enfant sans nous le demander, nous prévenir ou nous informer de la responsabilité supplémentaire qu'ils nous infligeaient. De plus, ils sont revenus les chercher près d'une heure et demie après la fin de la fête. Quel culot! Nous ne l'avons (les avons!!) plus jamais réinvités. Facile, nous n'étions pas voisins!

Cette fois, c'est plus délicat. Mon fils a le droit de jouer avec son amie sans devoir prendre sous son aile la fratrie, de l'inclure par dépit dans leurs jeux et de transférer sa responsabilité sur nous.

La semaine dernière, j'avais décrété que tous les amis jouaient DEHORS. Je ne voulais aucun enfant (autres que les miens) dans la maison. Devant la présence du petit parasite, c'est mon Coco de 10 ans que j'apostrophai: "Dehors, j'ai dit AUCUN ami dans la maison!"

-Mais maman de s'inquiéter Coco, il est tout seul dans la rue, il va se faire frapper!

-T'es un bon garçon Coco, hyper bienveillant, mais petit parasite n'est pas ton enfant. Il est la responsabilité de SES PARENTS.

**

Je soupire et l'été n'est pas encore arrivé.
Je me vois très mal aller faire la morale aux parents sur l'envahissement de leurs enfants, spécifiquement du dernier.
C'est délicat.

23 commentaires:

Anonyme a dit...

À vous lire, j'ai de la peine pour ce petit garçon laissé à lui-même. On sent l'impatience dans votre message, mais se faire appeler petit parasite à même pas 3 ans, pas facile... Je comprends que ce n'est pas évident, mais pourquoi ne pas aller voir les parents et leur parler de la situation calmement ?

Anonyme a dit...

Nous vivons un peu la même situation....emmerdante!! J en ai eu 3 cocos, dont je m occupe. Mais si j en avais voulu un quatrième, je l aurais eu....je ne tiens pas à avoir continuellement la tite voisine chez nous, grrrr.
Triste en même temps.

Grande-Dame a dit...

C'est au moins aussi triste pour ce petit de devoir "scotcher" à ses grandes soeurs que triste pour elles de ne pouvoir pas profiter de leur (très jeune) liberté pour jouer avec leurs amis alors que papa-maman-tonton sont dans la maison.

Ce sont des personnes d'une autre culture qui semblent très relaxes (je n'ai rien contre telle zénitude) sauf quand les conséquences deviennent envahissantes pour moi ou pour les miens.

Un parasite, par définition, est quelqu'un qui vit aux dépens des autres (et dans ce cas, pas les bonnes personnes à mon humble avis). C'est tout à fait le cas de cet enfant.

Grande-Dame a dit...

Le problème n'existe pas lorsque les enfants jouent tous ensemble entre nos deux maisons. Je n'ai alors pas la responsabilité tacite de la fratrie. Cependant, le plus souvent, c'est chez moi qui débarque tout ce beau (mais accaparant) monde.

Anonyme a dit...

Ça ne doit pas être facile pour ses soeurs et pour vous, c'est sûr.

Cependant, ce petit de 3 ans n'y est pour rien - ce sont clairement ses parents qui devraient faire quelque chose... En même temps, s'ils ne sont pas vraiment conscients du dérangement que le petit crée en étant laissé à lui-même, c'est quasiment un devoir de leur en parler. Ne pas le faire, selon moi, ce serait comme ne pas porter assistance à quelqu'un en danger (toutes proportions gardées). C'est terrible de se faire rejeter comme ça, pour un tout petit ! Ses parents l'envoient dehors, ses soeurs et les voisins le trouvent fatigant. Il lui reste qui ?

Le traiter de parasite, c'est lui accoler une étiquette bien lourde pour ses 3 ans. Par définition, un enfant de cet âge dépend forcément des autres. J'espère juste qu'il n'a jamais entendu personne - surtout un adulte - le nommer de cette façon... Ça laisse des traces.

Parler simplement à ses parents de la situation et des désagréments que cela crée pour vous, pour ses soeurs, pour votre fils et pour lui, également, est vraiment indispensable.

Grande-Dame a dit...

Cela va de soi que rien n'est la faute du petit. Comme je le mentionne dans mes commentaires, un enfant est dépendant de facto. Seulement, celui-là ne dépend pas des bonnes personnes.

Soyez rassurée, jamais je ne me permettrais de qualifier cet enfant ainsi devant qui que ce soit. :o) Cependant, ce n'est pas parce que nous sommes accueillants que nous le sommes toujours de gaieté de coeur. Il faut bien ventiler, ce que je me permets de faire ici, dans cet espace où j'estime avoir la liberté de pouvoir le faire.

Parler aux parents, j'imagine, oui. Une autre chose à faire. (soupir)

Clo a dit...

parler aux parents... facile à dire... mais à faire, pour de vrai, sans les blesser... et les sachant d'emblée d'un autre point de vue...
Bon courage !
ça vaut la peine d'être tenté
(avant de prendre le bout d'chou en grippe ;-))
ah, les problèmes de voisinage...

Steph a dit...

Comme je vous comprends. Je vis une situation similaire. Et je pense bien qu'il est impossible que les parents ignorent la situation , ils la connaisse très bien, ils l'ignorent. Comment voulez-vous qu'il ne la connaisse pas avec les plus vieux qui ramène le plus jeune.

C'est une situation envahissante , et c'est vraiment fatiguant. Je ne suis pas d'accord que se sont au plus vieux de porter se fardeau , ni au voisin.

Les parents savent très bien se qui se passe c'est eu qui envoie l'enfant dehors.

Anonyme a dit...

Ce n'est pas nécessairement à toi de parler aux parents. Je ne sais pas qui appeler dans ce genre de cas que je n'ai pas (encore) vécu, mais un petit si jeune ainsi laissé à ses soeurs très jeunes aussi, dans la rue et chez les voisins même (laissé dans une cour clôturée avec ses soeurs, ça serait différent!) ça mériterait une intervention d'une TS (du CLSC?), ou autre ressource du genre, car ça nécessitera vraisemblablement un suivi...

Anonyme a dit...

Je suis franchement choquée par vos propos. Un enfant (un bambin, vous dites) que vous qualifiez de "petit parasite" alors qu'il n'a que trois ans et est clairement laissé à lui-même? Vraiment?

Il y a franchement un problème chez vos voisins, j'en conviens, mais le petit n'est qu'une innocente victime. Faites quelque chose, appelez les autorités, mais de grâce, ne participez pas à cette indifférence criminelle.

Catherine

Grande-Dame a dit...

À qui appartient la responsabilité de ce qui pourrait être appelé laxisme ou négligence?

Les parents semblent aimants mais détachés de leur responsabilité.

Jusqu'à quel point un voisin (ou autre témoin) de ce genre de laxisme doit-il intervenir? Le prendre en charge par de la bienveillance momentanée (collations, jeux dans la cour) peut vite devenir envahissant. Les petits prennent des choses pour acquis (même si les filles sont plutôt polies).

Je me demande quand le détachement des parents devient un cas de travail social. Une question de vision différente de l'éducation, peut-être, entre deux cultures dans notre cas? Quel est le rôle exact du citoyen? Mon rôle devrait-il dépasser celui d'établir les règles sur mon territoire et de renvoyer régulièrement l'enfant chez lui faire ses moult revendications à SES PARENTS?

Ma considération du parasitage de cet enfant choque plusieurs d'entre vous. Normal, il n'est pas responsable de l'éducation qu'il reçoit (en rédigeant ces mots, je l'entends depuis notre terrasse, le nez dans la moustiquaire à crier à mes enfants de lui donner une banane. Mes enfants refusent alors il exige une pomme...).

Il lui arriverait quelque chose que je m'en sentirais désolée et attristée mais pas responsable.

À force d'absence de leurs parents, la responsabilité se transfère de manière sournoise sur les autres.

J'avoue que je ne sais trop où se termine mon véritable rôle dans le voisinage.

Anonyme a dit...

Une seconde. Ce qui me choque, surtout, ce sont ces commentaires qui présupposent que les parents du petit s'en rendent forcément compte et qui crient d'appeler illico les autorités (allons-donc!!)

Grande-Dame le dit elle-même : il y a peut-être quelque chose de culturel là-dedans. Pour avoir vécu dans d'autres pays et n'étant pas québécoise, oui, ça peut juste être un malentendu... Ma famille avait l'habitude d'accueillir chez nous les enfants du quartier, et on se baladait aussi dans les familles des autres. C'était juste normal et si quelqu'un dérangeait, il était simplement renvoyé chez lui et basta. Honnêtement, peut-être qu'ils pensent sincèrement que ça ne dérange pas. Si oui, ils continueront à le penser tant que les désagréments ne seront pas énoncés clairement, sans énervement. N'importe quel parent censé ET au courant de désagréments de la situation ferait quelque chose pour que ça ne se reproduise pas.

Si là, par contre, ils ne font rien après avoir été mis au courant, c'est une autre histoire. Euh... Leur envoyer toute la marmaille du quartier camper à côté de leur porte, peut-être ?

Isabelle

Grand homme a dit...

Bonne idée... C'est justement nous, "toute la marmaille du quartier" ! ;)

Une femme libre a dit...

Celui qui m'impressionne dans cette histoire par son grand coeur mais également pour son sens remarquable des responsabilités, c'est votre Coco!

Kim a dit...

Oui, c'est peut-être une question de culture, j'ai connu des voisins ainsi. Peut-être qu'ils ne réalisent pas que ça dérange, pas à ce point-là, du moins. C'est vrai que ça peut paraître délicat d'aller leur dire, mais tout dépend de la manière dont c'est dit. Il est possible d'aller leur dire que ça te dérange point, sans commencer à leur dire qu'est-ce qu'ils devraient faire ou que ce qu'ils font est inacceptable. Comme le dit Isabelle, s'ils ne changent pas d'attitude après cette mise au clair, c'est autre chose. Et oui, pourquoi pas leur faire goûter à leur médecine?! Envoyez-leur la troupe! ;)

Nanou La Terre a dit...

Grande-Dame,
je suis d'accord avec Femme Libre.
Moi, ce qui m'accroche et me dérange, c'est que le petit revienne aussitôt de chez ses parents en pleurant et de le savoir en danger dans la rue. Bien là, moi je bondis. Et au diable que ça soit ma voisine,je n'hésiterais pas une seconde à aller lui dire les vraies choses, en insistant sur les dangers de le laisser dans la rue. Et s'ils demeurent endormis, un petit appel aux policiers pourrait peut-être les réveiller. Sinon, un signalement,sans aucune gêne. Je pense que lorsqu'on est témoin de négligence, il est de notre devoir de faire quelque chose, de dénoncer...

Unknown a dit...

Moi j'ai pas tout lu les commentaires, mais j'aurais tendance à rencontrer les parents peut-être. Pour faire part du malaise !!!

C'est claire que je serais tannée aussi. Nous ne vivons pas trop cela encore, les amis plus jeunes de l'âge de ma fille sont sur une autre rue. Bon courage !

Unknown a dit...

Ce style d'histoire m'est arrivé 2 fois (avec mes 6 enfants et plusieurs villes à notre actif, c'est sans doute dans la moyenne...)
Le premier, un bambin de 2 1\2 ans environ, suivait toujours son frère de 7 ans, avec ou sans l'accord de sa mère. Elle m'a dit qu'il sortait par les fenêtres, lorsque je lui ai ramené son petit blond encore aux couches. Je lui ai expliqué que nous avions trafiquées les nôtres avec des vis pour empêcher ce genre d'incident et le lendemain, alors que je suais en regardant le petit jouer dans la rue (la 15ièeme de Laval!!!) toujours avec sa seule couche sur le dos, je lui envoyai mon chum pour sécuriser ses fenêtres... Le petit trouvait toujours moyen de sortir, porte débarrée ou autres trucs(pfff, c'est fou ça ne nous est jamais arrivé...) J'étais angoissée lorsque je le voyais de ma fenêtre, je n'osais même plus regarder dehors de peur qu'il se fasse écraser... J'intervenais toujours, soit en disant à son frère d'aller le mener, ou en y allant moi-même. Une fin d'après-midi d'octobre(!!!), un homme furieux sonne à ma porte avec le petit, tout-nu-en-couche dans les bras et me dit, C'EST VOTRE FILS? JE L'AI TROUVÉ SUR LE BOUL CONCORDE!! Le petit avait reconnu les jouets sur notre galerie et avait pointé notre porte à "l'ange gardien" qui l'avait réellement sauvé. Je lui ai indiqué où restait la maman... avec grande terreur de ce qui aurait pu arriver à ce tout petit garçon et grande culpabilité de ne pas avoir réagit plus tôt. L'homme a fait une plainte, le bébé n'a plus jamais suivi son frère...
Le cas est différent je sais bien, mais les parents, qu'ils soient d'ethnies différentes ou mère monoparentale dépassée par la vie, ont des responsabilités. 3 ans Grande Dame, c'est trop jeune pour traîner ou être sous surveillance de jeunes enfants occupés à jouer. Personnellement, même si c'est délicat, j'irais parler gentiment, mais fermement, aux parents pour leur faire part de mes inquiétudes et de mon impatience. Si ça ne marche pas, un signalement avant un drame de piscine ou un accident de rue me semblerait approprié.
J'ai eu un autre petit voisin de ce style (plus vieux mais trèèèès envahissant), et malheureusement pour ma fille qui aimait bien jouer avec lui, j'ai mis beaucoup de distance entre les deux. J'en avais déjà six et pas question d'en éduquer (impoli de surcroit)un autre à temps plein! De plus j'ai vite refusé que ma fille aille jouer chez lui, car sa mère ne les surveillait pas et blâmait ma fille si les petits faisait des dégâts! Bien des années ont passé, mais j'entends encore crier le petit voisin(avec son gros accent français) d'une cour à l'autre et du haut de ses 5 ans: "-Viens-tu jouer chez-nous?
-NOOOOn ma mèèèère veut pas
-Pooouurquoi?
-Parce que ta mère nous surveille paaaas!"
Je ne te dirai pas que ce fut rapide, plusieurs années de patience (sa mère aussi était envahissante), de la fermeté et la vision bien claire de mes limites territoriales et familiales. Que les enfants aient des amis oui, mais pas à n'importe quel prix.

Amicalement
France

Anonyme a dit...

Tellement plate comme situation...et moi, j'avais compris que vous n'appeliez pas le petit garçon "parasite" devant lui...continuez de vous ventiller ici!!

Frances

Alex-Sandra a dit...

Effectivement, c'est une situation délicate.

La meilleure solution est d'en parler aux parents. C'est vrai que ce n'est pas facile, je ne voudrais pas être à votre place, mais avec la belle saison qui s'amorce mieux vaut mettre les choses au clair rapidement avant la situation a'aggrave. Courage et bonne chance!

Une femme libre a dit...

Et alors, quelles sont les suites... du petit garçon envahissant et également du chien??

C'est que vous nous laissez sur des suspenses, là... et dire que c'est votre vraie vie en plus! ;o))

MmeCornue a dit...

pas évident de gérer les amis. Je dois avouer que j'impose parfois ma plus jeune à sa soeur et son amie. Je précise que la dite amie trimbale également sa jeune soeur.

Sinon c'est chacun ses amis à moins que tout le monde soit d'accord.

Et puis à 3 ans je ne les laissais jamais sortir de la cour seul. Jamais été chez des amis à cet âge... il a bien le temps de grandir, trop de gestion pour moi déjà à 5 ans j'imagine à 3 lolll

Faudrait peut-être leur en parler effectivement, ça devient envahissant :(

Grande-Dame a dit...

Je dois dire que la situation s'est bcp améliorée avec le jeune voisin. Un équilibre s'est installé.

Nous sommes plus rigides, les parents semblent plus encadrants, quoiqu'il en soit, le petit ne se retrouve plus sous notre responsabilité.

Nous sommes sur la bonne voie.