Nous ne sortons définitivement pas assez en amoureux. Lorsque nous avons le plaisir de nous retrouver seuls et que nos familles s'occupent de nos enfants, nous réalisons à quel point nous sommes chanceux d'avoir des proches chez qui les marmots peuvent s'installer et retrouver avec aisance "leurs" affaires comme ils les avaient laissées plusieurs semaines, plusieurs mois plus tôt.
Ainsi, lorsque les enfants se font garder chez ma mère, ils s'empressent d'aller retrouver les jouets de "notre temps", à mon frère et à moi, ou encore les baleines en gélatine sur le mur de la salle de bain ou la Beettle jaune en jouet. Les grands, eux, se mettent à la chasse de la chatte hystérique, agressive et profondément asociable de ma mère et s'amusent à se lancer des défis du genre: on lance un soulier sous le lit (où se cache l'animal) et celui qui a le courage d'aller récupérer le soulier est définitivement le plus brave.
Lorsque nous allons chez mes beaux-parents, Frédéric demande à ce que l'on sorte les bacs de Lego et Béatrice retrouve avec joie le panier d'épicerie en jouet ainsi que les poupées. Inévitablement, ils demanderont aussi à aller dans le spa. La télévision possède également un certain attrait pour nos enfants qui grandissent dans une maison où le télé est inexistante. Avant de partir, ils espèreront (de plus en plus subtilement) se faire offrir des rouleaux aux fruits.
Arrivés chez mamie Marianne, les enfants cherchent d'abord systématiquement le chat (qui se sauve), puis descendent au sous-sol chercher le vieux jeu de construction sur lequel on peut faire glisser des billes, se dépêchent d'aller réserver "leur" lit en y déposant leur bagage. Le cinéma maison de mamie est également fort prisé.
Du côté de chez mon frère, les enfants demandent à sortir la grosse ferme et les moult animaux avant de disparaître pour la soirée.
Il est rassurant de constater que ces environnements secondaires ont suffisamment été apprivoisés pour devenir des zones douillettes où renouer avec des jouets, de la chaleur humaine, des habitudes autres (et grandement appréciées précisément parce qu'elles ne sont pas nôtres).
Ces lieux précieux de notre enfance viennent, une fois adulte, nous gonfler le torse de nostalgie. Pour moi, il y a mon arbre (à Granby, j'y étais constamment perchée), la maison de mes grands-parents à Valcourt (le lac à truites, les champs, l'érablière, la trappe à chauffage au-dessus du poêle, et là aussi, un arbre à moi), le chalet de mon oncle adoré au Lac Libby, les cabanes que je me faisais dans ma garde-robe...
Et vous, quels étaient vos lieux secondaires chéris? Quels sont ceux de vos enfants?
lundi, avril 30, 2012
vendredi, avril 27, 2012
Rythme
J'aime la poésie dans toute beauté, j'aime l'imperfection qui rend chacun si singulier, j'aime l'authenticité. J'aime la sagesse émotionnelle, la folie, la quiétude, la rigueur et la fluidité, les mots justes, le souci du bon vocabulaire, la langue française. J'aime le Kim Crawford, l'espièglerie dans les yeux de mes tout petits qui souhaitent se faire attraper, j'aime la simplicité, j'aime la gastronomie. J'aime cuisiner pour ma gang, j'aime l'intégrité et la maturité de ces dizaines de milliers de jeunes manifestants, j'aime ces gens articulés que l'on peut écouter et comprendre, j'aime les initiatives de mes enfants, leur folie, leur curiosité, leurs petites bêtises qui me font m'impatienter. J'aime sentir mon coeur battre après la course, j'aime l'odeur de la forêt, la douceur et l'élégance du violon, les falaises enivrantes des côtes de Terre-Neuve ou d'Irlande. Un jour, j'irai m'y tenir pour en goûter le vertige.
J'aime le carpaccio que me tranche le sympathique boucher, j'aime la satisfaction du travail accompli après un rush, j'aime savoir (de plus en plus) respecter mes limites. J'aime la nouveauté, les défis et la couleur orange.
J'aime voir poindre les pousses dans mon jardin, avoir des projets qui se concrétisent, rayer des items de mes listes. J'aime la barbe de mon chum, ses beaux yeux verts intelligents, j'aime qu'un de mes enfants ait la réplique de ses yeux.
J'aime rencontrer et découvrir de nouvelles personnes, j'aime qui possède le courage nécessaire pour braver sa peur de l'inconnu, j'aime l'humour niaiseux, j'aime l'humour intelligent, j'aime la bonne foi et l'élégance. J'aime Leonard Cohen, j'aime la lecture et les fous rires impromptus, le Brie fondant aux tomates séchées cuisiné avec mon amoureux et un verre de vin.
J'aime les idées folles et les coups de tête, les visages ouverts et les yeux qui parlent. J'aime les bougies allumées devant mon ordinateur, j'aime avoir le choix, j'aime savoir assumer mes décisions. J'aime l'auto-discipline et la rigueur de mon Coco de 10 ans, la désinvolture de mon Grand-Charme, la capacité d'introspection de mon Tout-Doux de 12 ans. J'aime leur unicité et leur amour commun de la lecture.
J'aime la gratitude de mes enfants pour une sortie au restaurant, une petite surprise ou un privilège. J'aime la joie dans le visage de ma fille lorsqu'elle aperçoit les canards dans la piscine, j'aime qu'on me surprenne, j'aime la générosité que l'on attend pas et qui nous touche jusqu'au fond de l'âme, j'aime ces sourires inattendus qui mettent du soleil dans la journée. J'aime les élans d'amour de Frédéric qui se découvre artiste et qui m'offre fièrement en se tortillant ses mille dessins par jour en y écrivant de petits mots.
J'aime la fiabilité, j'aime qui sait donner sans toujours compter. J'aime faire plaisir, surprendre, aussi. J'aime qui sait aller gratuitement vers les autres. J'aime rêver à mon beau Thomas, j'aime penser que j'ai été, que je suis et serai toujours sa maman. J'aime réussir à voir dans des fins des commencements.
J'aime savoir rêver, envisager et créer. J'aime le fusain, les nus aux traits grossiers tout plein de suggestion. J'aime Gauguin et sa folie dévastatrice en dépit de son irresponsabilité de père et de mari, j'aime rejoindre mon lit douillet, mon livre et mon homme à la fin de la journée. J'aime les road trips, la droiture d'Amir Khadir, la fougue et la sagacité. J'aime la créativité de Fils Aîné et sa capacité de réflexion. J'aime les pas discrets de ma fille dans l'escalier lorsqu'elle sent l'odeur alléchante du pop corn au beurre. J'aime sa manière sournoise de s'immiscer sur un divan déjà bondé pour revendiquer sa place, ses droits et sa part.
J'aime les marginaux, les audacieux, les visionnaires. J'aime les gens réconfortants qui peuvent accueillir et accepter nos faiblesses sans s'inquiéter inutilement.
J'aime être maman. J'aime ma maman, ma famille campagnarde, rieuse, simple et généreuse. J'aime et chéris mes disparus qui font toujours partie de moi. J'aime écrire, jongler, nommer et accepter mes dualités.
J'aime accepter mes angoisses puisqu'elles font partie de moi. J'aime savoir être bien en dépit des mille imperfections de mon existence. J'aime ces moments seule au café au moins autant que ceux partagés avec mes enfants. J'aime l'enthousiasme de ma progéniture lorsque je propose une partie de Scrabble, j'aime les voir remplir et occuper la table pour leurs jeux de société. J'aime recevoir du courrier. En poster, aussi.
J'aime rédiger des listes, classer, organiser.
Mais ce sera tout pour aujourd'hui.
Bonne journée cher lectorat!
J'aime le carpaccio que me tranche le sympathique boucher, j'aime la satisfaction du travail accompli après un rush, j'aime savoir (de plus en plus) respecter mes limites. J'aime la nouveauté, les défis et la couleur orange.
J'aime voir poindre les pousses dans mon jardin, avoir des projets qui se concrétisent, rayer des items de mes listes. J'aime la barbe de mon chum, ses beaux yeux verts intelligents, j'aime qu'un de mes enfants ait la réplique de ses yeux.
J'aime rencontrer et découvrir de nouvelles personnes, j'aime qui possède le courage nécessaire pour braver sa peur de l'inconnu, j'aime l'humour niaiseux, j'aime l'humour intelligent, j'aime la bonne foi et l'élégance. J'aime Leonard Cohen, j'aime la lecture et les fous rires impromptus, le Brie fondant aux tomates séchées cuisiné avec mon amoureux et un verre de vin.
J'aime les idées folles et les coups de tête, les visages ouverts et les yeux qui parlent. J'aime les bougies allumées devant mon ordinateur, j'aime avoir le choix, j'aime savoir assumer mes décisions. J'aime l'auto-discipline et la rigueur de mon Coco de 10 ans, la désinvolture de mon Grand-Charme, la capacité d'introspection de mon Tout-Doux de 12 ans. J'aime leur unicité et leur amour commun de la lecture.
J'aime la gratitude de mes enfants pour une sortie au restaurant, une petite surprise ou un privilège. J'aime la joie dans le visage de ma fille lorsqu'elle aperçoit les canards dans la piscine, j'aime qu'on me surprenne, j'aime la générosité que l'on attend pas et qui nous touche jusqu'au fond de l'âme, j'aime ces sourires inattendus qui mettent du soleil dans la journée. J'aime les élans d'amour de Frédéric qui se découvre artiste et qui m'offre fièrement en se tortillant ses mille dessins par jour en y écrivant de petits mots.
J'aime la fiabilité, j'aime qui sait donner sans toujours compter. J'aime faire plaisir, surprendre, aussi. J'aime qui sait aller gratuitement vers les autres. J'aime rêver à mon beau Thomas, j'aime penser que j'ai été, que je suis et serai toujours sa maman. J'aime réussir à voir dans des fins des commencements.
J'aime savoir rêver, envisager et créer. J'aime le fusain, les nus aux traits grossiers tout plein de suggestion. J'aime Gauguin et sa folie dévastatrice en dépit de son irresponsabilité de père et de mari, j'aime rejoindre mon lit douillet, mon livre et mon homme à la fin de la journée. J'aime les road trips, la droiture d'Amir Khadir, la fougue et la sagacité. J'aime la créativité de Fils Aîné et sa capacité de réflexion. J'aime les pas discrets de ma fille dans l'escalier lorsqu'elle sent l'odeur alléchante du pop corn au beurre. J'aime sa manière sournoise de s'immiscer sur un divan déjà bondé pour revendiquer sa place, ses droits et sa part.
J'aime les marginaux, les audacieux, les visionnaires. J'aime les gens réconfortants qui peuvent accueillir et accepter nos faiblesses sans s'inquiéter inutilement.
J'aime être maman. J'aime ma maman, ma famille campagnarde, rieuse, simple et généreuse. J'aime et chéris mes disparus qui font toujours partie de moi. J'aime écrire, jongler, nommer et accepter mes dualités.
J'aime accepter mes angoisses puisqu'elles font partie de moi. J'aime savoir être bien en dépit des mille imperfections de mon existence. J'aime ces moments seule au café au moins autant que ceux partagés avec mes enfants. J'aime l'enthousiasme de ma progéniture lorsque je propose une partie de Scrabble, j'aime les voir remplir et occuper la table pour leurs jeux de société. J'aime recevoir du courrier. En poster, aussi.
J'aime rédiger des listes, classer, organiser.
Mais ce sera tout pour aujourd'hui.
Bonne journée cher lectorat!
Libellés :
Réflexions
samedi, avril 21, 2012
Zéro
Zéro patience. Expéditive à l'os. Mille choses à régler. Sur la corde raide.
J'ai blessé des personnes que j'aime, brisé tristement des relations, envoyé des dizaines de cv après m'être donnée à fond pour mon entreprise et l'impression que j'avais fait un bon choix professionnel. J'ai menacé mes enfants de couper la connexion internet si pas de coopération (et cela a été fait, au prix de grosses discussions citoyennes), j'ai hurlé après mon six ans que je n'en peux plus d'entendre hurler à la moindre contrariété.
Je suis outrée, blessée, déçue, hargneuse, révoltée devant la situation politique que notre gouvernement a souhaitée et encouragée par son mutisme, son silence, son arrogance et son inaction.
Je suis craintive, crinquée, menacée dans mon droit à la démocratie, à celui des enfants que j'ai mis au monde et que j'ai obligés à participer à la marche demain. Pour nous, pour eux, pour tous leurs concitoyens. Je suis à boutte.
Besoin d'air.
Je vous reviens.
J'ai blessé des personnes que j'aime, brisé tristement des relations, envoyé des dizaines de cv après m'être donnée à fond pour mon entreprise et l'impression que j'avais fait un bon choix professionnel. J'ai menacé mes enfants de couper la connexion internet si pas de coopération (et cela a été fait, au prix de grosses discussions citoyennes), j'ai hurlé après mon six ans que je n'en peux plus d'entendre hurler à la moindre contrariété.
Je suis outrée, blessée, déçue, hargneuse, révoltée devant la situation politique que notre gouvernement a souhaitée et encouragée par son mutisme, son silence, son arrogance et son inaction.
Je suis craintive, crinquée, menacée dans mon droit à la démocratie, à celui des enfants que j'ai mis au monde et que j'ai obligés à participer à la marche demain. Pour nous, pour eux, pour tous leurs concitoyens. Je suis à boutte.
Besoin d'air.
Je vous reviens.
mardi, avril 17, 2012
Ma bulle
J'aime aller travailler au café. "Travailler" signifie rédiger des textes pour ma petite entreprise, faire de la recherche, mettre de l'ordre dans ma paperasse, dans mes idées, prendre une pause en naviguant sur le web ou simplement aller m'aérer l'esprit pour faire plaisir à ma santé mentale en fuyant le bordel continu de la maison et en côtoyant les gens de mon espèce.
Je croise une femme de temps à autre depuis deux ou trois ans. Il nous arrivait de parler il y a quelques années. Il nous arrive encore de "parler" mais d'une manière autre depuis un peu plus d'un an. C'est que cette dame a eu un cancer et s'est fait enlever les cordes vocales. Bien que j'éprouve pour elle une sincère sympathie pour sa situation, je trouve difficile de "l'écouter" parler. Non seulement parce que n'ayant plus de voix, cela me demande énormément de concentration pour lire sur ses lèvres mais également parce qu'elle transpire l'amertume. Face à la maladie, face à la vie, face à ses enfants, face à plusieurs éléments de sa vie présente et passée. Depuis des années. Amertume, rancoeur, hargne muette. Elle semble aimer beaucoup parler, en avoir besoin. Les premières minutes, cela me fait plaisir. Mais elle reste. Et parle. Elle hoche la tête de découragement.
Longuement.
Puis, elle finit par pénétrer ma bulle de force.
Je n'ose imaginer la difficulté que demande le réapprivoisement de sa vie sans moyen de communication verbal. Cependant, son accaparement plein de rancoeur, je le trouve lourd.
"Toi, aimes-tu les gens?" qu'elle me demande.
Je fronce les sourcils. "Que voulez-vous dire? Vous voulez savoir si j'aime les gens? Si j'aime le monde?"
Je m'esclaffe. Cela me semble tellement évident.
"Ouiii! J'aime les gens! J'aime les échanges, j'aime rire, j'aime interagir, j'aime apprendre à connaître les autres."
C'est vrai, je suis fascinée par les êtres humains. Vraiment. Je m'étonne que cela ne soit pas étampé dans mon visage. C'est précisément l'absence des autres dans ma vie de travailleure autonome aux réseaux épars qui me rend folle.
J'observe la dame, attends une explication sur sa question.
La femme hoche affirmativement la tête, attentive.
"Est-ce que j'ai l'air de ne pas les aimer?", que je demande pour être sûre.
Elle hausse les épaules. "On dirait que tu n'as besoin de personne." affirme-t-elle, de toute évidence déçue.
Je suis étonnée.
À moitié.
Je suis réservée, je le sais.
La femme ose: "Tu as vraiment un beau sourire..."
Je me concentre pour bien comprendre. "Mais on dirait vraiment que tu n'as besoin de personne."
Je lui explique que lorsque je viens au café et que je me plonge dans ma bulle, c'est pour avoir un moment à moi dans lequel je ne suis pas sollicitée et non parce que je n'aime pas le monde.
La femme affirme intuitivement que je fais partie de ces gens dont il faut percer la coquille pour apprendre à les connaître réellement.
Elle n'a sans doute pas tort.
Je médite là-dessus.
Je croise une femme de temps à autre depuis deux ou trois ans. Il nous arrivait de parler il y a quelques années. Il nous arrive encore de "parler" mais d'une manière autre depuis un peu plus d'un an. C'est que cette dame a eu un cancer et s'est fait enlever les cordes vocales. Bien que j'éprouve pour elle une sincère sympathie pour sa situation, je trouve difficile de "l'écouter" parler. Non seulement parce que n'ayant plus de voix, cela me demande énormément de concentration pour lire sur ses lèvres mais également parce qu'elle transpire l'amertume. Face à la maladie, face à la vie, face à ses enfants, face à plusieurs éléments de sa vie présente et passée. Depuis des années. Amertume, rancoeur, hargne muette. Elle semble aimer beaucoup parler, en avoir besoin. Les premières minutes, cela me fait plaisir. Mais elle reste. Et parle. Elle hoche la tête de découragement.
Longuement.
Puis, elle finit par pénétrer ma bulle de force.
Je n'ose imaginer la difficulté que demande le réapprivoisement de sa vie sans moyen de communication verbal. Cependant, son accaparement plein de rancoeur, je le trouve lourd.
"Toi, aimes-tu les gens?" qu'elle me demande.
Je fronce les sourcils. "Que voulez-vous dire? Vous voulez savoir si j'aime les gens? Si j'aime le monde?"
Je m'esclaffe. Cela me semble tellement évident.
"Ouiii! J'aime les gens! J'aime les échanges, j'aime rire, j'aime interagir, j'aime apprendre à connaître les autres."
C'est vrai, je suis fascinée par les êtres humains. Vraiment. Je m'étonne que cela ne soit pas étampé dans mon visage. C'est précisément l'absence des autres dans ma vie de travailleure autonome aux réseaux épars qui me rend folle.
J'observe la dame, attends une explication sur sa question.
La femme hoche affirmativement la tête, attentive.
"Est-ce que j'ai l'air de ne pas les aimer?", que je demande pour être sûre.
Elle hausse les épaules. "On dirait que tu n'as besoin de personne." affirme-t-elle, de toute évidence déçue.
Je suis étonnée.
À moitié.
Je suis réservée, je le sais.
La femme ose: "Tu as vraiment un beau sourire..."
Je me concentre pour bien comprendre. "Mais on dirait vraiment que tu n'as besoin de personne."
Je lui explique que lorsque je viens au café et que je me plonge dans ma bulle, c'est pour avoir un moment à moi dans lequel je ne suis pas sollicitée et non parce que je n'aime pas le monde.
La femme affirme intuitivement que je fais partie de ces gens dont il faut percer la coquille pour apprendre à les connaître réellement.
Elle n'a sans doute pas tort.
Je médite là-dessus.
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