mardi, août 31, 2010
dimanche, août 29, 2010
Bagage
Tout le bagage tangible de votre vie se stocke entre le jour de votre naissance et celui de votre décès. Vos talents, vos habitudes, les traits dominants de votre personnalité, ceux plus subtils mais pas moins importants qui font de vous ce que vous êtes, votre démarche, vos compétences, vos expressions, votre humour, l'intonation de votre voix, votre regard, votre joie de vivre ou le calme qui émane de vous, ce que vous dégagez lorsque vous pénétrez dans une pièce: autant d'éléments qui vous distinguent des autres et qui font que l'on vous reconnaîtrait entre mille.
J'ai oublié certains éléments du bagage de vie de feu mon fils. Avec les années, ils se sont dissipés comme d'autres ne s'effaceront jamais (prétends-je depuis mon relativement jeune deuil). Pourtant, il fut un temps où jamais je n'aurais pensé pouvoir oublier certains des détails qui forment le tout.
Béatrice a aujourd'hui quantitativement le même âge que la dernière journée de vie de ce frère qu'elle n'a pas connu: vingt-trois mois et cinq jours.
Cela signifie que son bagage de vie si clair aujourd'hui, ses habitudes, ses finesses, sa voix décidée, sa détermination de petite fille, sa manière de balayer ses trop longues mèches de son visage ou de tendre le pied en s'exclamant : "Moi 'si ! Moi 'si !" lorsqu'elle me voit me peinturer les ongles d'orteils, sa manière de parler derrière sa suce, de s'imiter pleurer avec auto-dérision, de ricaner devant les taquineries de ses frères, de commencer à geindre parfois même avant que la brosse n'entre en contact avec ses si soyeux (mais constamment si gommés) cheveux, d'appeler ses sandales à travers la maison "Ouh ouh, sssandaaaales, où es-tuuuu? ou de trimballer et bichonner ses cruches/bébés, son habitude de vouloir rentrer sous ma peau en se lamentant lorsque son père annonce qu'elle doit maintenant aller au lit, son entrain lorsqu'elle s'exclame, à table: "Du lait vous-plaîîîît ! Moi en premiiier !" ou encore, son enthousiasme lorsque ses grands frères reviennent de chez leur père, tout cela pourrait, si elle m'était arrachée aujourd'hui, pâlir au point de n'être plus qu'un vague souvenir dont tout l'aspect tangible aurait été transféré dans une case émotive intouchable après quatre ans et demi.
Aujourd'hui ne reviendra pas.
Demain, ma fille, comme Frédéric avant elle, aura surpassé l'âge de son frère
C'est fou, la mort.
C'est fou, la mort qui laisse toujours un petit doute, une barrière psychologique dans votre univers.
Ça rend fou aussi, parfois, épisodiquement.
C'est malin, la vie, quand ça enjambe la barrière comme si c'était la chose la plus facile et la plus naturelle qui soit.
Mes "dates-charnières" ont à présent été toutes comptabilisées derrière.
Pour le reste, il faut laisser aller le cours de la vie. J'imagine...
J'ai oublié certains éléments du bagage de vie de feu mon fils. Avec les années, ils se sont dissipés comme d'autres ne s'effaceront jamais (prétends-je depuis mon relativement jeune deuil). Pourtant, il fut un temps où jamais je n'aurais pensé pouvoir oublier certains des détails qui forment le tout.
Béatrice a aujourd'hui quantitativement le même âge que la dernière journée de vie de ce frère qu'elle n'a pas connu: vingt-trois mois et cinq jours.
Cela signifie que son bagage de vie si clair aujourd'hui, ses habitudes, ses finesses, sa voix décidée, sa détermination de petite fille, sa manière de balayer ses trop longues mèches de son visage ou de tendre le pied en s'exclamant : "Moi 'si ! Moi 'si !" lorsqu'elle me voit me peinturer les ongles d'orteils, sa manière de parler derrière sa suce, de s'imiter pleurer avec auto-dérision, de ricaner devant les taquineries de ses frères, de commencer à geindre parfois même avant que la brosse n'entre en contact avec ses si soyeux (mais constamment si gommés) cheveux, d'appeler ses sandales à travers la maison "Ouh ouh, sssandaaaales, où es-tuuuu? ou de trimballer et bichonner ses cruches/bébés, son habitude de vouloir rentrer sous ma peau en se lamentant lorsque son père annonce qu'elle doit maintenant aller au lit, son entrain lorsqu'elle s'exclame, à table: "Du lait vous-plaîîîît ! Moi en premiiier !" ou encore, son enthousiasme lorsque ses grands frères reviennent de chez leur père, tout cela pourrait, si elle m'était arrachée aujourd'hui, pâlir au point de n'être plus qu'un vague souvenir dont tout l'aspect tangible aurait été transféré dans une case émotive intouchable après quatre ans et demi.
Aujourd'hui ne reviendra pas.
Demain, ma fille, comme Frédéric avant elle, aura surpassé l'âge de son frère
C'est fou, la mort.
C'est fou, la mort qui laisse toujours un petit doute, une barrière psychologique dans votre univers.
Ça rend fou aussi, parfois, épisodiquement.
C'est malin, la vie, quand ça enjambe la barrière comme si c'était la chose la plus facile et la plus naturelle qui soit.
Mes "dates-charnières" ont à présent été toutes comptabilisées derrière.
Pour le reste, il faut laisser aller le cours de la vie. J'imagine...
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mardi, août 24, 2010
L'amitié selon Grande-Dame
J'ai longuement réfléchi sur l'amitié ces dernières années après qu'un de mes plus solides liens se soit brisé et aussi que mon statut de mère de famille nombreuse avec ses multiples obligations finisse par me couper de la mouvance du reste du monde qui me manque tant.
J'ai plusieurs amies fort hétéroclites. Hétéroclites de par les milieux où je les ai rencontrées, de par leur classe sociale, de par leur style de vie, de par leur personnalité, leur âge ou leurs intérêts. Je n'appartiens à aucune gang, je suis celle qui butine socialement sans m'ancrer avec grégarité. Je suis comme ZigZag; je ne colle parfaitement avec personne. Par conséquent, je possède aussi une espèce de passe-partout social tacite qui me permet de copiner naturellement avec quiconque peu importe son statut ou son appartenance.
Finalement, en dépit de la considération que je leur porte, très peu de mes amies me ressemblent. Peut-être mon profil de femme est-il trop marginal pour se greffer à un clan en particulier? (Ouch quand même pour le sentiment d'appartenance !)
J'imagine que l'amitié s'exploite par pans. Les pans de certaines amitiés viennent combler mes manques et besoins. En ce moment, les amies qui me comblent, me tirent par en avant et me font profondément réfléchir sont des femmes qui me précèdent de quelques décennies et qui me partagent généreusement leur vécu, leur pétillant et leur sagesse.
J'avais écrit un texte au cégep dont mon professeur-mentor-devenu ami épistolaire a cité un extrait dans un de ses livres. "Je suis une ermite qui ne vit pas seule, je suis une nuit inaperçue."
Cela est encore véridique.
Je suis la candidate indépendante entre des partis bien affirmés.
J'ai plusieurs amies fort hétéroclites. Hétéroclites de par les milieux où je les ai rencontrées, de par leur classe sociale, de par leur style de vie, de par leur personnalité, leur âge ou leurs intérêts. Je n'appartiens à aucune gang, je suis celle qui butine socialement sans m'ancrer avec grégarité. Je suis comme ZigZag; je ne colle parfaitement avec personne. Par conséquent, je possède aussi une espèce de passe-partout social tacite qui me permet de copiner naturellement avec quiconque peu importe son statut ou son appartenance.
Finalement, en dépit de la considération que je leur porte, très peu de mes amies me ressemblent. Peut-être mon profil de femme est-il trop marginal pour se greffer à un clan en particulier? (Ouch quand même pour le sentiment d'appartenance !)
J'imagine que l'amitié s'exploite par pans. Les pans de certaines amitiés viennent combler mes manques et besoins. En ce moment, les amies qui me comblent, me tirent par en avant et me font profondément réfléchir sont des femmes qui me précèdent de quelques décennies et qui me partagent généreusement leur vécu, leur pétillant et leur sagesse.
J'avais écrit un texte au cégep dont mon professeur-mentor-devenu ami épistolaire a cité un extrait dans un de ses livres. "Je suis une ermite qui ne vit pas seule, je suis une nuit inaperçue."
Cela est encore véridique.
Je suis la candidate indépendante entre des partis bien affirmés.
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jeudi, août 19, 2010
Cuvée estivale 2010
Un petit go dans la savonnerie ces derniers jours ! Voici celui qui laisse des coulisses vertes dans votre douche après utilisation mais auquel on pardonne aisément : le thé vert et jasmin.
Vient ensuite le miel, karité avoine, que je dois toujours avoir en réserve lorsque ma belle-soeur vient à la maison pour faire ses provisions à ramener dans sa famille (vendue à mes savons) en Gaspésie. Il exfolie et fleure le bon miel. Qui plus est, il a de la personnalité avec sa teinte légèrement orangée (due à l'huile de germe de blé) et tranché en grosses barres.
Ici, un nouvel essai : rhassoul lavandin. J'ai utilisé le rhassoul pour la première fois et retrouvé une bouteille
d'huile essentielle de lavandin à l'odeur pas désagréable du tout ! J'ai hâte de l'essayer !
Voici ici l'espresso vanille. E-x-q-u-i-s. J'avais essayé par le passé le café vanille avec une huile de vanille pas tout à fait convainquante. Cette fois, il s'agit d'une fragrance à tomber de vanille tahitienne, et l'odeur tiendra mieux. Un autre avec de la
Ici, c'est le savon pour hommes argile bleue et épices. Un hit dont je refais régulièrement des batchs. Remarquez les taches blanches sur le savon. C'est de la soude non saponifiée, donc aussi caustique que l'humour de mon homme. Je dois donc le jeter sans pitié aucune (le savon, pas l'homme ; celui-là, je compte le garder pour un
Dragons rouges au chèvrefeuille. J'avais en tête de superbes dragons du beau rouge vif qu'aurait pu me fournir l'argile rouge. Ce sera pour la prochaine fois. Oh, ils ne sont pas inutilisables, seulement moins esthétiques. Les taches, c'est la poudre de chèvrefeuille qui avait durcit (même hermétiquement emballée, allez comprendre ! La poudre de miel m'a aussi déjà fait le coup.)
et que j'ai espéré broyer en mélangeant la pâte.
Un autre hit dans l'entourage : le lait de chèvre, avoine et miel. Hyper doux, hydratant et mousse bien. C'est le meilleur ami des peaux sèches et un de mes préférés !
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Fait main
mardi, août 17, 2010
Qui enrichit-on?
Je vous en ai parlé ici, souvent, je préfère donner que de vendre des biens inutilisés. Si ça peut être utile à quelqu'un d'autre, tant mieux.
Il y a quelques temps, j'ai proposé à donner sur Deuxième Vie des articles de bébé. Plusieurs personnes se sont montrées intéressées. C'est finalement une dame qui est passée à la maison. Comme c'était une immigrante et que je sais que la situation n'est pas toujours facile pour les arrivants nouveaux ou pas, je me suis réjouie qu'elle puisse aider un de ses proches avec une chaise haute et un siège d'auto.
La dame m'a expliqué qu'elle envoyait au Bénin, son pays d'origine, différents articles par groupage pour les gens de là-bas. J'ai immédiatement été heureuse de savoir que des mères africaines allaient pouvoir voir leur quotidien facilité un peu grâce à moi.
Puis, mon homme m'a expliqué que le beau-père d'une connaissance, Sénégalais, importait du Québec de grandes quantités de souliers bas-de-gamme (genre Payless) pour les revendre à prix fort à ses concitoyens peu fortunés.
Déception.
J'ai songé à mes articles de bébé. Comment savoir si les groupages qui partent de Montréal via la communauté béninoise ne subiront pas le même sort? Profite-t-on du désir d'entraide des gens comme d'un pot à bonbons pour enrichir facilement les plus nantis?
J'avais reçu plusieurs demandes, via DeuxièmeVie de la part de friperies, bazar ou brocantes. Or, mon intention était d'aider les gens directement, ou à tout le moins, un organisme communautaire qui lui aide les gens, pas d'obliger quelqu'un dans le besoin réel de payer pour qu'un petit commerçant capitalise sur ce qu'il a obtenu gratis.
À qui donc profite la générosité de particuliers?
Peut-être devrais-je simplement renouer avec la bonne vieille St-Vincent-de-Paul, à défaut de savoir si j'aiderai réellement la personne que j'espère...
Il y a quelques temps, j'ai proposé à donner sur Deuxième Vie des articles de bébé. Plusieurs personnes se sont montrées intéressées. C'est finalement une dame qui est passée à la maison. Comme c'était une immigrante et que je sais que la situation n'est pas toujours facile pour les arrivants nouveaux ou pas, je me suis réjouie qu'elle puisse aider un de ses proches avec une chaise haute et un siège d'auto.
La dame m'a expliqué qu'elle envoyait au Bénin, son pays d'origine, différents articles par groupage pour les gens de là-bas. J'ai immédiatement été heureuse de savoir que des mères africaines allaient pouvoir voir leur quotidien facilité un peu grâce à moi.
Puis, mon homme m'a expliqué que le beau-père d'une connaissance, Sénégalais, importait du Québec de grandes quantités de souliers bas-de-gamme (genre Payless) pour les revendre à prix fort à ses concitoyens peu fortunés.
Déception.
J'ai songé à mes articles de bébé. Comment savoir si les groupages qui partent de Montréal via la communauté béninoise ne subiront pas le même sort? Profite-t-on du désir d'entraide des gens comme d'un pot à bonbons pour enrichir facilement les plus nantis?
J'avais reçu plusieurs demandes, via DeuxièmeVie de la part de friperies, bazar ou brocantes. Or, mon intention était d'aider les gens directement, ou à tout le moins, un organisme communautaire qui lui aide les gens, pas d'obliger quelqu'un dans le besoin réel de payer pour qu'un petit commerçant capitalise sur ce qu'il a obtenu gratis.
À qui donc profite la générosité de particuliers?
Peut-être devrais-je simplement renouer avec la bonne vieille St-Vincent-de-Paul, à défaut de savoir si j'aiderai réellement la personne que j'espère...
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dimanche, août 15, 2010
Les nerfs des parents
Dans une salle d'attente, deux femmes discutent.
Je tente de me concentrer sur ma lecture mais leur discussion, de fil en aiguille, aboutit maintenant sur les parents qui font garder leurs enfants "parce qu'ils leur tapent sur les nerfs" et m'interpelle solidement.
L'une d'elle s'indigne, trouve inconcevable que des enfants puissent taper sur les nerfs de leurs parents. L'autre renchérit et les deux s'enflamment sur les "mauvais parents"dont les enfants sont tout de même mieux à la garderie qu'à la maison.
Ce sont pas mes oignons, je garde les yeux rivés sur mon livre mais je meurs d'envie de me présenter sous mon jour monstrueux: attention mesdames, voici une mère dont les enfants lui tapent parfois sur les nerfs.
Observez-moi, dévisagez-moi, posez d'horreur une main sur votre bouche béante: ma patience, eh oui, a des limites.
Je me contente de me mordre les lèvres pour réprimer mon sourire narquois.
Aah, mesdames, si vous saviez !
Mes enfants me tapent sur les nerfs lorsqu'ils s'obstinent sans arguments, lorsqu'ils hurlent ce qui pourrait être simplement dit, lorsqu'ils ne font pas l'effort de faire l'effort, lorsqu'ils descendent les escaliers en trombe et que je m'inquiète chaque fois qu'il s'agisse d'une chute, lorsqu'ils rapportent, lorsqu'ils posent des questions hypothétiques à outrance ("Mamaaaan, qu'est-ce qui arriverait si une voiture fonçait sur un fil électrique?"-Ça ne peut pas arriver Frédéric; les voitures roulent dans la rue et les fils électriques sont dans les airs -Oui mais si l'auto faisait ça (il mime un saut spectaculaire). -Ça ne peut pas arriver, les voitures ne sautent pas. -Mais si il y en avait une qui était capable...ou encore -Mais maman, toi, quel pouvoir tu aimerais le plus avoir, le pouvoir d'invisibilité ou celui du bouclier de force? Ou si tu pouvais avoir un seul pouvoir, lequel tu voudrais? Et s'il y avait une attaque de zombies dans notre ville, quelle arme tu choisirais?). Aussi amusantes et farfelues peuvent être leurs questions, elles savent aussi être étourdissantes. Mes enfants me tapent sur les nerfs lorsqu'ils étirent le temps à l'heure du dodo, qu'ils utilisent mes choses sans les remettre à leur place, tapent sur le clou de l'insistance après que je leur aie refusé quelque chose ou encore qu'ils me parlent tous en même temps sans égards aux autres.
Mes enfants sont les plus fantastiques qui soient, mais prétendre angéliquement que toujours, j'ai la patience de répondre dans l'immédiat à tous leurs questions ou besoins serait faux.
Mesdames, si je ne faisais pas garder mes enfants de temps à autre pour retrouver de la latitude pour penser sans me faire interrompre, je serais une mère exécrable. Même qu'à mes heures, j'en suis une.
Une des femmes finit par préciser qu'il est normal de s'énerver de temps à autre. Elle vient de grimper de quelques crans sur mon échelle personnelle de réalisme.
Un parent aux nerfs d'acier qui n'élève pas le ton à ses heures, qui n'a pas besoin de sa dose quotidienne de bulle juste à lui, ça existe pour vrai?
Permettez-moi d'en douter.
Je tente de me concentrer sur ma lecture mais leur discussion, de fil en aiguille, aboutit maintenant sur les parents qui font garder leurs enfants "parce qu'ils leur tapent sur les nerfs" et m'interpelle solidement.
L'une d'elle s'indigne, trouve inconcevable que des enfants puissent taper sur les nerfs de leurs parents. L'autre renchérit et les deux s'enflamment sur les "mauvais parents"dont les enfants sont tout de même mieux à la garderie qu'à la maison.
Ce sont pas mes oignons, je garde les yeux rivés sur mon livre mais je meurs d'envie de me présenter sous mon jour monstrueux: attention mesdames, voici une mère dont les enfants lui tapent parfois sur les nerfs.
Observez-moi, dévisagez-moi, posez d'horreur une main sur votre bouche béante: ma patience, eh oui, a des limites.
Je me contente de me mordre les lèvres pour réprimer mon sourire narquois.
Aah, mesdames, si vous saviez !
Mes enfants me tapent sur les nerfs lorsqu'ils s'obstinent sans arguments, lorsqu'ils hurlent ce qui pourrait être simplement dit, lorsqu'ils ne font pas l'effort de faire l'effort, lorsqu'ils descendent les escaliers en trombe et que je m'inquiète chaque fois qu'il s'agisse d'une chute, lorsqu'ils rapportent, lorsqu'ils posent des questions hypothétiques à outrance ("Mamaaaan, qu'est-ce qui arriverait si une voiture fonçait sur un fil électrique?"-Ça ne peut pas arriver Frédéric; les voitures roulent dans la rue et les fils électriques sont dans les airs -Oui mais si l'auto faisait ça (il mime un saut spectaculaire). -Ça ne peut pas arriver, les voitures ne sautent pas. -Mais si il y en avait une qui était capable...ou encore -Mais maman, toi, quel pouvoir tu aimerais le plus avoir, le pouvoir d'invisibilité ou celui du bouclier de force? Ou si tu pouvais avoir un seul pouvoir, lequel tu voudrais? Et s'il y avait une attaque de zombies dans notre ville, quelle arme tu choisirais?). Aussi amusantes et farfelues peuvent être leurs questions, elles savent aussi être étourdissantes. Mes enfants me tapent sur les nerfs lorsqu'ils étirent le temps à l'heure du dodo, qu'ils utilisent mes choses sans les remettre à leur place, tapent sur le clou de l'insistance après que je leur aie refusé quelque chose ou encore qu'ils me parlent tous en même temps sans égards aux autres.
Mes enfants sont les plus fantastiques qui soient, mais prétendre angéliquement que toujours, j'ai la patience de répondre dans l'immédiat à tous leurs questions ou besoins serait faux.
Mesdames, si je ne faisais pas garder mes enfants de temps à autre pour retrouver de la latitude pour penser sans me faire interrompre, je serais une mère exécrable. Même qu'à mes heures, j'en suis une.
Une des femmes finit par préciser qu'il est normal de s'énerver de temps à autre. Elle vient de grimper de quelques crans sur mon échelle personnelle de réalisme.
Un parent aux nerfs d'acier qui n'élève pas le ton à ses heures, qui n'a pas besoin de sa dose quotidienne de bulle juste à lui, ça existe pour vrai?
Permettez-moi d'en douter.
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vendredi, août 13, 2010
L'amitié selon Plotine
"L'amitié était un choix où elle s'engageait tout entière; elle s'y livrait absolument, et comme je ne l'ai fait qu'à l'amour. Elle m'a connu mieux que personne; je lui ai laissé voir ce que j'ai soigneusement dissimulé à tout autre : par exemple, de secrètes lâchetés. J'aime à croire que, de son côté, elle ne m'a presque rien tu. L'intimité des corps, qui n'exista jamais entre nous, a été compensée par ce contact de deux esprits étroitement mêlés l'un à l'autre." -Hadrien (Mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar)
C'est si beau, j'en suis ébranlée.
C'est si beau, j'en suis ébranlée.
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mardi, août 10, 2010
Une photo
J'ai réalisé soudainement, en montant border mes minets, que je n'avais aucune photo de moi avec "tous" mes enfants réunis.
Demain, que je me suis dit, il faut absolument que je remédie à la situation.
En descendant, j'ai passé le commentaire à Grand-Homme.
"Tu sais comment ça s'est terminé la dernière fois..."
Je savais, j'y avais pensé aussi. Dur d'oublier cette soirée-là.
*
Cette soirée-là, c'était un soir de février 2006. Les enfants avaient été exécrables. Thomas, particulièrement. Deux d'entre eux s'étaient dessiné dans le visage avec des crayons feutres. Ils voulaient jouer aux Amérindiens. À bout de patience, j'étais assise sur le lit avec bébé Frédéric. Lorsque Grand-Homme est passé devant la chambre les bras pleins d'un Thomas qui s'enlignait pour-le-dodo-et-que-ça-saute, je l'ai spontanément stoppé.
Je venais de réaliser que je n'avais aucune photo avec mes six enfants et une urgence soudaine m'avait dicté de lui demander impérativement de me l'amener pour une séance photo des plus impromptues: tous les enfants en pyjama dont deux barbouillés et grimaçants, Thomas pleurnicheux, moi avec toute la lourdeur de la soirée étampée dans le visage, pas coiffée ni maquillée comme mon orgueil me l'impose habituellement.
Cela m'était égal: je voulais cette photo sur-le-champ.
Mon homme a rouspété, voulu remettre à plus tard.
"Non. Si nous remettons à plus tard, jamais nous ne le ferons et si jamais je devais perdre un de mes enfants dans les prochains jours, je t'en voudrais toute ma vie de ne pas avoir pris le temps de t'arrêter pour prendre cette photo."
Grand-Homme a soupiré, puis sorti l'appareil.
Quelques jours plus tard, Thomas décédait.
C'est après son décès que nous avons fait développer les photos. Quatre photos. Quatre photos où je suis horrible, où les garçons grimacent, font les fous. Sauf Thomas. Lui, il est posé, regarde l'objectif avec solennité en buvant sa bouteille de lait.
*
Je veux maintenant une photo. Demain. Rationnellement, je sais que l'issue ne sera pas nécessairement la même mais n'empêche, c'est un réflexe que de songer à cette soirée où étonnamment, j'ai écouté l'urgence subite qui a scandé en moi: "C'est maintenant ou jamais."
Demain, que je me suis dit, il faut absolument que je remédie à la situation.
En descendant, j'ai passé le commentaire à Grand-Homme.
"Tu sais comment ça s'est terminé la dernière fois..."
Je savais, j'y avais pensé aussi. Dur d'oublier cette soirée-là.
*
Cette soirée-là, c'était un soir de février 2006. Les enfants avaient été exécrables. Thomas, particulièrement. Deux d'entre eux s'étaient dessiné dans le visage avec des crayons feutres. Ils voulaient jouer aux Amérindiens. À bout de patience, j'étais assise sur le lit avec bébé Frédéric. Lorsque Grand-Homme est passé devant la chambre les bras pleins d'un Thomas qui s'enlignait pour-le-dodo-et-que-ça-saute, je l'ai spontanément stoppé.
Je venais de réaliser que je n'avais aucune photo avec mes six enfants et une urgence soudaine m'avait dicté de lui demander impérativement de me l'amener pour une séance photo des plus impromptues: tous les enfants en pyjama dont deux barbouillés et grimaçants, Thomas pleurnicheux, moi avec toute la lourdeur de la soirée étampée dans le visage, pas coiffée ni maquillée comme mon orgueil me l'impose habituellement.
Cela m'était égal: je voulais cette photo sur-le-champ.
Mon homme a rouspété, voulu remettre à plus tard.
"Non. Si nous remettons à plus tard, jamais nous ne le ferons et si jamais je devais perdre un de mes enfants dans les prochains jours, je t'en voudrais toute ma vie de ne pas avoir pris le temps de t'arrêter pour prendre cette photo."
Grand-Homme a soupiré, puis sorti l'appareil.
Quelques jours plus tard, Thomas décédait.
C'est après son décès que nous avons fait développer les photos. Quatre photos. Quatre photos où je suis horrible, où les garçons grimacent, font les fous. Sauf Thomas. Lui, il est posé, regarde l'objectif avec solennité en buvant sa bouteille de lait.
*
Je veux maintenant une photo. Demain. Rationnellement, je sais que l'issue ne sera pas nécessairement la même mais n'empêche, c'est un réflexe que de songer à cette soirée où étonnamment, j'ai écouté l'urgence subite qui a scandé en moi: "C'est maintenant ou jamais."
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jeudi, août 05, 2010
Le protocole
Il y a un peu plus d'un mois, je suis allée féliciter mon "comme frère" et ma belle-soeur à l'hôpital. J'étais fébrile de rencontrer ma première nièce, Dali, et de lui prendre une grande bouffée sur la tempe, là où les bébés fleurent toujours bon.
Nous avons pris soin de vérifier les heures de visite à la maternité. Une fois sur place, Ô surprise, nous fûmes stoppés par l'infirmière du poste.
"Ces enfants sont-ils ceux de la femme que vous venez voir?"
-Euh, non.
-Désolée, ils ont moins de 14 ans, donc ils ne peuvent pas venir.
Nous en avions trois avec nous. Bon.
Nous avons donc opté pour la visite à tour de rôle pendant que les enfants attendaient avec le reste de la famille (mon autre frère et sa dulcinée) dans le petit salon de l'étage.
Le fier papa, sachant ses neveux et sa nièce fébriles de rencontrer leur cousine, proposa d'amener le poupon dans ledit petit salon, où Dali ne se souviendra point avoir eu autant de petites mains enthousiastes dans son visage saturé de caresses.
Là, dans ce hall déguisé en salon, je me suis rappelé mes cinq premiers accouchements dans ce même hôpital où, parce que je n'avais jamais connu autre chose, la manière de faire me semblait "correcte".
Ce qui m'a fait disjoncter, à cet hôpital, ce sont les protocoles qui ne sont justifiés par aucun argument digne de ce nom.
Que des heures de visites soient imposées pour assurer le repos des nouvelles mamans, d'accord. Cependant, nombre de fois, des passe-droits sont accordés aux visites en-dehors des heures prescrites, et je vous assure que les visiteurs les plus dérangeants ont la plupart du temps bien plus de 14 ans.
Que seulement les enfants des nouveaux parents soient admis, euh... Je ne suis pas certaine de comprendre. Je spécule sur le fait que les enfants des autres ne savent pas se tenir dans un hôpital. Ça doit être ça. On peut endurer des monstres qui s'énervent mais seulement si cela est justifié par le fait qu'ils soient perturbés par l'arrivée d'un nouveau membre dans la famille...?!
Peut-être aussi est-ce parce que l'on souhaite limiter la propagation de microbes chez les nouveaux-nés. C'est connu, les nouveaux-nés sont fragiles. C'est également connu, la poule est un mammifère et la fratrie d'un nouveau-né est naturellement immunisée contre les microbes, donc aucun risque à lui laisser le champ libre.
Les autres marmots sont potentiellement dangereux. C'est pourquoi on ne les tolère pas dans les chambres mais qu'on permet aux poupons de sortir dans le petit salon du hall. La cohérence, je vous dis !
C'est à ce même hôpital que j'en ai eu assez de me faire imposer des protocoles sans fondements et que j'ai décidé d'opter pour une maison de naissance lors d'un éventuel autre accouchement (6e et 7e accouchement, la crème !). Protocole? Du genre, une infirmière stagiaire me demande d'allaiter mon fils devant elle pour s'assurer que je fais bien ça.
"Mademoiselle, j'en suis à mon 5e enfant, j'ai des dizaines de mois d'allaitement à mon actif, vous pouvez sauter ça sur la liste."
-Désolée madame, je dois vous le montrer.
Et elle d'insister, et moi de m'impatienter, et elle de tenir à son protocole, et moi de finir par mettre mon fils au sein, et elle de s'exclamer fièrement: "Ah, vous voyez, vous venez de faire une erreur ! Vous n'avez pas retiré le sein de votre bébé en insérant un doigt au coin de sa bouche !"
*
Quelques heures avant, ou est-ce après, nah, il me semble plus logique que ce soit avant, la même stagiaire de revenir me voir pour me dire qu'elle doit prendre mon bébé pour le laver.
"Non."
"C'est le protocole, madame."
"Je refuse que vous le laviez maintenant."
Et elle d'insister. Incapable de répondre à ma demande de justification quant à l'urgence de ce bain(je désirais garder mon bébé tout neuf "intact", il n'y avait pour moi aucune presse), elle s'en alla au poste, où elle revint avec la justification suivante: les bébés ont besoin d'être touchés et tant qu'ils n'ont pas été lavés, les infirmières doivent porter des gants pour ce faire.
Dire que mon pauvre enfant aurait pu souffrir d'une carence affective dans les 24h premières heures de son existence ! Que d'inconscience de ma part !
J'ai finalement dû NÉGOCIER qu'elle me le laisse (MON enfant !) une dizaine d'heure de plus sans bain.
Pourquoi donc un parent devrait-il négocier ce genre de condition pour son propre enfant?
Mon "comme frère", après que l'infirmière eût déposé la demoiselle dans son lit après son bain, avait envie de la prendre contre lui (sa fille, pas l'infirmière) mais hésitait. Sa fille était prise en charge si naturellement par le personnel infirmier qu'il ne savait trop s'il en avait le droit. Il lui a finalement demandé la permission.
Hé, ho, frérôt, c'est TA fille, bien sûr que t'en as le droit !
Votre toute dévouée Grande-Dame, vendue aux maisons de naissance, là où, dès le départ, l'enfant appartient aux parents, là où le jugement de ceux-ci prime sur toute prise en charge professionnelle, là où on guide ou suggère au lieu d'imposer, là où sages-femmes et aide-natales savent être présentes mais discrètes pour laisser aux parents la place qui leur revient, là où coopération, confiance et quiétude règnent, là où le bébé bien portant est laissé aux bons soins de sa mère qui l'a attendu des mois voire des années, là où le protocole, lorsque de toute évidence superflu, est tout simplement mis de côté pour faire place à la flexibilité, au bon sens et aux valeurs des principaux concernés.
Nous avons pris soin de vérifier les heures de visite à la maternité. Une fois sur place, Ô surprise, nous fûmes stoppés par l'infirmière du poste.
"Ces enfants sont-ils ceux de la femme que vous venez voir?"
-Euh, non.
-Désolée, ils ont moins de 14 ans, donc ils ne peuvent pas venir.
Nous en avions trois avec nous. Bon.
Nous avons donc opté pour la visite à tour de rôle pendant que les enfants attendaient avec le reste de la famille (mon autre frère et sa dulcinée) dans le petit salon de l'étage.
Le fier papa, sachant ses neveux et sa nièce fébriles de rencontrer leur cousine, proposa d'amener le poupon dans ledit petit salon, où Dali ne se souviendra point avoir eu autant de petites mains enthousiastes dans son visage saturé de caresses.
Là, dans ce hall déguisé en salon, je me suis rappelé mes cinq premiers accouchements dans ce même hôpital où, parce que je n'avais jamais connu autre chose, la manière de faire me semblait "correcte".
Ce qui m'a fait disjoncter, à cet hôpital, ce sont les protocoles qui ne sont justifiés par aucun argument digne de ce nom.
Que des heures de visites soient imposées pour assurer le repos des nouvelles mamans, d'accord. Cependant, nombre de fois, des passe-droits sont accordés aux visites en-dehors des heures prescrites, et je vous assure que les visiteurs les plus dérangeants ont la plupart du temps bien plus de 14 ans.
Que seulement les enfants des nouveaux parents soient admis, euh... Je ne suis pas certaine de comprendre. Je spécule sur le fait que les enfants des autres ne savent pas se tenir dans un hôpital. Ça doit être ça. On peut endurer des monstres qui s'énervent mais seulement si cela est justifié par le fait qu'ils soient perturbés par l'arrivée d'un nouveau membre dans la famille...?!
Peut-être aussi est-ce parce que l'on souhaite limiter la propagation de microbes chez les nouveaux-nés. C'est connu, les nouveaux-nés sont fragiles. C'est également connu, la poule est un mammifère et la fratrie d'un nouveau-né est naturellement immunisée contre les microbes, donc aucun risque à lui laisser le champ libre.
Les autres marmots sont potentiellement dangereux. C'est pourquoi on ne les tolère pas dans les chambres mais qu'on permet aux poupons de sortir dans le petit salon du hall. La cohérence, je vous dis !
C'est à ce même hôpital que j'en ai eu assez de me faire imposer des protocoles sans fondements et que j'ai décidé d'opter pour une maison de naissance lors d'un éventuel autre accouchement (6e et 7e accouchement, la crème !). Protocole? Du genre, une infirmière stagiaire me demande d'allaiter mon fils devant elle pour s'assurer que je fais bien ça.
"Mademoiselle, j'en suis à mon 5e enfant, j'ai des dizaines de mois d'allaitement à mon actif, vous pouvez sauter ça sur la liste."
-Désolée madame, je dois vous le montrer.
Et elle d'insister, et moi de m'impatienter, et elle de tenir à son protocole, et moi de finir par mettre mon fils au sein, et elle de s'exclamer fièrement: "Ah, vous voyez, vous venez de faire une erreur ! Vous n'avez pas retiré le sein de votre bébé en insérant un doigt au coin de sa bouche !"
*
Quelques heures avant, ou est-ce après, nah, il me semble plus logique que ce soit avant, la même stagiaire de revenir me voir pour me dire qu'elle doit prendre mon bébé pour le laver.
"Non."
"C'est le protocole, madame."
"Je refuse que vous le laviez maintenant."
Et elle d'insister. Incapable de répondre à ma demande de justification quant à l'urgence de ce bain(je désirais garder mon bébé tout neuf "intact", il n'y avait pour moi aucune presse), elle s'en alla au poste, où elle revint avec la justification suivante: les bébés ont besoin d'être touchés et tant qu'ils n'ont pas été lavés, les infirmières doivent porter des gants pour ce faire.
Dire que mon pauvre enfant aurait pu souffrir d'une carence affective dans les 24h premières heures de son existence ! Que d'inconscience de ma part !
J'ai finalement dû NÉGOCIER qu'elle me le laisse (MON enfant !) une dizaine d'heure de plus sans bain.
Pourquoi donc un parent devrait-il négocier ce genre de condition pour son propre enfant?
Mon "comme frère", après que l'infirmière eût déposé la demoiselle dans son lit après son bain, avait envie de la prendre contre lui (sa fille, pas l'infirmière) mais hésitait. Sa fille était prise en charge si naturellement par le personnel infirmier qu'il ne savait trop s'il en avait le droit. Il lui a finalement demandé la permission.
Hé, ho, frérôt, c'est TA fille, bien sûr que t'en as le droit !
Votre toute dévouée Grande-Dame, vendue aux maisons de naissance, là où, dès le départ, l'enfant appartient aux parents, là où le jugement de ceux-ci prime sur toute prise en charge professionnelle, là où on guide ou suggère au lieu d'imposer, là où sages-femmes et aide-natales savent être présentes mais discrètes pour laisser aux parents la place qui leur revient, là où coopération, confiance et quiétude règnent, là où le bébé bien portant est laissé aux bons soins de sa mère qui l'a attendu des mois voire des années, là où le protocole, lorsque de toute évidence superflu, est tout simplement mis de côté pour faire place à la flexibilité, au bon sens et aux valeurs des principaux concernés.
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lundi, août 02, 2010
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La prévoyance parentale et les p'tits derniers
Suite à la lecture de ce billet chez Mme Couvée, j'ai réalisé une chose: si je suis devenue une mère de plus en plus symbiotique avec mes enfants au rythme de leur arrivée, je suis, avec mes derniers, nettement moins proactive quant aux discours sur les règles élémentaires de sécurité : apprendre son numéro de téléphone et son adresse, savoir que faire en cas d'incendie, comment agir avec les étrangers, etc. De la même manière, je ne m'élance plus au moins pleur (nous connaissons de toute façon au timbre leur degré de gravité), je n'accours plus prendre sur moi les relations diplomatiques de deux belligérants, je les laisse même s'entretuer raisonnablement pour autant que, comme aime à l'affirmer odieusement mon homme, ils agonisent en silence.
J'ai développé, à tort peut-être, une sorte d'assurance tranquille vis à vis plusieurs "dangers" qui pourraient les guetter. Le sempiternel discours sur les étrangers, je ne l'avais jamais servi à Frédéric avant la lecture du billet inséré de Mme Couvée. Je crois que d'avoir été d'une grande vigilance avec les premiers et de les avoir vus devenir si fiables, débrouillards et dignes de confiances a pu insidieusement m'inciter à croire que les autres allaient de facto devenir aussi prudents en allant à vélo, chez des amis, au parc, dans les endroits publics ou autour de la maison.
Je suis toujours aussi parano d'en perdre un dans une foule ou encore dans la piscine, pour laquelle je multiplie les discours et les mesures de sûreté et soupire de soulagement lorsque un de plus a enfin appris à nager. Cependant, certaines consignes, même si elles se transmettent naturellement de l'aîné au cadet, ne devraient pas être prises pour acquis de la part des parents.
Même soulagement quand un de plus apprend à lire: un pas de plus vers l'identification de repères et l'acquisition d'un peu plus d'autonomie. Il y a quelque chose de rassurant là-dedans.
La première fois que Fils Aîné, âgé alors de 7 ans, est venu me demander pour aller au dépanneur (à 0.9 km de la maison avec en prime la traversée d'un boulevard), j'ai hésité. Puis, il a soupiré et m'a récité, un peu exaspéré par mes inquiétudes, les règles qu'il avait si souvent entendues.
Il m'a convaincue.
Depuis, les plus jeunes finissent toujours par accompagner les plus vieux quelque part et agir par mimétisme par la suite. Ils gagnent ainsi graduellement en assurance.
J'essaierai toutefois de garder en tête de ne pas oublier la "conscientisation" de certains dangers avec les plus jeunes. Pour la 4e, 5e, 6e, 7e fois: récidiver. Du réchauffé mais pas moins essentiel pour autant.
J'ai développé, à tort peut-être, une sorte d'assurance tranquille vis à vis plusieurs "dangers" qui pourraient les guetter. Le sempiternel discours sur les étrangers, je ne l'avais jamais servi à Frédéric avant la lecture du billet inséré de Mme Couvée. Je crois que d'avoir été d'une grande vigilance avec les premiers et de les avoir vus devenir si fiables, débrouillards et dignes de confiances a pu insidieusement m'inciter à croire que les autres allaient de facto devenir aussi prudents en allant à vélo, chez des amis, au parc, dans les endroits publics ou autour de la maison.
Je suis toujours aussi parano d'en perdre un dans une foule ou encore dans la piscine, pour laquelle je multiplie les discours et les mesures de sûreté et soupire de soulagement lorsque un de plus a enfin appris à nager. Cependant, certaines consignes, même si elles se transmettent naturellement de l'aîné au cadet, ne devraient pas être prises pour acquis de la part des parents.
Même soulagement quand un de plus apprend à lire: un pas de plus vers l'identification de repères et l'acquisition d'un peu plus d'autonomie. Il y a quelque chose de rassurant là-dedans.
La première fois que Fils Aîné, âgé alors de 7 ans, est venu me demander pour aller au dépanneur (à 0.9 km de la maison avec en prime la traversée d'un boulevard), j'ai hésité. Puis, il a soupiré et m'a récité, un peu exaspéré par mes inquiétudes, les règles qu'il avait si souvent entendues.
Il m'a convaincue.
Depuis, les plus jeunes finissent toujours par accompagner les plus vieux quelque part et agir par mimétisme par la suite. Ils gagnent ainsi graduellement en assurance.
J'essaierai toutefois de garder en tête de ne pas oublier la "conscientisation" de certains dangers avec les plus jeunes. Pour la 4e, 5e, 6e, 7e fois: récidiver. Du réchauffé mais pas moins essentiel pour autant.
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