L'angoisse, c'est quand une fille songe à une personne qu'elle tient en grande estime depuis plusieurs années pour préfacer son livre, qu'elle lui en fait la demande sans trop y croire...et que ladite personne accepte et s'en dit honorée.
La fille, qui s'apprêtait à envoyer son manuscrit qu'elle trouvait bien fignolé, est soudainement pleine de doutes. Rétive.
Et si...et si...et si c'était de la schnoutte, finalement?
L'angoisse, c'est de prendre le risque de faire lire trois ans de boulot après avoir attendu impatiemment ce moment.
jeudi, février 25, 2010
dimanche, février 21, 2010
Les antibiotiques
Faire avaler un antibiotique à un jeune enfant, on adore. Lèvres pincées du récalcitrant, lutte pour le maintenir en place, cris de désespoir, impatience, chantage, promesse de surprise. La joie.
Vivement que passent les dix jours prescrits.
Après avoir assuré la première journée de lutte avec son fils pour lui faire ingurgiter la potion, Grand-Homme a tenté de me déléguer la tâche.
No way.
L'homme a bien essayé de faire pitié en me rappelant qu'il avait assuré la journée précédente mais ça n'a pas suscité chez moi la compassion escomptée.
-T'as toujours refusé d'insérer les suppositoires et d'utiliser la poire nasale; je suis prise pour le faire à tous les coups.
À chacun ses orifices.
Na.
Vivement que passent les dix jours prescrits.
Après avoir assuré la première journée de lutte avec son fils pour lui faire ingurgiter la potion, Grand-Homme a tenté de me déléguer la tâche.
No way.
L'homme a bien essayé de faire pitié en me rappelant qu'il avait assuré la journée précédente mais ça n'a pas suscité chez moi la compassion escomptée.
-T'as toujours refusé d'insérer les suppositoires et d'utiliser la poire nasale; je suis prise pour le faire à tous les coups.
À chacun ses orifices.
Na.
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anecdotes
vendredi, février 19, 2010
Réussir
Il m'arrive de me dire que mes enfants ne savent pas étudier. C'est vrai, pour moi, ça allait de soi, étudier: je révisais, mémorisais, travaillais dur. Je passais des heures dans mes devoirs et mes leçons.
Mes enfants, bien que plutôt au-dessus de la moyenne à l'école, ne passent pas le quart du temps que je passais à étudier.
J'ai observé que si nous ne révisions pas avec eux (quand ils sont au primaire), ils ne prenaient pas la peine de le faire par eux-mêmes. Bon, pour Tout-Doux, ça va, cet enfant n'a pas besoin de fournir beaucoup d'efforts, guidé par une sorte d'intuition grammaticale, il est même plutôt paresseux au niveau de l'étude mais ses résultats scolaires ne s'en portent pas mal.
Pour Coco (8 ans), par contre, c'est une autre paire de manches. Il réussit bien à l'école, excelle en maths mais l'étude des mots de vocabulaire et des verbes est ardue. Depuis le début de l'année scolaire, il devient émotif, se dénigre, se trouve nul parce qu'il a des résultats qui le déçoivent. Je rectifie sa vision de la chose : il n'est pas nul, il ne sait pas étudier.
Depuis que nous avons recommencé à étudier avec lui, la différence est palpable. Le nombre de fautes a diminué de semaine et semaine et par conséquent, les séances d'auto-dénigrement.
Hier, il est rentré jubilant à la maison: aucune faute dans sa dictée. C'était la première fois. Depuis son retour jusqu'en soirée, il sautillait de bonheur, fier de lui, se trouvait tellement bon qu'il n'a pas cessé de s'encenser. La valeur de son sourire fendu jusqu'aux oreilles, je vous dis pas. La récompense de beaucoup d'efforts.
"Maman, j'étais si heureux quand Véronique m'a rendu ma feuille de dictée que j'ai eu envie de crier de joie dans la classe !" Il me l'a répété plusieurs fois.
Ça m'a fait chaud au coeur. Le voir si heureux, si conscient de l'effet que la rigueur à l'étude avait eue sur sa confiance en lui et sur ses résultats. Il a réussi une fois, il sait maintenant que le potentiel est bien là.
Réussir: il faut goûter ça au moins une fois.
Mes enfants, bien que plutôt au-dessus de la moyenne à l'école, ne passent pas le quart du temps que je passais à étudier.
J'ai observé que si nous ne révisions pas avec eux (quand ils sont au primaire), ils ne prenaient pas la peine de le faire par eux-mêmes. Bon, pour Tout-Doux, ça va, cet enfant n'a pas besoin de fournir beaucoup d'efforts, guidé par une sorte d'intuition grammaticale, il est même plutôt paresseux au niveau de l'étude mais ses résultats scolaires ne s'en portent pas mal.
Pour Coco (8 ans), par contre, c'est une autre paire de manches. Il réussit bien à l'école, excelle en maths mais l'étude des mots de vocabulaire et des verbes est ardue. Depuis le début de l'année scolaire, il devient émotif, se dénigre, se trouve nul parce qu'il a des résultats qui le déçoivent. Je rectifie sa vision de la chose : il n'est pas nul, il ne sait pas étudier.
Depuis que nous avons recommencé à étudier avec lui, la différence est palpable. Le nombre de fautes a diminué de semaine et semaine et par conséquent, les séances d'auto-dénigrement.
Hier, il est rentré jubilant à la maison: aucune faute dans sa dictée. C'était la première fois. Depuis son retour jusqu'en soirée, il sautillait de bonheur, fier de lui, se trouvait tellement bon qu'il n'a pas cessé de s'encenser. La valeur de son sourire fendu jusqu'aux oreilles, je vous dis pas. La récompense de beaucoup d'efforts.
"Maman, j'étais si heureux quand Véronique m'a rendu ma feuille de dictée que j'ai eu envie de crier de joie dans la classe !" Il me l'a répété plusieurs fois.
Ça m'a fait chaud au coeur. Le voir si heureux, si conscient de l'effet que la rigueur à l'étude avait eue sur sa confiance en lui et sur ses résultats. Il a réussi une fois, il sait maintenant que le potentiel est bien là.
Réussir: il faut goûter ça au moins une fois.
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éducation
jeudi, février 18, 2010
Plaisirs adolescents
Coucou mon grand,
J'espère que tu apprécies ton bon petit lunch.
Tu sais, je voulais aussi te dire que je suis désolée que tu aies encore ce problème
d'éjac*l*tions nocturnes. J'ai constaté que tu avais encore dû laver tes draps ce matin.
En tout cas, bon appétit et passe une belle journée.
Maman
xoxoxox
Tel est le message que Fils Aîné a trouvé dans son lunch hier midi.
Heureusement, il a réussi à éviter que ses amis ne le voient aussi lorsqu'il a ouvert sa boîte à lunch.
Quelle mère attentionnée je suis !
*
Meuuh non voyons, qu'allez-vous penser là, je ne suis pas l'auteure de cette farce au goût typiquement adolescent !
C'est Grand-Charme, le vilain qui a essayé de chausser mes bottines.
*
-Maman, merci pour ton petit mot dans ma boîte à lunch, mais je n'aime pas les tomates ni les pamplemousses alors je les ai enlevés.
-Je n'ai pas mis de mot de ta boîte à lunch mon beau Tout-Doux, pas plus que des tomates ou des....
-Hein? Mais...
J'aperçois alors le billet:
Passe une belle journée mon Philoupounichou d'amour.
Je me suis permis de te faire un lunch plus santé.
Maman
xxxooo
Il fallait bien que l'aîné fasse lui aussi le coup à quelqu'un.
Aah, ces ados, toujours de la créativité en stock pour s'écoeurer entre eux !
J'espère que tu apprécies ton bon petit lunch.
Tu sais, je voulais aussi te dire que je suis désolée que tu aies encore ce problème
d'éjac*l*tions nocturnes. J'ai constaté que tu avais encore dû laver tes draps ce matin.
En tout cas, bon appétit et passe une belle journée.
Maman
xoxoxox
Tel est le message que Fils Aîné a trouvé dans son lunch hier midi.
Heureusement, il a réussi à éviter que ses amis ne le voient aussi lorsqu'il a ouvert sa boîte à lunch.
Quelle mère attentionnée je suis !
*
Meuuh non voyons, qu'allez-vous penser là, je ne suis pas l'auteure de cette farce au goût typiquement adolescent !
C'est Grand-Charme, le vilain qui a essayé de chausser mes bottines.
*
-Maman, merci pour ton petit mot dans ma boîte à lunch, mais je n'aime pas les tomates ni les pamplemousses alors je les ai enlevés.
-Je n'ai pas mis de mot de ta boîte à lunch mon beau Tout-Doux, pas plus que des tomates ou des....
-Hein? Mais...
J'aperçois alors le billet:
Passe une belle journée mon Philoupounichou d'amour.
Je me suis permis de te faire un lunch plus santé.
Maman
xxxooo
Il fallait bien que l'aîné fasse lui aussi le coup à quelqu'un.
Aah, ces ados, toujours de la créativité en stock pour s'écoeurer entre eux !
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anecdotes
mercredi, février 10, 2010
L'élue de mon coeur
Ma demoiselle est maintenant âgée de 16½ mois, cet âge si chou où les découvertes, les apprentissages et le langage déboulent à toute allure.
Ses découvertes m'attendrissent et je craque devant ses petites habitudes bien à elle. Ceci se veut donc un billet à classer dans "gaga".
Je craque lorsque je vais la chercher dans son lit et qu'elle me tend les bras avec sa doudou ou encore qu'elle me montre son chien en peluche en s'exclamant "Vouf, vouf!". Un de ses plaisirs est de s'asseoir et se relever plusieurs fois en répétant: "Assis....debout....assis....debout....assis..." avec les yeux qui pétillent de coquinerie.
Je suis séduite lorsqu'elle erre dans la maison avec ses "bébés", qui sont toutes les bouteilles qu'elle peut trouver: cruche d'huile d'olive ou de vinaigre, cannette d'eau tonique, bouteille de shampoing, de pousse-mousse, de mousse coiffante ou sa préférée: la bouteille de rince-bouche (que Fils Aîné désespère de voir disparaître de l'armoire pour cause d'utilisation à un autre escient). Elle les embrasse, les bichonne en se pâmant dessus: "Bébé, bébéééé." Elle les couche pour les faire dormir, les trimballe, les déplace et surtout, pas touche à sa progéniture de plastique ! Elle les préfère même à sa vraie poupée !
Je suis amusée lorsqu'elle se dandine dans la maison en répétant inlassablement à qui veut bien l'entendre: "Coco (c'est ainsi qu'elle désigne Frédéric) pas dentil, Coco pas dentil, Coco pas dentil."
Je suis attendrie chaque fois que la porte de la maison s'ouvre et qu'elle s'exclame avec enthousiasme en croyant voir entrer Fils Aîné: "Oh ! Ayiiiie !"
Je suis charmée lorsque je coiffe ses longs cheveux et qu'elle se plaint de la brosse dans sa tignasse mêlée: "e-veux, e-veux !"
Je suis conquise lorsqu'elle est narcissique de la bedaine et soulève son chandail pour s'exclamer "Oh! Bedaine !" en s'enfonçant le doigt dans le nombril.
Je suis ém...euh, exaspérée lorsque chaque matin, elle vide la plante de la cuisine de sa terre, de préférence après que j'aie balayé le plancher.
Je souris en constatant son penchant pour le chocolat lorsqu'elle n'hésite pas à enfoncer ses doigts dans les biscuits tendres pour en déloger les pépites en se régalant: "Co-laaaat !" ou encore que lors d'une séance de colle-colles matinaux, elle se lève en sursaut pour réclamer du "co-lat" de manière insistante.
Je m'émerveille devant son langage plutôt développé pour son jeune âge et trouve absolument charmant de l'entendre répéter tout ce qu'on dit. Il n'est pas rare qu'elle se pavane dans la maison le dictionnaire sous le bras en répétant: "australopithèque", "protozoaire" ou "barbiturique". Vraiment, elle est éton...Bon, d'accord, j'exagère, mais à peine. Elle est surprenante et aime répéter "Bocoli, bocoli" (qui est le nom du lapin de la garderie).
Elle est fabuleuse, ma mignonnette.
Ses découvertes m'attendrissent et je craque devant ses petites habitudes bien à elle. Ceci se veut donc un billet à classer dans "gaga".
Je craque lorsque je vais la chercher dans son lit et qu'elle me tend les bras avec sa doudou ou encore qu'elle me montre son chien en peluche en s'exclamant "Vouf, vouf!". Un de ses plaisirs est de s'asseoir et se relever plusieurs fois en répétant: "Assis....debout....assis....debout....assis..." avec les yeux qui pétillent de coquinerie.
Je suis séduite lorsqu'elle erre dans la maison avec ses "bébés", qui sont toutes les bouteilles qu'elle peut trouver: cruche d'huile d'olive ou de vinaigre, cannette d'eau tonique, bouteille de shampoing, de pousse-mousse, de mousse coiffante ou sa préférée: la bouteille de rince-bouche (que Fils Aîné désespère de voir disparaître de l'armoire pour cause d'utilisation à un autre escient). Elle les embrasse, les bichonne en se pâmant dessus: "Bébé, bébéééé." Elle les couche pour les faire dormir, les trimballe, les déplace et surtout, pas touche à sa progéniture de plastique ! Elle les préfère même à sa vraie poupée !
Je suis amusée lorsqu'elle se dandine dans la maison en répétant inlassablement à qui veut bien l'entendre: "Coco (c'est ainsi qu'elle désigne Frédéric) pas dentil, Coco pas dentil, Coco pas dentil."
Je suis attendrie chaque fois que la porte de la maison s'ouvre et qu'elle s'exclame avec enthousiasme en croyant voir entrer Fils Aîné: "Oh ! Ayiiiie !"
Je suis charmée lorsque je coiffe ses longs cheveux et qu'elle se plaint de la brosse dans sa tignasse mêlée: "e-veux, e-veux !"
Je suis conquise lorsqu'elle est narcissique de la bedaine et soulève son chandail pour s'exclamer "Oh! Bedaine !" en s'enfonçant le doigt dans le nombril.
Je suis ém...euh, exaspérée lorsque chaque matin, elle vide la plante de la cuisine de sa terre, de préférence après que j'aie balayé le plancher.
Je souris en constatant son penchant pour le chocolat lorsqu'elle n'hésite pas à enfoncer ses doigts dans les biscuits tendres pour en déloger les pépites en se régalant: "Co-laaaat !" ou encore que lors d'une séance de colle-colles matinaux, elle se lève en sursaut pour réclamer du "co-lat" de manière insistante.
Je m'émerveille devant son langage plutôt développé pour son jeune âge et trouve absolument charmant de l'entendre répéter tout ce qu'on dit. Il n'est pas rare qu'elle se pavane dans la maison le dictionnaire sous le bras en répétant: "australopithèque", "protozoaire" ou "barbiturique". Vraiment, elle est éton...Bon, d'accord, j'exagère, mais à peine. Elle est surprenante et aime répéter "Bocoli, bocoli" (qui est le nom du lapin de la garderie).
Elle est fabuleuse, ma mignonnette.
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samedi, février 06, 2010
En quarantaine
Les microbes nous ont assaillis via les tout-petits.
Les grands sont top shape mais les adultes y ont goûté.
L'homme, surtout, de qui j'arrive à avoir pitié (c'est tout dire) en parlant moi-même du nez.
On s'en remettra.
Ce qui est moche, c'est que c'est la deuxième fin de semaine que ça hypothèque pour nos ballades dans les bois. J'y ai pris goût, à ces escapades dans la neige avec pour seuls bruits le son des traîneaux qui glissent, la neige qui craque et les éclats de rire de Frédéric (et quelques lamentations de Béatrice qui en a marre du traîneau et qui préfère marcher en tombant et se relevant chaque fois avec le bonheur d'être une petite fille libre).
Les grands sont top shape mais les adultes y ont goûté.
L'homme, surtout, de qui j'arrive à avoir pitié (c'est tout dire) en parlant moi-même du nez.
On s'en remettra.
Ce qui est moche, c'est que c'est la deuxième fin de semaine que ça hypothèque pour nos ballades dans les bois. J'y ai pris goût, à ces escapades dans la neige avec pour seuls bruits le son des traîneaux qui glissent, la neige qui craque et les éclats de rire de Frédéric (et quelques lamentations de Béatrice qui en a marre du traîneau et qui préfère marcher en tombant et se relevant chaque fois avec le bonheur d'être une petite fille libre).
mercredi, février 03, 2010
Abstraction
Un des tendres moments de ma journée est la séance de colle-colle avec mes deux tout-petits en début de journée.
Ce matin, Frédéric et moi énumérions les quelques cochons d'Inde que Grand-Charme avait eus. D'abord Gripoil, puis Chicko, et ensuite Mouffette.
-Tu te souviens de Gripoil, que je demande. Il est mort asphyxié par le déodorant de Fils Aîné et nous avons dû l'enterrer dans la cour?
Frédéric s'étonne: "On l'a enterré dans la cour? Mais pourquoi?"
-Eh bien, parce qu'il était mort. Quand les animaux ou les humains meurent, on les enterre ou encore on les brûle.
-Mais pourquoi?
Je lui explique l'aspect sanitaire de la chose; qu'on ne peut les conserver puisqu'ils n'ont plus de vie, que si on les garde à la maison, ils pourriront comme une banane trop mûre et puis il y aura des mouches, et ça sentira très mauvais.
Son air est perplexe, il intègre, on peut presque voir les infos circuler dans son cerveau à travers ses yeux pleins de questions.
-Comme nous avons fait pour Thomas ou pour mon papa. Nous avons fait brûler leur corps et maintenant, ils sont en cendres. Les cendres de Thomas sont dans l'urne (je la lui pointe) et celles de Papi sont enterrées au cimetière près de chez mamie Marianne et leur âme sont au ciel.
Une lumière s'allume dans ses yeux, il me regarde, regarde l'urne, me regarde: "Maman, z'aimerais voir le cou de Thomas."
-Son cou?
-Oui. Maman, z'aimerais regarder dedans (l'urne) pour voir son cou. Zuste son cou, après c'est fini, on la referme.
-Et pourquoi son cou plutôt que ses pieds ou ses mains?
-Z'aimerais mieux voir son cou.
-Mais tu ne peux pas voir son cou. Tout son corps a été brûlé, il est en cendres maintenant. Dans l'urne, il y a des os et des cendres.
-Tu veux pas que ze touche son cou parce que tu veux pas que ze me brûle?
(J'éclate de rire)
-Mais non Chatou, tu ne peux pas te brûler, son corps n'est pas en feu. Il est simplement en cendres, dans l'urne que papa et moi on a décidé de garder à la maison.
-Alors z'aimerais voir ses os. Zuste ses os.
Je souris.
Tant d'abstraction, voire de fascination pour un jeune enfant, ces pratiques entourant la mort dont l'homme se dote. Dans l'esprit de mon fils de quatre ans, la mort dans sa plus simple expression: une boîte à surprise contenant pêle-mêle le corps de son frère en morceaux. Cher, cher Amour....:o)
Ce matin, Frédéric et moi énumérions les quelques cochons d'Inde que Grand-Charme avait eus. D'abord Gripoil, puis Chicko, et ensuite Mouffette.
-Tu te souviens de Gripoil, que je demande. Il est mort asphyxié par le déodorant de Fils Aîné et nous avons dû l'enterrer dans la cour?
Frédéric s'étonne: "On l'a enterré dans la cour? Mais pourquoi?"
-Eh bien, parce qu'il était mort. Quand les animaux ou les humains meurent, on les enterre ou encore on les brûle.
-Mais pourquoi?
Je lui explique l'aspect sanitaire de la chose; qu'on ne peut les conserver puisqu'ils n'ont plus de vie, que si on les garde à la maison, ils pourriront comme une banane trop mûre et puis il y aura des mouches, et ça sentira très mauvais.
Son air est perplexe, il intègre, on peut presque voir les infos circuler dans son cerveau à travers ses yeux pleins de questions.
-Comme nous avons fait pour Thomas ou pour mon papa. Nous avons fait brûler leur corps et maintenant, ils sont en cendres. Les cendres de Thomas sont dans l'urne (je la lui pointe) et celles de Papi sont enterrées au cimetière près de chez mamie Marianne et leur âme sont au ciel.
Une lumière s'allume dans ses yeux, il me regarde, regarde l'urne, me regarde: "Maman, z'aimerais voir le cou de Thomas."
-Son cou?
-Oui. Maman, z'aimerais regarder dedans (l'urne) pour voir son cou. Zuste son cou, après c'est fini, on la referme.
-Et pourquoi son cou plutôt que ses pieds ou ses mains?
-Z'aimerais mieux voir son cou.
-Mais tu ne peux pas voir son cou. Tout son corps a été brûlé, il est en cendres maintenant. Dans l'urne, il y a des os et des cendres.
-Tu veux pas que ze touche son cou parce que tu veux pas que ze me brûle?
(J'éclate de rire)
-Mais non Chatou, tu ne peux pas te brûler, son corps n'est pas en feu. Il est simplement en cendres, dans l'urne que papa et moi on a décidé de garder à la maison.
-Alors z'aimerais voir ses os. Zuste ses os.
Je souris.
Tant d'abstraction, voire de fascination pour un jeune enfant, ces pratiques entourant la mort dont l'homme se dote. Dans l'esprit de mon fils de quatre ans, la mort dans sa plus simple expression: une boîte à surprise contenant pêle-mêle le corps de son frère en morceaux. Cher, cher Amour....:o)
lundi, février 01, 2010
Marquer des points
Lorsqu'on partage un bien ou un espace avec autrui, malgré notre sens du partage assez large, arrive un moment où l'on s'écoeure de retrouver ses biens autrement que dans l'état où ils ont été prêtés.
Chez nous, le principal bien convoité est mon ordinateur, l'espace est celui qui vient avec et où je m'installe chaque jour: mon bureau.
Il règne sur celui-ci un chaos de paperasse, de bracelets, de colliers et de quelques autres items assez bien géré dans lequel je me retrouve parfaitement. Régulièrement, je range, élague, classe et apprécie mon nouvel environnement dégagé.
Mon ordinateur (et donc mon bureau) est très convoité par une multitude de garçons accros (comme toute la famille).
S'il m'arrive souvent de rappeler auprès de mes co-utilisateurs privilégiés le mot d'ordre pour l'utilisation de MON espace, je soupire (et rage, et peste, et maugrée) lorsque mes trucs ont été déplacés, ont été échappés et non ramassés ou pire encore, égarés (c'est le cas de mon bracelet préféré, que personne n'a encore retrouvé depuis des mois).
Le bordel auquel je me suis heurtée hier s'appelait aussi: limite atteinte.
Mon sermont s'est résumé en quelques mots auprès des principaux concernés: PLUS PERSONNE SUR MON ORDI AUJOURD'HUI.
C'était le matin et une journée, c'est long.
Le ton indiscutable n'était pas négociable.
En fin de journée, alors que Grand-Homme et moi nous apprêtions à aller faire des courses, une odeur detentative de séduction bonne volonté de la part de l'aîné flottait dans la maison.
À notre retour, à peine avions-nous déposé les sacs d'épicerie, voici ce qui nous attendait: lumière tamisée, bougies allumées sur la table de cuisine (et les comptoirs des deux salles de bain), table mise, coupes à vin pour les adultes, bouteille de San Pellegrino entre les coupes, comptoir dégagé, jouets rangés, poubelles vidées, salle de bain du haut rangée, nettoyée, bâton d'encens brûlant, chambre des parents rangée et salle de bain du bas rangée, nettoyée et coins indécrottables soigneusement décrottés.
Wow.
Nul besoin de mots, les yeux de l'aîné traduisaient ses espoirs.
Le voyant travailler avec tant de labeur, les plus jeunes s'étonnèrent: "Mais...maman a dit qu'il n'y aurait pas d'ordi aujourd'hui...?!"
-C'est parce que vous ne savez pas comment la faire changer d'idée !
Qui c'est que, du coup, Fils Aîné venait de rallier à sa cause?
Même Frédéric s'est mis de la partie.
Si c'est pas savoir marquer des points, ça !
Chez nous, le principal bien convoité est mon ordinateur, l'espace est celui qui vient avec et où je m'installe chaque jour: mon bureau.
Il règne sur celui-ci un chaos de paperasse, de bracelets, de colliers et de quelques autres items assez bien géré dans lequel je me retrouve parfaitement. Régulièrement, je range, élague, classe et apprécie mon nouvel environnement dégagé.
Mon ordinateur (et donc mon bureau) est très convoité par une multitude de garçons accros (comme toute la famille).
S'il m'arrive souvent de rappeler auprès de mes co-utilisateurs privilégiés le mot d'ordre pour l'utilisation de MON espace, je soupire (et rage, et peste, et maugrée) lorsque mes trucs ont été déplacés, ont été échappés et non ramassés ou pire encore, égarés (c'est le cas de mon bracelet préféré, que personne n'a encore retrouvé depuis des mois).
Le bordel auquel je me suis heurtée hier s'appelait aussi: limite atteinte.
Mon sermont s'est résumé en quelques mots auprès des principaux concernés: PLUS PERSONNE SUR MON ORDI AUJOURD'HUI.
C'était le matin et une journée, c'est long.
Le ton indiscutable n'était pas négociable.
En fin de journée, alors que Grand-Homme et moi nous apprêtions à aller faire des courses, une odeur de
À notre retour, à peine avions-nous déposé les sacs d'épicerie, voici ce qui nous attendait: lumière tamisée, bougies allumées sur la table de cuisine (et les comptoirs des deux salles de bain), table mise, coupes à vin pour les adultes, bouteille de San Pellegrino entre les coupes, comptoir dégagé, jouets rangés, poubelles vidées, salle de bain du haut rangée, nettoyée, bâton d'encens brûlant, chambre des parents rangée et salle de bain du bas rangée, nettoyée et coins indécrottables soigneusement décrottés.
Wow.
Nul besoin de mots, les yeux de l'aîné traduisaient ses espoirs.
Le voyant travailler avec tant de labeur, les plus jeunes s'étonnèrent: "Mais...maman a dit qu'il n'y aurait pas d'ordi aujourd'hui...?!"
-C'est parce que vous ne savez pas comment la faire changer d'idée !
Qui c'est que, du coup, Fils Aîné venait de rallier à sa cause?
Même Frédéric s'est mis de la partie.
Si c'est pas savoir marquer des points, ça !
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