Il y a plusieurs semaines, un de mes fils est ses amis ont fait une découverte qui a nécessité une intervention policière. La bande de joyeux lurons était repartie glander lorsqu'un policier arriva à la maison. En attendant le retour des explorateurs, nous avons discuté, de ces discussions banales entre deux étrangers.
Je ne sais trop comment, nous en vîmes à parler de mon fils Thomas, décédé depuis maintenant plus de six ans. De fil en aiguille, le policier réalisa qu'il connaissait notre histoire: il avait été un des premiers policiers à être arrivé chez nous ce matin-là. C'était lui qui nous avait accompagnés à l'hôpital, lui qui avait "surveillé" le corps de notre fils durant les six longues (mais trop courtes) heures alors que nous bercions son corps sans vie à l'hôpital.
Un étranger dont j'avais oublié le visage mais qui avait vécu "avec" nous ces heures aussi précieuses que douloureuses par son statut de témoin silencieux.
Il nous avoua que cela avait fait partie des épisodes très difficiles qu'il avait eu à vivre dans sa vie de jeune policier, il nous confia que pendant que nous encaissions le choc dans la petite pièce de l'hôpital, il observait les médecins et membres du personnel qui avaient tenté de réanimer notre fils sortir dehors pour pleurer eux aussi ce petit garçon parti trop tôt.
Grand-Homme rentra alors que je parlais avec le jeune homme en attendant les ados. Lui aussi fut estomaqué de revoir ce policier, qui se souvenait de la lettre que nous avions envoyée au poste pour remercier la gentillesse mais surtout le respect dont les policiers avaient fait preuve à notre égard à ce moment (alors que théoriquement, comme la cause du décès était alors inconnue, nous étions des suspects).
Mon bel Amour profita de sa présence pour lui serrer la main et lui réitérer de vive voix notre gratitude.
Les ados rentrèrent, fiers d'être des témoins privilégiés et encore plus fiers de devoir embarquer dans la voiture du policier pour les amener sur la scène qu'ils avaient découverte.
Je demeurai plusieurs jours sur une sorte de nuage de reconnaissance. Une fois de plus, le court passage de notre petit homme a marqué des gens. Quel réconfort qu'on ne l'ait pas oublié!
Y a-t-il plus réconfortant pour un coeur de maman?
6 commentaires:
Thomas a toujours cette manière à lui de vous dire qu'il ne vous oublie pas. xxx
Ohhhhhh... je ne connais pas votre histoire, ni ce qui esta rrivé à votre fils, mais je comprend tout-à-fait...... les anges se manifestent des fois....... moment de grâce ;))
Six heures à bercer, le personnel qui sort pour pleurer après avoir tenté l'impossible, votre petit ange qui a marqué des gens, ces mots font mal à mon coeur de mère.
Peut-être est-ce son coucou pour la fête des Mères?
Tellement touchant, comme toujours! Il est tellement près de vous, tellement encore là votre petit homme. Xxx
Un billet qui m'a donné des frissons malgré le soleil brûlant et les 22C de ce beau vendredi.
Extrêmement touchant xx
oh quelle belle rencontre!! J'ai eu à peu près la même lorsque bébé a été hospitalisé et c'est fou le bien que ça nous fait hein? :)
On croit à tort que les gens oublient, mais je te confirme que moi je ne l'oublie pas ton beau Thomas et ce malgré que je ne l'aie connu qu'après son décès :)
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