Depuis la nouvelle routine du matin avec un enfant à la maternelle, nous repartons de zéro pour la question de l'autonomie.
Si je dis à un de mes primaires: "Prépare-toi pour l'école", il sait ce que cela implique. Nul besoin de décortiquer toutes mes consignes: s'habiller, déjeuner, préparer son lunch et cie.
Depuis la rentrée de Frédéric, tout est à décortiquer. Je ne puis simplement demander "Habille-toi" car immanquablement, il oubliera un morceau que l'on cherchera tandis que les deux grands attendront dans l'entrée, sac sur le dos.
Je dois donc décortiquer dans les moindres détails chaque étape de sa préparation:
-Mets ton pantalon (mille et une autres distractions)
-Frédéric, FOCUS ! Mets ton pantalon !
(distractions, distractions)
-Fred, ton chandail. (distraction). Ton CHANDAIL !
-Frédéric, tu veux quoi sur ta toast? (distraction)
-Fred, beurre de peanut ou miel?
-Frédéric, décide : beurre de peanut OU miel? (distraction...Uh, on me parle??)
(parle, taponne, niaise, fait n'importe quoi sauf ce qu'il a à faire)
-Frédéric, mange. (parle, parle, prend une bouchée, taponne, rien ne presse)
(distractions, distractions)
Je m'assieds près de lui. "Maintenant, tu prends une bouchée. Regarde-moi. Prends une bouchée."
Je m'assure qu'il s'exécute. Vingt-cinq minutes pour manger une toast, on aura vu plus rapide.
C'est épuisant.
Suivre à la trace chacun des moindres gestes pour s'assurer que ce qui doit être fait est fait, pas de tout repos.
J'apprécie l'autonomie des grands (cégep, secondaire, puis trois au primaire), qui eux aussi trouvent difficile de se voir ainsi ralentis par les mille distractions de leur jeune frère, sa lenteur et son inconscience du temps qui file. Ils tentent de lubrifier cette routine en lui facilitant la tâche: lui apporter ses souliers, sortir quelques éléments de son lunch, mettre sa boîte à lunch dans son sac, transporter son sac pour accélérer le départ à 7h20, lui rappeler de garder le FOCUS.
Quand on goûte à l'autonomie et à la responsabilité des ados, les exigences de la petite enfance semblent parfois alourdissantes (et sa difficulté à gérer les distractions, puis le manque de sommeil n'aident pas). Il va falloir s'ajuster !
Vivement que le pli de la préparation et de l'apprentissage de l'autonomie se prenne pour que les matins soient plus efficaces !
jeudi, septembre 29, 2011
mercredi, septembre 28, 2011
Le moustique
Atelier-discussion philosophique. Huit ou neuf personnes autour de la table. Un homme désire exprimer son point de vue, prend la parole. Les autres se taisent, l'écoutent.
Alors qu'il commence à exposer sa vision, un maringouin se pose sur son nez. Je souris intérieurement, trouve l'image cocasse. Je me dis que le moustique est encore en phase exploratoire, qu'il s'envolera, mais non, il reste, a trouvé le spot idéal pour sucer.
J'observe l'homme convaincu si absorbé par son propre discours qu'il ne réalise absolument pas le vol dont il est victime. Je me demande si un des autres participants osera interrompre son monologue pour lui mentionner qu'il est en train de se faire piquer. Personne ne dit mot.
Je déteste ces sales bestioles et étonnamment, je n'ai pas envie de faire preuve de sympathie (ç'aurait pourtant été mon genre -oui, moi qui vous le dis sans gêne si vous avez un morceau de persil entre les dents, si votre fermeture éclair est ouverte, si vous avez une feuille d'assouplisseur qui vous sort du bord de pantalon - quitte à interrompre la dynamique intellectuelle pour quelque chose d'aussi futile). Apparemment, personne n'a envie de l'interrompre. Peut-être la loufoque scène amène-t-elle un vent de fraîcheur dans une discussion où tout le monde se prend un peu trop au sérieux?
Durant un long moment, l'homme parla. Durant un long moment, notre petite assemblée "écouta". Durant un long moment, le moustique suça.
En rentrant à la maison, je repensai à la scène.
"Grand-Homme, as-tu remarqué, pendant tout le temps que mon voisin de table parlait, un moustique était en train de lui piquer le nez? J'étais si absorbée par le moustique que je n'étais pas attentive à son son point de vue."
Grand-Homme s'esclaffe alors comme si j'étais candide: "Mon Amour, tout le monde fixait le maringouin, personne n'écoutait l'homme."
C'est connu, plus il y a de témoins à un délit / meurtre / viol , moins il y a de chances que les gens réagissent, la responsabilité sociale étant divisible par le nombre de témoins présents.
Bon, on se parle d'une situation banale, mais cocasse et pourtant, le résultat est le même.
Le pauvre homme se gratte rageusement le nez à l'heure actuelle.
Alors qu'il commence à exposer sa vision, un maringouin se pose sur son nez. Je souris intérieurement, trouve l'image cocasse. Je me dis que le moustique est encore en phase exploratoire, qu'il s'envolera, mais non, il reste, a trouvé le spot idéal pour sucer.
J'observe l'homme convaincu si absorbé par son propre discours qu'il ne réalise absolument pas le vol dont il est victime. Je me demande si un des autres participants osera interrompre son monologue pour lui mentionner qu'il est en train de se faire piquer. Personne ne dit mot.
Je déteste ces sales bestioles et étonnamment, je n'ai pas envie de faire preuve de sympathie (ç'aurait pourtant été mon genre -oui, moi qui vous le dis sans gêne si vous avez un morceau de persil entre les dents, si votre fermeture éclair est ouverte, si vous avez une feuille d'assouplisseur qui vous sort du bord de pantalon - quitte à interrompre la dynamique intellectuelle pour quelque chose d'aussi futile). Apparemment, personne n'a envie de l'interrompre. Peut-être la loufoque scène amène-t-elle un vent de fraîcheur dans une discussion où tout le monde se prend un peu trop au sérieux?
Durant un long moment, l'homme parla. Durant un long moment, notre petite assemblée "écouta". Durant un long moment, le moustique suça.
En rentrant à la maison, je repensai à la scène.
"Grand-Homme, as-tu remarqué, pendant tout le temps que mon voisin de table parlait, un moustique était en train de lui piquer le nez? J'étais si absorbée par le moustique que je n'étais pas attentive à son son point de vue."
Grand-Homme s'esclaffe alors comme si j'étais candide: "Mon Amour, tout le monde fixait le maringouin, personne n'écoutait l'homme."
C'est connu, plus il y a de témoins à un délit / meurtre / viol , moins il y a de chances que les gens réagissent, la responsabilité sociale étant divisible par le nombre de témoins présents.
Bon, on se parle d'une situation banale, mais cocasse et pourtant, le résultat est le même.
Le pauvre homme se gratte rageusement le nez à l'heure actuelle.
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anecdotes
jeudi, septembre 22, 2011
Le Joyeux Barbu
Souper de famille....Fils Aîné (presque 17 ans) et Grand-Charme (14 ans) discutent...
Fils Aîné - Savais-tu que si j'avais un restaurant, je pourrais imposer à mes employés de se raser pour travailler pour moi?
Grand-Charme - ...
Fils Aîné - Pour éviter qu'ils mettent des poils dans la nourriture.
Moi - Il existe des filets pour éviter les poils de barbe...
Grand-Charme à son frère - Mais tu ne pourrais leur imposer, à l'inverse, de porter la barbe.
Fils Aîné - ...
Grand-Charme - Sauf si ton resto s'appelait "Le Joyeux Barbu". Là, tu aurais besoin d'un chef qui reflète bien l'image de ton entreprise.
Fils Aîné, hésitant - Imposer le port d'une barbe....?
Moi - Qu'est-ce que ça change que ton chef soit rasé ou pas, les clients dans le resto ne verraient pas ladite barbe si barbe il y avait....
Grand-Charme - C'est une question de cohérence. C'est comme un resto où l'on annonce "Serveuses sexy": ce serait incohérent d'y trouver une serveuse en col roulé....
Fils Aîné - Ça a beau être naturel, on ne peut pas imposer le port d'une barbe à un être humain....
Grande-Dame - Les talibans le font: Dieu a créé l'humain avec du poil, les talibans n'ont pas le droit de la couper. Interdiction totale.
Logique, Tout-Doux (presque 12 ans) : Le Père Noël est Taliban?
Fils Aîné - Savais-tu que si j'avais un restaurant, je pourrais imposer à mes employés de se raser pour travailler pour moi?
Grand-Charme - ...
Fils Aîné - Pour éviter qu'ils mettent des poils dans la nourriture.
Moi - Il existe des filets pour éviter les poils de barbe...
Grand-Charme à son frère - Mais tu ne pourrais leur imposer, à l'inverse, de porter la barbe.
Fils Aîné - ...
Grand-Charme - Sauf si ton resto s'appelait "Le Joyeux Barbu". Là, tu aurais besoin d'un chef qui reflète bien l'image de ton entreprise.
Fils Aîné, hésitant - Imposer le port d'une barbe....?
Moi - Qu'est-ce que ça change que ton chef soit rasé ou pas, les clients dans le resto ne verraient pas ladite barbe si barbe il y avait....
Grand-Charme - C'est une question de cohérence. C'est comme un resto où l'on annonce "Serveuses sexy": ce serait incohérent d'y trouver une serveuse en col roulé....
Fils Aîné - Ça a beau être naturel, on ne peut pas imposer le port d'une barbe à un être humain....
Grande-Dame - Les talibans le font: Dieu a créé l'humain avec du poil, les talibans n'ont pas le droit de la couper. Interdiction totale.
Logique, Tout-Doux (presque 12 ans) : Le Père Noël est Taliban?
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