Cohabiter avec le deuil, ça veut dire rouler en voiture, sentir que ce sera une belle journée productive, reconduire son amoureux au travail, aller se chercher un bon latté, arrêter chez deux fournisseurs, rouler les fenêtres ouvertes, se sentir là où vous devez être, être celle que vous êtes.
Juste bien.
Stationnée sur le bord de la rue, faire une recherche sur son téléphone qui vous propose de vous connecter sur le réseau "fucktoute" et éclater de rire toute seule dans la voiture.
Puis, démarrer, un grand sourire étampé dans la face.
Sur St-Laurent, croiser sur le chemin du retour le même groupe de marmots d'une garderie en promenade que pour l'aller. Ça n'avance pas vite ces petiots ! Ça marche leeentement. Un beau petit groupe de 2-3 ans aux mille dossards identiques.
Ils sont mignons, lents, lourdeaux avec leurs gros manteaux. Chaque pas semble être un défi. Stoppée au feu rouge, vous les observez. Les éducatrices sont d'une patience pour tolérer cette infinie lenteur. Jamais vous n'auriez exercé ce métier, vous n'avez que trop peu de cette qualité requise.
Vous souriez en observant toujours les petits. Leur candeur, leurs minois, leurs belles grosses joues que vous devinez exquises.
Une larme coule sur votre joue.
Le feu change au vert.
Même si la vie continue, votre absent aura toujours cet âge-là.
2 commentaires:
Awwww Jennifer! J'imagine ta tristesse. Hugs and kisses, Monica.
Une tonne de gros câlins pour toi, ma belle xxx
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