jeudi, février 19, 2009

Les moeurs

J'ai vraiment une mémoire médiocre quant aux cours d'histoire dont j'ai presque tout oublié le contenu. Bien que l'on parle beaucoup chez nous ces dernières semaines de la reconstitution de la bataille des plaines, je n'ai pas souvenir d'avoir étudié sous toutes leurs coutures les moeurs de nos ancêtres.

C'est ce que me laisse penser un extrait de Wolfe et Montcalm, la véritable histoire de deux chefs ennemis.

Mise en situation: Montcalm, général, à qui avant de quitter la France, le ministre de la Guerre d'Argenson avait assuré le commandement des bataillons des réguliers de même que celui des troupes et des milices de la colonie, commence à sentir que Vaudreuil, gouverneur général du Canada, ne lui est pas loyal.

En vérité, les deux aspirent à s'attirer les bonnes grâces de la France suite à une éventuelle victoire contre les Anglais et Vaudreuil est particulièrement ambitieux et arriviste et qui plus est n'accorde pas sa confiance aux venus de France (lui est né ici). On explique que le gouverneur Vaudreuil, représentant du roi, tenait une petite cour hors de Versailles où il "entretenait", entre autres, ses deux principaux alliés: François Bigot, intendant et Joseph cadet, commissaire général. Tous trois faisaient dans l'excès et une certaine corruption et se protégaient l'un l'autre.

Bigot avait également des problèmes de jeux et le trio a vite fait de remarquer que Montcalm, qui ne possédait ni leurs moyens financiers ni leur malhonnêteté ne ferait pas bonne figure parmi eux.

C'est peut-être bien du blabla inutile au fond car là où je veux en venir, c'est que dans l'entourage de Bigot, tous avaient des maîtresses ou s'échangeaient allègrement leurs épouses histoire de briser la routine au lit (et comme la belle Angélique de Montcalm était demeurée en France et qu'il avait des principes un peu plus rigides, qu'aurait-il pu apporter au trio?).

Je n'ai aucune mémoire, je vous l'ai dit, pour les dates et la chronologie des évènements historiques. Cependant, je retiens les moeurs, doublement s'ils sont cocasses, sexuels, qu'ils sortent de l'ordinaire. Les moeurs sont d'excellents catalyseurs mnémoniques, ils bonifient le discours historique, l'humanisent, le rendent vivant.

Outre le fait qu'on se rappelle son nom comme étant celui d'un général mort au combat sur les plaines d'Abraham, il est plus aisé de se rappeler Montcalm comme étant l'exclus des échanges de couples que comme celui qui était hautain, opiniâtre et qui avait des principes. C'est réducteur, mais tellement plus évocateur (pour l'anecdote) comme image!

4 commentaires:

Lucie a dit...

Ça me rappelle un matin, lorsque j'étudiais au cégep en sciences, où nous avions un examen de biologie. Notre enseignante nous faisait tout apprendre par coeur, ce que nous trouvions ridicule, ayant eu précédemment un enseignant de biologie qui savait relier les phénomènes et miser sur notre compréhension plutôt que sur notre seule mémoire.

Ce matin-là, ayant étudié toute la nuit, nous constations que nous retenions plus facilement "le bla-bla" du livre de biologie (Untel a découvert telle division de la cellule en telle année suite à tel événement fortuit, etc) que la matière à l'étude comme tel...

Taïga a dit...

Bon tiens, maintenant je vais m'en souvenir aussi!

Tania a dit...

Je suis moi aussi davantage intéressée par les potins de l'histoire que par les hauts faits d'armes ou la politique, ce qui, à mon grand déplaisir, me faisait passer auprès de mes collègues pour une "historienne à deux sous", une potineuse ne respectant pas le "grand sérieux" du fait historique. Et pourtant, comment mieux retenir l'attention d'un auditoire (en chair et en os ou en lecture) qu'en racontant les déboires d'une mère peu aimante, vicieuse et égocentrique (Marie de Médicis), qui manigance dans le dos de son fils Louis XIII et décide finalement de monter une armée contre lui, par vengeance de s'être faite enlever le pouvoir trop tôt!

Quoi de mieux que les multiples frasques de Louis XIV, qui avait le culot de faire monter dans le même carosse à la fois sa femme la reine, sa maîtresse "en ascendance", et sa maîtresse en voie d'être répudiée? Quel genre de mégalomane était-ce, ce grand homme politique qui avait une vision disproportionnée de lui-même, ce qui en fit le plus grand roi de France, le maître de l'absolutisme?

Et Catherine de Médicis, qu'on a dit empoisonneuse, meurtrière, machiavélique, magicienne, et qui a gardé la main-mise sur ses 3 fils qui sont devenus rois, et qui aurait été, si elle avait été un homme, non pas une comploteuse, mais un grand roi?

Bref, j'aime apprendre les petits retors des gens, les manigances de Cour, les mensonges, les complots... C'est vrai, les chroniques de l'époque peuvent parfois s'apparenter au People et autres magazines de star... mais les gens aiment ça! Alors pendant que les autres historiens de ma classe travaillaient sur des guerres, des luttes syndicales, des instruments de musique de l'égypte ancienne *!*, moi, j'évaluais le plus objectivement possible si les reines de France de mon choix avaient du pouvoir en tant que femme, reine, mère ou régente, ce qui me permettait de pimenter le tout par de multiples potins... Ouais, c'est ce qui me manque de l'histoire, ses potins! Ça fait des histoires croustillantes à raconter! ;o)

Anonyme a dit...

N'oublions pas que c'est suite à l'observation des Dames de Québec, que Wolfe a découvert le petit sentier menant au haut de la falaise (Anse).
Que ferions-nous sans vous chères Dames?
Chapeau à Toutes Vous!!!