mardi, septembre 11, 2007

Parce qu'on ne touche pas à un enfant

J'en suis encore grandement remuée. Parce que je vois très bien le type et parce que mère, des pulsions d'une violence inouïe sauraient croître en moi si quelqu'un s'en prenait à un de mes petits.

"Règlement de compte". Ne pensons-nous tous pas illico à la drogue, aux motards? Si nous savions...

Collectivement, nous condamnons la violence, mais individuellement, dans un cas pareil, nous la comprenons, nous en acceptons la justification. Peut-être sommes-nous gênés de dire à voix haute "Bien fait pour ce salaud", mais ne le pensons-nous tous pas?

Ce père de famille qui a tabassé, il y a quelques années, le chauffeur d'autobus qui avait fait des attouchements à son petit garçon, l'opinion publique était en sa faveur. Je me souviens avoir salué intérieurement son courage de ses actes.

"Ne pas se faire justice soi-même". Laisser plutôt la justice et son sens de la dérision s'en charger. "Ne pas se faire justice soi-même". C'est vilain et répréhensible. "Ne pas se faire justice soi-même". Réserver plutôt ses énergies à reconstruire, si cela est possible, l'estime de soi, l'enfance et la confiance de votre enfant, puis son petit corps bafoué, parce que vous représentez désormais sa seule réelle ressource. "Ne pas se faire justice soi-même". Pourtant, dans ces cas, nous comprenons. Parce que ç'aurait pu être le nôtre. Parce que chez nous, la tolérance aux abus est -heureusement- très maigre. Parce que chez nous, on ne touche pas à un enfant.

Je vous invite à le lire, ce bouleversant billet de la Matoue.

4 commentaires:

La p'tite semaine a dit...

Ne pas se faire justice soi-même, j'ai bien de la misère avec ça moi aussi.

FD-Labaroline a dit...

Il faut être honnête avec soi-même ,se connaitre bien et se l'avouer : je crois que je n'y arriverais pas ,je crois que je n'arriverais pas à ne pas... entre croupir dans une geôle ou pourrir de regrets dans sa tête...

Grande-Dame a dit...

fd, même si aucun geste concrètement violent n'est posé, les pulsions destructrices qui nous animent dans ces moments sont les mêmes. J'ignore si je possède la capacité de tuer un autre humain. J'en aurais pourtant les pulsions.

Et puis, une voix résonnerait dans ma tête: "Cette personne doit mourir". Cette voix, je l'ai déjà entendue. Le papa aussi, et c'est moi qui étrangement, l'avais retenu...

Cyndie a dit...

Ne pas se faire justice soi-même... Je pense que c'est plus facile à dire qu'à faire! Le texte de la Matoue est sincèrement triste...