jeudi, juin 14, 2007

Derrière l'écran

Dans un ordre d'idée beaucoup plus tragique, j'ai appris il y a quelques jours le décès de René, en lequel le fichu cancer a décidé d'étendre ses tentacules en à peine quelques mois.

J'y pense beaucoup depuis plusieurs jours et même si je ne connaissais pas cet homme, sa mort m'affecte, me fait réfléchir.

À travers notre écran, nous sommes parfois anonymes, parfois pas. Toutefois, deux choses sont certaines:

1) à travers la fenêtre d'un blog, nous avons la possibilité de livrer les aspects de nous-mêmes que l'on veut bien dévoiler (donc d'avoir le contrôle sur notre degré "d'auto-livraison");

2) à travers la fenêtre d'un blog, il est souvent plus facile que dans le mode de communication face à face de faire connaître ses tréfonds, son essence (donc d'avoir une zone de fluidité absolue pour laisser couler les grandes réflexions, les grandes douleurs, les grands pans occultés de nous-mêmes).

Dans la réalité, sommes-nous si nombreux à parler de ce qui nous touche réellement, sommes-nous si nombreux à nous intéresser, à écouter vraiment ce qui touche nos pairs, ce qui les anime, ce qu'ils ont à dire?

Je visitais le blog de René parce que sa créativité me touchait, me faisait rire. Sa passion transparaissait dans ses billets.

À plus d'une reprise, j'ai été conquise par ses photos-romans, j'ai éclaté de rire devant son audace, ses expressions, son humour exquis, sa vitalité. Sa volonté de vaincre son assaillant, aussi.

Encore empli de cette volont de vivre, il a laissé un message fort bouleversant. Je le réécoute régulièrement, pour me mettre dans la face une réalité crue que je tente d'intégrer.

4 commentaires:

moi m'aime a dit...

Très triste :(

Aileen a dit...

Bonjour Grande Dame
J'ai vu le lien vers René depuis Pierre-Léon ce matin... j'ai vu votre message ce midi... un blog que je ne connaissais pas encore, je suis allée faire un tour...
C'est triste la vitesse de cette maladie, étrange d'être touchée à ce point par le message vidéo de quelqu'un que je ne connaissais pas hier...
Je vous rejoins dans toute votre réflexion.

Anne a dit...

« Dans la réalité, sommes-nous si nombreux à parler de ce qui nous touche réellement, sommes-nous si nombreux à nous intéresser, à écouter vraiment ce qui touche nos pairs, ce qui les anime, ce qu'ils ont à dire? »

Non, non et non. Nous sommes tous hypocrites, au moins à nos heures où ça devient à nos yeux "nécessaire". Cacher ce qu'on pense et vit réelement au fond de nous est tellement plus facile que de faire l'effort de se donner à 100%, d'oser envers une autre personne. L'écouter sincèrement est d'autant plus difficile car il faut d'abord mettre de côté ce qu'on est et ce qui nous tracasse, qui semblent parfois être les seules choses importantes dans nos cerveaux naturellement égoïstes.

C'est quand la fin nous ronge que toute la sincérité s'exprime, et c'est bien la plus triste des choses à conclure d'une mort prévisible.

Cyndie a dit...

Je viens de visiter le blog de René et je seconde aileen... C'est terrible à quel point la maladie a évolué rapidement et j'ai été énormément touchée par son message vidéo, malgré que je ne le connaissais pas. Il semblait d'une telle gentillesse! C'est vraiment triste...