lundi, octobre 22, 2012

Les petites filles et les compliments

On dit que la relation qu'ont les petites filles avec leur père forgera celle qu'elles auront plus tard avec les hommes. Un père négligent, qui s'occupe peu de sa fille engendrera chez elle une quête d'attention telle qu'elle aura tôt fait de rechercher l'attention des jeunes hommes par divers moyens.

Une fille violentée et ayant peu d'estime personnel, c'est connu, recherchera inconsciemment des "hommes à problèmes". Plus une jeune fille a une relation saine avec son père, moins vite elle cherchera à combler son besoin de se faire remarquer par les jeunes hommes.

J'ai souri, hier, en regardant ma fille venir me montrer combien elle était "belle dans sa belle robe". Pour moi, elle était simplement belle dans sa belle robe mais pour son père, elle était "beeeeelle dans sa beeeeelle robe". Il fallait la voir se dandiner de plaisir à côté de son papa (alors captivé par son jeu d'ordi) jusqu'à ce qu'il la regarde et lui dise à quel point elle était BEEEEELLE.

Puis, elle est allée rejoindre Frédéric à table pour jouer en lui mentionnant d'entrée de jeu que PAPA la trouvait belle et que quand ses frères reviendraient de chez leur papa, eux aussi allaient dire: "Oh, que tu es belle Béatrice avec ta belle robe!

L'insatiable besoin féminin de se voir confirmer sa joliesse, sa féminité...

Je la trouve choyée, au fond. Qui sait si ces nombreux garçons autour d'elle la valoriseront suffisamment pour lui donner une belle et sereine estime en elle-même?


mercredi, octobre 03, 2012

Le sublissime fudge de papa

Récemment m'est venue envie du fudge de mon cher papa, qui nous a quittés depuis presque 5 ans déjà. Mon père était un homme cordial, incroyablement sympathique, socialement lumineux, charismatique et dont l'inégalable entregent le rendait séducteur et attachant.

Ces belles qualités ont sans doute pesé beaucoup dans la balance pour faire de lui un homme à qui on rendait si facilement et si naturellement service....à son grand bonheur. Plutôt passif à la maison, il maîtrisait une manière subtile de se plaindre de ses "incapacités" domestiques (réparer un truc brisé, contribuer à la préparation du repas, étendre du linge sur la corde à linge, changer la litière, etc) qui faisait que comme par magie, son entourage assumait une grande partie de ses responsabilités tandis que lui restait assis à les regarder travailler en se pâmant sur leur habileté et leur générosité. Après éloges, encouragements et grande gratitude, on se retrouvait devant un boulot bien accompli sans qu'il n'ait eu à lever le petit doigt. Mon père avait le don du compliment.

Je vais vous avouer que ça avait quelque chose de frustrant, cette façon de toujours réussir à se sauver de sa part de tâches.

En dépit de sa passivité domestique, mon cher papa savait faire une chose: du fudge. Un fudge imbattable.

Oh, la dernière fois que j'ai mangé de sa spécialité chocolatée, je devais avoir 10 ou 11 ans. Un après-midi par mois, pendant que nous jouions à Mille Bornes ou à la Dame de Pique, il se levait et allait nous préparer, à mon frère et moi, ce pur délice (qui l'était doublement parce que c'était lui qui le préparait).

J'ai essayé à de nombreuses reprises de faire ce fudge lorsque j'ai quitté le nid familial. À toutes les fois, ce fut un échec. Mon père me répétait toujours: "C'est parce que tu n'as pas utilisé un chaudron en fonte! Je te le dis, tu n'y arriveras pas si ce n'est pas de la fonte!"

Il y a deux ans, la femme de mon père m'a acheté un de ces beaux gros chaudrons en fonte si nécessaire à la réussite du fudge capricieux de papa. Honte à moi, je ne l'avais pas encore utilisé, fidèle à mes vieux chaudrons.

Un après-midi, j'ai donc réessayé, pour une énième fois, la recette tant ratée par le passé et Ô, à mon grand bonheur, je l'ai réussi.

Inutile de vous dire à quel point ça goûtait mon enfance et nos parties de Mille Bornes.

Voici donc cette recette:

-2/3 t. lait
-2 carrés de chocolat non-sucré
-2 t. sucre
-2 c. table sirop de maïs
-1 pincée de sel
-vanille
-2 c. table beurre

1. Chauffer le lait dans un chaudron en fonte (cela fait vraiment une différence)
2. Ajouter le chocolat non-sucré haché
3. Remuer avec une cuiller de bois
4. Lorsque fondu, ajouter sucre, sirop de maïs et sel
5. Laisser bouillir 10-15 minutes
6. Retirer du feu et ajouter 2 c. table de beurre
7. Refroidir 10-15 minutes puis ajouter 1 c. thé de vanille.
8. Remuer et lorsque le mélange commence à devenir granuleux, verser dans un plat en pyrex.

L'aspect granuleux du fudge vous indique que celui-ci est réussi. S'il a une texture de tire, meilleure chance la prochaine fois (et courrez vous acheter un chaudron de fonte!)

Dégustez! :o)