mardi, juin 29, 2010

Le vocabulaire

Récemment, mon fils Grand-Charme (13 ans) m'expliquait à quel point il était fier d'avoir du vocabulaire, de pouvoir l'utiliser, de savoir s'exprimer avec des mots justes à en mystifier parfois ses amis ou ses enseignants. C'est un plaisir pour lui que de savoir employer des mots variés et jolis dans toutes sortes de contextes. Grand-Charme aime à nous partager les nouveaux mots que la lecture lui a permis d'intégrer à son vocabulaire.

Fils Aîné et les plus jeunes ont aussi un vocabulaire riche et diversifié (même si Frédéric m'a rapporté aujourd'hui que Béatrice l'avait "provocationné" ;o) ) mais contrairement à Grand-Charme, ils possèdent également beaucoup plus de modestie. ;o)

Je ne sais pas avec certitude ce que mon type d'éducation apportera à mes enfants (même si je suis tout à fait confiante) mais je me suis dit que cela, l'amour des mots et du vocabulaire,  je suis heureuse de le leur avoir transmis.

Pour le vocabulaire, les mots et leur bon usage, je suis fière qu'à la maison, nous nivellions par le haut.

dimanche, juin 27, 2010

Réflexion pré DPJ

Lorsque vous entendez une bambine de 21 mois s'exclamer, les yeux brillants d'enthousiasme : "Vuii, la quéquette à papa !", inutile de vous affoler, puis de vous précipiter sur le téléphone pour alerter la DPJ.

Respirez par le nez, observez le contexte, tenez compte du niveau de langage de l'enfant et considérez que ce qui vous a choqué puisse être autre chose que matière à scandale.

Par exemple, si vous observez qu'un digne père de famille est en train d'ajuster la remorque de vélo sur ledit engin et que la mère se prépare à le rejoindre avec sa fillette, il se pourrait que vous y trouviez indice à compréhension.

Lecteurs, lectrices, dans ce contexte, que pourraient signifier pour vous les propos grivois de ma fille?

lundi, juin 21, 2010

Mnémonique pour l'ado dîneur

Le dévouement, c’est quand une mère, par amour pour ses enfants, déroge à son planning chargé de la journée pour faire un détour (par ici, puis par là) avant de passer par l’école afin que celui qui a oublié son lunch n’entende pas son estomac gargouiller tout l'après-midi.

Le dévouement, c’est quand ladite maman prend la peine de rassembler au supermarché pour son bel ado de bientôt 16 ans quelques items pour lui concocter un lunch des plus attentionnés.

Le dévouement, c'est quand la moûman prend la peine de chercher elle-même l'affamé sauvé de justesse dans l’école parce que les secrétaires sont HS afin de lui remettre discrètement de quoi se mettre sous la dent au son de la cloche.

Le dévouement rencontre parfois le scepticisme en la personne d'un grand ado costaud témoin de votre discussion avec un enseignant (le plus alléchant d'entre tous) qui demande en fronçant les sourcils : « Euh…vous n’allez pas vraiment donner ça à votre fils, madame? »

-Quoi, je n’allais tout de même pas laisser mon ado mourir de faim ! Ta mère n’en ferait pas autant pour toi?

-Mais…votre…fils....il a quel âge? tente de se rassurer le jeune homme en regardant avec méfiance (ou est-ce de la jalousie?) les mnémoniques préparés avec gentillesse pour son accolyte étudiant.

Devant ma réponse, le grand gaillard de se pousser en ne manquant pas de me considérer comme si j'étais complètement démente.

"Ah, ces jeunes !", me suis-je dit en mon for intérieur, "Ils sont incapables d’apprécier le dévouement dont on fait preuve à leur égard !"



Mnémonique pour l'ado dîneur: 1-Jamais plus je n'oublierai mon lunch.

2- J'aime ma mamounette.

3- Je mangerai mon repas avec gratitude.

4- Je ne me fierai plus sur ma moûman pour qu'elle m'apporte mon lunch*

*Ceci faisant référence à l'oubli précédent où le principal concerné avait affirmé ne s'être point inquiété de son oubli, sachant d'emblée que moûman, toujours fidèle au poste, allait le lui apporter.

Que les ados se le tiennent pour dit.

Nah.


samedi, juin 19, 2010

Suscitez le commérage !

Vous désirez susciter le commérage dans votre quartier?

Vous pouvez faire l'acquisition d'une tondeuse, d'une voiture, dérouler des rubans "scène de crime" devant votre domicile, faire brûler des feuilles mortes dans votre foyer extérieur, engueuler vos enfants d'une manière peu orthodoxe ou exhiber vos atours dans le plus minimaliste des bikinis.

Vous désirez faire dans le plus "big"? Faites-vous construire un deuxième étage ! Les voisins s'aggloméreront, se gratteront le menton collectivement, seront fascinés par le chantier et/ou terrifiés par le résultat final et son impact sur l'harmonie d'ensemble de la rue et/ou la valeur de leur maison.

Les murs extérieurs fermés, les voisins se torderont le cou pour avoir un aperçu via les rares ouvertures. Les plus inquiets secoueront la tête un peu plus chaque jour, tenteront par tous les moyens de satisfaire leur avide curiosité. Les ouvriers vous rapporteront quelques faits de voisins contrariés observés depuis les hauteurs où ils sont perchées.

Vos voisins, même les plus éloignés à qui vous n'avez jamais adressé la parole, ne manqueront pas de venir vous prodiguer leurs conseils quant à la finition à apporter à la structure, à l'égouttement optimal de l'eau, à l'élagage et/ou au remplacement de vos arbres.

En vérité, je vous le dis, la rénovation d'une maison, ça suscite tellement d'interaction entre voisins qui ne se parlent pas que c'est quasiment un projet de communauté !

Nous envisageons organiser un BBQ dans le voisinage afin de financer notre projet. Nous songeons même proposer des forfaits de visites guidées donnant droit à quelques visites des lieux à différentes étapes du projet. Ainsi, nul doute que nous rentrerons dans notre argent.

L'honneur

Je songe à mon dernier billet. Nos parents nous font tous honte un moment ou l'autre, particulièrement quand on est ado. Par un commentaire un peu trop infantilisant, par leur trahison en public d'une confidence qu'ils banalisent, par leur manière de s'habiller, marcher à quelques mètres d'eux semble parfois la seule issue pour préserver son honneur.

Puis, que je me dis, c'est sans doute un juste retour des choses. Combien de fois les miens m'ont-ils fait honte par une énormité prononcée à voix haute, par une exclamation des plus désobligeantes hurlée à l'épicerie au sujet de la puanteur de la femme qui nous suit dans la file, de la laideur de la caissière, de l'acné d'un ado rencontré ou de la couleur de peau d'un passager de l'autobus?

Nombre de fois, j'ai voulu, moi aussi, me fondre dans le décor et rire de ce rire détaché que l'inconnue qui ne ramassera pas les pots cassés des vérités toutes crues des enfants peut se permettre parce que ce n'est pas le sien.

N'ai-je pas eu terriblement honte la fois où Fils Aîné, alors âgé de 3 ans, prit son élan pour donner une bonne claque pinçante sur les ÉNORMES fesses d'une ÉNORME femme en maillot penchée au-dessus de son bambin dans une pataugeoire en s'exclamant: "Hey, les foufounes !"

Puis-je en toute légitimité considérer qu'en matière d'humiliation, mes enfants ont une certaine "dette" de clémence envers moi pour mes erreurs futures?

La présentation

On apprend bien vite à exiger de nos marmots les mots magiques pour ceci, pour cela, comme si de savoir où, quand, comment et pourquoi utiliser ces deux mots faisaient d'eux des maîtres absolus de la politesse.

Comme nous sommes fiers lorsque la marmaille fait bon usage de cet apprentissage acquis dès le plus jeune âge ! Comme nous avons l'impression qu'ils détiennent de quoi satisfaire les exigences des adultes qui les entourent, comme nous avons l'impression d'avoir bien rempli notre rôle de parent éducateur !

Pourtant, tout ne se résume tellement pas à cela quand on parle de bienséance !

Il y a quelques années, Fils Ainé avait  un ami que je trouvais particulièrement poli. Et la politesse ne se réduit pas à quelques mots bien placés. Par poli, j'entends une attitude générale qui témoigne de l'importance des rapports humains courtois et d'usage que les parents ont bien voulu inculquer à leurs enfants. Par poli, j'entends que le jeune garçon ne se pointait pas à l'heure des repas, s'il téléphonait à des heures qui auraient pu se rapprocher desdites heures proscrites, il prenait la peine de demander si nous étions en train de manger, il prenait la peine de dire bonjour aux adultes en rentrant dans la maison, il attendait qu'on l'invite à rentrer avant de se précipiter dans la chambre de son ami, voyez le genre.

Mais surtout, dans son attitude, il y avait, en dépit de sa belle réserve, une ouverture aux adultes. Quand il entrait, toujours avec un sourire franc, il savait dire bonjour, il savait regarder les adultes que nous étions dans les yeux sans vouloir fondre dans le plancher comme si la gent adulte était terrorisante et allait de facto lui faire passer un vilain quart d'heure.

Mes enfants ont différents types d'amis. Il y a les pleins d'aisance avec qui il est facile de développer une certaine complicité, ceux-là qui, je crois, se sentent accueillis chez nous, font de l'humour ou de l'esprit avec nous tout en étant respectueux et amusants.

Il y a les ultra-timides qui  disent bonjour du bout des lèvres et envers qui j'insiste sur le "bonjour", sur le "comment ça va, Untel?" et qui voyant que je ne les lâcherai pas tant que je n'aurai pas obtenu quelques mots, finissent par répondre, parfois en osant me regarder, même furtivement.

Est-ce une question de personnalité, est-ce une question d'éducation, est-ce un peu des deux qui forme cette aisance inter-générationnelle? Quoiqu'il en soit, j'ai toujours eu un faible pour les amis de mes enfants qui n'ont pas la crainte injustifiée des adultes, qui sont capables de regarder dans les yeux, de formuler une demande sans se tortiller de malaise derrière mes enfants, qui ont l'esprit de survie les 45 secondes durant où ils sont malencontreusement "pris" avec les adultes dans l'entrée avant que mes enfants ne viennent les y rejoindre.

La femme d'un de mes cousins (je vous ai sans doute déjà parlé d'elle) insiste sur quelques règles élémentaires avec ses enfants dans la famille élargie (et ailleurs, je présume, vu le naturel avec lequel ils répondent lorsque leur mère leur signifie "Untel ! Grande-Dame et Grand-Homme s'apprêtent à partir...". Les enfants ET les ados se lèvent alors naturellement du fauteuil où ils sont évachés et même si ça ne les enchante pas, se donnent un peu de contenance et viennent saluer ceux qui arrivent et/ou qui partent.

Je suis certaine que ce faisant, elle leur rend service. Elle leur rend service car ces jeunes, ils sauront se présenter devant des étrangers, dire un bonjour ferme, prononcer quelques mots d'usage, serrer une main sans craindre de se brûler à celle qui leur est tendue. Ils sauront le faire fluidement, ils ne fondront pas comme des caramels au soleil devant des figurent d'autorité, ils seront outillés pour faire bonne impression.

Je m'avoue désorientée devant les amis de mes ados qui semblent préférer fuir plutôt que de dire bonjour, qui sombrent dans un malaise palpable lorsqu'on leur présente avec courtoisie la mamie, la grand-mère qui est dans les parages, qui marmonnent plutôt que de se montrer minimalement présentables, qui sont tellement mal à l'aise en votre présence qu'on a envie de les secouer ou de carrément baisser les bras comme si leur cause était perdue d'avance.

La manière de s'adresser aux autres, de se tenir, de faire un effort pour se montrer intéressés aux autres même s'ils font partie d'une autre génération, de se montrer ouverts lorsqu'on vous présente quelqu'un ou encore, de prendre les devants pour se présenter, quel fabuleux atout en société !

Ados, sachez présenter fièrement votre famille, vos amis. Si vous en êtes embarrassés (c'est normal de ressentir une certaine gêne), sachez la surmonter lorsque vous êtes le pivot de deux gangs qui ne se connaissent pas et qui risquent de se sentir encore plus mal à l'aise que vous l'êtes vis à vis l'autre si vous n'initiez rien. Vous n'en serez qu'un ado plus attachant de savoir abaisser cette passerelle sociale.

S'il vous plaît, merci, c'est bien, mais avec un tant soit peu d'aisance, c'est tellement plus exquis !

lundi, juin 14, 2010

En route pour Gaspé !

Il y avait un moment que j'avais délaissé les savons mais de temps à autre, c'est agréable de se replonger dans un état créatif.J'aime bien prendre le temps de préparer de jolis envois.
Charmant, hm?

samedi, juin 12, 2010

Les standards de beauté

Après que Frédéric fut couché et bordé, je l'entendis parler et vraisemblablement converser depuis son lit.

Je m'approchai. Perché à sa fenêtre, il épiait la voisine à travers les branches du pommier.

-Qu'est-ce que tu fais? que je lui demandai, intriguée.

-Bien, ze parle à Michekline.

Je me penchai près de lui pour saisir son angle de vision et tenter de la repérer à mon tour.

Sans la quitter des yeux, il demanda: "Tu sais, maman, c'est quoi mon truc pour savoir que Michekline est chez elle? "

-C'est quoi, ton truc?

-Je regarde si sa voiture est là. Je peux reconnaître sa voiture.

-Aaah !!! (on n'y aurait pas pensé !)

Il lui adressa encore quelques mots avant de poursuivre avec moi sans pour autant me regarder.

-Z'aime tellement ça parler avec elle ! (il secoua la tête, visiblement ébranlé par ses propres sentiments).

Silence.

Je ne décelais toujours pas la voisine à travers les branches.

-Maman?

-Hm.

-'Est beelle, Michekline, hein?

Mon fils est visiblement amoureux.
Tant pis pour les standards de beauté féminine établis dans la vingtaine, pour lui, la beauté de la quinquagénaire n'a pas de secret. En vieillissant, on voudrait toutes être vue et appréciée avec le standard de beauté universelle des enfants, non?

mardi, juin 08, 2010

L'oxygène

J'ai pris, ces trois derniers mois, un médicament pour contrôler des crises d'angoisse qui me font la vie dure. Outre le fait de m'avoir fait prendre QUINZE livres en moins de deux semaines, cela avait sur mon anxiété un effet appréciable. N'ayant jamais été une consommatrice de médicaments et n'ayant aucune allergie, je ne me doutais point que les serrements à la gorge jusque là tolérables étaient en fait des symptômes d'une réaction allergique. J'ai donc continué. Jusqu'à une première crise de spasmes d'étouffements plus intenses où les serrements sont devenus plus inconfortables, puis insupportables et me faisaient peiner à bouger, parler, me concentrer, respirer.

J'ai alors cru à un effet secondaire et j'ai stoppé net. Le pharmacien et mon doc m'ont convaincue (j'avais peur d'ingurgiter cela à nouveau)  de diminuer la dose des deux tiers mais ce ne fut pas suffisant. La crise suivante fût malgré tout trois fois pire. Le hic, cette fois, j'étais seule avec les deux plus jeunes et ma gorge s'est mise à gonfler de l'intérieur, à s'étrangler par de puissants spasmes qui m'empêchaient de respirer tandis que je crachais des tonnes de mucus.

Quarante-cinq minutes durant, PANIQUE TOTALE. Je croyais bien que j'y laisserais ma peau et que mes petiots resteraient seuls jusqu'à l'arrivée de leurs frères, puis de mon homme, puis enfin, de la morgue (mon légendaire sens dramatique n'aidant point, j'ai réellement cru que c'en était fini pour moi).

Je n'avais jamais rien vécu de tel et je me suis promis que JAMAIS plus je ne prendrais ce médoc, et encore moins sans autre adulte dans la maison.

Comme je fus soulagée de parler à mon médecin, qui m'a expliqué qu'il s'agissait d'une grave réaction allergique, non d'un effet secondaire.

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À l'âge de 4 ans, je me suis "noyée". Une de mes tantes m'a sauvée de justesse mais j'ai dû passer près d'une minute sans oxygène et je me souviens très bien de l'écho de mes pleurs sous l'eau, de moi qui regarde les motifs sur la toile de la piscine en écoutant le son de ma voix sous-marine en vivant intensément et bien malgré moi l'instant présent. Si ça n'avait été de la présence d'esprit de mon frère de 5 ans pour aller chercher en courant un adulte dans la maison (qui était assez éloignée de la piscine), je serais morte au son de ces échos.

Mourir en manquant d'oxygène me terrifie.

Il y a quatre jours, j'ai réellement pensé que c'était ainsi que ma vie devait se terminer, comme 31 ans plus tôt.

**

Respirer, bien respirer est un phénomène aussi indispensable que fabuleux ! Oxygène, JE T'AIME !

lundi, juin 07, 2010

Un peu plus près des étoiles

Elles sont bien entamées, nos rénovations (encore). Un peu à l'étroit, nous rajoutons un étage à notre maison. Tout le monde aura sa chambre et nous aurons une troisième salle de bain.

C'est fascinant de voir tout ce chantier se mettre en marche.

Nous sommes motivés. D'ici un mois, tout devrait être prêt.

J'ai hâte de voir le résultat !

dimanche, juin 06, 2010

La faillibilité des enfants

J'ai l'habitude d'être rejointe dans le lit à l'aube par un Frédéric tellement discret que je ne me rends compte de sa présence qu'à mon réveil.

Lorsque j'ouvre les yeux, je sursaute de voir son visage collé contre le mien à m'observer amoureusement comme une mère le fait avec son enfant. Il m'observe ainsi durant de longues minutes et attend patiemment que je m'éveille.

Dès que je suis sortie de mes songes ce matin, tel fut son premier commentaire : "Maman, tu gonfles comme papa quand tu dors."

Pas eu le goût de me lever, mais j'ai dû remplir mon devoir de mère en le ramenant à l'ordre : naaah, pas moi, pas maman. Maman ne ronfle pas. C'est ainsi, pas négociable, c'est pour une autre caste de monde, ça.

Maman, elle dort peu, de manière interrompue, mais elle le fait avec grâce et élégance.

C'est clair?

mercredi, juin 02, 2010

Un de moins

Vous l'avez sans doute constaté, peu importe le nombre d'enfants que vous avez, lorsque vous en avez un de moins au souper, cela change complètement votre dynamique de repas et les échanges entre les membres de la famille.

Pas de Fils Aîné? Mais diantre, qui donc aura raison à cette table (si on exclut Grand-Homme qui aime à bichonner avec un inégalable narcissisme son image d'Infaillible) ?

Pas de Grand-Charme? Qui donc sera là pour me faire mourir de rire avec ses imitations bidons et ses fantaisies théâtrales?

Pas de Tout-Doux? Qui donc sera là pour lever l'index pour essayer de placer son mot à travers toutes les têtes fortes de la famille?

Pas de Coco? Qui donc sera là pour mettre du pétillant dans tout ce qu'il touche du regard? Dans quelle assiette, dans quel verre autre que les siens Béatrice pourra-t-elle picorer à son aise?

Pas de Frédéric? Qui donc sera là pour commenter haut et fort pour le simple plaisir de participer aux discussions, qui donc sera là pour lancer une impertinence (la plupart du temps issue de sa phase anale), pour réclamer un condiment bizarre dont un de ses frères a "agrémenté" (c'est relatif) son repas par simple mimétisme, pour faire des singeries afin d'influencer sa petite soeur, pour s'indigner (pour la forme, surtout) parce que ses frères ont eu la pinte de lait avant lui, pour me faire sortir de mes gonds parce que quand on fait un gâchis, nul besoin de hurler à fendre l'âme, on peut simplement dire "Oups, j'aurais besoin d'un linge, ma belle maman d'Amour".

Peu importe l'identité de l'absent, le repas est d'un calme jouissif. Imaginez quand c'est la pie de la famille qui part pour la nuit, laissant la maison dans une quiétude rare, le repos pour l'ouïe !

C'est le cas ce soir.

Le plus étonnant?

Du silence, on finit par se repaître.

La pie, partie pour la nuit chez papi-mamie, nous manque.

mardi, juin 01, 2010

Ma popularité

Ma popularité est telle que pour être près de moi, on n'hésite pas à user de violence, on griffe, on pousse, on tire les cheveux.

Pour un contact privilégié avec un bout de ma peau, on se bouscule, on s'insulte, on hurle.

Ma popularité est si grande qu'on est même prêt à me broyer pour avoir l'honneur d'être celui ou celle qui me possède entièrement.

Pour gagner sa place près de moi, on use de stratégie, on affine ses méthodes, on essaie d'attirer plus loin ses rivaux pour avoir le champ libre jusqu'à ma peau sacrée, on bloque l'accès à mon sein si convoité, on suscite volontairement ire, jalousie, hargne, instincts de belligérant.

Ma popularité est si grande qu'on n'hésite pas à piétiner sans pitié son propre père pour gagner quelques millimètres de proximité avec moi.

En vérité, je vous le dis, chers lecteurs, dans le lit conjugal ou sur un divan l'amour filial peut mener à des actes d'une violence inouïe.